Arrivée de Phidippidès à Athènes annonçant la victoire de Marathon par Luc-Olivier Merson, 1869. |
Depuis son accession au trône, Darius, «le Grand Roi», doit affronter l'agitation des cités grecques d'Asie Mineure, qui veulent se débarrasser du joug des Perses achéménides. Lorsque la révolte éclate ouvertement en 499, deux de leurs consœurs de la Grèce continentale, Athènes et Erétrie, viennent à leur rescousse. Quoique inférieurs en nombre, les coalisés prennent l'avantage sur mer puis sur terre, mettant le feu à Sardes avant d'être vaincus à Ephèse par les troupes de Darius. Malgré le désistement d'Athènes, la révolte se propage dans toute l'Asie Mineure. Mais en 494, Darius parvient à prendre Milet, qu'il brûle en représailles et dont il déporte la population en Mésopotamie.
Les choses n'en restent pas là. Darius rêve désormais de punir l'audacieuse Grèce pour avoir pris le parti des cités rebelles. Erétrie est brûlée en 490 et sa population réduite en esclavage. Reste à régler son compte à Athènes. Sur les conseils du tyran déchu Hippias, les Perses commandés par Datis et Artapherne choisissent de débarquer sur la plaine côtière de Marathon, à près de quarante kilomètres au nord-est d'Athènes. Le plan est ingénieux: il s'agit d'attirer l'armée des Grecs loin de leur cité avant de s'en emparer par la mer.
Commandés par Miltiade, 10.000 hoplites athéniens et 1000 platéens se portent effectivement à leur rencontre. Face aux 20.000 Perses stationnés dans la plaine, ils se postent sur deux collines, autant pour attendre un renfort de Sparte qui ne viendra jamais que pour bloquer les voies terrestres vers Athènes. Au bout de quelques jours, la cavalerie perse commence à embarquer pour Phalère, l'un des trois ports d'Athènes. C'est alors que les hoplites grecs, lourdement armés, s'élancent vers l'arrière perse, en franchissant les huit stades (1480 mètres) à pas rapides pour échapper aux flèches de ses redoutables archers. Trop étiré, leur centre est rapidement enfoncé par l'ennemi. Mais la puissance de leurs ailes fait la différence: ils parviennent à envelopper l'armée perse, qui se disloque.
Il ne reste plus aux Grecs qu'à poursuivre jusqu'à la mer les débris de l'armée perse, qui embarque en hâte au prix de multiples noyades. Le bilan est écrasant: 6400 Perses sont tués pour seulement 192 Grecs. Aussitôt, l'infanterie grecque reprend la route pour Athènes afin de devancer l'ennemi. Après huit heures de marche forcée, les hoplites entrent dans la cité. Arrivée une heure plus tard, la flotte perse renonce à débarquer. Pour modeste qu'elle soit, la victoire grecque met fin à la première guerre médique.
L'autre postérité de Marathon est sportive. Aussitôt leur victoire, les Grecs avaient envoyé un messager à Athènes. Celui-ci franchit en hâte les quelque 42 km qui séparent Marathon de la cité et s'écroula à son arrivée sur l'agora, après avoir eu le temps de dire: «Nous avons gagné.» Traditionnellement appelé Philippidès (ou Phidippidès) depuis Lucien de Samosate (IIe siècle apr.J.-C.), il est nommé Euclée par Plutarque, tandis que, chez Hérodote, notre source principale pour la bataille, Philippidès est le nom du coureur envoyé depuis Athènes demander leur aide aux Spartiates. Son exploit fut alors de 250 km en 36 heures. Quoi qu'il en soit, la première course donna naissance au marathon, inauguré aux Premiers Jeux olympiques de 1896, et la seconde au spartathlon, une course d'ultrafond organisée chaque mois de septembre depuis 1983 entre Athènes et Sparte.
Source
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire