vendredi 8 mars 2019

France — 90 % du vandalisme et profanations de lieux de cultes visent des églises (deux par jour !)

On apprenait en ce vendredi 8 mars que, d'une part, la basilique de Saint-Denis, la basilique des rois de France, a été saccagée, et que, d'autre part, la stèle marquant l’emplacement de l’ancienne synagogue de Strasbourg au Halles a été heurtée accidentellement et non vandalisée.

Nouvel acte de vandalisme dans une église française. Et pas des moindres puisqu’il s’agit cette fois de la basilique des rois de France, à Saint-Denis. Une enquête a été ouverte par la police, mercredi 7 mars, rapporte Le Figaro. Les faits remontent à la nuit du 2 au 3 mars dernier. D’après Le Parisien, « l’auteur des actes de vandalisme aurait profité des travaux et aurait grimpé par une terrasse de la basilique ». Il aurait brisé des vitraux « pour percer une brèche d’un mètre de haut et il aurait atterri au niveau du triforium, une coursive ». C’est l’organiste qui aurait découvert, le dimanche matin, les dégradations. En s’installant devant son instrument classé monument historique, au moment de la messe, il a constaté que les deux portes du buffet étaient également gravement endommagées, tout comme le moteur.




Le Figaro informe également que la stèle marquant l’emplacement de l’ancienne synagogue de Strasbourg au Halles a donc été heurtée accidentellement, lors d’une marche arrière, par un automobiliste qui sortait d’une boîte de nuit. Le maire de la ville, Roland Ries, son premier adjoint et le préfet s’étaient rendus sur place. « Il s'agit à l'évidence d'un nouvel acte antisémite, cette fois en plein cœur de Strasbourg », avait dit Roland Ries. Cet « acte de vandalisme » a « tous les signes de l’antisémitisme », avait estimé le premier adjoint. Même le président du Parlement européen, Antonio Tajani, y était allé de son couplet : « Je condamne la dégradation de la stèle de l’ancienne synagogue de Strasbourg, détruite par les nazis en 1940. Les responsables devront être sanctionnés sévèrement. Je le redis, il faut agir vite et fortement pour stopper la recrudescence de l’antisémitisme. »



Billet du 20 février

La secrétaire d'État française Schiappa, a comparé la Manif pour Tous (organisation opposée au « mariage » LGBTQ2SAI+) aux terroristes islamistes. Cet amalgame a suscité la colère d’Alain Finkelkraut : « C’est ignoble ! Ils auraient voulu que mes agresseurs soient La Manif Pour Tous (...) La gauche bien-pensante rêve de mettre [La Manif Pour Tous] dans un même bloc que ceux qui sont contre les juifs ». L’académicien, d’origine juive, a été insulté par des manifestants islamistes radicaux samedi dernier. Il a rappelé que l’on oublie qu’il y a une augmentation des profanations des églises et « personne n’en parle ».




Ajoutons les menaces écrites sur les portails d’écoles catholiques...


« La seule église qui illumine est celle qui brûle. » Inscrit la nuit du 18 au 19 février sur le portail de l’école Saint-Vincent à Sète.

Au sujet de l’antisémitisme, Éric Zemmour, juif lui-même, a déclaré :
Ceux qui [...] organisent [la manifestation « officielle » contre l’antisémitisme] sont responsables de deux manières : ne pas endiguer l’immigration de masse qui en est le terreau, et nous avoir expliqué que l’islam est une religion de paix et d’amour.







Neuf lieux de culte ont été visés ces derniers jours. La Conférence épiscopale reste discrète pour éviter la surenchère.

L’Église catholique fait face en France à une vague d’actes malveillants. Pas moins de neuf églises ont été visées entre le 28 janvier et le 10 février. Sur cette seule période, quatre ont subi des actes de « profanation », cinq des actes de « vandalisme ». Selon les chiffres 2017 du ministère de l’Intérieur, l’Église catholique et les Églises chrétiennes détiennent le record d’atteintes aux lieux de culte : 878 sur les 978 actes recensés. Soit une moyenne de deux par jour.

L’Église préfère toutefois s’en tenir à une relative discrétion sur ce sujet. « On veut éviter les effets de surenchère », explique un conseiller d’évêque. La Conférence épiscopale ne s’est d’ailleurs pas prononcée officiellement ces jours-ci. Son porte-parole, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, s’est contenté d’émettre ce message Twitter : « Des églises incendiées, saccagées, profanées. Nous ne pourrons jamais nous habituer à ce que ces lieux de paix soient la proie de violences, à ce que nous avons de plus beau et de plus...



