Environ 35 % des jeunes Canadiens de 14 à 21 ans disent avoir subi une agression physique à l’école et 12 % ont été agressés sexuellement par un ou plusieurs élèves, selon un sondage mené pour le compte de CBC/Radio-Canada. Un grand nombre de ces gestes ne sont pas rapportés au personnel de l’école.
Cette proportion de jeunes qui disent avoir subi au moins une fois un geste violent est sensiblement la même au primaire et au secondaire, selon les résultats issus d’une consultation en ligne faite auprès de 4065 jeunes du pays.
À l’affirmation Vous avez été agressé physiquement, par exemple, en étant poussé, giflé, frappé ou mordu ou en recevant un coup de pied, 36 % des jeunes ont répondu que cela leur était arrivé au moins une fois au deuxième cycle du secondaire (qui correspond au high school hors Québec). 35 % donnent la même réponse pour ce qui est des années passées au primaire et au premier cycle du secondaire.
Les garçons sont en proportion plus nombreux que les filles à avoir été victimes de violence physique (environ 40 % contre 30 %).
Environ le tiers des jeunes disent avoir été menacés de violence au moins une fois au primaire et au secondaire.
Par ailleurs, au deuxième cycle du secondaire, 57 % des jeunes disent avoir été la cible de propos ou de commentaires haineux au moins une fois, en personne ou en ligne, de la part d’autres élèves. Cette proportion est de 47 % pour les années antérieures.
Parmi ceux qui disent avoir été victimes de violence (que ce soit des insultes, des menaces ou des agressions physiques), deux sur cinq ne l’ont pas rapporté au personnel de l’école.
Environ la moitié des jeunes interrogés dans le cadre de cette enquête étaient toujours à l’école secondaire au moment de répondre au sondage, tandis que l’autre moitié suivaient des études postsecondaires ou n’étaient plus à l’école. Ces jeunes étaient donc appelés à se remémorer leurs années passées au primaire et au secondaire.
Violences sexuelles à l’école
Une section du sondage concerne les actes à caractère sexuel non désirés, le harcèlement et les agressions sexuelles.
Pour toutes les années passées à l’école (de la maternelle à la fin du secondaire), environ le quart des jeunes disent avoir reçu des commentaires non désirés à caractère sexuel de la part d’autres élèves (y compris par les textos ou les réseaux sociaux) ; la même proportion dit avoir été l’objet de rumeurs ou de messages de nature sexuelle les concernant. La proportion est notablement plus élevée chez les filles.
Un jeune sur cinq dit avoir subi des contacts sexuels non désirés (26 % chez les filles, 14 % chez les garçons).
Finalement, 12 % des jeunes disent avoir été agressés sexuellement à l’école par un autre jeune ou par un groupe de jeunes (15 % chez les filles, 9 % chez les garçons).
Dans 62 % des cas, les jeunes n’ont pas rapporté ces faits au personnel de leur école.
Parmi ceux et celles qui ont subi du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle à l’école, un quart disent que c’est arrivé la première fois avant le secondaire. Environ la moitié affirment que c’est arrivé entre le secondaire 1 et le secondaire 4.
Peu de signalements
Une faible proportion de jeunes rapportent la violence subie, et surtout la violence sexuelle, mais ceux qui dénoncent ces gestes sont plutôt contents du suivi fait par l’établissement : 70 % se disent très satisfaits ou assez satisfaits de la réponse de leur école.
Les élèves rapportent peu ces gestes, et ça ne nous surprend pas, c’est corroboré par les études sur les agressions, explique en entrevue l’auteure de la recherche, Heather Scott-Marshall.
Particulièrement en matière de violence sexuelle, il y a une stigmatisation associée au fait de rapporter et il y a souvent une crainte de subir des représailles. Il peut aussi y avoir un sentiment de honte ou de culpabilité. De jeunes femmes pensent aussi que ce n’est pas assez important pour le rapporter ou qu’on ne les croira pas.
Une jeune fille se protège le visage à l’aide de son bras et fait « stop » avec son autre main.
La violence sexuelle entre élèves est fréquente au secondaire, mais se produit aussi au primaire.
De légères différences régionales
De façon générale, les jeunes du Québec étaient proportionnellement un peu moins nombreux à avoir subi de la violence physique ou sexuelle que les jeunes ailleurs au Canada. Pour ce qui est de la violence sexuelle, les jeunes des Prairies étaient proportionnellement un peu plus nombreux à en avoir été victimes.
Par exemple, 12 % des répondants au Québec affirment avoir été menacés avec une arme (tous types confondus) au moins une fois au deuxième cycle du secondaire, alors que la proportion est de 18 % dans l’ensemble du Canada.
Et 14 % des jeunes au Québec disent avoir eu au moins un contact sexuel non désiré dans leur parcours scolaire, alors que c’est 20 % dans l’ensemble du Canada et 25 % dans les Prairies.
Une étude d’envergure
À notre connaissance, c’est la première étude pancanadienne sur la violence entre les élèves à l’école, dit l’auteure de la recherche, Heather Scott-Marshall, présidente de Mission Research et professeure de santé publique à l’Université de Toronto.
