dimanche 30 octobre 2022

Les métiers techniques peuvent rapporter...

Pas besoin d’aller au cégep ou à l’université pour faire un métier payant. Un tout nouveau classement élaboré par Le Journal de Québec révèle qu’une trentaine de formations professionnelles mènent à des emplois permettant de gagner plus que le salaire moyen au Québec, et ce, dès l’obtention du diplôme.


Extraction de minerai, mécanique industrielle, pose d’armature de béton, conduite d’engins de chantier et montage de lignes électriques : voici quelques exemples de formations offrant un salaire annuel moyen de plus de 67 000 $ dès la fin des études, soit beaucoup plus que pour plusieurs diplômés du cégep ou de l’université.

Le Journal a même retrouvé un diplômé du programme de vente-conseil et représentation qui gagne aujourd’hui plus de 200 000 $ par an.

Ce palmarès inédit repose sur les plus récentes statistiques, tirées d’une enquête menée par le ministère de l’éducation en 2019 auprès des diplômés de tous les programmes de formation professionnelle (FP).

Ces données sont intéressantes puisque le salaire fait partie de l’équation lorsque vient le temps de choisir ces programmes, concède Chantale Beaucher, directrice de l’observatoire de la formation professionnelle à l’université de Sherbrooke.

« C’est sûr que c’est un élément qui compte. C’est associé étroitement à l’idée d’améliorer ses conditions », surtout auprès des adultes qui font une réorientation de carrière, souligne-t-elle.

Mais le chèque de paye ne peut être la seule raison, affirment aussi plusieurs intervenants.

Au Centre de formation professionnelle (CFQ) de Val d’or, plusieurs programmes liés à l’industrie minière donnent accès aux métiers les plus payants, mais le chèque de paye n’est pas utilisé comme argument de vente.

« Si l’argent est la seule raison, l’élève ne terminera pas sa formation », affirme son coordonnateur aux communications, Mathieu Ouellet.

Il faut avoir de l’intérêt pour le métier et pour le mode de vie qui y est rattaché, dit-il.

C’est d’ailleurs ce qui a permis à des diplômés de bien tirer leur épingle du jeu dans leur domaine, alors que des programmes de formation professionnelle ont littéralement changé leur vie.

Avec la pénurie de main-d’œuvre qui frappe présentement, les diplômés de la formation professionnelle sont par ailleurs plus demandés que jamais.

« Il manque énormément de travailleurs spécialisés un peu partout », fait remarquer Jean-Rock [!!] Gaudreault, directeur général de Compétences Québec, un organisme qui fait la promotion des métiers et programmes de la formation professionnelle et technique.

Les employeurs doivent d’ailleurs jouer du coude pour les attirer, en bonifiant leurs conditions de travail ou en rivalisant grâce à d’autres avantages.

Au Centre de formation professionnelle de Québec, par exemple, les enseignants du programme de mécanique de machinerie fixe ont reçu cette année 40 offres d’emploi pour 14 finissants.

La pénurie a toutefois aussi ses effets pervers : après avoir connu un petit boum au cœur de la pandémie, les inscriptions sont maintenant en baisse dans plusieurs programmes, où le taux d’abandon a grimpé.

La formation professionnelle comporte néanmoins plusieurs avantages, souligne Jean-rock [!!!] Gaudreault : ses programmes sont courts, variant habituellement de six mois à deux ans, et certains peuvent être suivis à un rythme individualisé ou encore en alternance travail-études.

Or cette avenue gagnerait à être mieux connue, puisque plusieurs jeunes n’entendent jamais parler de la formation professionnelle lors de leur passage au secondaire, ajoute-t-il.

Source : Le Journal de Québec




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