jeudi 9 février 2017

Démographie : même taux de natalité au Canada qu'au Québec, sans « politique familiale »

Une proportion croissante des Canadiennes choisissent de n’avoir qu’un seul enfant, ou même aucun.

Cette tendance se reflète dans l’indice de fécondité du Canada, que les données du recensement de 2016 dévoilées mercredi ont établi à 1,6 enfant/femme, légèrement au-dessus de l’indice de 1,59 publié par Statistique Canada il y a trois ans. C’est le même taux de fécondité (1,6 enfant/femme) que celui-ci du Québec en 2015. En 2013, le taux de fécondité au Québec était encore de 1,65 enfant/femme. Notons également que le Québec a mis en place une ambitieuse « politique familiale » très coûteuse qui ne semble avoir eu à peu près aucun effet à long terme sur la natalité depuis sa mise en place en 1997 avec sa mesure phare : des garderies fortement subventionnées.

Le Nunavut présente la fécondité la plus élevée du Canada. Les femmes y donnent naissance à 2,9 enfants par femme en moyenne, lui permettant d’afficher le taux de croissance démographique le plus élevé au pays, à 12,7 pour cent.

L’indice de fécondité réfère au nombre d’enfants qu’aurait hypothétiquement une femme au cours de sa vie reproductive, calculé pour les femmes de 15 à 49 ans.

Au Canada, cet indice chute de façon constante depuis les dernières décennies : l’année 1971 fut ainsi la dernière où le nombre moyen d’enfants atteignait 2,1, soit le seuil nécessaire pour permettre à la population de se renouveler sans l’aide de l’immigration.



La directrice générale de l’Institut Vanier de la famille, Nora Spinks, rappelle toutefois qu’il s’agit d’une moyenne et qu’il existe toujours des familles qui ont cinq ou six enfants, mais aussi de plus en plus de familles qui n’en ont pas.

« L’une des principales raisons expliquant pourquoi les gens ont moins d’enfants est une combinaison de circonstances et de biologie », a-t-elle expliqué. Plus de femmes choisissent de fonder une famille plus tard, comparativement aux générations précédentes. Dans les années 1960, par exemple, l’âge moyen pour avoir un premier enfant était d’environ 22 ans.

De nos jours, les femmes attendent souvent la trentaine avant d’avoir un premier enfant.

« Plus on retarde l’arrivée du premier enfant, moins on a de temps pour en faire plus, souligne Mme Spinks. Il arrive un moment où on ne peut plus concevoir ou concevoir aussi facilement que lorsqu’on était plus jeune. »

Le coût associé aux enfants — de la garderie à l’éducation postsecondaire, en passant par les activités parascolaires — est un autre élément qui peut venir dicter la taille de la famille, affirme la sociologue et démographe Susan McDaniel, de l’Université de Lethbridge.

C’est exact, mais c’est aussi une question de priorité des parents et des gouvernements. Pour ce qui est des gouvernements, il peut décider d’aider tous les parents ou uniquement ceux qui confient leurs (rares) enfants à des tiers comme le Québec dont la politique familiale se résume principalement à aider les femmes à retourner au bureau et non à alléger la charge fiscale de toutes les familles.


« Les deux tiers de la croissance de la population sont dus à l’immigration, et on sait que les immigrants vont plus s’établir dans les grands centres », fait remarquer Johanne Denis. L’immigration « contribue beaucoup » à l’urbanisation grandissante du Canada, signale-t-elle.

On est cependant bien loin, à Montréal, d’avoir constaté une explosion démographique aussi fulgurante que dans les deux principales villes albertaines, qui dominent leurs rivales de partout au pays : la région de la ville de Calgary a enregistré une croissance de 14,6 pour cent, et celle de la capitale, Edmonton, de 13,9 pour cent.

À l’inverse, la région de la ville néo-brunswickoise de Saint-Jean s’est vidée de ses habitants. Entre 2011 et 2016, la population y a diminué de 2,2 pour cent, alors qu’elle avait pourtant enregistré un bond de 4,4 pour cent au cycle de recensement précédent, entre 2006 et 2011.

L’agence fédérale dévoilait mercredi matin les premières données brutes tirées du recensement réalisé en 2016, année qui marquait le retour du formulaire long obligatoire qui avait été aboli sous le précédent gouvernement conservateur.

Au cours des prochains mois, Statistique Canada révélera une série d’autres trouvailles concernant l’âge, la scolarité, l’immigration ou encore la langue, entre autres indicateurs, qui permettront de brosser un portrait de la société canadienne.

Croissance démographique : le Canada champion des pays industrialisés à cause de l’immigration

Même s’il a enregistré un recul de son taux de croissance démographique entre 2011 et 2016 par rapport à celui du précédent recensement, le Canada demeure en tête de liste des pays du G7 à ce chapitre.



Le taux de croissance annuel moyen de 1 pour cent permet au Canada de « devancer » l’ensemble de ses partenaires du groupe des sept. Il est suivi, dans l’ordre, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la France, de l’Allemagne, puis du Japon, selon Statistique Canada. 

Le Canada était au premier rang de ce palmarès au cours des deux périodes intercensitaires précédentes, soit de 2001 à 2006 et de 2006 à 2011, d’après les données de l’agence fédérale.

Le Canada devance également de pays qui ne font pas partie du G7 comme l’Argentine, la Corée du Sud, la Russie, le Brésil ou la Chine. Pourquoi les gouvernements du Canada pensent-ils que le Canada doit connaître une telle croissance démographique ? En effet, cette croissance rapide change l’équilibre entre les provinces (le Québec perd sans cesse du poids). En outre, l’augmentation rapide de la population a un impact non négligeable sur l’environnement (le Canada étant un grand consommateur d’énergie par tête d’habitant, plus que les pays dont sont originaires ces immigrants). Qu’en pensent les écologistes ? Sont-ils pour cette croissance rapide ?


 


Voir aussi

Démographie — Tout indique une nouvelle chute de la natalité en 2016

Chute importante prévue du français dans les foyers québécois (environ 70 % dans 20 ans)

Québec — Trois nouveau-nés sur dix ont au moins un parent né à l’étranger

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique



1 commentaire:

Et quoi encore ? a dit…

Ce qui est DINGUE c'est que personne au Québec ne parle de cela, AUCUN PARTI POLITIQUE.

On préfère parler de comment accueillir PLUS D'IMMIGRÉS et comment RÉÉDUQUER encore plus les enfants à l'école pour garantir le VIVRE ENSEMBLE !

Mais secouez-vous !