Les études publiées jusqu’ici se penchaient surtout sur la violence dont sont victimes ou dont sont témoins les enseignants et le personnel de l’école, explique-t-elle. Ici, on a interrogé directement les élèves, ce qui est une des forces de la présente étude, précise-t-elle.
Gros plan de profil sur les mains d’élèves du secondaire qui écrivent dans leurs cahiers ou textent sur leur téléphone, en classe.
La violence psychologique s’exerce souvent par l’entremise de la messagerie et des réseaux sociaux.
Et les résultats ne sont pas si surprenants, poursuit-elle, en considérant les études qui existent sur la violence rapportée par les enseignants : plus de la moitié rapportent avoir été victimes ou témoins de violences commises par des élèves.
Source : Maria Yau et Janet O’Reilly, « 2006 Student Census, Grades 9–12 »
Une étude qui renforce les constats
Des données provinciales recueillies au fil des ans, au Québec par exemple, pointent aussi vers ces problématiques dans des proportions similaires, même si les méthodologies, les questions et les échantillons sont différents de ceux de l’étude actuelle.
Par exemple, pour 2017, 37,3 % des jeunes Québécois questionnés disent avoir été bousculés intentionnellement et 26,6 % affirment avoir été frappés quelquefois, souvent ou très souvent dans le contexte scolaire au primaire, selon les données du Groupe de recherche sur la sécurité et la violence dans les écoles québécoises.
Le Québec recueille aussi des données sur les violences sexuelles dans le contexte de relations amoureuses. En 2016-2017, 5,4 % des garçons et 16,8 % des filles au secondaire disent avoir subi de la violence sexuelle dans le cadre d’une relation amoureuse dans la dernière année.
Les données [que nous venons de recueillir pour l’ensemble du Canada] sont préoccupantes, compte tenu des politiques et des procédures mises en place qui sont censées réduire la violence dont sont victimes les élèves, dit Mme Scott-Marshall. « Il y a eu le projet de loi 56 au Québec, le projet de loi 13 en Ontario et d’autres ailleurs » qui s’attaquent notamment à l’intimidation et à la violence.
Je pense qu’on a atteint une limite des ressources. Aussi, les réseaux sociaux représentent un médium de plus où les jeunes peuvent être intimidés, harcelés. Et je ne crois pas que les écoles disposent des moyens suffisants pour mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour s’attaquer à ces problèmes.
Au Québec, l’an dernier, le Comité contre les violences sexuelles dans les écoles réclamait une loi pour s’attaquer au problème, qui, selon les milieux, serait beaucoup plus répandu que ne le laissent croire les chiffres officiels.
Cette proportion de jeunes qui disent avoir subi au moins une fois un geste violent est sensiblement la même au primaire et au secondaire, selon les résultats issus d’une consultation en ligne faite auprès de 4065 jeunes du pays.
À l’affirmation Vous avez été agressé physiquement, par exemple, en étant poussé, giflé, frappé ou mordu ou en recevant un coup de pied, 36 % des jeunes ont répondu que cela leur était arrivé au moins une fois au deuxième cycle du secondaire (qui correspond au high school hors Québec). 35 % donnent la même réponse pour ce qui est des années passées au primaire et au premier cycle du secondaire.
Les garçons sont en proportion plus nombreux que les filles à avoir été victimes de violence physique (environ 40 % contre 30 %).
Environ le tiers des jeunes disent avoir été menacés de violence au moins une fois au primaire et au secondaire.
Par ailleurs, au deuxième cycle du secondaire, 57 % des jeunes disent avoir été la cible de propos ou de commentaires haineux au moins une fois, en personne ou en ligne, de la part d’autres élèves. Cette proportion est de 47 % pour les années antérieures.
Parmi ceux qui disent avoir été victimes de violence (que ce soit des insultes, des menaces ou des agressions physiques), deux sur cinq ne l’ont pas rapporté au personnel de l’école.
Environ la moitié des jeunes interrogés dans le cadre de cette enquête étaient toujours à l’école secondaire au moment de répondre au sondage, tandis que l’autre moitié suivaient des études postsecondaires ou n’étaient plus à l’école. Ces jeunes étaient donc appelés à se remémorer leurs années passées au primaire et au secondaire.
Violences sexuelles à l’école
Une section du sondage concerne les actes à caractère sexuel non désirés, le harcèlement et les agressions sexuelles.
Pour toutes les années passées à l’école (de la maternelle à la fin du secondaire), environ le quart des jeunes disent avoir reçu des commentaires non désirés à caractère sexuel de la part d’autres élèves (y compris par les textos ou les réseaux sociaux) ; la même proportion dit avoir été l’objet de rumeurs ou de messages de nature sexuelle les concernant. La proportion est notablement plus élevée chez les filles.
Un jeune sur cinq dit avoir subi des contacts sexuels non désirés (26 % chez les filles, 14 % chez les garçons).
Finalement, 12 % des jeunes disent avoir été agressés sexuellement à l’école par un autre jeune ou par un groupe de jeunes (15 % chez les filles, 9 % chez les garçons).
