mercredi 18 mai 2011

Cours ÉCR - Une autre contestation universitaire

Lettre ouverte publiée dans la Voix de l'Est le 18 mai 2011.


Le programme d'éthique et de culture religieuse (ÉCR) a déjà été contesté par des sociologues comme Joëlle Quérin et le professeur Gary Caldwell, par un célèbre éthicien et théologien, Guy Durand, et des pédagogues comme les professeurs Norman Baillargeon, John Zucchi et Douglas Farrow. Selon une nouvelle analyse, cette fois-ci d'un point de vue philosophique, le programme ÉCR n'est pas neutre. C'est ce qu'affirme Alexandra Malenfant-Veilleux dans son mémoire de maîtrise récemment déposé à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Le cours ÉCR ferait clairement la promotion du pluralisme. L'enseignement de l'histoire québécoise, y compris ses dimensions culturelle et religieuse, devrait prédominer sur un enseignement qui fait la promotion des valeurs pluralistes, comme c'est le cas dans le cours d'éthique et de culture religieuse. Pour cette enseignante de philosophie au collège Laflèche à Trois-Rivières, le principe du pluralisme sur lequel est fondé le programme ÉCR, et duquel découleraient l'interculturalisme et le multiculturalisme, est un ensemble cohérent ficelé de principes moraux au même titre que l'humanisme ou le catholicisme qu'il vise à remplacer.

D'ailleurs, Georges Leroux, fervent défenseur du programme ÉCR, l'avait dit en conférence: «nos enfants seront meilleurs que nous parce qu'ils seront d'abord plus ouverts à la diversité religieuse et morale et plus investis dans un pluralisme normatif. Ils croiront qu'il est préférable d'être pluriel que d'être homogène». (3 mai 2007 devant les membres de la Fédération des établissements de l'enseignement privé.) Rappelons la conclusion du juge Gérard Dugré dans l'affaire de l'école Loyola qui a remporté sa cause devant les tribunaux contre le ministère de l'Éducation: «L'obligation imposée à Loyola d'enseigner la matière ÉCR de façon laïque revêt un caractère totalitaire qui équivaut, essentiellement, à l'ordre donné à Galilée par l'Inquisition de renier la cosmologie de Copernic.»

De plus, selon une grande majorité de Québécois (76 % d'après un sondage Léger marketing), le cours devrait être optionnel. Le régime pédagogique québécois ferait-il donc du zèle totalitaire en s'obstinant ainsi à banaliser la volonté de ses citoyens? Parents, allons-nous laisser l'État nous supplanter dans notre rôle d'éducateurs pour décider que nos enfants doivent désormais être «pluriel» et cette prétention que ce «pluralisme normatif des valeurs» au sein de chaque enfant serait supérieur à l'homogénéité religieuse de chaque enfant?

En conclusion, le cours ÉCR n'est pas neutre. Pas surprenant que l'enseignante Mme Malenfant-Veilleux s'ajoute à tous ceux qui déclarent que le cours ÉCR devrait être rendu optionnel. Rappelons que la Cour suprême entendra le 18 mai la cause de la famille de Drummondville qui demande l'exemption.

Patrice Gagnon
Granby




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