Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) est un programme accéléré de sélection des travailleurs qualifiés qui permet d’obtenir un Certificat de sélection du Québec en vue de la résidence permanente. Ce programme est destiné aux diplômés du Québec et aux travailleurs étrangers temporaires qui remplissent certaines conditions, dont celle de démontrer une connaissance du français oral de niveau intermédiaire avancé.
La réforme du Programme expérience Québec annoncée par le ministre québécois Simon Jolin-Barette a été au cœur de l’actualité, cette semaine. Elle a suscité une telle controverse qu’il a dû la suspendre pour retourner à sa planche à dessin. Tania Longpré, spécialiste en francisation et en intégration des immigrants s’exprime sur la réforme nécessaire de ce programme.
Extraits :
« Évidemment que les réformes y sont nécessaires, comme dans plusieurs programmes qui méritent des ajustements lorsqu’on se rend compte que certains problèmes en découlent. Ne pas laisser une clause grand-père était déraisonnable, mais ne pas réformer le PEQ l’aurait été encore plus. D’abord, modifier la liste des formations est une excellente idée, il apparait saugrenu de ne jamais modifier celle-ci avec les besoins du marché du travail — même si la liste du gouvernement n’était pas à jour, ce qui est un autre problème, qui relève de l’amateurisme politique. [...]
Des commissions scolaires ont été mises à l’amende puisqu’elles offraient des formations courtes de type “DEP” [bac professionnel en France] à des étudiants internationaux, les qualifiant du même coup pour le PEQ, qui est un programme permettant à des diplômés ou à des travailleurs étrangers de demeurer au Québec — moyennant la réussite d’un examen de français démontrant un niveau 7 (sur une échelle de 0 à 12) de production orale en français. Or, les étudiants de certaines commissions scolaires anglophones ne parvenaient pas à ce niveau de langue. Notons qu’on ne valide présentement que leur niveau de production orale alors que plusieurs recherches démontrent que les aptitudes en littératie (compréhension de lecture et production écrite) sont importantes pour l’intégration sur le marché du travail et pour l’intégration des nouveaux arrivants en général dans une société lettrée comme le Québec.
[...]
Ne serait-ce que pour limiter les “fraudes” on doit réformer le PEQ afin de mettre sur pied un examen de français québécois qui pourrait valider le niveau de français autant oral qu’écrit des gens voulant se qualifier pour ce programme. Encore une fois, il ne faut pas généraliser, mais une épreuve uniforme permettrait d’être équitables envers tous les candidats au PEQ.
[...]
De plus, ne soyons pas dupes, ce programme permettait à certains consultants en immigration ou avocats de recruter des gens à l’international leur promettant mer et monde dans une nouvelle vie au Québec : y faire un diplôme et y demeurer à long terme. Au Québec, mais aussi, dans certains cas, n’importe où au Canada, le PEQ étant une voie d’immigration plus rapide et plus facile à réussir qu’une demande comme travailleur qualifié qui évalue les candidatures à l’aide d’une grille comprenant plusieurs facteurs tels que l’âge, le domaine d’études, les diplômes, les connaissances du français ou de l’anglais, le nombre d’enfants, etc.) Ce qui fait en sorte que certaines personnes passent par le PEQ afin de s’installer à Toronto ou encore à Vancouver. Je ne dis pas que la majorité des gens ont de mauvaises intentions, mais vaut mieux modifier le programme que de permettre à certains d’en faire mauvais usage. »
La réforme du Programme expérience Québec annoncée par le ministre québécois Simon Jolin-Barette a été au cœur de l’actualité, cette semaine. Elle a suscité une telle controverse qu’il a dû la suspendre pour retourner à sa planche à dessin. Tania Longpré, spécialiste en francisation et en intégration des immigrants s’exprime sur la réforme nécessaire de ce programme.
Extraits :
« Évidemment que les réformes y sont nécessaires, comme dans plusieurs programmes qui méritent des ajustements lorsqu’on se rend compte que certains problèmes en découlent. Ne pas laisser une clause grand-père était déraisonnable, mais ne pas réformer le PEQ l’aurait été encore plus. D’abord, modifier la liste des formations est une excellente idée, il apparait saugrenu de ne jamais modifier celle-ci avec les besoins du marché du travail — même si la liste du gouvernement n’était pas à jour, ce qui est un autre problème, qui relève de l’amateurisme politique. [...]
Des commissions scolaires ont été mises à l’amende puisqu’elles offraient des formations courtes de type “DEP” [bac professionnel en France] à des étudiants internationaux, les qualifiant du même coup pour le PEQ, qui est un programme permettant à des diplômés ou à des travailleurs étrangers de demeurer au Québec — moyennant la réussite d’un examen de français démontrant un niveau 7 (sur une échelle de 0 à 12) de production orale en français. Or, les étudiants de certaines commissions scolaires anglophones ne parvenaient pas à ce niveau de langue. Notons qu’on ne valide présentement que leur niveau de production orale alors que plusieurs recherches démontrent que les aptitudes en littératie (compréhension de lecture et production écrite) sont importantes pour l’intégration sur le marché du travail et pour l’intégration des nouveaux arrivants en général dans une société lettrée comme le Québec.
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Ne serait-ce que pour limiter les “fraudes” on doit réformer le PEQ afin de mettre sur pied un examen de français québécois qui pourrait valider le niveau de français autant oral qu’écrit des gens voulant se qualifier pour ce programme. Encore une fois, il ne faut pas généraliser, mais une épreuve uniforme permettrait d’être équitables envers tous les candidats au PEQ.
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De plus, ne soyons pas dupes, ce programme permettait à certains consultants en immigration ou avocats de recruter des gens à l’international leur promettant mer et monde dans une nouvelle vie au Québec : y faire un diplôme et y demeurer à long terme. Au Québec, mais aussi, dans certains cas, n’importe où au Canada, le PEQ étant une voie d’immigration plus rapide et plus facile à réussir qu’une demande comme travailleur qualifié qui évalue les candidatures à l’aide d’une grille comprenant plusieurs facteurs tels que l’âge, le domaine d’études, les diplômes, les connaissances du français ou de l’anglais, le nombre d’enfants, etc.) Ce qui fait en sorte que certaines personnes passent par le PEQ afin de s’installer à Toronto ou encore à Vancouver. Je ne dis pas que la majorité des gens ont de mauvaises intentions, mais vaut mieux modifier le programme que de permettre à certains d’en faire mauvais usage. »
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