dimanche 23 septembre 2018

Syndicats : « Adapter l’école aux garçons nuirait à leur réussite »

Lutter contre le décrochage des garçons en adaptant l’école à leurs intérêts nuirait à leur réussite scolaire et à l’égalité des sexes, affirment d’une même voix des organismes communautaires et des syndicats. Bel unanimisme idéologique.

Cinq organisations, dont la Centrale des syndicats du Québec, ont profité de la campagne électorale pour réclamer jeudi des mesures visant à « éliminer la reproduction des stéréotypes sexuels » dans le réseau scolaire, afin de favoriser la réussite pour tous.

Syndicats féministes contre les méchants experts

Cette prise de position idéologique s’inscrit dans la foulée du dossier publié au début septembre, dans lequel six des plus grands experts en éducation au Québec présentaient dix solutions pour lutter contre le décrochage des garçons, indique Marie-Ève Carpentier, porte-parole du Regroupement des organismes communautaires québécois en lutte au décrochage.

« C’est toujours le même discours, perpétré par les mêmes experts, qui disent qu’il faut des solutions ciblées pour les garçons » qui ont davantage besoin de bouger, alors qu’« au contraire », la recherche démontrerait que de telles mesures reproduisent « des stéréotypes sexuels qui sont responsables du décrochage scolaire », affirme sans ambage Mme Carpentier sans préciser à quelle recherche elle fait référence.

Adapter l’école aux besoins et intérêts des garçons fait partie de solutions qui « occultent complètement le décrochage des filles et « cristallisent des stéréotypes qui nuisent à l’égalité entre les femmes et les hommes », ajoutent les cinq organisations dans un communiqué conjoint pétri de féminisme radical.

Rappelons que « stéréotypes sexuels » signifient dans la bouche de militants féministes oser affirmer que les garçons et les filles, ce n'est pas la même chose. Or toutes les études psychologiques et biologiques affirment que c'est bien le cas, même si bien sûr les femmes et les hommes partagent énormément de points communs. Voir cette discussion de Jordan Peterson avec une journaliste féministe britannique.




Évacuer les garçons et affirmation sur les stéréotypes sexuels sans fondement scientifique

De son côté, le professeur spécialisé en adaptation scolaire Égide Royer persiste et signe. Ne pas reconnaître les difficultés scolaires des garçons est en soi une forme de sexisme, lance-t-il.

Lors de l’entrée à la maternelle, la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine du développement est deux fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. Parmi les élèves en difficulté dans le réseau scolaire, 65 % sont de sexe masculin.

Par ailleurs, expliquer l’échec scolaire par les stéréotypes sexuels « ne tient tout simplement pas la route » sur le plan scientifique, ajoute M. Royer.

Québec fier féministe militant, au dernier rang pour la réussite des garçons

À l’échelle canadienne, c’est au Québec où l’écart entre le taux de diplomation des garçons et des filles est le plus grand, selon un rapport de l’Institut du Québec.

Taux de diplomation après cinq ans

  • Filles: 73%
  • Garçons: 62%

Taux de diplomation après sept ans

  • Filles: 84%
  • Garçons: 76%

Rappel : les dix préconisations de six experts pour aider les garçons à l'école

1) Intervention précoce et dépistage dès le début du primaire

Dès l’entrée à l’école, il est important d’intervenir tôt afin d’éviter que les élèves ne prennent du retard.


2) Développer le goût de la lecture chez les garçons

Aimer plonger le nez dans un livre qui correspond aux goûts des garçons peut prévenir le décrochage scolaire.


3) Savoir gérer les troubles de comportement

Une bonne gestion de classe peut diminuer les troubles de comportements, qui peuvent mener à l’abandon scolaire.


4) Organiser des activités parascolaires pour tous

Participer à des activités à l’école en dehors de la classe diminue les risques d’abandon.


5) Des tuteurs et mentors au secondaire

Un lien de confiance avec un adulte à l’école peut faire toute une différence.


6) Organiser l’école en fonction des intérêts des élèves

Regrouper les élèves selon leurs intérêts et leur enseigner en s’adaptant à cette réalité.


7) Découvrir des métiers et professions sur les bancs d’école

Donner un sens aux études en misant sur des projets d’avenir.


8) Adapter davantage l’école aux garçons

Faire bouger les élèves, apprentissages par des projets concrets, nouvelles technologies: autant de façons d’adapter l’école aux besoins et intérêts des garçons.


9) Augmenter les modèles masculins dans le réseau scolaire

Avoir davantage d’hommes à l’école permettrait de convaincre les garçons que l’éducation n’est pas qu’une affaire de filles.


10) Renforcer le rôle des pères dans l’éducation de leurs enfants

Des papas qui s’impliquent davantage à l’école peuvent avoir une influence positive.


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