dimanche 7 novembre 2010

Lacunes importantes en français chez les étudiants des cégeps et des universités

Alors que l'ADQ pense que la priorité en éducation au Québec serait que l'État fasse de tous les jeunes Québécois des bilingues (anglais-français), les difficultés des étudiants en français causent bien des maux de tête aux profs de sciences humaines, tant au cégep qu'à l'université. À un point tel qu'ils ont décidé de se regrouper pour échanger leurs bons coups, en espérant ainsi renforcer la maîtrise de la langue chez leurs étudiants.

« Les profs de cégep et d'université en sciences humaines nous ont dit que leur principal problème, c'est que les élèves ont des difficultés à lire et à écrire. C'est un cri du cœur qui est ressorti des tables de concertation. Et comme prof de sociologie ou d'histoire, les profs ne se sentent pas outillés pour répondre à ces lacunes importantes », affirme Érick Falardeau, professeur en sciences de l'éducation à l'Université Laval.

Pour remédier à la situation, le réseau Fernand-Dumont a été créé tout récemment grâce à une subvention d'un demi-million de dollars provenant du ministère de l'Éducation. Ce projet-pilote est une initiative commune du Collège François-Xavier-Garbeau, du Cégep de Sainte-Foy et de l'Université Laval.

« Les étudiants ont des lacunes très importantes, autant en lecture qu'en écriture. Et on ne parle pas ici de ne pas mettre de S au pluriel. On parle d'organisation textuelle, de difficulté à lire des textes universitaires, de manipuler des concepts. Il y a tout un vocabulaire que les étudiants ne maîtrisent pas quand ils arrivent au cégep », affirme-t-il, tout en précisant que les profs d'université sont aux prises avec les mêmes problèmes.

Le français donne du fil à retordre aux cégépiens. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à devoir s'inscrire à un cours de mise à niveau lors de leur entrée au collège. En 10 ans, leur nombre a bondi de 46 %.

Selon les données du ministère de l'Éducation, obtenues par Le Soleil grâce à la Loi sur l'accès à l'information, 9502 cégépiens étaient inscrits à un cours de rattrapage en français en 2000-2001 à la session d'automne, d'hiver ou d'été. Dix ans plus tard, ce nombre grimpe à 13 964 étudiants en 2009-2010.

À partir de 2008-2009, les cégeps ont ouvert un peu plus grandes leurs portes en acceptant des élèves qui n'avaient pas tout à fait complété leur diplôme d'études secondaires, rappelle-t-elle.

Davantage d'élèves plus faibles ont forcément été admis. Dans la région de Montréal, les cégeps accueillent aussi de plus en plus d'étudiants allophones, qui peuvent avoir des difficultés en français.

Mais une certitude demeure : les exigences des cégeps n'ont pas augmenté au fil des ans, indique Mme Tessier.



Source
Le Soleil




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