mardi 6 mai 2014

Les écoles juives et la liberté du choix d'éducation des parents québécois

Richard Décarie revient sur le bilan de campagne du Parti québécois, qui a lieu samedi dernier à Laval, et où Pauline Marois a même fait acte de présence ! 

M Décarie aborde également les écoles juives illégales : après des années de lutte politique, le nouveau ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, réussira-t-il à les faire fermer ? Mme Courchesne promettait en 2007 que ce dossier serait réglé sous peu : « Il y aura une période de transition, d'environ un an ou deux, au maximum trois ans, mais si jamais des écoles rejetaient tout simplement nos exigences, elles seraient informées que nous entreprendrions les procédures judiciaires appropriées ».

Écoutez la chronique On vire à droite (audio) avec Richard Décarie.

Pour notre part, nous trouvons que l'imposition à tous du programme d'éthique et de culture (ECR) sans droit d'exemption (les parents de Drummondville) ou sans droit d'adaptation (affaire Loyola) est un symptôme qui a permis à de nombreux parents de se rendre compte qu'ils n'ont plus un véritable choix d'éducation pour leurs enfants, à moins peut-être de les instruire chez eux, l'État québécois ayant toujours le dernier mot dans les choix éducatifs des établissements publics autant que privés.

Mais ce n'est pas le seul élément qui marque la fin de la liberté des parents en matière éducative. En effet, comme le soulignait déjà l'économiste Jean-Luc Migué il y a déjà 24 ans, l'État limite de manière draconienne l'offre et la diversité en éducation : le programme d'étude doit suivre en très grande partie les désidératas du Monopole de l'Éducation du Québec, la pédagogie qui peut être utilisée est réglementée (voir l'affaire Loyola), l'État limite aussi le choix de recrutement des professeurs des établissements, le choix de manuels, la publicité des établissements privés est contrôlée, le prix demandé aux parents par les écoles privées est également soumis au bon vouloir du Monopole, etc. L'État parvient, en partie, à imposer ce monopole de fait qui serait inacceptable dans d'autres domaines pour une société libérale par une peur dans la population des dérives sectaires. L'immigration musulmane croissante et la démographie galopante des juifs hassidiques permettent ainsi de mieux justifier ce manque de choix. Pour le bien commun et le vivre-ensemble, bien évidemment.

À notre sens, nous ne voyons pas pourquoi les juifs hassidiques ne pourraient pas adopter le programme qui les intéresse (pour peu que les membres en désaccord de ces communautés puissent les quitter), mais sans subventions de l'État pour tous les sujets qui ne font pas partie d'un tronc commun minimal d'éducation (le français, les mathématiques, l'histoire du Québec). Si l'on ne veut pas augmenter le risque d'islamisation, il nous paraît préférable de limiter l'immigration de personnes tentées par cette option que de limiter la liberté de tous les Québécois.

Peu nous chaut (contrairement à Lise Ravary) que l'État ne dise pas aux jeunes juifs hassidiques que la théorie de l'évolution est la vérité. D'une part, parce que franchement est-ce si important quand on voit que près de la moitié des Québécois adultes (à qui on a enseigné cela) sont des illettrés fonctionnels ? D'autre part, les élèves québécois ne sont pas exposés en classe ou dans leurs manuels à une critique de cette même théorie comme celle de David Berlinski (juif agnostique, philosophe, auteur de nombreux essais) : voir vidéo (The Devil's Delusion, vers 15:30 minutes et 19:30), lire livre (The Deniable Darwin). David Berlinski rapporte les paroles de Richard Dawkins : « le darwinisme permet d'être un intellectuel athée épanoui » et lui donne raison : « il existe une corrélation entre les deux, pas une corrélation logique [de cause à effet] cependant » entre l'athéisme et la théorie de Darwin. Bref, on touche à une théorie et à un sujet sensibles pour des personnes religieuses et son imposition ne nous paraît en rien justifiée : est-ce que croire au darwinisme fait de nous de meilleures personnes ? On peut en douter quand on considère les dérives du darwinisme social.

Notons également qu'un Québec qui serait moins un État-Providence (ce qui serait bon pour tous les Québécois) responsabiliserait les choix éducatifs de ces communautés. Cela permettrait d'éviter que les mauvais choix professionnels (« tous les garçons formés pour devenir rabbins ») finissent par être récompensés indirectement par l'aide sociale ou d'autres subventions gouvernementales aux familles pauvres.

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