Dernières profanations en date, donc, le 9 février à Notre-Dame de Dijon. Mais aussi le 3 février à Lusignan, près de Poitiers et à Talmont, en Vendée, le même jour. Dans ces deux cas, les calices contenant les hosties — dont certaines ont été répandues — ont disparu. Très spectaculaire fut la profanation du 5 février dans l’église Notre-Dame-des-Enfants à Nîmes. Christiane Roux, membre du conseil pastoral de cette paroisse, confie : “Le tabernacle avait été forcé, les hosties consacrées éparpillées, brisées. Une croix avait été tracée avec des excréments sur le mur et des hosties étaient collées dessus. Des excréments avaient été déposés sur les enfants de la statue de la Vierge. Croyants ou non, les habitants du quartier sont choqués. Pour les catholiques, c’est un sacrilège, puisque c’est une atteinte à l’eucharistie, cœur de notre foi, mais aussi à la liberté de conscience. Je réagirais de la même façon pour une synagogue, une mosquée ou un temple.”

À Dijon, les hosties consacrées ont été également jetées sur le maître-autel et quelques dégâts matériels ont été causés. Une “messe de réparation”, avec une liturgie spéciale, notamment le lavement de “purification” de l’autel, présidée par l’archevêque Mgr Roland Minnerath, a vu grande affluence, samedi soir. Le même rituel est prévu à Nîmes le 13 février.

Dans la plupart des cas, plainte a été déposée, et les enquêtes de police sont en cours. À Lavaur, par exemple, dans le Tarn, où, le 5 février, une crèche a été brûlée et un christ a été désarticulé pour former un “dab”, ce geste issu de la danse hip-hop. Deux adolescents se sont présentés à la gendarmerie, reconnaissant les faits. Dans les Yvelines, où les 28 janvier, 1er février et 4 février, la même église de Houilles a été successivement le théâtre du bris d’une branche de la croix de l’autel, d’une statue de la Vierge et de l’endommagement du siège d’autel, un SDF connu pour être déséquilibré, selon des témoins, a été interpellé par la police, mais l’enquête n’est pas terminée. Investigation également à Maisons-Laffitte, où le tabernacle a été renversé dans l’église Saint-Nicolas, dimanche après-midi. Recherches aussi à Saint-Gilles-Croix-de — Vie et à Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée, où deux églises subissent des dégradations régulières.

Outre les évêques concernés, qui ont dit localement leur indignation, Mgr Bernad Ginoux, à Montauban, a été le seul à s’inquiéter du “peu de réactions” sur un plan national, alors que c’est une “attaque directe contre la foi catholique”. Il estime, par exemple, que “le ministre de l’Intérieur, chargé des cultes, aurait pu envoyer un message à la communauté catholique”. Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines, a toutefois publiquement “condamné avec la plus grande fermeté ces violences graves et inadmissibles”. Il explique au Figaro : “C’est extrêmement préoccupant dans le contexte actuel. Aucune surenchère de ma part, mais, dans un département aussi sensible que les Yvelines sur le plan religieux, il est important que le représentant de l’État s’exprime pour redire sa vigilance afin que tous les lieux de culte restent des lieux de paix.”


Féminisme: vivement le 9 mars !

Extrait d'une chronique d'Élizabeth Lévy, fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur :

Sous couvert de combat pour l’égalité, c’est la différence des sexes qui est menacée

Cela n’a pas dû vous échapper: nous sommes le 8 mars. Pourquoi cette journée est-elle différente des autres jours ? Parce qu’hier nous étions esclaves et qu’aujourd’hui nous sommes des femmes libres – ce qui mériterait bien quelques festivités et libations ? Que nenni. Tous les autres jours, les femmes pensent, parlent, travaillent, aiment, rient, produisent, quittent, souffrent, s’énervent, énervent, pleurent, en un mot vivent. Mais ce jour-là, elles doivent exclusivement se plaindre et être plaintes. Et n’essayez pas d’en profiter messieurs (ou mesdames, d’ailleurs), l’ambiance n’est pas à la drague, même légère. Airs graves, statistiques effrayantes et récits apocalyptiques sont de rigueur. « Toutes victimes ! », c’est la devise de cette belle journée. D’ailleurs, je me suis faite avoiner par la secrétaire d’Etat Pascale Boistard pour avoir osé prôner un féminisme joyeux. Joyeux, vous vous rendez compte.


