Les compressions imposées aux écoles privées dans le budget Leitão sont les pires depuis 15 ans, selon la Fédération des établissements d'enseignement privés (FEEP), qui confirme que la facture refilée aux parents augmentera pour le transport scolaire.
Depuis 2009, les écoles privées ont eu droit à un financement en très légère augmentation, ce qui ne permettait pas de financer l'augmentation des coûts du réseau. Puisque les sommes versées n'ont pas été indexées, le manque à gagner s'élève à 524 $ par élève, selon la FEEP.
Mais ce n'est rien en comparaison des sommes prévues cette année, qui diminuent de 3 %. Alors qu'elles avaient reçu 480 millions $ en 2013-2014, les écoles privées recevront pour la prochaine année scolaire 466 millions $, soit 14 millions $ de moins même si le nombre d'élèves est en légère augmentation. « Là, on est dans autre chose », affirme Jean-Marc Saint-Jacques, président de la FEEP. « On ne sait pas trop par quel bord prendre ça. On gère déjà de façon très serrée. »
Le budget Leitão prévoit également une coupe de 20 millions $ sur deux ans dans le financement du transport scolaire.
Les écoles privées économisent de l'argent à l'État
Les écoles privées subventionnées estiment que le gouvernement Couillard a tort de couper leurs subventions pour contribuer au retour de l’équilibre budgétaire. Elles croient que Québec devrait plutôt maintenir son soutien financier puisque les élèves du privé coûtent moins chers aux contribuables que ceux du public.
« À chaque fois qu’un élève quitte le réseau privé pour le secteur public, le trésor public doit assumer 100 % de la facture », a exprimé Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP) et directeur général du Collège Bourget.
M. Saint-Jacques a précisé que les compressions de l’État fragilisent plusieurs écoles privées. Depuis cinq ans, elles ont encaissé un manque à gagner annuel de 524 $ par élève en raison des compressions successives.
En 2011-12, Québec versait une subvention de 4 322 $ pour chaque élève qui fréquentait une école privée subventionnée, soit 47 % de la facture totale de 9 228 $. Pour les écoliers du primaire privé subventionné, la part de l’État atteignait 3 361 $, soit 38 % de la note qui se chiffrait à 8 900 $. Dans les écoles publiques, la note se chiffrait annuellement à 11 404 $ par élève en 2009-10.
Comme les subventions diminuent plutôt que d’être indexées en fonction de la hausse du coût du service, les établissements scolaires privés sont contraints de refiler la hausse aux parents des élèves. Résultats. La clientèle est en décroissance dans plusieurs écoles privées. Un sondage mené par la FEEP indique en plus que 90 % des écoles privées n’ont plus de liste d’attente.
« La capacité de payer de plusieurs parents est limitée. Les ménages de la classe moyenne doivent composer avec les hausses des tarifs d’électricité, du prix de l’essence et de l’épicerie », a dit Jean-Marc Saint-Jacques.
Des écoles privées ferment chaque année
Au moins 16 écoles privées ont fermé leurs portes au cours des cinq dernières années dans différentes régions de la province. La donnée inclut le Collège Coopératif l’Horizon et le Juvénat St-Louis Marie, qui vont disparaître à la fin de l’année scolaire, dans le Centre-du-Québec.
Si Québec continue à sabrer dans les fonds alloués aux écoles privées, la FEEP est convaincue que d’autres établissements vont fermer, particulièrement en région où les revenus sont moins élevés. Surtout que le gouvernement entend également couper 20 M$ dans les subventions qu’il verse aux écoles privées pour financer le transport scolaire, ce qui pourrait hausser la note des parents de plusieurs centaines de dollars.
« Plusieurs écoles ont commencé à reporter des projets et certaines envisagent de couper dans des services », a dit M. Saint-Jacques. Il a précisé que, contrairement au réseau public, les écoles privées doivent entretenir leurs bâtiments, souvent patrimoniaux, et payer les services aux élèves, comme l’embauche d’un orthopédagogue, de leur poche.
