jeudi 30 janvier 2025

Donald Trump bannit le changement de « genre » des mineurs

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé mardi un décret visant à restreindre les procédures de changement de sexe « chimiques et chirurgicales » pour les mineurs.

« Dans tout le pays aujourd'hui, des professionnels de la médecine mutilent et stérilisent un nombre croissant d'enfants impressionnables sous l'affirmation radicale et fausse que les adultes peuvent changer le sexe d'un enfant par une série d'interventions médicales irréversibles », indique le décret, intitulé “Protéger les enfants de la mutilation chimique et chirurgicale”. « Cette tendance dangereuse sera une tache dans l'histoire de notre pays et doit cesser.

« D'innombrables enfants regrettent rapidement d'avoir été mutilés et commencent à comprendre l'horrible tragédie qu'ils ne seront jamais en mesure de concevoir leurs propres enfants ou de les nourrir par l'allaitement », poursuit l'ordonnance. « En outre, les factures médicales de ces jeunes vulnérables risquent d'augmenter tout au long de leur vie, car ils sont souvent pris au piège de complications médicales à vie, d'une guerre perdue d'avance contre leur propre corps et, tragiquement, de la stérilisation. »

En conséquence, les États-Unis ont pour politique de ne pas financer, parrainer, promouvoir, aider ou soutenir la soi-disant « transition » d'un enfant d'un sexe à l'autre, et d'appliquer rigoureusement toutes les lois qui interdisent ou limitent ces procédures destructrices et qui altèrent la vie », peut-on lire dans le décret.

Sur Truth Social, M. Trump a déclaré : « Aujourd'hui, j'ai eu le grand honneur de signer un décret interdisant la castration chimique et la mutilation médicale d'enfants innocents aux États-Unis d'Amérique. Notre pays ne financera plus, ne parrainera plus, ne promouvra plus, n'assistera plus et ne soutiendra plus les soi-disant « soins d'affirmation du genre », qui ont déjà ruiné beaucoup trop de vies précieuses. Mon décret ordonne aux agences d'utiliser tous les moyens disponibles pour mettre fin à la participation financière du gouvernement fédéral aux institutions qui cherchent à fournir ces procédures médicales barbares, qui n'auraient jamais dû être autorisées à avoir lieu !»

Mark Trammell, directeur exécutif et avocat général du Center for American Liberty, qui représente certains détransitionneurs dans des procès, a salué l'action de Trump.

« Le président Trump doit être félicité pour son incroyable initiative visant à protéger les enfants vulnérables du complexe industriel du genre », a déclaré M. Trammell. « Ce décret démarque à juste titre les agences fédérales de l'Association professionnelle mondiale pour la santé transgenre (WPATH), qui est discréditée, tout en refusant le financement fédéral d'institutions qui mutilent chimiquement et chirurgicalement les enfants. »

« Il est navrant que Joe Biden n'ait pas eu la lucidité morale et intellectuelle de prendre un tel décret, préférant la politique à la santé des enfants vulnérables », a-t-il ajouté.

Un dénonciateur texan inculpé par le ministère de la justice

Le Dr Eithan Haim avait été inculpé par le ministère de la justice (DOJ) sous la présidence de M. Biden après avoir dénoncé des procédures transgenres pratiquées sur des mineurs à l'hôpital pour enfants du Texas.  

Vendredi, le ministère de la Justice de Trump a abandonné les poursuites contre le Dr Eithan Haim, qui avait dénoncé la médecine transgenre pratiquée sur des mineurs au Texas.

Le mois dernier, la Cour suprême des États-Unis a entendu les arguments oraux concernant une loi du Tennessee interdisant les traitements médicaux transgenres pour les enfants en décembre. Une décision dans cette affaire très médiatisée est attendue pour juillet 2025.

Plus de deux douzaines d'États ont adopté des interdictions similaires restreignant l'accès des mineurs aux traitements médicaux pour les personnes transgenres.


Le livre « Génération anxieuse » du chercheur Jonathan Haidt

Dans un livre majeur, « Génération anxieuse », le chercheur américain Jonathan Haidt montre les dégâts des téléphones portables sur la jeunesse née après 1995 : dépression, privation sociale, fragmentation de l’attention, dépendance. Les preuves sont là, il est temps d’agir.

C’est un livre absolument majeur, qui devrait être mis entre les mains de tous nos responsables politiques, mais aussi des patrons des réseaux sociaux (même s’ils savent déjà très bien ce qu’ils font) et des parents. Génération anxieuse, succès de librairie aux États-Unis et enfin traduit en français, vient de paraître aux Éditions des Arènes. Son auteur, Jonathan Haidt, a été un des premiers à documenter les ravages du wokisme à l’université : dans The Coddling of the American Mind (« Le maternage intellectuel des jeunes américains »), il décrivait comment une nouvelle génération était arrivée à l’université au mitan des années 2010, qui réclamait une « protection » contre des discours selon eux offensants. Ces jeunes « flocons de neige » (aussi fragiles que ceux-ci), surprotégés par leurs parents, ne supportaient plus la contradiction, et avaient troqué l’esprit de découverte qui sied à la jeunesse contre un esprit de défense et de repli.

Dans Génération anxieuse, le chercheur remonte à la source du problème. Il s’est aperçu qu’entre 2010 et 2015, à la faveur de la diffusion du téléphone intelligent (l’iPhone est inventé en 2007), a eu lieu ce qu’il appelle un « grand recâblage » de l’enfance. La génération née après 1995 (qu’on appelle génération Z) est la première à avoir grandi intégralement connectée aux réseaux sociaux (près de 40 h par semaine pour un ado entre 13 et 18 ans). Et ce alors qu’aucune étude d’impact n’a jamais été menée par les grandes entreprises technologiques sur les conséquences d’une enfance connectée. « Les jeunes de la génération Z sont les premiers de l’histoire à traverser la puberté avec un portail en poche qui les éloigne de leur entourage et les attire dans un univers alternatif excitant, addictif et instable. » Ce sont les cobayes d’une éducation totalement inédite aux conséquences dévastatrices.

Les résultats sont là, incontestables. « Un déferlement de souffrance. » À partir de 2010, quelque chose a changé dans la santé mentale des jeunes. Les troubles anxieux et dépressifs ont explosé : + 145 % de cas de dépression majeure chez les adolescentes américaines depuis 2010 ; +161 % pour les jeunes hommes (qui partaient de plus bas) ; + 140 % chez les jeunes adultes de 18-35 ans depuis 2010. Le taux de suicide des adolescents a commencé à augmenter en 2008 : + 167 % pour les filles. Vous en voulez encore ? +188 % de visite aux urgences pour cas d’automutilation pour les jeunes filles depuis 2010.

Pourquoi l’impact des réseaux sociaux est-il plus grave sur les adolescents que sur les adultes ? Parce que le cortex frontal, essentiel pour la maîtrise de soi, la gratification différée et la résistance à la tentation arrive à maturité à la vingtaine : les jeunes peuvent moins réfréner leur dépendance. De plus, à la puberté, le cerveau est particulièrement plastique, et la sensibilité des jeunes à la comparaison sociale s’accroît. D’ailleurs les Facebook Leaks ont documenté que l’entreprise de Mark Zuckerberg a intentionnellement cherché à rendre les adolescents accros par le biais de techniques comportementales.

Les quatre dégâts fondamentaux causés par les téléphones dits intelligents sont : la privation sociale (les jeunes voient moins physiquement leurs amis), le manque de sommeil (en moyenne les adolescents dorment 7 h, ce qui n’est pas assez pour la construction de leur cerveau), la fragmentation de l’attention et l’addiction.

Les réseaux sociaux ont été « la cause majeure d’une épidémie internationale de maladie mentale chez les adolescents ». Celle-ci a des conséquences différentes chez les garçons et chez les filles (preuve au passage que, contrairement à ce que pensent les idéologues du genre, il existe bien des différences entre les sexes). Les réseaux sociaux nuisent davantage aux filles : elles y sont davantage accros, notamment à Instagram, où elles se comparent en permanence à leurs congénères, ce qui entraîne des troubles dépressifs, alimentaires, et parfois du mimétisme dans la dysphorie de genre. Les garçons, eux, auront tendance à devenir toxicomanes aux jeux vidéo et à la pornographie, ce qui peut entraîner décrochage scolaire et retrait du réel. Le monde virtuel blesse les filles et consume les garçons.

Jonathan Haidt souligne le paradoxe de notre temps : nous surprotégeons les enfants dans le monde réel alors que nous les sous-protégeons dans le monde virtuel. Nous refusons de les laisser sortir seuls de peur qu’ils croisent un pédophile avec un sac de bonbons, alors qu’internet et les réseaux sont aujourd’hui le lieu numéro un de la prédation sexuelle. Nous les laissons vaquer des heures dans l’océan illimité du web, mais craignons de les laisser jouer à l’air libre. C’est encore pire aux États-Unis, société hyperjudiciarisée, qu’en Europe : les tourniquets ont été supprimés de la plupart des aires de jeu, car jugés trop dangereux.

