mercredi 1 novembre 2023

Québec : la guerre contre l'école privée est une guerre injuste

Ci-dessous un texte de Mathieu Bock-Côté qui rappelle quelques principes de base. Pour ce carnet, il est regrettable que le Parti québécois ait encore cédé à sa volonté étatiste populiste de gauche en cherchant à « conventionner » (nationaliser dans les faits) les écoles dites privées. Notons que les écoles privées, au Québec, le sont en fait très peu : elles doivent notamment enseigner le programme du public, y compris dans leur pédagogie, c’est ce qui a opposé le collège Loyola au Monopole de l’Éducation. La sélection qu'on leur reproche peut-être une excellente chose: s'imagine-t-on une école de musique qui accepte le tout venant ? Enfin, il existera toujours un écrémage ne fût-ce que géographique, les écoles des quartiers cossus regrouperont des enfants de parents nantis. Le public ferait mieux de relever son niveau, ses exigences et sa discipline de manière interne sans vouloir aspirer le privé qui parvient à mieux s’en sortir.

On a reparlé de l’école privée ces derniers jours, dans le cadre du Conseil national du Parti Québécois.  

Et chaque fois, on en parle de la même manière, comme s’il s’agissait d’une institution problème, fondamentalement illégitime, qu’il faudrait mater et faire rentrer dans le rang.

C’est une erreur, et une grave erreur, et cela, encore plus quand l’école publique s’effondre à grande vitesse, et ne parvient plus à transmettre les savoirs élémentaires, et ne sait pas non plus transmettre la culture.

L’école privée se présente alors à la manière d’une bouée de sauvetage.

Comportement

On reproche à l’école privée de sélectionner selon le comportement des élèves et selon leur profil scolaire — autrement dit, selon leurs notes. 

C’est pourtant sa plus grande vertu.

D’abord pour le comportement. Brisons ce tabou : l’école paie cher le prix de l’inclusion à tout prix des élèves à problèmes dans les classes. 

Les élèves turbulents condamnent les professeurs à faire de la discipline à temps plein — une discipline qu’ils n’ont même pas le droit de faire, car s’ils faisaient preuve de la moindre manifestation d’autorité, on les accuserait de brutaliser les élèves.

Dans un monde normal, on mettrait les élèves à problèmes dans une classe à part et on cesserait de les transformer en fardeau pour tous ceux qui veulent enseigner et apprendre calmement.

De même, il est normal que l’école privée sélectionne selon les notes. Elle cherche ainsi à créer un environnement d’excellence.

Bouée de sauvetage

Je précise qu’elle n’est pas parfaite.

Mais elle offre, redisons-le, une bouée de sauvetage alors que le système scolaire public coule devant nous. Il serait immoral de lui compliquer la vie.

J’ajouterais même qu’elle devrait servir d’exemple au public, où tant de professeurs se démènent admirablement, malgré un système éducatif qui les empêche de faire leur métier.

Nous en sommes loin. 

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