Moratoire sur les subventions
La croissance démographique observée dans certaines municipalités, en particulier dans les couronnes nord et sud de Montréal, a entraîné l’ouverture de nouvelles écoles privées depuis quelques années.
Des écoles se sont installées dans des secteurs où l’offre privée et parfois publique n’étaient pas suffisante. Les parents qui envoient leurs enfants dans ces établissements doivent cependant assumer 100 % de la facture car Québec ne verse plus de subventions aux nouvelles écoles.
Les frais de scolarité déboursés dans ces établissements peuvent donc atteindre plus de 9 000 $ par an. « Avant, le ministère inspectait les écoles après quelques années et il accordait une subvention. Mais ça fait plusieurs années que Québec ne verse plus de nouvelles subventions même si l’école respecte les normes », a déploré Jean-Marc Saint-Jacques, président de la FEEP.
Le directeur général du Collège Charles-Lemoyne, David Bowles, connaît bien la problématique. Il pilote actuellement la construction d’une école primaire, l’Académie internationale Charles-Lemoyne, qui sera située aux limites de Longueuil et Saint-Lambert.
L’établissement qui accueillera de 150 à 200 écoliers, à compter de l’automne 2015, ne sera pas subventionné. « Si nous avions la subvention, on pourrait attirer encore plus de monde car il y a de la demande pour le primaire privé et qu’il manque de places dans le réseau public », a exprimé le dirigeant.
La FEEP comprend les contraintes financières de l’État. Mais elle aimerait minimalement que les subventions que recevaient les écoles qui ferment soient attribuées aux établissements non subventionnés.
Aucune demande de libertés de la part de la FEEP
En échange de ces coupures, la FEEP ne semble pas négocier un supplément de liberté quant à la pédagogie et au programme imposés, à la limite de prix demandé à l'inscription, aux conditions d'embauche ou de publicité. (Voir les restriction imposées aux écoles privées du Québec par le Monopole de l'Éducation du Québec)
Depuis 2009, les écoles privées ont eu droit à un financement en très légère augmentation, ce qui ne permettait pas de financer l'augmentation des coûts du réseau. Puisque les sommes versées n'ont pas été indexées, le manque à gagner s'élève à 524 $ par élève, selon la FEEP.
Mais ce n'est rien en comparaison des sommes prévues cette année, qui diminuent de 3 %. Alors qu'elles avaient reçu 480 millions $ en 2013-2014, les écoles privées recevront pour la prochaine année scolaire 466 millions $, soit 14 millions $ de moins même si le nombre d'élèves est en légère augmentation. « Là, on est dans autre chose », affirme Jean-Marc Saint-Jacques, président de la FEEP. « On ne sait pas trop par quel bord prendre ça. On gère déjà de façon très serrée. »
Le budget Leitão prévoit également une coupe de 20 millions $ sur deux ans dans le financement du transport scolaire.
Les écoles privées économisent de l'argent à l'État
Les écoles privées subventionnées estiment que le gouvernement Couillard a tort de couper leurs subventions pour contribuer au retour de l’équilibre budgétaire. Elles croient que Québec devrait plutôt maintenir son soutien financier puisque les élèves du privé coûtent moins chers aux contribuables que ceux du public.
« À chaque fois qu’un élève quitte le réseau privé pour le secteur public, le trésor public doit assumer 100 % de la facture », a exprimé Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP) et directeur général du Collège Bourget.
M. Saint-Jacques a précisé que les compressions de l’État fragilisent plusieurs écoles privées. Depuis cinq ans, elles ont encaissé un manque à gagner annuel de 524 $ par élève en raison des compressions successives.