Conclusion du chercheur : les parents doivent laisser de l’air à leurs enfants et les pousser le plus possible à pratiquer le jeu libre, essentiel dans la construction de soi. Haidt insiste aussi sur la nécessité de recréer des rituels. Dans toutes les sociétés, on a créé des rites initiatiques de passage de l’adolescence vers le monde adulte, nous sommes les premières sociétés à les avoir abolis. Nous laissons à la place nos enfants se perdre dans l’enfer numérique. La vie numérique entraîne une dégradation spirituelle, aussi bien chez les adultes que chez les adolescents. Il nous faut réapprendre l’incarnation, l’immobilité, et cette belle faculté que Simone Weil disait être la plus belle : l’attention. Réapprendre à être lent à la colère et prompt à pardonner, tout l’inverse que ce nous enseigne l’immédiateté des réseaux.

La réponse est aussi politique. On débat beaucoup ces jours-ci sur la nécessité de limiter et de contrôler la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Plutôt que de faire la police des tweets des adultes, les responsables politiques devraient limiter drastiquement l’accès aux réseaux sociaux des plus jeunes pour corriger un scandale sanitaire qui a déjà trop duré. Jonathan Haidt est très clair sur les solutions à mettre en œuvre. Elles doivent être collectives, car les parents ne peuvent se battre seuls pour assumer des privations à leurs enfants face à la pression sociale du monde extérieur. Il faut fixer la majorité numérique à 16 ans et obliger les plateformes à mettre de vraies mesures de vérification d’âge. Il faut soutenir des écoles vraiment sans téléphones cellulaires, c’est-à-dire avec dépôt dans un casier à l’entrée jusqu’à la fin des cours. Les résultats sont là, il ne faut plus tergiverser ni faire des « expérimentations ».

Une génération a été sacrifiée, agissons vite pour sauver les suivantes.

Source : Le Figaro

Génération anxieuse
par Jonathan Haidt,
publié aux Arènes,
le 16 janvier 2025,
à Paris,
424 pp,
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1037513090 


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mardi 28 janvier 2025

29 janvier 1717 — Naissance de Jeffery Amherst

Jeffery Amherst, officier britannique. 
 
En 1731, il s’enrôle dans l’armée et, en 1741, devient aide de camp du général John Ligonier (1680-1770). Ligonier est issu d’une famille noble de huguenots de Castres émigrée en Angleterre à la fin du XVIIe siècle. Au cours de la guerre de Succession d’Autriche, il participe à la défaite anglaise lors de la bataille de Fontenoy en 1745. Il est promu au grade de lieutenant-colonel. Après la signature du traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, il repasse en Angleterre, et la période de paix qui suit réduit ses chances d’avancement. 

Il planifia l’attaque contre Montréal en 1760. En 1763, il reprend les armes contre Pontiac et les autochtones, qu’il méprise. Dans une correspondance, il évoquera l’idée d’utiliser la variole pour tuer les autochtones.
 
Détails
 
Nommé commandant en chef en Amérique du Nord en remplacement de James Abercrombie, il passe l’hiver suivant à New York à faire des plans pour la campagne de l’été suivant. Il remonte en 1759 le lac Champlain avec une armée de 11 000 hommes, et se rend jusqu’à Crown Point (pointe à la Chevelure) où il construit un fort. Il lance quelques attaques sur l’île aux Noix sur la rivière Richelieu, où s’est réfugié le commandant français Bourlamaque. Cette tactique reste néanmoins sans effets notoires et est abandonnée après la prise de Québec par Wolfe en septembre.

Durant l’hiver suivant, Amherst planifie l’attaque de trois armées contre Montréal : James Murray remontant le Saint-Laurent à partir de Québec, William Haviland venant du lac Champlain et Amherst lui-même attaquant à partir du lac Ontario. Au début de septembre 1760, la jonction des trois armées fonctionne parfaitement et aboutit à la capitulation des Français le 8 septembre. Amherst nomme alors trois gouverneurs militaires pour les trois districts du Canada : James Murray, confirmé dans le poste qu’il occupait déjà à Québec, Ralph Burton à Trois-Rivières et Thomas Gage à Montréal.

Cependant, la guerre n’est pas terminée, et Amherst, à titre de commandant en chef, organise au cours de 1761 et 1762 des expéditions à la Dominique, en Martinique et à Cuba. En 1762, une armée française dirigée par Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay débarque à Terre-Neuve. Elle ravage la colonie britannique avant d’être repoussée par une armée britannique commandée par William Amherst, frère de Jeffery Armherst qui l’a nommé à ce poste. Depuis New York, Jeffery Amherst supervise cette opération militaire. La bataille de Signal Hill (à Terre-Neuve) et la capitulation du fort de Saint-Jean mettent fin à l’aventure française en Amérique du Nord.
 
Vue perspective de la descente des François à l’île de Terre-Neuve du côté de Saint-Jean en 1762.


Pendant son séjour à Montréal, ce dernier développe une haine incontestable envers les Amérindiens, il les déteste rien de moins. Il constate avec frustration que quelques tribus indiennes des Grands Lacs, dans la région de Détroit, sous le chef Pontiac font la vie difficile aux troupes britanniques.

En 1763, il écrivit à son subalterne, Colonel Bouquet, avec une suggestion qui révolte plus d’un aujourd’hui. Amherst lui ordonna de faire le nécessaire pour transmettre la variole parmi les populations indiennes à l’aide de couverture infectée par le virus.

Au cours des mois suivants, des épidémies de variole causèrent des ravages dans les tribus Delaware, Mingos et Shawnees. Selon le journal de guerre de Bouquet, ce dernier n’aura jamais mis à exécution les ordres du Commandant en chef. Les coïncidences avec l’épidémie parmi les troupes de Pontiac sont toutefois étranges. Lors de son retour en Europe, il s’installa sur des terres qui lui furent offertes à titre de récompense dans la ville de Sevenoaks dans la région du Kent.

Il fut le premier gouverneur sous l’occupation militaire de la Nouvelle-France, de 1760 à 1763. 

Il décéda le 3 août 1797, à Sevenoaks, à sa résidence appelée Montréal.


On compte plus de morts que de naissances au Québec (aucune réaction politique)

Pour la première fois depuis que la population du Québec est répertoriée, la province a enregistré plus de décès que de naissances durant la dernière année. C’est ce qui ressort des données publiées la semaine dernière par l’institut de la statistique du Québec. Un tel vieillissement démographique apporte son lot de problèmes économiques, comme le financement des retraites ou le coût grandissant des services publics. Cependant, toujours selon le rapport de l’institut de la statistique du Québec, la population a tout de même augmenté durant la période 2023-2024, en raison de l’immigration.

Les seules régions avec plus de naissances que de décès sont les banlieues éloignées de Montréal, l'Outaouais et le Grand-Nord.

Aucune politique nataliste globale (en commençant par un changement de culture pour en adopter une pro-famille dès l’école et dans les politiques d’imposition familiale) n’est proposée par les partis politiques. Rappelons que la politique de garderie a d’abord été conçue comme une politique de retour des femmes au bureau et en opposition à un politique d’allocations universelles généreuses de garde d’enfants (y compris payées aux parents qui garderaient eux-mêmes leurs enfants en bas âge à la maison, ce qui n’est pas le cas actuellement).

La politique de garderie est extrêmement coûteuse, elle n’a pas enrayé le déclin de la natalité au Québec. Rappelons les réticences fréquentes exprimées par le Conseil de la femme à toute politique nataliste visant toutes les familles québécoises. En 1982, Claire Bonenfant, la très féministe présidente du Conseil de la Femme, s’était interrogée, au sujet d’une politique avec de timides conséquences natalistes : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? »


Source : Journal de Montréal

Plus les enfants regardent des vidéos courtes, plus leurs résultats scolaires déclinent


Entre les Reels sur Instagram, les vidéos sur TikTok et sur Snapchat, les contenus courts sur les réseaux sociaux sont privilégiés par les jeunes utilisateurs. Une tendance qui semble avoir un impact négatif sur leurs résultats scolaires. Selon une étude chinoise, plus les écoliers consomment ce type de vidéos, moins ils ont de chances de réussir à l’école.

En bref

Une étude de la Chinese Academy of Sciences publiée dans PLOS One analyse l’impact des vidéos courtes sur les élèves de primaire à Shenzhen, Chine.

Les chercheurs ont découvert que la consommation excessive de vidéos courtes diminue l’attention des élèves, affectant négativement leurs résultats scolaires.

L’étude souligne l’importance du rôle des parents dans la gestion de l’utilisation des vidéos courtes pour améliorer les performances académiques des enfants.