Dans 62 % des cas, les jeunes n’ont pas rapporté ces faits au personnel de leur école.
Parmi ceux et celles qui ont subi du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle à l’école, un quart disent que c’est arrivé la première fois avant le secondaire. Environ la moitié affirment que c’est arrivé entre le secondaire 1 et le secondaire 4.
Peu de signalements
Une faible proportion de jeunes rapportent la violence subie, et surtout la violence sexuelle, mais ceux qui dénoncent ces gestes sont plutôt contents du suivi fait par l’établissement : 70 % se disent très satisfaits ou assez satisfaits de la réponse de leur école.
Les élèves rapportent peu ces gestes, et ça ne nous surprend pas, c’est corroboré par les études sur les agressions, explique en entrevue l’auteure de la recherche, Heather Scott-Marshall.
Particulièrement en matière de violence sexuelle, il y a une stigmatisation associée au fait de rapporter et il y a souvent une crainte de subir des représailles. Il peut aussi y avoir un sentiment de honte ou de culpabilité. De jeunes femmes pensent aussi que ce n’est pas assez important pour le rapporter ou qu’on ne les croira pas.
Une jeune fille se protège le visage à l’aide de son bras et fait « stop » avec son autre main.
La violence sexuelle entre élèves est fréquente au secondaire, mais se produit aussi au primaire.
Entretemps, les parents qui instruisent leurs enfants à la maison s’inquiètent
De légères différences régionales
De façon générale, les jeunes du Québec étaient proportionnellement un peu moins nombreux à avoir subi de la violence physique ou sexuelle que les jeunes ailleurs au Canada. Pour ce qui est de la violence sexuelle, les jeunes des Prairies étaient proportionnellement un peu plus nombreux à en avoir été victimes.
Par exemple, 12 % des répondants au Québec affirment avoir été menacés avec une arme (tous types confondus) au moins une fois au deuxième cycle du secondaire, alors que la proportion est de 18 % dans l’ensemble du Canada.
Et 14 % des jeunes au Québec disent avoir eu au moins un contact sexuel non désiré dans leur parcours scolaire, alors que c’est 20 % dans l’ensemble du Canada et 25 % dans les Prairies.
Une étude d’envergure
À notre connaissance, c’est la première étude pancanadienne sur la violence entre les élèves à l’école, dit l’auteure de la recherche, Heather Scott-Marshall, présidente de Mission Research et professeure de santé publique à l’Université de Toronto.
Les études publiées jusqu’ici se penchaient surtout sur la violence dont sont victimes ou dont sont témoins les enseignants et le personnel de l’école, explique-t-elle. Ici, on a interrogé directement les élèves, ce qui est une des forces de la présente étude, précise-t-elle.
Gros plan de profil sur les mains d’élèves du secondaire qui écrivent dans leurs cahiers ou textent sur leur téléphone, en classe.
La violence psychologique s’exerce souvent par l’entremise de la messagerie et des réseaux sociaux.
Et les résultats ne sont pas si surprenants, poursuit-elle, en considérant les études qui existent sur la violence rapportée par les enseignants : plus de la moitié rapportent avoir été victimes ou témoins de violences commises par des élèves.
Source : Maria Yau et Janet O’Reilly, « 2006 Student Census, Grades 9–12 »
Une étude qui renforce les constats
Des données provinciales recueillies au fil des ans, au Québec par exemple, pointent aussi vers ces problématiques dans des proportions similaires, même si les méthodologies, les questions et les échantillons sont différents de ceux de l’étude actuelle.
Par exemple, pour 2017, 37,3 % des jeunes Québécois questionnés disent avoir été bousculés intentionnellement et 26,6 % affirment avoir été frappés quelquefois, souvent ou très souvent dans le contexte scolaire au primaire, selon les données du Groupe de recherche sur la sécurité et la violence dans les écoles québécoises.
Le Québec recueille aussi des données sur les violences sexuelles dans le contexte de relations amoureuses. En 2016-2017, 5,4 % des garçons et 16,8 % des filles au secondaire disent avoir subi de la violence sexuelle dans le cadre d’une relation amoureuse dans la dernière année.
Les données [que nous venons de recueillir pour l’ensemble du Canada] sont préoccupantes, compte tenu des politiques et des procédures mises en place qui sont censées réduire la violence dont sont victimes les élèves, dit Mme Scott-Marshall. « Il y a eu le projet de loi 56 au Québec, le projet de loi 13 en Ontario et d’autres ailleurs » qui s’attaquent notamment à l’intimidation et à la violence.
Je pense qu’on a atteint une limite des ressources. Aussi, les réseaux sociaux représentent un médium de plus où les jeunes peuvent être intimidés, harcelés. Et je ne crois pas que les écoles disposent des moyens suffisants pour mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour s’attaquer à ces problèmes.
Au Québec, l’an dernier, le Comité contre les violences sexuelles dans les écoles réclamait une loi pour s’attaquer au problème, qui, selon les milieux, serait beaucoup plus répandu que ne le laissent croire les chiffres officiels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire