De Nathalie MP, large extrait d’un billet intéressant sur l’hystérie climatique.
L’information n’a pas pu vous échapper : la planète est en danger, le climat est en danger, les papillons et les abeilles sont en danger, l’humanité court à sa perte, la fin du monde est proche, jamais l’humanité n’a été confrontée à un risque de cette ampleur, il faut absolument sauver ce qui peut encore l’être, on ne peut plus attendre, il y a urgence, il n’y a plus une minute à perdre, l’avenir de la planète et l’avenir de la vie sont en jeu !
Ce discours typiquement catastrophiste, mélange d’inquiétudes sur l’épuisement des ressources et sur le réchauffement climatique anthropique qui va tous nous engloutir dans les eaux impétueuses des océans ou la fournaise accablante de terres en désertification croissante, on nous le sert depuis près de 50 ans.
Dans son célèbre rapport de 1972 intitulé The Limits To Growth, le Club de Rome voyait déjà le système économique mondial aller au désastre en 2030 si rien n’était fait au plus vite pour mettre un terme à l’épuisement des ressources naturelles provoqué par les coups conjugués des croissances démographique et économique débridées.
Quant à faire quelque chose, il n’était question que d’en passer par un contrôle draconien de nos vies : limitation des naissances à deux enfants par famille, taxation de l’industrie pour limiter la production et redistribution des richesses à chacun selon ses besoins. Bref, du planisme et de l’autoritarisme.
En 2012, une petite mise à jour des projections de 1972 conduisait le Club de Rome au même résultat : le système de production capitaliste s’effondrera en 2030, certains « experts » parlant même de 2020.
Nous sommes en 2019, je vous laisse juges de la pertinence de ces analyses – sachant que les populations souffrant de sous-nutrition sont passées sous la barre des 800 millions de personnes quand la population mondiale grimpait à 7 milliards ; sachant qu’il n’existe aucune inquiétude sérieuse à avoir sur l’épuisement à moyen terme des ressources naturelles ; et sachant que les projections démographiques actuelles font toutes état d’une baisse de la fécondité qui va entraîner à plus ou moins brève échéance une baisse de la population mondiale.
En fait d’effondrement, on a plutôt assisté à la chute du monde riant de la planification communiste tandis que le monde capitaliste faisait et continue à faire de son mieux pour adapter ses processus industriels et ses produits aux exigences environnementales croissantes des opinions publiques. Sans compter que partout où le mode de production capitaliste est suffisamment appliqué, il a l’incommensurable audace d’augmenter l’espérance de vie et le niveau de richesse.
Mais la catastrophite aigüe n’en a pas disparu pour autant, bien au contraire. Focalisée sur le climat depuis le Protocole de Kyoto de 1997 qui fixa les premiers objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2 principalement), elle permet aux tentations autoritaires nichées au cœur de l’écologie radicale depuis le premier rapport du Club de Rome de rebondir de plus belle.
C’est ainsi qu’en août dernier, l’astrophysicien français Aurélien Barreau accédait à la notoriété mondiale en lançant un Appel face à la fin du monde. Oui, vous avez bien lu, la fin du monde :
L’apocalypse puissance mille, autrement dit, et c’est aujourd’hui, sous nos yeux, à nos portes, dans nos champs et dans nos villes que ça se passe : silence, on tue.
Tremblez, pleurez, lamentez-vous tant que vous voulez, humains trop lâches pour résister aux injonctions de la consommation capitaliste sans limite ni vergogne, mais il n’existe qu’un seul chemin de rédemption : renoncez à votre petit confort apparent et « exigez du pouvoir politique qu’il impose le nécessaire » !
Ce qui est bien avec les solutions autoritaires, c’est que même si tout est mis en œuvre pour nous faire comprendre qu’on nage en pleine horreur écologique et climatique, il n’est finalement jamais trop tard pour se soumettre. Tant il est vrai que ce qui compte n’est pas la réalité, mais le sentiment d’urgence profondément inoculé en nous à force d’activisme et d’appels de ce type qui pourraient enfin nous pousser à renoncer volontairement à notre mode de vie libéral et à nous placer docilement sous la contrainte tyrannique du prétendu impératif climatique.
Si l’on reste attaché à la notion de réalité et à l’analyse des faits, disons qu’on observe un (tranquille) réchauffement de la planète ainsi qu’un accroissement du taux de CO2 dans l’atmosphère. Mais c’est tout, ajouterais-je, au risque de choquer peut-être certains lecteurs sensibles.
Le reste, l’apocalypse annoncée, la disparition des ours polaires, la montée vertigineuse des océans, la disparition de la banquise, les exodes massifs pour cause de sécheresse, l’accélération des événements climatiques extrêmes — tout ceci n’existe que dans les obsessions des écologistes de combat et dans des projections dont les données plus affolantes les unes que les autres ne sont jamais vérifiées a posteriori dans les faits (voir graphique ci-dessus).
Contrairement à ce qu’affirme Aurélien Barreau, on n’a jamais vu de réfugié du réchauffement climatique. On n’a jamais vu de mort ou de malade non plus. Des morts et des blessés dans des tremblements de terre ou des ouragans, oui, et sans doute plus qu’autrefois, car la population mondiale a augmenté et elle tend à se montrer moins vigilante dans ses implantations. Mais des victimes du réchauffement, non.
Autrement dit, le réchauffement climatique a accédé politiquement au statut de première externalité négative du développement économique capitaliste alors qu’on n’a jamais vu la moindre matérialisation effective de ses dommages. Mais grâce à une pression politique et médiatique intense, tout le monde répète en boucle avec un air pénétré qu’il faut sauver la planète.
[Ajoutons, la pression scolaire : les écoles « conscientisent » les jeunes depuis des décennies au sort de la Planète, au réchauffement climatique. Les programmes scolaires sont modifiés : on y parle moins de sciences, de géographie factuelle, mais on insiste sur le développement durable, l’effet de serre (en ne parlant que du CO2). Les établissements mobilisent les jeunes dans les rues sur ce sujet depuis aussi longtemps. Les écoles mobilisent les enfants pour la Terre, le catholicisme en est sorti, le culte de Gaïa l’a remplacé. Ci-dessus des centaines d’élèves emmenés par leur école défilent le 22 avril 2009 à Granby (Québec) pour la Journée de la Terre...
Voir « Nos ancêtres, les Amérindiens », Cérémonie, prière, danse sacrées dans une école laïque publique et Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne.]
Aussi, quand Aurélien Barreau nous sort son catastrophisme par paquet de douze et appelle à une forme de dictature du bien autoproclamé pour sauver l’humanité, il est immédiatement suivi sans sourciller par Juliette Binoche et une ribambelle de belles âmes hautement conscientisées.
Il est immédiatement suivi par le cercle de réflexion Novethic, entité étatique dépendant de la Caisse des Dépôts et Consignations, qui se faisait récemment l’écho des mesures aussi ahurissantes que contraignantes qu’il faudrait mettre en œuvre pour limiter à 1,5 °C (objectif de la COP21) la hausse de la température globale depuis l’ère préindustrielle (voir ci-dessous, cliquer pour agrandir).
On croit rêver en lisant qu’il faudrait interdire dès maintenant la vente de véhicules neufs pour un usage particulier, que les constructions neuves devraient être exclusivement de l’habitat collectif avec une surface maximum de 30 m2 par habitant, que les vols hors Europe non justifiés devraient être interdits à partir de 2020 ou que les vêtements neufs mis sur le marché devraient être limités à 1 kg par personne et par an.
Des préconisations à vous donner la chair de poule, mais qui représentent cependant la mesure concrète du dirigisme ultra-autoritaire que nos activistes les plus divers exigent des Etats dans tous les domaines de notre vie « pour sauver la planète ».
Le cabinet qui a pondu ce programme reconnaît qu’il est « peu réaliste », mais d’ajouter ensuite :
« C’est une véritable économie de guerre qu’il faut mettre en place, une économie de rationnement, d’efforts intenses qui nous sort de notre monde de confort. »
Que comprendre sinon qu’il faudra en passer par le despotisme — on n’ose dire éclairé — de l’écologisme radical ? Comme le dit Aurélien Barreau à la fin de sa propre tribune, ce qui compte, c’est de multiplier les appels pour qu’ils finissent par envahir l’espace.
L’espace… et les esprits. Ce n’est pas écrit, mais c’est bruyamment sous-entendu, et c’est en passe de fonctionner. La mobilisation des lycéens, la mobilisation de Greta Thunberg en témoignent tristement.