Moi j’appelle ça la sainte-chipie, de façon un peu conjuratoire. Parce que, je vous jure, chaque année c’est un calvaire. D’accord, je suis souvent invitée à la télé où je suis gracieusement pomponnée et coiffée par des gens adorables. Cette année, c’était chez Pascal Praud, sur CNews, où j’aime bien aller. Bonne ambiance, rien à dire, même la fille d’Osez le féminisme était aimable (Caroline de Haas, c’était pas vraiment ma copine). En plus, il y avait ma chère Eugénie Bastié, qui se bat comme une lionne. L’ennui, c’est que tout le monde a la même idée super-transgressive : le 8 mars, on fait un plateau de femmes, c’est bon ça chef ! Toute la journée, vous avez donc entendu ou vu des femmes (et le premier qui parle de volière devra en subir les conséquences). Les seuls hommes tolérés sont priés de faire leur autocritique pour toutes leurs mauvaises actions, paroles ou pensées passées, présentes ou futures. Alors, il paraît qu’on vit sous le joug de la domination masculine, mais des femmes qui parlent de problèmes de femmes entre femmes, ça peut évoquer ce que d’aucuns appellent la toute-puissance féminine. Enfin, ça doit être un fantasme de juif viennois. Il ne saurait y avoir de pouvoir des femmes, puisqu’elles sont dominées. En plus, avec tous ces techniciens Orange qui rôdent et risquent d’utiliser votre zéro-six pour vous faire un compliment on n’est plus en sécurité.






De toute façon, quand je suis arrivée sur le plateau, j’étais déjà bien déprimée. En faisant ma gym – avec le sentiment coupable d’être aliéné aux stéréotypes masculins –, j’ai écouté comme chaque jour ou presque la matinale de Guillaume Erner sur France Culture. Deux minutes après 7 heures, premier chiffre accablant : 26 % de différence salariale, pauvre exploitée, à partir de 15h40 t’es pas payée. Bien sûr, c’est une entourloupe, qui repose sur une moyenne –, et qui, comme l’a rappelé Eugénie, tient au fait, pour l’instant dirimant (quoi que veuillent certaines-et-certains comme on dit dans le jargon bêtement féminisé de notre époque), que les femmes portent les enfants. D’ailleurs, plus tard j’ai appris que selon l’INSEE, pour les jeunes diplômés, cette différence n’existe quasiment plus

 [...]

[Note du carnet : aux États-Unis, en ville, les jeunes femmes gagnent en fait plus que les jeunes hommes..., voir prochain billet : Les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes dans les métropoles américaines]

Histoire — Les origines communistes de la journée de la femme

De Philippe Bouchat, conseiller au sein du Service public fédéral (ministère) belge

Ce 8 mars, il n’aura échappé à personne que l’on fête la Journée internationale de la femme. Cette Journée s’inscrit, historiquement, dans la mouvance socialiste révolutionnaire. En effet, l’idée d’une Journée internationale a été lancée en 1910 à Copenhague lors de la 2 Conférence de l’Internationale socialiste des femmes. Le 8 mars 1913, des manifestations ont lieu en Russie. Le 8 mars 1914, le droit de vote pour les femmes est réclamé en Allemagne. La Révolution 1917, des femmes luttent en Russie contre la vie chère. Le 8 mars 1921 est décrété « journée internationale des femmes » par Lénine. La fête passe en Chine en 1924, puis dans les pays de l’Europe de l’est, satellites de l’URSS à partir de 1947.

Affiche soviétique de 1932. Traduction :
« Le 8 mars, jour de l'insurrection contre l'esclavage
 des travailleuses de cuisine.
 À bas l'oppression et la mesquinerie
 de la vie domestique ! »
[Notons que sous l'Ancien régime, les femmes chefs de famille (surtout des veuves) avaient le droit de vote. Car c'est l'unité familiale propriétaire qui votait. Au XIXe siècle, les femmes propriétaires peuvent demander le droit de vote municipal selon le principe « pas de taxation sans représentation ». Au Québec, les femmes propriétaires votent sans restriction entre 1809 et 1849, jusqu'au moment où le mot « mâle » est inséré dans la loi électorale. Ce que les Québécoises perdent, les Ontariennes le gagnent peu après; dès 1850, les femmes propriétaires, mariées ou célibataires, peuvent élire les commissaires d'école. Dès 1900, le droit de vote aux élections municipales est généralement accordé aux femmes propriétaires partout au Canada.]

… à l’occidentalisation de la Journée de la Femme.