Sommaire

  • Un lien entre le manque d’attention et les vidéos courtes
  • Les parents doivent donner l’exemple et offrir un cadre

C’est un grief de plus contre les réseaux sociaux. Alors que certaines études ont déjà dénoncé les effets négatifs des formats courts, favorisant notamment l’ennui, une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences, publiée sur PLOS One, met en lumière l’impact, là encore négatif, sur les résultats scolaires des jeunes écoliers.

Un lien entre le manque d’attention et les vidéos courtes

En analysant les habitudes de 1052 élèves de primaire à Shenzhen, en Chine, les chercheurs ont établi un lien entre leur manque d’attention significatif et leur consommation massive de vidéos courtes : « Les vidéos courtes sont souvent conçues avec des visuels très attrayants et un contenu rapide et captivant, ce qui peut créer une dépendance chez les jeunes utilisateurs. Cette dépendance peut se traduire par un engagement prolongé, ce qui risque de détourner le temps et l’énergie des élèves de leurs études », indique l’étude.


Un problème qui concerne davantage les jeunes étudiants chinois : « La proportion de mineurs utilisant des applications de vidéos courtes comme Kwai et TikTok atteint 65,3 %, ce qui fait des vidéos courtes une plateforme essentielle pour leur vie en ligne. Les statistiques montrent que l’utilisation des applications de vidéos courtes parmi les élèves de l’école primaire a atteint 66 %, un chiffre encore plus élevé que celui des élèves de l’école secondaire (62,7 %) », précise l’étude.

Les résultats de l’étude sont clairs : la consommation de vidéos courtes diminue l’attention des étudiants et, par conséquent, leurs capacités à se concentrer en classe et donc à réussir leurs examens : « Les résultats de la recherche ont confirmé le lien étroit entre l’utilisation excessive de vidéos courtes chez les élèves de l’école primaire et la baisse des résultats scolaires, soulignant l’impact potentiel des médias sur les résultats scolaires des élèves », confirme l’étude.


Avec la multiplication de médias diffusant des vidéos courtes, l’étude souligne la « menace pour les capacités cognitives des élèves » et « l’impact à long terme des médias numériques sur le développement cognitif des enfants ».

Les parents doivent donner l’exemple et offrir un cadre

Pourtant, les enfants ne sont pas les seuls responsables de cette situation. La modération gérée par les parents apparaît comme une variable importante dans cette équation : « L’utilisation des vidéos courtes par les parents a un effet de modèle sur les enfants, leur faisant percevoir l’utilisation des vidéos courtes comme un comportement acceptable sans générer d’attitudes négatives ou exercer consciemment un contrôle de soi », expliquent les chercheurs. En somme, si l’un des parents regarde aussi souvent des vidéos courtes, l’enfant n’aura pas de scrupules à en consommer davantage et sera aussi surtout moins maîtrisé.

Selon l’étude, les parents ont donc un rôle essentiel à jouer pour le bien-être de leur progéniture et pour leurs résultats académiques : « La gestion des médias numériques au sein de l’environnement familial devrait être cruciale pour façonner l’attention et les résultats scolaires des enfants. Les parents doivent être conscients de l’impact de leur comportement en matière d’utilisation des médias sur leurs enfants et s’efforcer d’établir des modèles positifs d’utilisation des vidéos courtes ».

Pour les aider dans cette tâche, l’étude avance des pistes comme le fait de respecter un temps imparti pour cette activité : « Les parents et les enfants pourraient se mettre d’accord pour limiter le temps passé à utiliser des vidéos courtes et s’y tenir collectivement, en encourageant davantage d’activités de plein air et de communication en face à face ».


Sources :

  • Doctissimo
  • ETX Studio
  • Gong Q, Tao T (2024) The relationship between short video usage and academic achievement among elementary school students: The mediating effect of attention and the moderating effect of parental short video usage. PLoS ONE 19(11): e0309899. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0309899

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Noir bilan pour tableaux blancs

lundi 27 janvier 2025

Mayotte, comment l'immigration détruit une société (y compris l'école)

 

Après le cyclone Chico, Mayotte, le 101e département français, si longtemps oublié, s'impose à nouveau dans l'agenda politique avec le double enjeu de la reconstruction et de l’immigration.

Jusqu'en septembre 2024, le docteur Alain Destexhe a travaillé au centre de santé de Dzoumonié, au nord de Mayotte. Il a ainsi été un témoin privilégié, non seulement de la situation sanitaire catastrophique de l’île, mais aussi de la violence et du délabrement des services publics.

La société mahoraise est détruite par une immigration sans fin, des Comores et de Madagascar, mais désormais aussi de l’Afrique des Grands Lacs. Les moyens que l'État met en œuvre pour faire face s’avèrent dérisoires. Paradoxalement, l’accession au statut de département en 2011 a aggravé la situation.

En conséquence, ce territoire musulman vote massivement pour le Rassemblement national et des candidats de droite. Petite comme un vingtième de la Corse, Mayotte a vu sa population augmenter de plus de 40% en dix ans. Ce livre est un appel à comprendre et agir. Mayotte ne peut s'en sortir sans résoudre la question migratoire. Un témoignage vertigineux et glaçant qui vous fera découvrir le 101e département sous un angle réaliste.

Alain DESTEXHE, médecin, ex-secrétaire-général de MSF, sénateur honoraire belge, contribue au Figaro, à Causeur et au Gatestone Institute (New York). Dernier livre paru, "Rwanda 94 : le carnage. 30 ans après, retour sur place" (2024) aux éditions Texquis.

dimanche 26 janvier 2025

Les hommes ont grandi deux fois plus vite que les femmes au XXe siècle, selon une étude

Les hommes seraient-ils de plus en plus grands que les femmes ? Une étude de l’université de Roehampton au Royaume-Uni a démontré que les êtres humains de type masculins avaient grandi deux fois plus vite que leurs homologues féminins au cours du XXe siècle.

Comme le rapporte The Guardian, le professeur Lewis Halsey et ses équipes, situées en banlieue de Londres, se sont appuyées sur des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’autorités étrangères de plus d’une dizaine de pays et des registres britanniques. L’objectif : voir comment la taille et le poids ont changé en fonction des conditions de vie.

Le rôle des conditions de vie

La conclusion est simple. Pour chaque augmentation de 0,2 point de l’Indice de développement humain (IDH), les femmes étaient en moyenne plus grandes de 1,7 cm et plus lourdes de 2,7 kg, tandis que les hommes étaient plus grands de 4 cm et plus lourds de 6,5 kg.

Or l’IDH ne cesse d’augmenter dans la plupart des pays. Au Royaume-Uni, l’IDH est passé de 0,8 en 1900 à 0,94 en 2022. Dans le même temps, au cours de la première moitié du XXe siècle, la taille moyenne des femmes a grimpé de 3 cm, contre près de 7 cm chez les hommes.

« Pour mettre cela en perspective, environ une femme sur quatre née en 1905 était plus grande que l’homme moyen né en 1905, mais ce chiffre est tombé à environ une femme sur huit pour celles nées en 1958 », a déclaré Halsey.

Les hommes seraient donc non seulement de plus en plus lourds et de plus en plus grands par rapport aux femmes, mais plus les conditions de vie s’améliorent, plus les écarts de poids et de taille augmentent entre les deux sexes.

« Nous découvrons comment la sélection sexuelle a façonné le corps de l’homme et de la femme et comment l’amélioration de l’environnement, en termes d’alimentation et de réduction de la charge de morbidité, nous a libérés de nos entraves », explique le professeur Lewis Halsey dans cette étude publiée dans Biology Letters. Mais jusqu’à quelles limites ? Plusieurs études ont déjà démontré que la taille de l’être humain était en train de plafonner.

Réfutation de la thèse féministe de Priscille Touraille

Il y a quelques années, de nombreux médias ont présenté comme une vérité scientifique la théorie de Priscille Touraille selon laquelle le dimorphisme sexuel chez les êtres humains serait dû au fait que chez nos ancêtres les hommes restreignaient l’accès des femmes à la nourriture. Touraille avançait donc l’idée que les hommes auraient historiquement restreint l’accès des femmes à certaines ressources alimentaires, particulièrement la viande, ce qui aurait conduit à un dimorphisme sexuel plus prononcé. Cette théorie est parfois appelée le « patriarcat du steak » dans les discussions médiatiques.

Les travaux de Touraille ont bénéficié d’une large couverture médiatique, notamment à la suite d’un documentaire sur Arte intitulé « Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? ». Cette couverture a souvent été peu critique, présentant ses idées comme des vérités scientifiques établies sans suffisamment remettre en question la méthodologie ou les preuves derrière ces assertions.

Si cette thèse était vraie, on aurait dû observer un rétrécissement de la différence de taille entre hommes et femmes au XXe dans les pays développés, car les sociétés sont devenues plus égalitaires entre les sexes et les hommes n’empêchent plus (si cela a jamais été le cas) les femmes de manger de la viande, mais en réalité c’est l’inverse qu’on observe. Cela tend à confirmer que la sélection sexuelle explique mieux le dimorphisme sexuel chez l’être humain, comme dans la plupart des autres espèces.

Sélection des grands par les femmes ?

Dans une étude publiée dans Biology Letters et intitulée « Le corps masculin attrayant et redoutable : la taille et le poids des hommes sont des traits sexuellement sélectionnés en fonction des conditions », les scientifiques supposent que les préférences sexuelles des femmes ont pu alimenter une tendance pour des hommes plus grands et plus musclés — bien qu’à l’ère de l’obésité, lourd n’est pas nécessairement synonyme de musclé.

La stature et le physique sont les principaux indicateurs de la santé et de la vitalité, a déclaré Halsey, tandis que la sélection sexuelle favorise également les hommes qui sont mieux à même de protéger et de défendre leur partenaire et leur progéniture contre d’autres personnes.

« Les femmes peuvent trouver la taille des hommes attrayante parce qu’elle les rend potentiellement plus redoutables, mais aussi parce que la taille suggère qu’ils sont bien faits », a déclaré M. Halsey. « En grandissant, ils n’ont pas subi les effets d’un mauvais environnement et ont donc atteint une plus grande partie de leur potentiel de taille. C’est un indicateur qu’ils sont bien faits ».

Ces conclusions s’appuient sur des travaux antérieurs qui ont montré que les femmes recherchent davantage les hommes de grande taille que les hommes les femmes de petite taille. Mais il y a des inconvénients à être grand. Si les personnes de grande taille ont tendance à gagner plus, elles sont aussi plus sujettes à divers cancers, peut-être parce qu’elles ont plus de cellules susceptibles d’accumuler des mutations qui aboutissent à la maladie.

Michael Wilson, professeur d’écologie, d’évolution et de comportement à l’université du Minnesota, a déclaré que l’augmentation plus rapide de la taille et du poids des mâles était « frappante ». Il a ajouté que cela correspondait à une idée de longue date selon laquelle les femelles sont le sexe « le plus contraint écologiquement » en raison des exigences de la reproduction, en particulier chez les mammifères où la grossesse et l’allaitement sont « coûteux sur le plan énergétique ».

« L’investissement des mâles dans une plus grande taille corporelle semble être sensible aux conditions nutritionnelles », a-t-il déclaré. « Lorsque les hommes grandissent avec des aliments plus denses en énergie, ils grossissent davantage que les femmes. »

Voir aussi 

Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre (rediff)

Les populations européennes ont fait l'objet d'une forte sélection génétique récente pour un certain nombre de caractéristiques

Robert Plomin: « La génétique influe plus sur notre personnalité et notre réussite que l’environnement »

Deux fois plus de dépressions chez les femmes qu’il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

Les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes dans les métropoles américaines

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles.

Le cerveau des hommes et celui des femmes seraient connectés différemment

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« Les inégalités en défaveur des hommes passent à la trappe ! »

jeudi 23 janvier 2025

« En Belgique, la RTBF censure Trump mais invite les islamistes »

La chaîne publique belge a décidé de ne pas diffuser en direct le discours d’investiture du président américain, se défendant a posteriori de toute censure. Ce choix révèle la persistance du «cordon sanitaire» en Wallonie, déplore le sénateur honoraire belge Alain Destexhe dans les colonnes du Figaro.

Alain Destexhe est chercheur au Gatestone Institute, un laboratoire de réflexion conservateur américain, sénateur honoraire belge et ex-président de l’International Crisis Group.

Une femme voilée devant une affiche publicitaire de la RTBF moquant Donald Trump, à Bruxelles, en 2016.

Les Français ont parfois l’occasion de découvrir la désolation du paysage médiatique belge francophone. Sur CNews, Pascal Praud s’est ainsi récemment moqué de la RTBF, la chaîne publique belge. Seule au monde, celle-ci avait diffusé le discours inaugural de Donald Trump avec un «léger décalage pour prendre le temps de l’analyse» car, selon la jeune directrice éditoriale adjointe, Trump avait «tenu des propos racistes, d’extrême droite, xénophobes et d’incitation à la haine» . Cette annonce, faite sur un ton empreint d’évidence et de bonne conscience, fut suivie sans aucun humour par la précision qu’il «n’était pas question de censure» !

En réalité, la censure est bel et bien pratiquée par les médias francophones belges, qui s’arrogent ce droit dès qu’il s’agit de combattre ce qu’ils désignent comme «l’extrême droite» – un concept flou et jamais défini. Ce terme semble englober toute critique de l’immigration massive, de l’islam, du droit à l’avortement, du réchauffement climatique, ou encore tout soutien à Donald Trump. Récemment, le journal Le Soir titrait tout en nuances : «Trump : premier criminel à la Maison-Blanche» . Cette censure n’a aucun fondement juridique et elle est anticonstitutionnelle. Le cordon sanitaire est né en 1989 après une victoire électorale du Vlaams Blok (devenu Vlaams Belang), un parti nationaliste flamand proche du Rassemblement national. Depuis, il est strictement appliqué du côté francophone du pays, où les médias invisibilisent tout ce qui est, selon eux, un peu trop marqué à droite.

Alors qu’en Flandre, comme dans les pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas), les partis nationalistes progressent partout, en Wallonie, le parti Chez Nous, qui avait bénéficié de la venue de Jordan Bardella lors de son lancement – sans aucune couverture médiatique, cela va de soi – n’a obtenu aucun siège aux élections européennes et législatives de l’année dernière. Une preuve s’il en fallait que les médias traditionnels [de grand chemin] jouent encore un rôle déterminant dans le formatage de l’opinion publique.

Dans un contexte d’absence de pluralisme, ces médias combattent vaillamment un fascisme imaginaire, tandis que l’islamisation de Bruxelles et d’autres villes wallonnes progresse à un rythme inquiétant, sans susciter leur alarme. Récemment, deux écoles d’Anderlecht ont refusé de participer à une commémoration de la Shoah. Aux dernières élections, un nouveau parti islamiste, Team Fouad Ahidar, a obtenu des élus au Parlement bruxellois et dans plusieurs communes. Par sa présence, ce parti, qui déconseille le divorce aux femmes, a déclenché une surenchère entre les partis de gauche pour séduire l’électorat musulman sur des thèmes tels que Gaza, le port du voile ou l’abattage rituel.

En 2024, en plein cœur de l’Europe, des meetings politiques se sont tenus où les femmes étaient séparées des hommes par un rideau ! Mais ni cette islamisation visible de tous, ni la percée d’un parti d’extrême gauche comme le PTB [Parti des travailleurs], qui se revendique ouvertement du communisme, n’émeuvent les médias. Les représentants du parti islamiste, tout comme ceux du PTB, sont même régulièrement invités sur les plateaux. En réalité, ce cordon sanitaire et cette censure sont indispensables pour maintenir l’hégémonie culturelle et politique de la gauche belge francophone, qui s’effrite partout ailleurs. Aux dernières élections de juin 2024, c’est le Mouvement réformateur (MR) de Georges-Louis Bouchez qui est arrivé en tête en Wallonie, mettant fin à 70 ans de domination socialiste.

Bien que située au cœur de la prospérité de l’Europe, la Wallonie reste une région pauvre, avec un bilan économique, éducatif et social désastreux, quels que soient les indicateurs utilisés. Pour masquer cet échec, la gauche doit se montrer à l’avant-garde de la lutte contre une extrême droite fantasmée, ce qui lui permet, à bon compte, d’affirmer sa supériorité morale. Dans cette perspective, une connivence tacite existe entre les médias belges, tous marqués à gauche, et les partis de gauche. Si le cordon sanitaire venait à tomber, ces derniers seraient les premiers à en subir les conséquences électorales, comme on l’a vu partout ailleurs en Europe.

Le maintien de la censure n’est donc pas seulement une question démocratique, mais un enjeu vital pour ceux qui n’ont aucun intérêt à remettre en cause ce système confortable. Ainsi, de micro-événements sans réelle signification politique sont montés en épingle pour alimenter ce fantasme. En France, le passage d’un obscur militant du RN à LR passerait inaperçu. Mais en Belgique, le ralliement d’un membre de Chez Nous, suivi par une centaine de personnes sur 𝕏, au Mouvement réformateur, a fait la une des médias pendant plusieurs jours, dans une tentative manifeste de déstabiliser Georges-Louis Bouchez. Dans le cadre très contraint de la «démocratie» belge, le jeune leader du MR tente courageusement de briser le monopole de la gauche dans les médias, les associations et le système éducatif. À Bruxelles, Liège, Namur ou Charleroi, en attendant le Prophète, nous sommes toujours en 1936 : No pasaran !

