vendredi 28 avril 2023

Hydro-Québec au pied du mur: l’exportation d’électricité en porte-à-faux avec le développement économique et l'immigration de masse

L’électricité propre à faible coût fut l’appât utilisé pour attirer des investisseurs durant le dernier demi-siècle.

Plus de 50 % de l’électricité produite est consommée par les industries auxquelles Hydro vend son énergie au rabais, comme Rio Tinto et Glencore.

 
Aujourd’hui à la veille de manquer d’électricité, devant honorer un contrat d’exportation majeur qui vient tout juste de débloquer avec l’État de New York, Hydro-Québec tente de mettre à nouveau de la pression sur les citoyens pour les inciter à économiser. Pour le site financier Bloomberg, il s’agit d’une « erreur stratégique ».

Il est estimé qu’il faudra 100 TW supplémentaires d’ici 2050, ce qui équivaut à plus de la moitié de la capacité annuelle de génération d’électricité actuelle. Un térawattheure peut alimenter environ 60 000 foyers par an.

La demande d’électricité croissante pour les véhicules électriques, soutenus par le gouvernement et de généreuses subventions, augmentera encore avec l’interdiction de vente de véhicules à essence prévue pour 2030. Le tout exacerbera le problème. En 2024, Énergir refusera les nouvelles demandes de branchement au gaz naturel traditionnel. Beaucoup d’utilisateurs préfèreront se tourner vers le 100 % électrique plutôt que de payer le prix fort pour du biogaz ou de la biénergie. 

L'augmentation débridée de la population (150.000 habitants de plus en an, du jamais vu!) ne pourra qu'exacerber cette pénurie prévue d'énergie. (Voir Coïncidence — Immigration : Le Québec fracasse un record, loyers records à Montréal, pénurie et surcharge de travail à l'école)

Le Québec — qui l’eut cru ? — sera confronté d’ici peu à une pénurie d’énergie. Attendez-vous à des factures salées pour « encourager » une nouvelle fois à économiser.

L’économie du Québec repose en grande partie sur l’hydroélectricité à bon marché. Les grands potentiels hydroélectriques presque tous épuisés, de plus modestes projets sont toujours possibles, mais l’on doit s’attendre à de la résistance de la part des écologistes et des autochtones relayée par les grands médias. 

Ce mois-ci, la compagnie d’électricité a identifié son premier site de barrage potentiel pour la rivière Petit Mecatina, dans une région isolée de l’est du Québec. En 2009, le potentiel hydroélectrique de la rivière avait été évalué à 1200 mégawatts, avec la construction de deux centrales de moyenne taille. « Le projet qui a été présenté dans les années 2000, ça ne veut pas dire que ça serait le même aujourd’hui », précise le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.

L’éolien demeure une énergie d’appoint qu’il faut complémenter avec des centrales pilotables à la demande (thermique, hydraulique ou nucléaire) quand il ne vente pas assez ou trop. Le coût du kilowattheure serait, selon Radio-Canada, moins élevé pour l’éolien que pour de nouvelles centrales hydroélectriques, mais il faut prendre en compte d’éléments, notamment le potentiel de stockage d’énergie sur la rivière du Petit Mécatina.

Un réservoir permet un ajustement à la demande, ce que ne permet pas l’éolien. Comme le rappelle le directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, Normand Mousseau, « La valeur est plus complexe à évaluer, ce n’est pas juste le coût du kilowattheure. C’est aussi de savoir s’il livre au moment où on en a besoin. ». Il faut aussi ajouter les frais d’intégration des projets éoliens au réseau d’Hydro-Québec. Ces frais sont quasi nuls pour les autres filières. L’éolien étant de nature irrégulière, il faut équilibrer le réseau
en conséquence et garantir un complément d’énergie d’une autre source si l’électricité produite est moindre que prévu. Selon une note économique de l’Institut économique de Montréal de 2013 (aucune plus récente ne semble avoir été publiée), Hydro-Québec subventionnait indirectement la filière éolienne à hauteur de 695 millions de dollars annuellement.


Sources : Financial Post, Radio-Canada


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