À partir des années 50, la guerre froide sévit entre les deux blocs occidental et soviétique. Les États-Unis ne veulent pas être en reste dans le combat des femmes et en font remonter la naissance à une grève des femmes qui se déroula à New-York en 1857. Les années 60 sont celles de l’émancipation et de la libération sexuelle. Le combat des femmes traverse l'Atlantique et s’occidentalise ainsi. Cette occidentalisation est consacrée en 1977 par l’ONU qui invite les États à dédier une journée aux droits de la femme.

Des revendications sociales…

Au début, le mouvement féministe s’inscrivait ainsi dans la lutte pour les droits sociaux, économiques et politiques. Il revient à la vérité de dire que leur condition n’était pas enviable et s’assimilait peu ou prou à une forme larvée d’esclavagisme… Ce ne fut donc que justice que le droit de vote leur fut accordé, qu’elles purent travailler, quitter leur cuisine, passer le permis de conduire, entrer à l’université, choisir leur époux, etc. En ce sens, le mouvement féministe fut légitime.

… à la « liberté » sexuelle… [et à l'effondrement démographique]

À partir de 1960, on quitta progressivement les revendications sociales pour appréhender la question sexuelle. Avec l’apparition de la pilule, les femmes revendiquèrent la liberté sexuelle, c’est-à-dire, concrètement, d’avoir des relations sexuelles sans procréer automatiquement. Cette liberté sexuelle a certes permis aux femmes de gérer leur fécondité, mais a aussi facilité la voie des unions extra-conjugales. De légitime au départ et soutenu par de nombreux hommes, le combat des femmes se transforma en lutte contre la gente masculine et perdit ainsi une grande part de sa légitimité.

Le féminisme selon l'ASSÉ :  la lutte pro-LGBTQ, homo,
sociale, anti-macho, queer, etc.
On remarque les similitudes avec une campagne
gouvernementale en cours dans les médias
… jusqu’à la dictature du genre !

S’il a fallu attendre les années septante pour avoir une consécration de la Journée de la femme par l’ONU, ce n’est pas le fruit du hasard. En effet, les années 70 sont celles qui voient fleurir un peu partout dans les universités américaines des études sur le « genre ».  Appelées initialement « études sur les femmes », puis « études féministes », les études de genre ont pour objet les rapports homme-femme sous l’angle social et postulent l’inégalité de ces rapports au détriment des femmes.

Le mouvement féministe entend donc lutter contre ce qu’elle appelle la phallocratie, dénonçant le modèle familial traditionnel rejoignant ainsi les mouvements LBGT (lesbiennes, bisexuel(le)s, gays, transsexuel(le)s) dont il est l’allié objectif : la femme entend avoir une position indépendante de son rôle de mère et d’épouse, alors que les LBGT entendent voir d’autres modèles de familles être consacrés. Aujourd’hui, le genre s’impose comme déconstruction des catégories de représentation du sexe masculin et féminin et reconstruction sociale de ces catégories, niant ainsi l’altérité sexuelle. Il s’agit donc d’un mouvement constructiviste qui entend transformer l’homme (dans son acception de mâle) en androgyne où les différences homme-femme disparaissent. Telle est la grande confusion délibérément opérée par les féministes actuelles : chaque différence est une discrimination et doit être donc être gommée, fût-ce par la contrainte légale ! Il s’agit là d’une dictature à peine larvée qui est devenue en deux décennies le modèle dominant.

Les velléités socialistes de « mariage » pour « tous » [bin non ! pas de polygamie, d'inceste], de la procréation médicalement assistée (PMA), de l’adoption par tous et de la gestation pour autrui (GPA) s’inscrivent dans cette mouvance historique, unissant ainsi pour le coup les socialistes et les mouvements libertaires dont l’influence au niveau international est prépondérante (voir p.ex. la consécration du concept de genre par la 4e Conférence internationale sur les femmes de Pékin de 1995). Je ne m’étendrai pas dans ces quelques lignes sur les nombreuses objections théologiques et scientifiques à la prétendue « théorie » du genre, d’autres l’ayant fait avant moi (voyez par exemple l'émission de Drieu Godefridi ici).