En 2011-12, Québec versait une subvention de 4 322 $ pour chaque élève qui fréquentait une école privée subventionnée, soit 47 % de la facture totale de 9 228 $. Pour les écoliers du primaire privé subventionné, la part de l’État atteignait 3 361 $, soit 38 % de la note qui se chiffrait à 8 900 $. Dans les écoles publiques, la note se chiffrait annuellement à 11 404 $ par élève en 2009-10.
Comme les subventions diminuent plutôt que d’être indexées en fonction de la hausse du coût du service, les établissements scolaires privés sont contraints de refiler la hausse aux parents des élèves. Résultats. La clientèle est en décroissance dans plusieurs écoles privées. Un sondage mené par la FEEP indique en plus que 90 % des écoles privées n’ont plus de liste d’attente.
« La capacité de payer de plusieurs parents est limitée. Les ménages de la classe moyenne doivent composer avec les hausses des tarifs d’électricité, du prix de l’essence et de l’épicerie », a dit Jean-Marc Saint-Jacques.
Des écoles privées ferment chaque année
Au moins 16 écoles privées ont fermé leurs portes au cours des cinq dernières années dans différentes régions de la province. La donnée inclut le Collège Coopératif l’Horizon et le Juvénat St-Louis Marie, qui vont disparaître à la fin de l’année scolaire, dans le Centre-du-Québec.
Si Québec continue à sabrer dans les fonds alloués aux écoles privées, la FEEP est convaincue que d’autres établissements vont fermer, particulièrement en région où les revenus sont moins élevés. Surtout que le gouvernement entend également couper 20 M$ dans les subventions qu’il verse aux écoles privées pour financer le transport scolaire, ce qui pourrait hausser la note des parents de plusieurs centaines de dollars.
« Plusieurs écoles ont commencé à reporter des projets et certaines envisagent de couper dans des services », a dit M. Saint-Jacques. Il a précisé que, contrairement au réseau public, les écoles privées doivent entretenir leurs bâtiments, souvent patrimoniaux, et payer les services aux élèves, comme l’embauche d’un orthopédagogue, de leur poche.
Moratoire sur les subventions
La croissance démographique observée dans certaines municipalités, en particulier dans les couronnes nord et sud de Montréal, a entraîné l’ouverture de nouvelles écoles privées depuis quelques années.
Des écoles se sont installées dans des secteurs où l’offre privée et parfois publique n’étaient pas suffisante. Les parents qui envoient leurs enfants dans ces établissements doivent cependant assumer 100 % de la facture car Québec ne verse plus de subventions aux nouvelles écoles.
Les frais de scolarité déboursés dans ces établissements peuvent donc atteindre plus de 9 000 $ par an. « Avant, le ministère inspectait les écoles après quelques années et il accordait une subvention. Mais ça fait plusieurs années que Québec ne verse plus de nouvelles subventions même si l’école respecte les normes », a déploré Jean-Marc Saint-Jacques, président de la FEEP.
Le directeur général du Collège Charles-Lemoyne, David Bowles, connaît bien la problématique. Il pilote actuellement la construction d’une école primaire, l’Académie internationale Charles-Lemoyne, qui sera située aux limites de Longueuil et Saint-Lambert.
L’établissement qui accueillera de 150 à 200 écoliers, à compter de l’automne 2015, ne sera pas subventionné. « Si nous avions la subvention, on pourrait attirer encore plus de monde car il y a de la demande pour le primaire privé et qu’il manque de places dans le réseau public », a exprimé le dirigeant.
La FEEP comprend les contraintes financières de l’État. Mais elle aimerait minimalement que les subventions que recevaient les écoles qui ferment soient attribuées aux établissements non subventionnés.
Aucune demande de libertés de la part de la FEEP
En échange de ces coupures, la FEEP ne semble pas négocier un supplément de liberté quant à la pédagogie et au programme imposés, à la limite de prix demandé à l'inscription, aux conditions d'embauche ou de publicité. (Voir les restriction imposées aux écoles privées du Québec par le Monopole de l'Éducation du Québec)
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