Greta Thunberg a 16 ans et souffre du syndrome d’Asperger, c’est-à-dire une forme d’autisme qui altère ses capacités sociales. Suite à une dépression nerveuse sévère, elle développe des angoisses à propos du changement climatique, devient végétalienne, ne prend plus l’avion et réussit à convaincre ses parents de la suivre dans cette voie.
Depuis août 2018, elle passe ses vendredis assise devant le Parlement suédois avec un panneau orné du slogan « grève scolaire pour le climat » afin d’obliger son gouvernement à mettre en œuvre les mesures (du type Novethic, forcément) qui permettront de réduire les émissions de CO2 conformément aux accords de la COP21.
Rapidement repérée par les mouvements écolos qui n’ont décidément aucun scrupule à instrumentaliser une jeune fille mineure et, qui plus est, fragile, elle intervient notamment lors de la COP24 qui s’est tenue en Pologne en décembre dernier.
On comprend vite qu’elle ne parle pas climat, mais anticapitalisme primaire, le climat n’étant plus qu’un prétexte dans un combat totalement politisé. La lutte contre le réchauffement climatique est transformée en « justice climatique » et passe par la mise en accusation des « riches » — encore eux. Un discours typiquement gauchiste qui n’a plus rien à voir avec la science du climat, mais toutes les apparences de l’idéologie des lendemains qui chantent socialistes (vidéo, 03′ 46″) :
« Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à une petite poignée de gens de continuer à gagner des sommes d’argent énormes. Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe de quelques-uns. »
Dès demain, nos lycéens consciencieusement effrayés par l’épouvantable futur qui leur est décrit à longueur de médias — « la planète court à sa fin », « je ne veux plus avoir d’enfants », etc. – seront donc en grève scolaire pour le climat. Il n’est guère rassurant de voir les secrétaires d’État Emmanuelle Wargon (écologie) et Gabriel Attal (éducation) entrer complaisamment dans leur jeu. Faut-il s’attendre à de nouvelles mesures coercitives, à de nouveaux impôts, au retour de la taxe carbone, le tout gentiment emballé dans les terreurs fort opportunes des jeunes générations ?
La transition écologique qui consiste à transformer étatiquement, idéologiquement et obligatoirement la société au lieu de la laisser évoluer au rythme naturel de la science et de technologies mises en concurrence est déjà bien engagée par le gouvernement à coups de taxes, interdictions et subventions, et on ne voit pas ce qu’il pourrait faire dorénavant sans porter une atteinte considérable aux libertés individuelles déjà passablement écornées dans ce pays.
Voir aussi
Climat et élèves en grève : « On ne veut pas mourir dans 10 ans ».
Belgique — présence obligatoire d’écoliers dans les manifestations « pour le climat »
Apocalypse climatique — 2 % de plus sur le bulletin pour manifester pour le climat
Écologisme — la revue Nature reconnaît l’échec des modèles prédictifs informatiques
Écologisme — Pas de réchauffement climatique depuis 16 ans ? (m à j, réactions prof Lindzen)
Écologie — Les hommes ont-ils vraiment fait disparaître 60 % des animaux depuis 1970 ? (Non !)
Affirmations fréquentes exagérées sur le climat et non fondées (le rapport du GIEC les dément)
« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ?
Comment la science se trompe... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples.
Belgique — La grève pour le climat s’étend aux écoliers du primaire, « la fanatisation de l’enfance » ?
« Mobilisation des écoliers » belges pour le climat, idéalisme ou nouveau millénarisme inculqué ?
Climat — contrairement aux prévisions, aucune accélération à la hausse du niveau de la mer
Écologie — Augmentation de la biomasse et des surfaces boisées à l’échelle planétaire
Climat — Le point de rupture à nouveau reporté ? (La date de l’Armageddon climatique se déplace au fur et à mesure...)
« Impartialité » — Les journalistes font éclater leur joie à la signature de la 21 COP dans la salle de presse
Le climat, science ou religion ?
En anglais
Les modèles « surchauffent », exagèrent l'effet du CO2 sur la température d'environ 40 %..., Dr Judith Curry :
Les aspects scientifiques, politiques et économiques du « changement climatique », prof. John Christy :
L’information n’a pas pu vous échapper : la planète est en danger, le climat est en danger, les papillons et les abeilles sont en danger, l’humanité court à sa perte, la fin du monde est proche, jamais l’humanité n’a été confrontée à un risque de cette ampleur, il faut absolument sauver ce qui peut encore l’être, on ne peut plus attendre, il y a urgence, il n’y a plus une minute à perdre, l’avenir de la planète et l’avenir de la vie sont en jeu !
Ce discours typiquement catastrophiste, mélange d’inquiétudes sur l’épuisement des ressources et sur le réchauffement climatique anthropique qui va tous nous engloutir dans les eaux impétueuses des océans ou la fournaise accablante de terres en désertification croissante, on nous le sert depuis près de 50 ans.
Dans son célèbre rapport de 1972 intitulé The Limits To Growth, le Club de Rome voyait déjà le système économique mondial aller au désastre en 2030 si rien n’était fait au plus vite pour mettre un terme à l’épuisement des ressources naturelles provoqué par les coups conjugués des croissances démographique et économique débridées.
Quant à faire quelque chose, il n’était question que d’en passer par un contrôle draconien de nos vies : limitation des naissances à deux enfants par famille, taxation de l’industrie pour limiter la production et redistribution des richesses à chacun selon ses besoins. Bref, du planisme et de l’autoritarisme.
En 2012, une petite mise à jour des projections de 1972 conduisait le Club de Rome au même résultat : le système de production capitaliste s’effondrera en 2030, certains « experts » parlant même de 2020.
Nous sommes en 2019, je vous laisse juges de la pertinence de ces analyses – sachant que les populations souffrant de sous-nutrition sont passées sous la barre des 800 millions de personnes quand la population mondiale grimpait à 7 milliards ; sachant qu’il n’existe aucune inquiétude sérieuse à avoir sur l’épuisement à moyen terme des ressources naturelles ; et sachant que les projections démographiques actuelles font toutes état d’une baisse de la fécondité qui va entraîner à plus ou moins brève échéance une baisse de la population mondiale.
En fait d’effondrement, on a plutôt assisté à la chute du monde riant de la planification communiste tandis que le monde capitaliste faisait et continue à faire de son mieux pour adapter ses processus industriels et ses produits aux exigences environnementales croissantes des opinions publiques. Sans compter que partout où le mode de production capitaliste est suffisamment appliqué, il a l’incommensurable audace d’augmenter l’espérance de vie et le niveau de richesse.
Mais la catastrophite aigüe n’en a pas disparu pour autant, bien au contraire. Focalisée sur le climat depuis le Protocole de Kyoto de 1997 qui fixa les premiers objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2 principalement), elle permet aux tentations autoritaires nichées au cœur de l’écologie radicale depuis le premier rapport du Club de Rome de rebondir de plus belle.
C’est ainsi qu’en août dernier, l’astrophysicien français Aurélien Barreau accédait à la notoriété mondiale en lançant un Appel face à la fin du monde. Oui, vous avez bien lu, la fin du monde :
« Il n’est plus possible de le contester : le monde se meurt. La catastrophe en cours est immense. Peut-être sans précédent dans l’histoire universelle. […] Beaucoup d’humains — probablement une majorité, voire la totalité — vont souffrir et peut-être mourir. Les individus animaux vont mourir par dizaines de milliers de milliards. […] Au rythme actuel, dans quelques décennies, nous aurons presque tout saccagé. Nous aurons commis un crime contre l’avenir. » etc., etc.
L’apocalypse puissance mille, autrement dit, et c’est aujourd’hui, sous nos yeux, à nos portes, dans nos champs et dans nos villes que ça se passe : silence, on tue.
Tremblez, pleurez, lamentez-vous tant que vous voulez, humains trop lâches pour résister aux injonctions de la consommation capitaliste sans limite ni vergogne, mais il n’existe qu’un seul chemin de rédemption : renoncez à votre petit confort apparent et « exigez du pouvoir politique qu’il impose le nécessaire » !
Ce qui est bien avec les solutions autoritaires, c’est que même si tout est mis en œuvre pour nous faire comprendre qu’on nage en pleine horreur écologique et climatique, il n’est finalement jamais trop tard pour se soumettre. Tant il est vrai que ce qui compte n’est pas la réalité, mais le sentiment d’urgence profondément inoculé en nous à force d’activisme et d’appels de ce type qui pourraient enfin nous pousser à renoncer volontairement à notre mode de vie libéral et à nous placer docilement sous la contrainte tyrannique du prétendu impératif climatique.
Si l’on reste attaché à la notion de réalité et à l’analyse des faits, disons qu’on observe un (tranquille) réchauffement de la planète ainsi qu’un accroissement du taux de CO2 dans l’atmosphère. Mais c’est tout, ajouterais-je, au risque de choquer peut-être certains lecteurs sensibles.
Le reste, l’apocalypse annoncée, la disparition des ours polaires, la montée vertigineuse des océans, la disparition de la banquise, les exodes massifs pour cause de sécheresse, l’accélération des événements climatiques extrêmes — tout ceci n’existe que dans les obsessions des écologistes de combat et dans des projections dont les données plus affolantes les unes que les autres ne sont jamais vérifiées a posteriori dans les faits (voir graphique ci-dessus).
Contrairement à ce qu’affirme Aurélien Barreau, on n’a jamais vu de réfugié du réchauffement climatique. On n’a jamais vu de mort ou de malade non plus. Des morts et des blessés dans des tremblements de terre ou des ouragans, oui, et sans doute plus qu’autrefois, car la population mondiale a augmenté et elle tend à se montrer moins vigilante dans ses implantations. Mais des victimes du réchauffement, non.
Autrement dit, le réchauffement climatique a accédé politiquement au statut de première externalité négative du développement économique capitaliste alors qu’on n’a jamais vu la moindre matérialisation effective de ses dommages. Mais grâce à une pression politique et médiatique intense, tout le monde répète en boucle avec un air pénétré qu’il faut sauver la planète.
[Ajoutons, la pression scolaire : les écoles « conscientisent » les jeunes depuis des décennies au sort de la Planète, au réchauffement climatique. Les programmes scolaires sont modifiés : on y parle moins de sciences, de géographie factuelle, mais on insiste sur le développement durable, l’effet de serre (en ne parlant que du CO2). Les établissements mobilisent les jeunes dans les rues sur ce sujet depuis aussi longtemps. Les écoles mobilisent les enfants pour la Terre, le catholicisme en est sorti, le culte de Gaïa l’a remplacé. Ci-dessus des centaines d’élèves emmenés par leur école défilent le 22 avril 2009 à Granby (Québec) pour la Journée de la Terre...
Voir « Nos ancêtres, les Amérindiens », Cérémonie, prière, danse sacrées dans une école laïque publique et Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne.]
Aussi, quand Aurélien Barreau nous sort son catastrophisme par paquet de douze et appelle à une forme de dictature du bien autoproclamé pour sauver l’humanité, il est immédiatement suivi sans sourciller par Juliette Binoche et une ribambelle de belles âmes hautement conscientisées.
Il est immédiatement suivi par le cercle de réflexion Novethic, entité étatique dépendant de la Caisse des Dépôts et Consignations, qui se faisait récemment l’écho des mesures aussi ahurissantes que contraignantes qu’il faudrait mettre en œuvre pour limiter à 1,5 °C (objectif de la COP21) la hausse de la température globale depuis l’ère préindustrielle (voir ci-dessous, cliquer pour agrandir).
On croit rêver en lisant qu’il faudrait interdire dès maintenant la vente de véhicules neufs pour un usage particulier, que les constructions neuves devraient être exclusivement de l’habitat collectif avec une surface maximum de 30 m2 par habitant, que les vols hors Europe non justifiés devraient être interdits à partir de 2020 ou que les vêtements neufs mis sur le marché devraient être limités à 1 kg par personne et par an.
Des préconisations à vous donner la chair de poule, mais qui représentent cependant la mesure concrète du dirigisme ultra-autoritaire que nos activistes les plus divers exigent des Etats dans tous les domaines de notre vie « pour sauver la planète ».
Le cabinet qui a pondu ce programme reconnaît qu’il est « peu réaliste », mais d’ajouter ensuite :
« C’est une véritable économie de guerre qu’il faut mettre en place, une économie de rationnement, d’efforts intenses qui nous sort de notre monde de confort. »
Que comprendre sinon qu’il faudra en passer par le despotisme — on n’ose dire éclairé — de l’écologisme radical ? Comme le dit Aurélien Barreau à la fin de sa propre tribune, ce qui compte, c’est de multiplier les appels pour qu’ils finissent par envahir l’espace.
L’espace… et les esprits. Ce n’est pas écrit, mais c’est bruyamment sous-entendu, et c’est en passe de fonctionner. La mobilisation des lycéens, la mobilisation de Greta Thunberg en témoignent tristement.