Résumons-nous. D’origine socialiste, la Journée des femmes (au pluriel) consacra [dans certains pays] un combat légitime pour l’octroi de droits sociaux et politiques. En s’occidentalisant, la Journée de la femme (au singulier) a in fine consacré l’alliance objective actuelle entre les mouvements féministes et LBGT[2QS], dont l’objectif avoué est de construire un tout nouveau modèle social où les rôles masculins et féminins ne se distinguent plus, se confondent, justifiant toutes les attaques contre le mâle et son rôle d’époux et de père. C’est pour cette raison que je ne célébrerai pas la Journée de la Femme de ce 8 mars, car elle consacre tout ce dont le libéral a horreur : le constructivisme et la dictature ! Célébrer la Journée de la femme ? Non merci !

Voir aussi

Rediffusion : Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

La femme au temps des cathédrales

Deux fois plus de dépression chez les femmes qu'il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

L'État se féminise (60 % de femmes !) et se « diversifie »

« Guerre contre les femmes » ? Plutôt, une guerre contre les enfants





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La femme au temps des cathédrales (m-à-j vidéo Apostrophes avec Regine Pernoud)

La femme a-t-elle toujours été cette perpétuelle mineure qu'elle fut, nous dit-on, à la fin du XIXe siècle ? En France, la Révolution française et le Code Napoléon ont bien marqué une régression juridique des femmes.

Mais a-t-elle toujours été écartée de la vie politique comme elle le fut notamment dans la France de Louis XIV ? S'appuyant sur son expérience de médiéviste et d'archiviste, Régine Pernoud s'est attachée à l'étude de ces question. Dans La Femme au temps des cathédrales, le lecteur découvre que le plus ancien traité d'éducation a été rédigé en France par une femme, que, au XIIIe siècle, la médecine était couramment exercée par des femmes et qu'aux temps féodaux, les filles étaient majeures à douze ans, deux ans avant les garçons...

L'historienne Régine Pernoud nous livre ici une étude systématique menée à travers une multitude d'exemples concrets, elle ne laisse échapper aucun aspect des activités féminines au cours de la période féodale et médiévale : administration des biens, métiers et commerce ; domaine de la pensée, de la littérature, de la politique même ; femmes écrivains, éducatrices, suzeraines, celles qui animèrent les cours d'amour et celles qui ont inspiré les romans de chevalerie.

Il est davantage question dans La femme au temps des cathédrales, maître ouvrage de Régine de Pernoud, des femmes de la société de cour que de celles du peuple même si celles-ci ne sont pas passées sous silence, mais ce parti pris permet d'approcher un monde prisonnier des tapisseries et des enluminures. Belle occasion de couper court à l'image de la femme cloîtrée dans l'espace familial, dans l'ombre de son mari, et de voir au contraire une épouse, une fille, sinon affranchie, du moins évoluant à l'intérieur d'un espace public, influente, instruite et rêvant déjà d'une condition de vie plus libérée.


Régine Pernoud dans une émission d'Apostrophes avec Bernard Pivot en 1980

Contemporaine de Charlemagne, Dhuoda écrivit, bien avant Rabelais et Montaigne, un manuel d'éducation, le premier du genre, et, au XIIe siècle, Héloïse, abbesse du Paraclet, enseignait à ses moniales le grec et l'hébreu. Si la politique est d'un accès quasi insurmontable (quoique...), la femme au Moyen Âge ne manque pas de talent pour se faire entendre. Historienne de Jeanne d'Arc, Régine Pernoud rappelle ces deux vers de Christine de Pisan saluant l'exploit de la Pucelle à Orléans : « L'an mil quatre cent vingt et neuf / Reprit à luire le soleil. » Hommage d'une femme à une autre femme.

Comme le faisait remarquer Robert Fossier, « En ces siècles romans où manger est l'essentiel où la maison est la cellule de la survie. Là où s'apaise la faim que tous redoutent, où l'argent perd l'essentiel de son pouvoir tentateur, comment celle qui tient les réserves et prépare la nourriture ne jouerait-elle pas le rôle essentiel ?

Régine Pernoud commence habilement son développement en plantant devant nous, comme un symbole, la magnifique cuisine de Fontevrault, merveille de technique et centre nourricier d'une immense cité monastique.

Vient ensuite le domaine de l'amour aux multiples chemins : l'attrait de la féminité tout d'abord, renforcé par les soins de beauté où l'on trouve tant d'étranges préparations. L'auteur s'attarde ensuite sur l'amour courtois et le culte de la dame

À propos du mariage. R. Pernoud étudie l'histoire de la législation canonique en la matière et fait apparaître ainsi combien l'Église eut de peine à triompher du modèle de mariage qui régnait dans les couches supérieures de la société. Ce n'est qu'au XIIe siècle que s'impose vraiment la théorie consensuelle qui, en faisant de l'échange des libres consentements l'essence du mariage, assurait — au moins en théorie — la promotion de la femme. On s'en donc débarrassé de l'autorisation des parents, promu le consentement et insisté sur la sacralité de l'institution matrimoniale. C'est un énorme progrès pour Mme Pernoud.

Dans le domaine économique, nous rencontrons les femmes en tant que productrices . Si le labeur et les semailles leur échappent (pour des raisons d'ordre symbolique et physique à la fois), toutes les autres formes d'activité, tant à la ville qu’à la campagne, leur sont accessibles, et c'est ici que la moisson de renseignements et très abondante parmi les textes et la documentation iconographique. Nous arrivons ainsi au sommet de l'échelle sociale, car c'est un fait connu — mais qu'on oublie volontiers — que du XIe au XIIIe de puissantes dames (comtesses, reines, impératrices) ont souvent exercé et parfois sans partage le pouvoir suprême ...

Le long exposé de R. Pemoud, qui prend parfois l'allure d'une description de la vie quotidienne, est sous-tendu par une thèse : c'est du XIe au XIIIe que la condition de la femme a atteint son zénith ; c'est alors qu'elles ont pu à tous les niveaux imposer leur empreinte sur la société.


Source H. Platelle





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Dépliant pour promouvoir l'étude du latin à l'école

L'association Arrête ton char publie un dépliant pour promouvoir l'étude du latin et de la culture antique. Il peut être distribué en classe (en France) dans les écoles en fin de sixième  (11-12 ans) pour inciter les élèves à étudier cette matière optionnelle.

Extrait du dépliant
 


Des clichés qui ont la vie dure !

« Le latin, c'est seulement pour les bons élèves. »

NON. Le latin est ouvert à tous les élèves curieux.

- En 5e (12/13 ans), les élèves commencent son apprentissage avec tous le même niveau.

« Le latin, c'est beaucoup de travail. »

NON. L'option latin demande peu de travail, elle est toujours évaluée de façon positive et constitue une aide précieuse pour les autres matières

« Le latin est une langue morte. »

NON. En France, plus de 500.000 élèves étudient encore le latin chaque année .


- On écrit encore aujourd'hui des textes et des livres en latin un peu partout dans le monde.

« Le latin cela ne sert plus à rien aujourd'hui. »


NON. Le latin a donné +80% des mots du français.
Il permet donc à la fois d'enrichir son vocabulaire et d'améliorer son orthographe.

- Il est à l'origine des langues romanes, dont l'italien, et l'espagnol, mais aussi de + 50% des mots anglais.
- Aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes dans le monde parlent une langue issue du latin.

« En latin on ne fait qu'apprendre des tableaux de grammaire par cœur. »

NON. Le cours de latin s'appelle aujourd'hui « Langues et Cultures de l'Antiquité. » Les élèves y découvrent à parts égales la langue et la civilisation antique avec des méthodes et des thèmes motivants.

Une ouverture culturelle unique !

- On n'étudie plus aujourd'hui le latin que pour lui-même. Étudier le Latin, c'est...
 étudier l'étymologie et la formation du vocabulaire
  • revisiter la mythologie
  • découvrir l'Histoire Antique
  • comprendre les origines de l'Europe
  • s'initier à la philosophie et à la littérature
  • étudier l'Histoire des Arts
 - Les Langues Anciennes permettent aussi de...
  • faciliter l'apprentissage des autres langues
  • développer le raisonnement et l'esprit logique
  • comprendre le vocabulaire scientifique
  • travailler de façon interdisciplinaire
Découvrez le site www.arretetonchar.fr :

- Les latinistes disposent d'un site Internet très riche pour s'exercer en ligne et profiter de nombreuses ressources multimédias.

L'Antiquité est partout !
 - Littérature jeunesse, BD, mangas, cinéma, séries télé, publicité... L'Antiquité est présente partout dans la culture populaire.

- Mais l'Antiquité est également présente partout
dans ...notre quotidien :


...les noms de jours, de mois, de planètes
...de nombreux mots ou expressions directement
empruntés au latin :

agenda, lavabo, maximum, déficit, alibi, illico, memento, rebus, ad vitam aeternam, vice versa, a priori, post mortem, grosso modo, curriculum vitae, referendum, incognito...

Étudier les Langues et Cultures de l'Antiquité, c'est être capable de mieux comprendre le monde
moderne et ses symboles.



Le cours de latin : c'est quoi ?

Horaires
- Le latin, c'est 7 h d'enseignement de la 5e à la 3e

1 h par semaine en 5e, 3 h en 4e et 3e

Travail

- La plupart du travail est fait en classe.
- Il n'y a pas de contrôle surprise.
- Les latinistes utilisent régulièrement les outils numériques pour travailler et réviser.

Quels débouchés pour le latin ?
 Au lycée et au-delà

- Étudier le Latin au collège, c'est pouvoir le poursuivre au lycée et choisir, en 1ère et Terminale, le nouvel enseignement de spécialité « Littératures, Langues et Cultures de l'Antiquité ».
- Le latin est obligatoire pour l'accès à certaines grandes écoles.

Formations et métiers

- L'étude des Langues Anciennes est un réel atout dans de nombreux domaines professionnels.
éducation:
  • métiers de la culture
  • métiers du livre et du journalisme
  • métiers de la communication
  • métiers du tourisme
  • métiers liés à la santé et au social
  • métiers du droit







Les latinistes noteront que le locatif de domus est domi (à la maison, chez soi), mais qu’il ne s’applique pas ici puisqu’il y a mouvement et que l’accusatif domum s’impose donc. La phrase corrigée par le généreux et convaincant pédagogue nocturne est donc correcte : Romani ite domum.

En outre, ire se conjugue eo, is, it à l'indicatif présent et non io, is, it (à 1 min 17).



Voir aussi

Le Cercle latin de la Nouvelle-France

Oxford réorganise les études classiques pour réduire inégalités entre hommes et femmes

France — Valoriser le latin et le grec, auprès de tous

Ces prénoms qui disent l’avenir de l'Occident

Chronique d’Éric Zemmour sur les changements dans les prénoms donnés aux enfants français. À noter que le Québec donne aujourd’hui surtout des prénoms bilingues (Jacob, Jonathan) ou même anglais (William, Logan, Noah) alors qu’aucun des prénoms parmi les dix les plus donnés n’est un prénom typique français (Guillaume, Pierre, Luc, Jean, Jacques, Thierry, etc.), voir ici.

Une analyse documentée, chiffrée et précise de l’état de la société française. Un travail remarquable et hardi, qui porte un coup très rude aux partisans des dénis de réalité.

« Le prénom est un marqueur culturel. Il est partie intégrante d’un complexe sociologique, qui renvoie à des sensibilités régionales (ou nationales), à des logiques familiales, à des modèles de conduite, à des genres de vie. Par voie de conséquence, les transformations de la prénomination se présentent à nous comme un élément notable et un indicateur précis des changements vécus par une société. »

Cette phrase est de l’historien britannique John Dickinson. Elle trône en dernière page de l’introduction du nouveau livre de Jérôme Fourquet. Le directeur du département Opinion de l’Ifop s’en sert à la fois comme caution intellectuelle et bouclier médiatique. Sa découpe sociologique de la France par l’analyse des prénoms va révéler ce que dissimulent obstinément nos élites universitaires, politiques, médiatiques à un peuple de moins en moins aveugle. Fourquet s’apprête à mettre des chiffres là où d’autres avant lui ont mis des mots. Là où ceux-ci auraient dit : « La France n’est plus la France », Fourquet, ou son éditeur, le fort bien-pensant Seuil, écrit en sous-titre : « Naissance d’une nation multiple et divisée ».


Mais la France a toujours été une nation multiple et divisée. Elle ne cessa d’être le pays des guerres civiles et des guerres de Religion ; et Emmanuel Todd, que Fourquet apprécie à juste titre, nous a appris, en reprenant les travaux de Frédéric Le Play, que la France était le seul pays d’Europe, voire du monde, où se côtoyaient autant de modèles familiaux différents et concurrents. Alors, quoi de neuf sous le soleil ? Les prénoms, vous dis-je ! Même lorsque les Français se trucidaient au nom de Dieu ou du Roi, ou de la Liberté, ou de l’Égalité, même lorsqu’ils se partageaient entre catholiques ou protestants, blancs ou bleus, bleus ou rouges, catholiques ou laïques, gaullistes ou communistes, ils donnaient à leurs enfants les mêmes prénoms, tirés du calendrier des saints. Une loi édictée par Bonaparte, le 11 novembre an XI, les y obligeait et personne n’avait l’idée d’y contrevenir. Car le peuple français était resté, malgré toutes ces divisions, ce « peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine » dont parle de Gaulle à Peyreffite, au début des années 1960.

C’est ce monde-là, cette France-là qui ont été détruits en quarante ans. Et c’est cette destruction — ou plutôt cette dislocation — que révèle l’analyse des prénoms. On comprend mieux les précautions matoises de Fourquet et de son éditeur !



Le basculement s’est fait en deux temps : d’abord, dans les années 1970, on abandonne le ciment catholique (la fameuse « morale de nos pères » dont parlait le pourtant anticlérical Ferry) avec les lois sur l’IVG, le divorce par consentement mutuel, puis, en 1982, la dépénalisation des relations homosexuelles entre un adulte et un mineur de 15 à 18 ans ; à la même époque, on autorise le regroupement familial des immigrés.

Le second temps a lieu dans les années 1990 : les socialistes suppriment la loi de Bonaparte sur les prénoms en 1993 ; les militants salafistes débarquent en France en même temps que la chaîne al-Jazeera ; les télés privatisées ouvrent en grand le robinet des séries américaines. Les classes populaires appellent leurs enfants Kevin et Cindy ; les immigrés musulmans continuent d’appeler les leurs Mohamed ; la bourgeoisie catholique est la dernière à respecter (paradoxe historique !) la loi de « l’usurpateur » Bonaparte ; la bourgeoisie mondialisée des métropoles envoie ses enfants dans les universités européennes ou américaines. En 2016, Marie représente 0,3 % des prénoms des enfants nés cette année-là ; les prénoms musulmans constituent 18,6 % de ces mêmes prénoms en 2016. Et ces 18,6 % font en vérité 50 % et plus dans d’innombrables quartiers, banlieues de métropoles, mais aussi villes moyennes, jusque dans des départements entiers comme la Seine–Saint-Denis, qui deviennent ce que l’écrivain algérien Boualem Sansal appelle « des républiques islamiques en herbe ». L’avenir est écrit dans ces chiffres. Chaque diaspora a sa stratégie d’« intégration » : 95 % des personnes ayant un nom arabo-musulman ont aussi un prénom arabo-musulman ; 75 % des Asiatiques nés en France ont un prénom français.



Autour de cette découpe par les prénoms, on retrouve toutes les divisions françaises qui sont autant de béances, économiques, sociales, sécuritaires, culturelles, scolaires, politiques. Tout l’intérêt du livre de Fourquet est de mettre ces bouleversements culturels en face des transformations économiques, sociologiques et surtout politiques qu’a connues le pays. La France des Kevin se tient chaud au Front national (comme une révolte patriotique contre leurs parents américanisés ?). La France des Mohamed a rejoint chez Mélenchon les jeunes diplômés précarisés et les ouvriers cégétistes ; elle va inexorablement lui imposer sa loi démographique. La France des « Erasmus » a fait la gloire de Macron, tandis que la France des retraités, la dernière génération à avoir connu la France d’avant, a sauvé Fillon de l’humiliation.
Bien sûr, tout cela doit être nuancé et Jérôme Fourquet le fait avec sérieux et professionnalisme ; mais les grandes tendances sont bien là. Elles se retrouvent dans toutes les démocraties occidentales et expliquent l’affrontement entre « populistes » et « progressistes ». Entre « somewhere » et « anywhere ». Le clivage droite-gauche est bien mort, et les partis politiques qui l’incarnaient aussi, car la sociologie française d’avant qui les sous-tendait a été engloutie. Macron, à la tête de son bloc libéral-élitaire, va rassembler tous ceux qui ont intérêt à ce que se poursuive ce que Fourquet appelle l’« archipélisation » de la France. Au nom d’un prétendu « rassemblement », il aggravera la dislocation du pays. Son destin politique est écrit dans les prénoms. Au nom du « vivre-ensemble », il bénira la séparation. Notre auteur s’oblige à un optimisme de bon aloi : « Les géographes définissent un archipel comme un ensemble d’îles relativement proches les unes des autres, la proximité se doublant le plus souvent d’une origine géologique commune. […] À l’image des îles d’un archipel, ces populations vivent à l’écart les unes des autres, tout en entretenant bien sûr des rapports entre elles. […] Elles partagent un certain nombre de références communes, ce qui ne serait plus le cas dans une société communautarisée. » D’avance, le pourtant socialiste François Hollande lui a répondu, en se confiant, quand il résidait à l’Élysée, à des journalistes : « Tout cela finira par une partition. »



L’Archipel français
Où allons-nous ?
par Jérôme Fourquet
publié au Seuil
à Paris,
le 7 mars 2019
384 pp.
ISBN-13 : 978-2021406023



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