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Ère numérique : voici pourquoi il faut continuer d'écrire à la main

L'abandon du stylo au profit des ordinateurs portables et des tablettes a radicalement transformé notre processus de pensée lors de l'écriture. Selon des recherches récentes menées par l'Université norvégienne des sciences et des technologies, les mouvements précis et contrôlés de l'écriture manuscrite stimulent des schémas cérébraux favorables à l'apprentissage, une stimulation absente lors de l'utilisation d'un clavier. Même si l'ordinateur portable est uniquement employé pour prendre des notes, il nuit à l'apprentissage en favorisant un traitement superficiel de l'information. Trois études ont démontré que les étudiants utilisant un ordinateur portable pour prendre leurs notes de cours obtenaient des résultats inférieurs aux questions conceptuelles comparés à ceux qui écrivaient à la main.

Titre de l'étude : "L'importance de l'écriture cursive par rapport à la dactylographie pour l'apprentissage en classe : une étude EEG à haute densité chez des enfants de 12 ans et des jeunes adultes"

    Contexte : L'écriture manuscrite, en particulier cursive, est souvent comparée à la dactylographie en termes d'efficacité pour l'apprentissage. Avec l'augmentation de l'utilisation des appareils numériques, il devient crucial d'examiner les implications de ces pratiques sur le développement cognitif.
    Méthodologie : L'étude utilise l'électroencéphalogramme (EEG) à haute densité sur 12 jeunes adultes et 12 enfants de 12 ans pour analyser l'activité cérébrale pendant l'écriture cursive, la dactylographie et le dessin de mots.

    Résultats :
     Écriture Cursive : Chez les jeunes adultes, écrire en cursive active des zones pariétales et centrales du cerveau, montrant une synchronisation de l'activité dans la bande de fréquence theta, ce qui suggère un engagement profond dans le processus d'apprentissage.
      Comparaison : Par rapport à la dactylographie, l'écriture cursive implique un traitement plus profond des informations, stimule différentes régions cérébrales et favorise une meilleure rétention et compréhension des informations.
    Conclusion : L'étude suggère que l'écriture cursive pourrait offrir des avantages uniques pour l'apprentissage par rapport à la dactylographie, en activant des processus cérébraux différents et en renforçant les connexions neuronales liées à la mémoire et à la compréhension.
    Implications : Les résultats appuient l'idée que l'écriture manuscrite, et en particulier cursive, devrait être maintenue dans les programmes d'éducation pour des raisons pédagogiques et développementales.

L'article intitulé "The Effect of Cursive Writing Instruction on Handwriting Skills, Reading, and Spelling for Primary Grade Students: A Meta-Analysis" examine l'impact de l'enseignement de l'écriture cursive sur les compétences en écriture manuscrite, en lecture et en orthographe chez les élèves du primaire. Cette méta-analyse compile les résultats de plusieurs études pour déterminer si l'apprentissage de l'écriture cursive offre des avantages significatifs par rapport à d'autres méthodes d'enseignement de l'écriture.

Les conclusions indiquent que l'enseignement de l'écriture cursive peut améliorer la fluidité et la lisibilité de l'écriture manuscrite des élèves. Cependant, les effets sur les compétences en lecture et en orthographe sont moins clairs, avec des résultats variables selon les études. Les auteurs suggèrent que, bien que l'écriture cursive puisse offrir certains avantages en termes de développement moteur et de mémorisation, son impact direct sur la lecture et l'orthographe nécessite davantage de recherches pour être pleinement compris.

L'article souligne l'importance de considérer l'écriture cursive comme une composante potentiellement bénéfique de l'enseignement de l'écriture manuscrite, tout en reconnaissant la nécessité de recherches supplémentaires pour clarifier son influence sur d'autres domaines académiques.

Écrire à la main, taper à la machine ou dessiner - laquelle de ces stratégies est la plus efficace pour un apprentissage optimal en classe ? Alors que les appareils numériques remplacent de plus en plus l'écriture manuelle traditionnelle, il est crucial d'examiner les implications à long terme de cette pratique. L'électroencéphalogramme haute densité (EEG HD) a été utilisé chez 12 jeunes adultes et 12 enfants de 12 ans pour étudier l'activité électrique du cerveau pendant qu'ils écrivaient en cursive à la main, tapaient à la machine à écrire ou dessinaient des mots présentés visuellement et dont le degré de difficulté variait. Des analyses de l'évolution spectrale temporelle (TSE, c'est-à-dire les changements d'amplitude en fonction du temps) ont été effectuées sur les données EEG enregistrées avec un réseau de capteurs à 256 canaux. Chez les jeunes adultes, nous avons constaté que lors de l'écriture manuelle à l'aide d'un stylo numérique sur un écran tactile, les zones cérébrales des régions pariétales et centrales présentaient une activité synchronisée liée à l'événement dans la gamme thêta. La littérature existante suggère qu'une telle activité neuronale oscillatoire dans ces zones cérébrales particulières est importante pour la mémoire et l'encodage de nouvelles informations et, par conséquent, fournit au cerveau des conditions optimales pour l'apprentissage. En dessinant, nous avons trouvé des modèles d'activation similaires dans les zones pariétales, en plus d'une désynchronisation liée à l'événement dans la gamme alpha/bêta, ce qui suggère à la fois des similitudes mais aussi de légères différences dans les modèles d'activation lors du dessin et de l'écriture à la main.

Lors de l'écriture au clavier, nous avons constaté une activité désynchronisée liée à l'événement dans la gamme thêta et, dans une moindre mesure, dans la gamme alpha dans les régions pariétales et centrales du cerveau. Cependant, comme cette activité était désynchronisée et différente de celle observée lors de l'écriture manuelle et du dessin, sa relation avec l'apprentissage n'est pas claire. Chez les enfants de 12 ans, les mêmes schémas d'activation ont été observés, mais dans une moindre mesure. Nous suggérons que les enfants, dès leur plus jeune âge, doivent être exposés à des activités d'écriture et de dessin à l'école pour établir les schémas d'oscillation neuronale qui sont bénéfiques pour l'apprentissage. Nous concluons qu'en raison des avantages de l'intégration sensori-motrice due à la plus grande implication des sens ainsi qu'aux mouvements fins et précisément contrôlés de la main lors de l'écriture manuelle et du dessin, il est vital de maintenir ces deux activités dans un environnement d'apprentissage afin de faciliter et d'optimiser l'apprentissage.

Sources : Juillet 2020 – « L'importance de l'écriture cursive par rapport à la dactylographie pour l'apprentissage en classe : une étude EEG à haute densité sur des enfants de 12 ans et des jeunes adultes. »

mercredi 22 janvier 2025

Télévision publique belge (RTBF) ne diffuse pas en direct le discours de Trump pour le décrypter et filtrer les idées désapprouvées par la RTBF

La RTBF a diffusé en léger différé le discours de Trump pour mettre en place un "cordon sanitaire médiatique", afin d'analyser ses propos qualifiés de misogynes, de racistes et de ne pas banaliser de tels propos.

Une pratique mise en œuvre depuis plusieurs années en Belgique francophone... (afin de museler le discours politique). La RTBF n'invite d'ailleurs jamais le parti de droite nationaliste flamand le Vlaams Belang.

Il ne s'agirait pas de la censure selon la directrice éditoriale adjointe de l'information à la RTBF.

Elle précise enfin, le plus sérieusement du monde, que la RTBF ne serait ni pro ni anti-Trump...

Cette décision fait polémique. Elle a fait réagir de nombreuses personnes, dont Georges-Louis Bouchez, le président du MR (centre-droit francophone), qui dénonce une dérive de la part du service public.

Réaction de Pascal Praud:

« Des milliers de femmes souffrent du syndrome post-IVG en France », alerte Marie Sentis

Avorter, en particulier sous la contrainte, peut laisser d'importantes blessures psychiques, déplore Marie Sentis, qui recueille les témoignages de femmes en détresse depuis des années.

En ce mois de janvier, on célèbre les cinquante ans de la loi Veil en France. La posture actuelle vis-à-vis de l’avortement, en particulier depuis son inscription dans la Constitution, est d’en faire un totem et un tabou. Pourtant Simone Veil elle-même reconnaissait que cet acte était toujours un drame. Et ce drame laisse des séquelles chez des milliers de femmes. Marie Sentis le constate depuis des années, à travers son association d’écoute, IVG, vous hésitez ? Venez en parler !. Omerta sur la souffrance, avortement sous contraintes ou faute de moyens financiers, syndrome post-IVG : on réalise que l’avortement n’est pas vraiment l’acte libérateur vendu par une partie des féministes.



Entretien paru dans Valeurs actuelles.

​Valeurs actuelles.— Pourquoi avoir choisi de consacrer un ouvrage à la question du post-avortement ?

Marie Sentis.— Depuis 2008, nous recevons beaucoup d’appels et de messages de femmes avant ou après une IVG. Elles sont des milliers à nous confier une détresse et un mal-être survenus après un avortement. Or, personne ne parle de ce problème en France, surtout dans les milieux hospitaliers et médicaux. Cette souffrance a un nom : le syndrome post-IVG, qui recouvre beaucoup de symptômes très différents, qui se déclarent plus ou moins rapidement. Chez certaines femmes, la souffrance est immédiate, chez d’autres, elle se révèle au bout de cinq, dix, voire vingt ans. Ce qui est certain, c’est que même lorsque la femme dit ne pas regretter son avortement, sa déclaration est généralement toujours suivie de cette phrase terrible : « Je n’avais pas le choix… » Qui plus est, je remarque qu’aucune femme n’oublie son avortement. Certaines disent d’ailleurs : « J’ai eu deux enfants mais j’en ai perdu/avorté un. »

L’acte est vraiment inscrit dans la mémoire de son corps et de son esprit. J’ai la conviction que ces femmes doivent s’exprimer. Qu’elles puissent dire leur douleur, expliquer les circonstances, les raisons de leur avortement. Car cela constitue, pour elles, un chemin d’apaisement. Pour certaines, cela leur fait aussi du bien de pouvoir se dire que leur témoignage douloureux pourra dissuader une femme qui se pose la question de l’IVG.

—  Quel est ce “syndrome post-avortement” exactement ?

— Tabou en France, ce syndrome regroupe un ensemble de symptômes qui surgissent après un avortement, soit juste après, soit parfois au bout de quelques mois ou même quelques années. Le premier de ces symptômes, le plus fréquent, est des troubles du sommeil : insomnies, réveils la nuit, difficultés à se rendormir… Beaucoup ont recours à une consommation de somnifères et d’anxiolytiques. Une partie des femmes développe aussi des angoisses, parfois sur des choses anodines, qu’elles n’avaient pas auparavant. Dans certains cas plus importants, elles font même des crises de pleurs le matin ou plus encore le soir. Les appels de détresse que nous recevons après un avortement sont passés entre 20 heures et minuit. D’autres n’arrivent plus à aller travailler le matin. Elles ont des blocages qu’elles n’expliquent pas. Une sorte de dégoût de la vie, qu’elles finissent à un moment par relier à leur avortement. Dans certains cas, dont personne ne parle, il y a des tentatives de suicide. Il est très net que ces femmes-là vivent dans un climat de mort.

Dans un autre registre, une bonne partie de ces femmes qui souffrent de leur avortement deviennent agressives et souffrent de voir des femmes enceintes qui leur rappellent leur début de grossesse et leur avortement. Je suis frappée de voir qu’avant l’avortement, ce fœtus est une « chose, un amas de cellules », voire d’autres termes plus dépréciatifs. Et systématiquement, après l’avortement, le fœtus acquiert un statut de personne. Elles ne parlent plus de l’embryon ou du fœtus, mais de leur bébé… Les femmes posent ces deux mêmes questions : « C’était qui ? », « Il aurait été comment ?». Cette souffrance est encore plus grande pour celles ayant déjà des enfants. Parce qu’elles savent ce qu’est un enfant et de le porter. Et elles peuvent souffrir de l’image de la chaise vide : fêter l’anniversaire de l’un des enfants et se dire que sur une des chaises vides autour de la table, il aurait dû y avoir quelqu’un… L’avortement, quelque part, c’est parfois la raison qui a gagné contre l’amour, car il y a plein de raisons qui y poussent. Mais par contre, il reste les émotions, le cœur et le psychisme en peine…

— Comment expliquer que certaines femmes avortent plusieurs fois si une telle douleur est présente ?

—Tout d’abord, très souvent, les situations n’ont pas changé : ces femmes sont blessées dans l’amour que ce soit par rapport au conjoint, à la maman ou à leur famille. Elles recommencent car la situation se renouvelle. Le conjoint ne va pas vouloir assumer et faire pression ou se dérober en désertant, les familles vont faire bloc contre la grossesse. Ensuite, il y a l’engrenage : pour des femmes qui ont avorté trois ou quatre fois, il est très dur de garder le quatrième ou le cinquième. Parce qu’elles repensent à l’avortement et elles se disent, même si la situation est plus stable ou que le conjoint a changé, « il n’y a pas de raison que je garde celui-là plus que ceux que j’ai supprimés ». Elles se sentent mal et disent qu’elles « n’ont pas ce droit ». Une grossesse après un ou plusieurs avortements n’est jamais facile…

— Qu’est-ce qui vous marque le plus dans tous les témoignages que vous recevez ?

— Ce qui est terrible, c’est le nombre de femmes qui actuellement aimeraient garder leur bébé mais n’ont aucun soutien autour d’elles pour le faire. Or, notre service d’écoute est de plus en plus attaqué et dénigré. Une des écoutantes de l’équipe se désolait et me disait : « Marie, c’est terrible, toutes ces femmes qui aimeraient être soutenues pour garder leur bébé, comment vont-elles nous trouver ? » Ce qui me frappe aussi, et qui m’inquiète, c’est que nous avons des appels de femmes qui ont pris le premier comprimé pour l’IVG médicamenteuse, qui rentrent chez elles et qui se disent : « Qu’est-ce que j’ai fait ! » et qui veulent désespérément faire demi-tour.

Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir.

C’est un phénomène en pleine expansion. Car désormais, on peut avorter en une journée et bien trop de sages-femmes et de médecins ne prennent pas le temps de discuter avec les femmes pour comprendre les raisons de leur démarche. Ils leur font juste avaler le comprimé et les renvoient chez elles. Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir. Or, au lieu d’être soutenues, écoutées, je constate que bien souvent, on les enfonce. Nous recevons nombre de témoignages dans lesquelles des femmes nous disent : « Ma sage-femme/mon médecin m’a dit qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’avorter. »

— Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de générer une culpabilité, une douleur chez les femmes ayant avorté ?

— On est souvent attaqué sur ce sujet. Les femmes qui sont décidées à avorter ne nous contactent pas. Par contre, nous sommes contactées par toutes celles qui hésitent, sont en détresse, sous pression et abandonnées. Pourtant, c’est quand nous avons fini par être au top dans les moteurs de recherche pour le mot-clé IVG que nous nous sommes retrouvés malgré nous dans le viseur des féministes et des politiques. À la fin du quinquennat Hollande, une campagne de presse inouïe a provoqué une loi sur le « délit d’entrave numérique à l’IVG ». La ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, m’a dit en face que cette loi sur le délit d’entrave avait été établie surtout contre nous… C’est terrible, car nous sommes là pour écouter ces femmes, accueillir leurs douleurs ou leurs interrogations. On est loin du délit d’entrave ! Elles se culpabilisent elles-mêmes et c’est pour cela qu’elles nous appellent… Nous les aidons comme nous pouvons. On leur propose d’aller lire des témoignages sur notre site, qui sont tous évidemment véridiques.

On nous accuse de mensonges, mais étonnamment, aucun journaliste n’a souhaité pousser une investigation sur ces témoignages ! L’une des grandes satisfactions de notre engagement réside dans les retours que nous recevons après avoir soutenu des femmes en quête d’aide. Il s’agit souvent de femmes qui, bien que tentées par l’IVG ont renoncé et “gardé le bébé”. Leur gratitude, exprimée à travers des messages de remerciement, est précieuse. Elles nous confient leur soulagement de nous avoir trouvé et nous partagent leur joie lors de la naissance de leur enfant. Les voir heureuses et épanouies nous rappelle l’importance de notre action et nous conforte dans l’idée que notre soutien est utile. Dans une partie de notre société, la maternité est parfois perçue comme un obstacle à la liberté et à l’épanouissement personnel. Cette vision contribue à une pression sociétale qui pousse de nombreuses femmes vers l’avortement. Nous, au contraire, proposons une perspective différente, en valorisant le choix de la maternité et en offrant une vision d’espérance.

—  On entend qu’il faut protéger l’avortement, car il reste encore entravé en France ; qu’en pensez-vous ?

— Maintenant, sur Doctolib, on peut programmer un avortement sans aucune difficulté. Les sages-femmes peuvent pratiquer les avortements. On peut désormais avorter très vite, en particulier pour les avortements médicamenteux. Peu de temps est laissé à la réflexion. Donc on est loin de l’entrave… Pour l’avortement entre quatorze et seize semaines, il y a peut-être un peu plus de difficultés, car de moins en moins de médecins ont envie de le pratiquer. Mais d’autres n’hésitent même pas à dépasser les délais légaux…

On se réfère à la loi Veil comme à un totem mais elle est désuète: on l’a dépassée depuis longtemps.

— Avorter, est-ce un choix libre ?