Greta Thunberg a 16 ans et souffre du syndrome d’Asperger, c’est-à-dire une forme d’autisme qui altère ses capacités sociales. Suite à une dépression nerveuse sévère, elle développe des angoisses à propos du changement climatique, devient végétalienne, ne prend plus l’avion et réussit à convaincre ses parents de la suivre dans cette voie.
Depuis août 2018, elle passe ses vendredis assise devant le Parlement suédois avec un panneau orné du slogan « grève scolaire pour le climat » afin d’obliger son gouvernement à mettre en œuvre les mesures (du type Novethic, forcément) qui permettront de réduire les émissions de CO2 conformément aux accords de la COP21.
Rapidement repérée par les mouvements écolos qui n’ont décidément aucun scrupule à instrumentaliser une jeune fille mineure et, qui plus est, fragile, elle intervient notamment lors de la COP24 qui s’est tenue en Pologne en décembre dernier.
On comprend vite qu’elle ne parle pas climat, mais anticapitalisme primaire, le climat n’étant plus qu’un prétexte dans un combat totalement politisé. La lutte contre le réchauffement climatique est transformée en « justice climatique » et passe par la mise en accusation des « riches » — encore eux. Un discours typiquement gauchiste qui n’a plus rien à voir avec la science du climat, mais toutes les apparences de l’idéologie des lendemains qui chantent socialistes (vidéo, 03′ 46″) :
« Notre civilisation est sacrifiée pour permettre à une petite poignée de gens de continuer à gagner des sommes d’argent énormes. Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe de quelques-uns. »
Dès demain, nos lycéens consciencieusement effrayés par l’épouvantable futur qui leur est décrit à longueur de médias — « la planète court à sa fin », « je ne veux plus avoir d’enfants », etc. – seront donc en grève scolaire pour le climat. Il n’est guère rassurant de voir les secrétaires d’État Emmanuelle Wargon (écologie) et Gabriel Attal (éducation) entrer complaisamment dans leur jeu. Faut-il s’attendre à de nouvelles mesures coercitives, à de nouveaux impôts, au retour de la taxe carbone, le tout gentiment emballé dans les terreurs fort opportunes des jeunes générations ?
La transition écologique qui consiste à transformer étatiquement, idéologiquement et obligatoirement la société au lieu de la laisser évoluer au rythme naturel de la science et de technologies mises en concurrence est déjà bien engagée par le gouvernement à coups de taxes, interdictions et subventions, et on ne voit pas ce qu’il pourrait faire dorénavant sans porter une atteinte considérable aux libertés individuelles déjà passablement écornées dans ce pays.
Voir aussi
Climat et élèves en grève : « On ne veut pas mourir dans 10 ans ».
Belgique — présence obligatoire d’écoliers dans les manifestations « pour le climat »
Apocalypse climatique — 2 % de plus sur le bulletin pour manifester pour le climat
Écologisme — la revue Nature reconnaît l’échec des modèles prédictifs informatiques
Écologisme — Pas de réchauffement climatique depuis 16 ans ? (m à j, réactions prof Lindzen)
Écologie — Les hommes ont-ils vraiment fait disparaître 60 % des animaux depuis 1970 ? (Non !)
Affirmations fréquentes exagérées sur le climat et non fondées (le rapport du GIEC les dément)
« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ?
Comment la science se trompe... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples.
Belgique — La grève pour le climat s’étend aux écoliers du primaire, « la fanatisation de l’enfance » ?
« Mobilisation des écoliers » belges pour le climat, idéalisme ou nouveau millénarisme inculqué ?
Climat — contrairement aux prévisions, aucune accélération à la hausse du niveau de la mer
Écologie — Augmentation de la biomasse et des surfaces boisées à l’échelle planétaire
Climat — Le point de rupture à nouveau reporté ? (La date de l’Armageddon climatique se déplace au fur et à mesure...)
« Impartialité » — Les journalistes font éclater leur joie à la signature de la 21 COP dans la salle de presse
Le climat, science ou religion ?
En anglais
Les modèles « surchauffent », exagèrent l'effet du CO2 sur la température d'environ 40 %..., Dr Judith Curry :
Les aspects scientifiques, politiques et économiques du « changement climatique », prof. John Christy :
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