— Beaucoup de femmes qui y ont recours se trouvent dans une situation désespérée. Psychologiquement et/ou matériellement. Elles avortent souvent parce qu’elles sont abandonnées, seules et que personne ne les soutient dans cette aventure d’une future maternité. Ou pire, elles sont contraintes d’avorter par leurs conjoints ou leur famille qui les menacent de les quitter. Certains usent de violence physique ou psychologique pour qu’elles se “débarrassent” de leur grossesse : chantage, coups, menaces… ces femmes sont dans une telle désespérance qu’elles n’osent pas s’éloigner de ces proches maltraitants. On se demande d’ailleurs où sont nos féministes habituelles. Quand ces femmes nous appellent, nous leur conseillons de se réfugier dans des maisons d’accueil. Et nous recevons ensuite des messages : « Comme cela m’a fait du bien, j’ai pu écouter mon cœur ! ». Elles nous disent que nous avons été les seuls à leur dire qu’elles pouvaient “garder le bébé”. Hélas, trop n’ont pas eu cette possibilité de soutien et finissent justement par recourir à l’avortement. Ce sont ces femmes-là qui risquent d’avoir ce syndrome post-avortement. Clairement la liberté n’est pas entière.

—  Cinquante ans après, quel regard portez-vous sur la loi Veil ? Que préconisez-vous ?

— On se réfère à la loi Veil comme à un totem, mais elle est complètement obsolète : on l’a dépassée depuis longtemps.

​Rappelons-nous qu’elle disait que l’avortement était toujours un drame, une exception, que ce n’était pas un droit, etc. Et qu’il fallait tout faire pour le dissuader. On en est loin maintenant. La grossesse n’est désormais acceptée et acceptable que si l’enfant est désiré. Je préconise au moins ce qui se fait en Italie. Dans chaque hôpital a été instaurée une petite cellule d’écoute pour les femmes. Elle doit leur dire qu’il y a des possibilités pour qu’elles puissent garder leur bébé. Il faudrait en France beaucoup de lieux d’écoute et de conseils avec des psychologues formés au syndrome post-IVG.

Après l’IVG, des femmes témoignent,
de Marie Philippe,
aux éditions Artège,
208 pages
ISBN-13: 979-1033603740

 

mardi 21 janvier 2025

L'apogée du MBA ?

Pourquoi les diplômés des écoles de commerce d’élite peinent à trouver un emploi.

Dans le monde des affaires, il n’y a pas de signe plus sûr de détresse que lorsqu’une entreprise retarde la publication de ses résultats financiers. Il semble que ce soit également le cas pour les écoles de commerce. Aux alentours de Noël — et dans de nombreux cas en retard sur leur calendrier habituel — les principales écoles de commerce américaines ont publié l’équivalent de leur rapport annuel, qui comprend des données sur les nouveaux emplois occupés par les diplômés de leurs programmes de maîtrise en administration des affaires (MBA), qui sont généralement des cours de deux ans destinés aux étudiants ayant une expérience professionnelle. Nous avons analysé les chiffres. Dans les 15 meilleures écoles de commerce, la part des étudiants de 2024 qui ont cherché et accepté une offre d’emploi dans les trois mois suivant l’obtention de leur diplôme, une mesure standard des résultats de carrière, a chuté de six points de pourcentage, pour atteindre 84 %. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, cette proportion a diminué de huit points.

Certaines baisses sont spectaculaires. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) peut se targuer d’être la meilleure université du monde. Mais son école de commerce, qui porte le nom d’Alfred Sloan, un géant de l’industrie automobile du XXe siècle, est en train de perdre ses lettres de noblesse. Au cours de la décennie qui s’achève en 2022, 82 % en moyenne des étudiants à la recherche d’un emploi en ont accepté un à la fin de leurs études, et 93 % trois mois plus tard. En 2024, ces chiffres étaient respectivement de 62 % et 77 %. Dans certaines écoles d’élite, la réalité est peut-être encore pire qu’il n’y paraît. Un professeur s’inquiète du fait que certains étudiants considérés comme entrepreneurs sont en fait au chômage. Les entreprises américaines sont peut-être en plein essor. Mais ceux qui s’imaginent être ses futurs dirigeants souffrent d’une récession.

Les écoles de commerce américaines sont habituées aux critiques. L’argument selon lequel les affaires sont quelque chose qui se fait et ne s’enseigne pas existe au moins depuis que la première classe de la Harvard Business School (HBS) s’est réunie en 1908. Les MBA sont décrits comme des « cartes syndicales pour yuppies » dans « Snapshots from Hell », les mémoires de Peter Robinson, un ancien étudiant de Stanford, publiés en 1994. « Aujourd’hui, il est possible de trouver des professeurs de gestion titulaires qui n’ont jamais mis les pieds dans une véritable entreprise », s’insurge un article paru en 2005 dans la Harvard Business Review. Certains tiennent les écoles de commerce pour responsables de tous les maux du capitalisme. D’autres, en revanche, accusent leurs diplômés d’être des capitalistes inefficaces. Elon Musk a déploré le nombre de MBA à la tête de grandes entreprises.

Le stéréotype de la maximisation du profit n’est pas totalement infondé. Une étude réalisée par Daron Acemoglu, Alex Xi He et Daniel le Maire, trois universitaires, montre que les cadres diplômés en commerce sont moins enclins à partager les bénéfices avec les travailleurs que leurs homologues moins expérimentés sur le plan commercial. À quoi ressemblent ces gens en fin de semaine ? Un autre article de 2007, rédigé par Nicole Stephens, Hazel Markus et Sarah Townsend, a montré que, comparés aux pompiers, les étudiants en MBA étaient beaucoup plus susceptibles d’être contrariés si un ami achetait sciemment la même voiture qu’eux.

Ce qui ne fait aucun doute, en revanche, c’est l’énorme succès des diplômés des écoles de commerce américaines. Des promotions entières de diplômés de HBS ont fait l’objet d’éloges : Le magazine Fortune a qualifié les diplômés de 1949 de « classe sur laquelle les dollars sont tombés ». La promotion de 1982 comprenait Jamie Dimon, le patron de JPMorgan Chase, Jeffrey Immelt, l’ancien patron de General Electric, et Seth Klarman, un investisseur de renom. Près de la moitié des entreprises de l’indice S&P 500 sont dirigées par un diplômé de MBA.

Il s’agit là d’un gisement de prestige. Mais il doit être continuellement réalimenté par les étudiants qui décrochent de bons emplois. La réussite commerciale est, après tout, l’objectif principal de l’enseignement des affaires. Et comme le suggèrent les données récentes sur l’emploi, ce succès est aujourd’hui moins assuré.

Les secteurs du conseil et de la finance absorbent depuis longtemps la majorité des diplômés des écoles de commerce d’élite. Chaque année, McKinsey, Boston Consulting Group et Bain, les principaux cabinets de conseil, envoient un grand nombre de leurs employés prometteurs dans les écoles de commerce. Nombre d’entre eux reviennent après avoir obtenu leur diplôme, accompagnés de nouveaux convertis à l’industrie.

Le complexe écoles de commerce-consultants permet aux entreprises d’attirer des étudiants qualifiés, enthousiastes et dociles, tandis que les écoles de commerce reçoivent un flux constant d’études rapides et de frais de scolarité fiables. La proportion d’étudiants optant pour des emplois dans la finance, en particulier dans les banques, a chuté depuis la crise financière. Mais il reste sur les campus un groupe important de « private equity bros » (frères du capital-investissement). Certains se décrivent eux-mêmes de manière arithmétique : l’un des parcours de carrière est le « 2 +2 +2 », une succession de périodes de deux ans dans la banque d’investissement, le capital-investissement et l’école de commerce, qui sert de tapis roulant bien rémunéré et très rapide pour certains des étudiants les plus brillants des États-Unis.

Lorsque les sociétés de conseil ont ralenti leurs recrutements après avoir connu un boum pendant la pandémie, les écoles de commerce se sont senties prises à la gorge. Selon l’analyse des données de quatre écoles (Chicago Booth, Columbia, MIT Sloan et NYU Stern) réalisée par The Economist, le nombre de diplômés travaillant pour les trois grands cabinets de conseil a diminué d’un quart l’année dernière, par rapport aux trois années précédentes.

Les écoles de commerce sont tout aussi préoccupées par la technologie, qui recrute également moins de titulaires de MBA. Les baisses d’embauche des géants de la technologie (Alphabet, Amazon, Apple, Meta et Microsoft) sont particulièrement marquées. Dans les quatre écoles de cette analyse, les étudiants qui finissent dans les grandes entreprises technologiques ont diminué de plus de moitié l’année dernière, par rapport à la moyenne entre 2018 et 2022, pour s’établir à environ 50.

Certains de ces problèmes sont sans doute cycliques. Le secteur technologique est sujet à des périodes d’expansion et de ralentissement. Après l’éclatement de la bulle Internet, la part des diplômés de la Wharton School de l’université de Pennsylvanie qui se sont lancés dans les industries de « haute technologie » s’est effondrée, passant de 17 % à 8 %. Cette fois, le déclin de l’intérêt des grandes entreprises technologiques pour les MBA semble avoir précédé la correction du marché après la pandémie. Il est donc possible que les entreprises commencent à se désintéresser des gestionnaires professionnels. Même si le secteur du conseil reprend vie, rares sont ceux qui pensent que le MBA sera aussi essentiel pour s’imposer à l’avenir. Les diplômes supérieurs, notamment en sciences et en ingénierie, sont aujourd’hui considérés comme plus crédibles par les clients des consultants.

Quelles sont les autres options qui s’offrent aux étudiants ? Un nombre restreint mais croissant d’entre eux choisissent de gérer une petite entreprise plutôt que de gravir les échelons d’une grande. Les investisseurs investissent dans des « fonds de recherche », où de jeunes diplômés d’écoles de commerce tentent d’acquérir et d’exploiter une entreprise. Les retours des investisseurs sont impressionnants, même si les chiffres sont faibles — une étude de Stanford indique que 94 fonds ont été lancés en 2023. « C’est une façon moins risquée de s’essayer à l’entrepreneuriat ; les résultats ne sont pas aussi binaires que si l’on crée une nouvelle entreprise », explique Lacey Wismer, de Hunter Search Capital, qui soutient ce type de fonds. « Certains des meilleurs étudiants en MBA suivent cette voie. Ce ne sont pas les rejetés de McKinsey », affirme Mark Agnew, de Chicago Booth. À en juger par l’intérêt suscité sur le campus, il est probable que de nombreux autres étudiants tenteront l’expérience.

Donald Trump, MBA

Les convulsions dans les industries en col blanc ne représentent que la moitié de l’histoire. Après tout, les écoles de commerce ont un pied dans le commerce et l’autre dans le milieu universitaire. Leur adhésion enthousiaste à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI) depuis 2020 signifie qu’elles n’ont pas été épargnées par la crise de légitimité qui affecte leurs universités de tutelle. Nichées entre les grandes universités, les entreprises et les cabinets de conseil — qui ont tous fait preuve de zèle en matière de diversité raciale et de genre ces dernières années —, il n’est guère surprenant que certaines écoles de commerce se soient lancées à corps perdu dans l’aventure : Wharton permet même aux étudiants en MBA de se spécialiser dans l’IED.

Les écoles de commerce sont également en décalage par rapport à l’époque. Si l’Amérique se réindustrialise, les campus n’en ont pas encore été informés. Le commerce est le domaine d’études supérieures le plus répandu aux États-Unis, avec environ quatre fois plus d’étudiants obtenant un maîtrise dans ce domaine que dans celui de l’ingénierie. Les écoles de commerce seront-elles aussi enclines à modifier leur enseignement pour refléter les règles du commerce dans l’Amérique de Donald Trump ? Probablement pas. Même si l’embauche s’améliore, elles resteront exposées et déconnectées de la réalité.


Source : The Economist

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Selon Henry Mintzberg, professeur de gestion à McGill, les arguments avancés par les aspirants managers en faveur de l’obtention d’un MBA sont puissants.

« Un gros salaire, un poste important, des recruteurs qui me tombent dessus, peut-être même une prime à la signature comme une étoile du football — la voie rapide, la belle vie ».

Le problème, selon Mintzberg, c’est que les MBA « forment les mauvaises personnes, de la mauvaise manière et pour les mauvaises raisons ». Les jeunes gens ayant peu d’expérience en matière de gestion ne devraient pas exercer une telle influence dans le monde de l’entreprise, simplement parce qu’ils ont réussi une ou deux études de cas dans un cadre très éloigné de la vie réelle.

« Essayer d’enseigner la gestion à quelqu’un qui n’a jamais géré, c’est comme essayer d’enseigner la psychologie à quelqu’un qui n’a jamais rencontré un autre être humain », insiste Mintzberg.

Selon Mintzberg, les programmes de MBA ont tendance à attirer des personnes dont l’estime de soi dépasse souvent leurs compétences, puis à renforcer dangereusement leur confiance en eux de sorte qu’ils se croient capables de gérer et de prendre des décisions capitales, même s’ils ne l’ont jamais fait auparavant.

Ce qu’ils ont fait à la place pendant leurs études de MBA est souvent l’équivalent académique d’un jeu de déguisement — travailler sur des études de cas. Ce n’est pas nécessairement mauvais, sauf si l’on prétend — comme le font trop de programmes de MBA — que ces exercices équivalent à l’expérience durement acquise par les gestionnaires en exercice en prenant chaque jour des dizaines de décisions dans la vie réelle.

Mintzberg méprise ceux qui pensent avoir gagné leurs galons de dirigeants en excellant dans « une situation que tout le monde dans la salle a lue, mais que personne n’a vécue, pour des décisions qui peuvent être prises, mais jamais mises en œuvre ». Quelle prise de décision ! Quel management !

Selon Mintzberg, les PDG (en particulier aux États-Unis) ont tendance à être surpayés et surestimés.

lundi 20 janvier 2025

France — Suite aux lois liberticides, baisse de 36% de l’instruction en famille

Le député LR (centre-droit) Xavier Breton est intervenu jeudi dans l’hémicycle sur l’instruction à domicile lors d’un débat portant sur l’évaluation de la loi confortant le respect des principes de la «République». Voici son intervention ainsi que la réponse de M. François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur.



— M. Xavier Breton —

J’aimerais revenir sur l’instruction en famille. Si l’instruction est obligatoire depuis la loi Ferry de 1882, la liberté de choisir la méthode d’instruction est reconnue aux parents. La liberté de l’enseignement constitue même un principe fondamental reconnu par les lois de la République ainsi qu’en a décidé le Conseil constitutionnel en 1977.

Or la loi dont nous débattons aujourd’hui remet en cause cette liberté puisqu’on passe d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation. C’est une atteinte à la liberté, qui devient l’exception et non plus la règle.

Les motifs allégués à l’époque de cette modification tenaient au risque de communautarisme et de séparatisme. Or aucun élément fiable et documenté ne permet d’identifier des risques de telles dérives pour l’immense majorité des enfants qui suivent l’instruction en famille. Celle-ci leur permet au contraire d’obtenir des résultats scolaires supérieurs à ceux des élèves scolarisés en établissements, parce que, très majoritairement, les parents s’appliquent à instruire leurs enfants en construisant un projet éducatif, pédagogique et familial adapté à chacun d’eux, et cela dans le respect des exigences de la loi.

Ma question devrait s’adresser à la ministre de l’éducation nationale, mais comme cette disposition constitue une sorte de cavalier dans le texte initial, je vous la pose, monsieur le ministre auprès du ministre de l’intérieur, en vous demandant de bien vouloir la relayer, car nous attendons des éléments objectifs de la part de l’éducation nationale : quel est le nombre de cas répondant explicitement aux critères inscrits dans une loi visant à lutter contre l’islamisme radical ? Combien y a-t-il d’autorisations enregistrées, de refus, avant et après recours ? Quelle est la répartition de ces chiffres par académie – puisqu’un certain arbitraire existe parfois dans les décisions ? Quel est le nombre de contrôles effectués par les autorités académiques ? Nous demandons ces chiffres au ministère et nous comptons sur votre soutien.

— M. François-Noël Buffet, ministre —

Voici quelques éléments précis pour répondre à votre question. Pour les enfants inscrits dans les familles en 2021 et 2022, un régime dérogatoire a été prévu dans le texte : une autorisation leur a été accordée de plein droit, sans qu’ils aient à justifier d’un motif, pour les années scolaires 2023-2024 et 2024-2025, lorsque les résultats du contrôle pédagogique annuel au titre de l’année scolaire 2021-2022 ont été jugés suffisants. Sur les 47 802 autorisations délivrées en 2023-2024, 29 633 enfants faisaient l’objet d’une autorisation de plein droit.

Ce régime s’est éteint à la fin de l’année scolaire 2023-2024. Par conséquent, à partir de l’année scolaire 2024-2025, toutes les demandes d’autorisation d’instruction en famille sont fondées sur l’un des quatre motifs prévus par le code de l’éducation, en l’occurrence l’article 131-5. Le régime prévu commence à produire ses effets depuis la rentrée scolaire de 2024. D’après le tableau que j’ai sous les yeux, l’évolution du nombre d’enfants instruits dans les familles est la suivante : en 2021-2022, ils étaient 72 369, contre 47 802 en 2023-2024 et 30 644 d’après les chiffres de novembre 2024 – soit une baisse de 36 %.

Voilà les chiffres dont je peux vous faire part ; le ministre de l’éducation nationale vous donnera beaucoup plus de détails que je ne peux le faire, mais ils indiquent déjà une orientation.

— M. Xavier Breton —

Oui, on voit bien l’atteinte à la liberté dans ces chiffres !