vendredi 31 mai 2019

Chili, loi Bachelet — les parents veulent massivement le retour à la sélection

Le gouvernement centriste chilien veut réintroduire davantage de sélection dans les lycées publics. Ces lycées sont l’équivalent des écoles secondaires et des cégeps québécois.


Élèves de l’Instituto nacional en classe

L’Instituto Nacional José Miguel Carrera est une école secondaire de garçons située dans le centre-ville. Il est historiquement le lycée le plus prestigieux du Chili.

Fondée en 1813, elle a formé 17 présidents et des dizaines d’éminents artistes et scientifiques.

Elle aide les enfants doués issus de familles pauvres à entrer dans les meilleures universités. Beaucoup font de longs trajets pour se rendre à l’école au centre de Santiago.

Son avenir et celui d’une vingtaine d’autres écoles emblématiques (en particulier ces lycées sélectifs) sont menacés.

Les mesures mises en place par Michelle Bachelet, l’ancienne présidente de gauche du pays, n’autorisent plus ces écoles à sélectionner plus de 30 % de leurs élèves sur la base de leurs résultats scolaires.  La règle prend effet à Santiago cette année. Fernando Soto, recteur de l’Instituto Nacional, affirme que son « excellence académique » sera mise en doute « si les enfants sont admis sans considérer leurs résultats scolaires ».

Sylvia Eyzaguirre, spécialiste en éducation au centre libéral d’études publiques, déclare que la loi « détruit les écoles publiques sélectives ».

Sebastian Pillera, l’actuel président centriste du Chili, veut éviter cela. Il a présenté deux projets de loi qui annuleraient partiellement les réformes de Mme Bachelet.

Le premier projet de loi permettrait à quelque 300 écoles très performantes, y compris les plus emblématiques, de sélectionner des élèves méritants.

La moitié de ces élèves méritants devraient provenir de familles désargentées. La mesure s’appliquerait à 10 % des lycéens. Un deuxième projet de loi permettrait à toutes les autres écoles non privées de choisir 30 % d’élèves en fonction de leurs programmes d’enseignement, ce qui peut inclure des objectifs autres que la réussite scolaire. Cette politique « d’admission juste » récompensera le mérite et le travail acharné, affirme le gouvernement.

L’élitisme universitaire est un sujet difficile au Chili. Le système scolaire est stratifié. Les diplômés des écoles les plus chics, comme The Grange (dont le programme est en partie en anglais), sont aussi visibles au sommet de la société que les anciens d’Eton en Grande-Bretagne.

L’assemblée des élèves de The Grange

Les deux tiers des étudiants des écoles privées qui passent l’examen d’entrée à l’université entrent dans l’une des principales universités. Mais seul un tiers de ceux issus d’écoles indépendantes financées par l’État, pour lesquels les parents paient généralement des frais supplémentaires, obtiennent la note de passage. Pour les étudiants des écoles publiques, seuls 20 % réussissent l’examen d’entrée. En 2016, 18 % des étudiants admis dans les deux meilleures universités — l’Université du Chili et l’Université catholique — provenaient d’écoles publiques alors qu’ils représentaient 37 % des inscriptions. Plus de la moitié d’entre eux provenaient de 19 écoles emblématiques. Gérées par les gouvernements locaux, elles sont le principal moyen de pouvoir se présenter gratuitement à l’université.

Les Chiliens de gauche réclament depuis longtemps plus d’égalité dans l’éducation, bien avant qu’une formation d’excellence.

Certains des élèves des écoles emblématiques -- pourtant favorisé -- ont été parmi ceux qui se sont le plus mobilisés pour davantage d’égalité en éducation. Cette mobilisation a paradoxalement nui à leurs écoles publiques.

Des occupations de bâtiments scolaires de plusieurs moins depuis 2011 ont entraîné une chute des inscriptions et des rendements scolaires. L’Instituto Nacional a ainsi perdu sa place parmi les 20 meilleures écoles du pays, selon les rendements de ses étudiants aux examens d’entrée à l’université. En 2018, il s’est classé à la 78e place.

La présidente de gauche Bachelet a légiféré dans le sens de ces élèves militants, mais à un coût supplémentaire pour leurs écoles. Mme Bachelet a limité le nombre d’élèves qui peuvent être sélectionnés en fonction de leur mérite afin de rendre le système éducatif plus égalitaire. (Elle avait également promis d’élever le niveau des écoles.)

Parmi les autres réformes, citons l’élimination de la sélection dans la plupart des autres écoles, l’élimination progressive des frais complémentaires dans les établissements indépendants et l’affectation de fonds supplémentaires aux élèves pauvres et à la formation des enseignants.

Les premiers signes montrent que le nouveau système a connu une augmentation mécanique de la diversité socio-économique au sein des écoles, a déclaré Mme Eyzaguirre. On ne sait pas cependant si le niveau des élèves a augmenté.

Mais cette diversité supplémentaire n’augmente que lentement. Et les parents favorisent nettement plus que les réformateurs et les militants. Selon un récent sondage de Cadem, 63 % des Chiliens sont en faveur de la sélection au mérite : 79 % la préfèrent à la sélection aléatoire. La plupart des Chiliens sont fiers des écoles emblématiques, ces écoles publiques sélectives qui aident les élèves de milieux défavorisés.

Cela devrait aider M. Pillera à réinstaurer la sélection, mais il doit faire face à une opposition déterminée. Sa coalition est minoritaire au congrès. « Il est difficile de créer l’inclusion si vous conservez les pratiques sous-jacentes à la ségrégation, » déclare Miguel Crispi, député de l’alliance de gauche Frente Amplio, qui a conseillé la socialiste Bachelet dans ses réformes de l’éducation.

Les législateurs comme lui condamneront probablement le projet de M. Pillera qui propose de réintroduire une dose de sélection pour toutes les écoles. Toutefois, certains législateurs de gauche ont un faible pour les écoles emblématiques. Cela donne au projet de loi destiné aux 300 écoles publiques très performantes une chance de devenir loi.



Source : The Economist

samedi 25 mai 2019

Groupe militant donnera des ateliers pro-théorie du genre dans les écoles

Dès la prochaine rentrée scolaire, l'organisme militant Groupe de recherche et d'intervention sociale de Montréal (GRIS) offrira dans les écoles un nouvel atelier pour démystifier la diversité de genre. Ces rencontres seront animées, entre autres, par des transsexuels. Le GRIS est déjà bien connu dans le milieu scolaire, car l'organisme y parle depuis 24 ans d'orientation sexuelle et d'homosexualité.

Cela fait deux ans que le GRIS travaille à mettre au point ce nouvel atelier destiné aux jeunes du secondaire.

Marie-Ève et Sam, des personnes qui se disent trans, sont des militants bénévoles au sein de l'organisme. En classe, ces intervenants se présentent, parlent succinctement d'eux et répondent aux questions des jeunes.

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jeudi 23 mai 2019

Certains jeunes Français n’ont-ils vraiment que 400 mots de vocabulaire ?

La pauvreté du langage peut aussi être synonyme d’exclusion. Un chiffre - souvent cité dans la presse - laisse croire que 10% des Français ne maîtriseraient que 400 à 500 mots. Premiers concernés : les jeunes et les plus démunis. Sauf que cette statistique semble largement exagérée. Il n'en demeure pas moins qu'il existe cependant bien une différence de richesse de vocabulaire entre les élèves.




lundi 20 mai 2019

Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique

Sylvie Brunel est géographe, économiste et écrivain. Elle est notamment l’auteur de Famines et politique (Presses de Sciences Po, 2002), Nourrir le monde. Vaincre la faim (Larousse, 2009) et Plaidoyer pour nos agriculteurs (Buchet-Castel, 2017)


Sylvie Brunel publie « Toutes ces idées qui nous gâchent la vie » (JC Lattès). « C’est la fin du monde. La Terre se meurt. Nous vivons au-dessus de nos moyens. Changeons nos modes de vie avant qu’il ne soit trop tard ! » Voici ce que nous entendons tous les jours. Des formules accusatrices qui nous somment de nous amender. La vie devient plus difficile. Les gilets jaunes descendent dans la rue. L’écologie devient un mot négatif, à bannir, alors qu’elle aurait dû nous mobiliser et nous passionner. Et si ceux qui nous culpabilisent en prétendant nous imposer maints sacrifices se trompaient du tout au tout ? Si leurs diktats et les sacrifices qu’ils justifient reposaient sur des indicateurs biaisés ? Oui, le monde se transforme, mais il n’est pas pire qu’hier. C’est même plutôt l’inverse : les choses vont en s’améliorant, contrairement aux discours toujours accusateurs des tenants de l’apocalypse, cette science de l’effondrement annoncé qui a désormais un nom : la collapsologie…


Extraits d’un entretien dans Atlantico.


Sylvie Brunel — La collapsologie ou science du désastre fait recette. Ce qui n’a qu’un seul effet, démobiliser : à quoi bon agir si tout est foutu ? Au lieu de nous galvaniser, tous ensemble, dans la recherche de solutions durables – ce qui a toujours été le propre de l’humanité, sinon nous ne serions pas passés d’un milliard à 7,5 milliards d’hommes en deux siècles, vivant beaucoup plus longtemps et en meilleure santé, cette vision larmoyante de l’écologie crée de la violence, de l’apartheid, des délires de mortifications individuelles et collectives, particulièrement en Europe, qui est pourtant le continent qui a le plus fait pour l’écologie. L’ère des « désastrologues », comme les appelait déjà Rabelais, ne peut qu’engendrer un vaste retour en arrière. Particulièrement sur ces questions essentielles que sont l’agriculture et l’énergie.

Ce qui est curieux, c’est que les prédictions dramatiques, celles du Club de Rome (qui, avec Les Limites à la croissance, nous annonçait déjà dans les années 70 la fin du gaz et du pétrole pour le début des années 90), ou celles d’économistes convaincus à la même époque de l’imminence de la famine généralisée en Asie, ne se sont jamais produites. Au contraire : nous croulons sous les réserves énergétiques, et la faim est passée du tiers au onzième de la population mondiale dans l’intervalle. Mais cela n’empêche nullement des institutions dont le fonds de commerce repose sur la dramaturgie de continuer à nous asséner leurs prédictions alarmistes, qui reposent toujours sur des projections linéaires, sans tenir compte des effets du progrès technique, de l’apparition de nouvelles ressources, d’une meilleure gestion de celles qui existent.

Les gilets jaunes disent stop. Stop à ce délire de normes, de taxes, d’interdictions, qui ne prennent pas en compte les contraintes quotidiennes de ces classes moyennes qui ne vivent pas au cœur des mégalopoles et subissent donc au quotidien les fractures territoriales et sociales. Stop, parce que la transition énergétique s’impose quand les solutions proposées sont meilleures, mais qu’on ne l’impose pas au prix de coûts insupportables, pour l’économie tout entière comme pour les ménages, quand les techniques ne sont pas encore au point. La voiture électrique ne l’est pas. Et vouloir le tout électrique sans nucléaire [ou d'énormes barrages dont on ne parvient pas à vendre toute l'hydro-électricité] une aberration. Pour l’instant. Les gilets jaunes le disent avec justesse : pour eux, la fin du mois passe avant la fin du monde, surtout quand celle-ci est juste un argument destiné à terrifier les masses.

— Dans votre essai, vous contestez notamment la pertinence des concepts d’« empreinte écologique » et de « jour du dépassement ». Pourquoi ces gadgets font-ils tant recette dès lors, et ce aussi dans une presse universitaire ou intellectuelle abondante ?

— Parce que plus personne ne prend la peine d’aller voir comment sont fabriqués les indicateurs. Le concept d’empreinte écologique est une fumisterie qui reprend le même biais méthodologique que le pasteur Malthus en 1798, quand il prétendait qu’au banquet de la terre, les pauvres ne pouvaient avoir leur place. Pas plus que Malthus n’avait anticipé ce que les progrès agronomiques allaient permettre dans l’agriculture, l’empreinte écologique ne prend en compte le progrès des techniques, qui permet de découpler la production de bien-être et la consommation de ressources. Son calcul traduit surtout une haine de l’humanité et du progrès. L’accroissement du nombre des hommes et l’élévation de leur niveau de vie dégradent mécaniquement l’empreinte écologique ! Or c’est justement quand un pays se développe qu’il trouve les solutions et les moyens pour améliorer son cadre de vie.

— La façon dont le réchauffement climatique provoque une mobilisation internationale est comparable selon vous à une « danse de la pluie ». Pourquoi considérez-vous donc que le GIEC, les COP, les personnalités écolos convaincues ou autres acteurs internationaux influents de l’écologie font les choses à l’envers ?

— Que la terre se réchauffe est une réalité, même si les variations locales, sur le même territoire, peuvent être colossales (entre villes et campagnes, ubacs et adrets, périodes de l’année, jours et nuits, zones boisées et zones ouvertes…). Considérer le changement climatique comme un drame en revanche, en considérant qu’il y aurait un optimum (lequel ? Aujourd’hui ? Il y a cinquante ans ? Dans cinquante ans ?), me paraît une erreur, surtout lorsque l’on voit à quel point il réjouit les pays des hautes latitudes [comme le Québec si froid actuellement]. Dans les années 70, c’était le refroidissement annoncé de la terre qui paniquait. Qu’il faille mieux utiliser les ressources, en créer d’autres, ce qui suppose une coopération internationale accrue, préparer les territoires aux incertitudes à venir et à l’accumulation des hommes sur des espaces vulnérables, comme les littoraux, est une nécessité, d’autant que le CO2 présent dans l’atmosphère va y rester un siècle. Mais cela s’appelle l’adaptation, et les financements qui lui sont alloués sont très faibles comparé à tout ce qui relève de l’atténuation. C’est l’atténuation, la danse de la pluie. Elle s’apparente surtout à une guerre des technologies vertes (alors que la coopération s’imposerait si le véritable mobile était vraiment d’agir pour la planète), et à une course aux financements par la culpabilisation à outrance. Sans la moindre certitude que tous ces efforts ruineux aboutissent à quoi que ce soit, car nous n’avons aucune idée des besoins des générations futures, ces fameux « tiers absents », au nom desquels les prophètes de l’écologie, sans jamais rien se refuser pour eux-mêmes, pourrissent la vie des classes moyennes qui viennent enfin de s’arracher à la pauvreté.

— Vous vous en prenez aussi à l’idée de décroissance énergétique. Notre façon de consommer de l’énergie n’est-elle cependant pas excessive ou inadaptée, malgré de bonnes évolutions ? Ne doit-on pas prendre compte de l’aspect limité de certaines ressources sur notre planète ?

— Sobriété énergétique, meilleure utilisation des ressources, découplage, on est d’accord. Mais ne donnons pas de leçon sans fournir les techniques qui vont avec à ces populations qui émergent enfin de la pauvreté ! Ne parlons pas de décroissance à des gens qui souffraient hier encore de la faim, qui voyaient leurs enfants mourir de maladies aisément combattables, qui accèdent enfin au confort et à la mobilité ! Ne sacrifions pas au nom de maux futurs et incertains l’aspiration à vivre mieux des pauvres d’aujourd’hui ! L’écologie ne doit pas être la cerise sur le gâteau des nantis, mais un effort collectif et solidaire pour avoir accès et gérer des ressources qui restent virtuelles tant qu’on ne maîtrise pas les techniques pour les mobiliser. Il n’y a pas de « ressource limitée », pas de « gâteau » à se partager, mais un processus infini de création de ressources, qui suppose l’éducation et la coopération.

— Autre idée très en vogue que vous battez en brèche l’obsession animale de notre temps qui pousse certains écologistes de présenter l’homme comme l’ennemi de la nature. Là encore, les chiffres présentés semblent souvent alarmants, ne trouvez-vous pas ?

— De quelle nature parlons-nous ? Quand on parle de la biodiversité, ce mot-valise, nous pouvons y mettre tout ce que nous voulons. Les grands mammifères considérés comme nobles, mais aussi les virus, les bactéries, les parasites, qui peuvent être les pires choses pour l’humanité. Notre vision de la nature est une construction sociale, qui ne cesse d’évoluer (exemple : les zones humides, hier craintes pour leur insalubrité et asséchées, aujourd’hui vénérées), nos paysages sont des héritages, produits par des siècles d’occupation et d’intervention humaines. Que faut-il préserver ? Les écosystèmes ne cessent d’évoluer. Certains prétendus défenseurs de la nature se permettent des stratégies de « triage » entre bonnes et mauvaises espèces (celles qualifiées d’invasives) qui passent par de véritables massacres, et par la sanctuarisation — vitrification — de territoires de plus en plus étendus, au détriment des populations qui y vivent et les ont précisément façonnés.

—  En jeu, il y a aussi l’idée que l’agriculture telle qu’on l’a pratiquée jusqu’à l’arrivée du bio et du véganisme était nécessairement barbare. En quoi met-on en danger les fondements mêmes de l’agriculture en agissant ainsi ?

— Hier l’humanité mourait de faim et vivait brièvement. Et puis les révolutions vertes sont arrivées et ont permis de mieux utiliser les territoires, de vaincre les famines, de nourrir des hommes de plus en plus nombreux, qui vivaient de plus en plus longtemps, et qui pouvaient se consacrer à autre chose qu’à gratter la terre en guettant les caprices du ciel. Mais nous avons tellement oublié la peur de manquer que nous préconisons le retour à des modes de production qui supposent plus de main d’œuvre dans les campagnes (alors que le monde est de plus en plus urbain et que l’agriculture peine à recruter !), des productions plus coûteuses, plus incertaines. Quand ceux qui souffrent de la faim sont précisément ceux qui n’ont pas de pouvoir d’achat et pas les techniques pour vaincre les aléas de la nature ! Le bio, le végétal, les circuits courts, la permaculture, pourquoi pas ? Mais pas en stigmatisant cette agriculture performante et innovante qui nous nourrit en toute sécurité sans cesser de faire évoluer ses méthodes pour répondre à nos attentes ! Sans agriculteur, un pays meurt. Sans paysans performants, c’est l’embroussaillement, la friche, l’incendie. Libre à chacun de se nourrir comme il le souhaite. Mais le prix de la nourriture reste une donnée fondamentale. Quant à bannir l’élevage, n’oublions pas que la moitié de la superficie agricole de notre pays est composée de prairies, de bocages et d’alpages soigneusement entretenus par des éleveurs soucieux de la santé de leurs bêtes, et que c’est justement ce qui fait la beauté, les emplois et la gastronomie de notre pays ! [Voir aussi :  Écologie — Soyez écolo, mangez de la viande !]






Toutes ces idées qui nous gâchent la vie,
Alimentation,  climat, santé, progrès, écologie...
de Sylvie Brunel
publié le 24 avril 2019
chez JC Lattès
à Paris
280 pages
ISBN-10 : 270966531X
ISBN-13 : 978-2709665315

Divulgâcher, fachosphère, ubériser… Quels sont les nouveaux mots du dictionnaire ?




Bigorexie, slasheur, adulescence... voici les nouveaux mots qui font leur entrée dans le Larousse.

Divulgâcher, survivalisme, ubériser... En tout, ce sont 150 mots qui intégreront la prochaine version du dictionnaire, qui sortira le 21 mai prochain.

Tous les ans, les équipes responsables de l’élaboration du Larousse repèrent de nouveaux mots ou expressions couramment utilisés par les Français. Dès le 21 mai, 150 d’entre eux feront leur apparition dans l’édition 2020 du dictionnaire, aux côtés des 60 000 déjà répertoriés dans ses pages.

Ces 150 nouveaux mots sont les vainqueurs d’un véritable « parcours du combattant » parmi plusieurs milliers de mots repérés par les lexicographes du Larousse dans la presse, les publicités et les conversations.

Parmi eux, beaucoup reflètent l’évolution de nos modes de vie ainsi que la place de plus en plus importante qu’occupent dans notre société l’écologie ou les nouvelles technologies.

Penser, vivre et consommer autrement

Dans ce lot de nouveaux mots, on retrouve par exemple le « survivalisme » (le mode de vie adopté par les personnes se préparant à une catastrophe naturelle), le « locavorisme » (la consommation de fruits et légumes de saison pour favoriser le développement durable), « l’antispécisme » (la vision qui réfute toute hiérarchie entre les différentes espèces animales), la « bigorexie » (la dépendance au sport) ou encore la « dédiésélisation » (la réduction du nombre de véhicules fonctionnant au diesel).

La « charge mentale », qui correspond au poids psychologique pesant principalement sur les femmes concernant les tâches ménagères et l’éducation des enfants, fait également son entrée dans cette nouvelle édition du Larousse. Dans la lignée des récents débats sur la place des femmes dans la société et dans la langue, le terme « inclusif » fait aussi son entrée.

La transformation du monde du travail

Le verbe « ubériser », qui se rapporte à l’utilisation de plateformes numériques pour remplacer de nombreux services, intègre également l’édition 2020 du dictionnaire.

De même que le « slasheur », cette personne qui exerce plusieurs emplois en même temps, le « bore-out » [le surennui], qui caractérise l’ennui profond éprouvé par certains salariés au travail, et la « smicardisation », qui correspond à l’augmentation du nombre de travailleurs payés au SMIC.

Les préoccupations contemporaines

Plusieurs dangers contemporains ont également été sélectionnés par les experts du Larousse. Parmi eux, on retrouve le « darknet » (partie du web inaccessible via les moteurs de recherches classiques), le « cyberdjihadisme » (l’usage d’internet pour la promotion ou l’application du djihad) ou encore la « fachosphère » (ensemble des groupements politiques fascistes et d’extrême droite).

Pour Bernard Cerquiglini, éminent linguiste et membre de la commission qui choisit ces mots, on note ces dernières années une inquiétude perceptible : « malbouffe », « obsolescence programmée », « biopiraterie »... « Le dictionnaire se fait le greffier de cette inquiétude face à l’évolution de la société », relève-t-il. Même si, note-t-il avec optimisme, apparaît aussi une forme de « réappropriation civique de la société » : « écoquartier », « vélo-route », « covoiturage »...

Car 2020 est aussi l’occasion pour Larousse de dresser un constat : celui de l’évolution de la langue dans les 20 premières années de ce siècle.

Nouvelles façons de travailler, de se déplacer, d’être parent, de s’amuser... Désormais, il sera également correct d’utiliser le verbe « divulgâcher » pour parler du fait de « spoiler » un film ou une série à quelqu’un ne l’ayant pas encore visionné. La « cryptomonnaie », « l’apatridie », le « bioplastique », « l’adulescence » et le « hackathon » seront aussi valides.

« Plus qu’un daguerréotype au temps de Pierre Larousse, plus qu’un film, le dictionnaire devient aujourd’hui un sismographe », de la société, illustre Bernard Cerquiglini. Pour découvrir les nouveaux « séismes » de la langue française, rendez-vous le 21 mai.

Du québécois et beaucoup d'emprunts à l'anglais dans le Petit Robert 2020

L'entrée dans l'édition 2020 du dictionnaire Petit Robert d'une foule de nouveaux mots vous permettra désormais de « scroller » vos écrans en « niaisant » avec votre ami « millénial » avec qui vous faites du « coworking », le tout sans commettre d'impair linguistique.

Après le Larousse qui se livrait au même exercice la semaine dernière, le Petit Robert a présenté lundi les nouveaux mots qui feront leur apparition dans les pages de son édition 2020.

Parmi les centaines de nouveaux mots qui font partie cette année des 70 000 mots et 300 000 définitions du Petit Robert, plusieurs sont d’origine québécoise, dont « niaiser », « jarnigoine » ou le célèbre « enfirouaper ».

Quelques ajouts du Québec

Enfirouaper : Tromper, duper, entuber;
Niaisage : Perdre son temps à des futilités;
Jarnigoine : Intelligence, jugement, bon sens;
Innu, e : Relatif aux peuples autochtones des régions subarctiques et boréales du Québec et du Labrador. [Bref  Montagnais...]

Des mots japonais, danois et hébreux font leur entrée

Outre le Québec, le Danemark fera aussi don de l’expression « hygge » (prononcer hugues) qui désigne l'art de vivre à la danoise. Les mots japonais « udon » et « ramen » (deux types de nouilles) seront aussi ajoutés au Petit Robert tout comme « soba » (pâtes à la farine de sarrasin).

Le terme hébreu « Krav-maga », qui désigne une méthode d'autodéfense développée en Israël, figurera lui aussi dans les 2880 pages du Petit Robert 2020.

La Belgique contribuera pour sa part à l’enrichissement de la langue française cette année avec entre autres l’expression « jober » qui signifie occuper un emploi occasionnel.

Nos compatriotes français ne sont pas en reste avec l’ajout de plusieurs nouveaux mots de leur cru, comme le mot « anticasseur », qui fait son entrée dans le dictionnaire, ou les synonymes « biérologie » et « zythologie », qui désignent l’étude de la bière.

Le mot « lanceur » verra aussi son usage élargi lorsqu’il est accompagné du terme « lanceur de balles de défense », terme utilisé dans les opérations de maintien de l'ordre en France.

L’entrée du mot « beignerie » (endroit où on fabrique des beignets) amuse aussi beaucoup les Français pour qui une « beigne » désigne un coup porté au visage.

L’entrée dans le Petit Robert du mot « tototte », un terme qui désigne le ou les seins d’une femme, cause un certain malaise en cette période de mobilisation en faveur du respect des femmes. D'autant plus que ce ne sont pas les synonymes qui manquent pour ce mot.

L'anglais gagne du terrain

Si certains mots étonnent par leurs origines régionales et leurs couleurs, d’autres, carrément empruntés de l’anglais, feront grincer des dents plus d’un défenseur de la langue française.

Plusieurs emprunts directs feront en effet leur entrée dans le dictionnaire cette année encore. C’est notamment le cas du mot « scroller », qui signifie faire défiler un document ou une page Internet sur un écran à l’aide de la souris.

Il faudra aussi s’habituer à entendre « coworking » (partager le même espace de travail), « cardiotraining » (activité sportive pratiquée pour renforcer les capacités cardiaques) ou « millénial », déjà largement utilisé pour désigner les personnes devenues adultes aux environs de l'an 2000.

D'« hypersexualisation » à « orwellien »
En ce qui a trait aux néologismes, les mots « hypersexualisation » (représentation excessive de la sexualité) et « pédocriminalité » (criminalité à caractère sexuel à l’encontre de l’enfant) feront une entrée remarquée dans l’édition 2020 du Petit Robert.

Les adeptes du Petit Robert pourront enfin désormais utiliser le terme « orwellien » pour décrire un univers totalitaire et déshumanisé ou encore le terme « démocrature », qui évoque un exercice autoritaire du pouvoir dans un régime aux apparences démocratiques.

Enfin, pour ceux et celles qui se méfient des fausses nouvelles, le terme « infox » décrira désormais une information mensongère ou délibérément biaisée.

France — la Théorie du genre enseignée (rien n'a changé avec Blanquer)

Pour la théorie du genre, notre identité n’est plus définie par notre sexe biologique, mais par nos désirs, notre ressenti, qui peuvent varier potentiellement de manière infinie à travers le temps.

Ainsi, les nouveaux manuels de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) de seconde (15/16 ans) pour la rentrée 2019 expliquent aux élèves : « L’identité sexuelle, c’est le fait de se sentir un homme, une femme, ni l’un ni l’autre ou les deux » (manuel Hatier), ou encore que « L’identité, c’est le fait de se sentir homme ou femme », en ajustant le curseur entre les deux (manuel Nathan).

Rien n'a changé sous le ministre de l'Éducation Blanquer, parfois présenté comme un conservateur ou du moins comme un ministre qui recentrerait l'enseignement sur les savoirs fondamentaux plutôt que  sur des thématiques idéologiques « progressistes ».



Rappelons la très utile critique du programme de SVT sur ce sujet faite en 2012 par la Fondation Lejeune, elle n'a pas pris une ride.




Théorie du genre à l’école : 1 livret décrypte des éléments introduits en cours de SVT
31 janvier 2014 - COMMUNIQUÉS DE PRESSE

À l’heure où la théorie du genre fait polémique à l’école, la Fondation Jérôme Lejeune informe les parents et jeunes des lycées qu’elle met à leur disposition un livret gratuit « Théorie du genre et SVT : décryptage des manuels de 1ère ». Ce document a été édité en 2012 pour faire face à l’introduction d’éléments non scientifiques dans les manuels de SVT en classe de Première.



Avec ce livret, dans la lignée de son Manuel de bioéthique édité depuis 2006, la Fondation Jérôme Lejeune propose aux jeunes une enquête argumentée et étayée sur le contenu et le sens du chapitre « Devenir femme ou homme » introduit dans certains manuels de SVT. L’éclairage est apporté par une analyse visant à faire la part des choses entre ce qui relève de la « science de la vie » légitime dans un manuel de SVT, et ce qui n’en relève pas. Le livret de la Fondation étudie les faits scientifiques et non-scientifiques évoqués dans les manuels, les met en parallèle avec les exercices et commentaires et s’intéresse aux illustrations et à leurs légendes.

À qui s’adresse ce livret ?

Il s’adresse d’abord aux lycéens dont les manuels de SVT justifient un éclairage. Ceux qui l’ont lu ont apprécié le ton « ni trop ni pas assez technique », l’organisation simple des chapitres et la présentation pédagogique. De façon plus large, il s’adresse à toutes les personnes désirant promouvoir les valeurs de la vie et pouvant servir de relais de transmission, et donc tout spécialement aux parents et éducateurs.

Pour rappel, la Fondation Jérôme Lejeune est vigilante aux questions de bioéthique. Dans un contexte où l’accélération des progrès techniques pose à la société des interrogations fondamentales, la Fondation apporte son expertise scientifique au service de valeurs éthiques. Dans cette perspective elle se mobilise contre le détournement de la science à des fins idéologiques, particulièrement lors de la transmission des savoirs à l’école.

La Fondation Jérôme Lejeune souhaite avec des outils pédagogiques apporter aux jeunes les clés de compréhension scientifique et de discernement éthique sur des questions fondamentales auxquels ils seront confrontés au cours de leur vie et peut-être de leur métier

Le livret « Théorie du genre : décryptage des manuels de 1ère » est téléchargeable sur ici (ou sur l’image) :


Version plus grande de cette image

La version imprimée peut être commandée sur lesgratuits@fondationlejeune.org


samedi 18 mai 2019

Jules Ferry, cet inconnu




Dans son « Jules Ferry, cet inconnu » Éric Fromant retrace le parcours de ce personnage clé de la 3e République. Républicain, laïcard revendiqué et grand défenseur de la colonisation, celui qui est considéré comme le père de l’école publique a connu un parcours politique chaotique.

À travers cet ouvrage, l’auteur présente, sans complaisance ni animosité, la vie publique et privée de Jules Ferry dans un livre qui devrait rapidement devenir une référence en la matière.

Présentation de l’éditeur

Fondateur de l’école laïque et de l’empire colonial, Jules Ferry est bien plus que tout cela : intellectuel au grand courage physique, républicain engagé dans une lutte féroce avec un autre républicain, Georges Clemenceau véritable partisan de l’industrie et du libre-échange devenu adepte du protectionnisme paysan. Sa vie est un roman. Il faut la découvrir en respectant la chronologie c’est la grande originalité de ce livre, seul à présenter l’enchaînement des faits, de sa naissance en 1832 à 1893, date de sa mort.

Biographie de l’auteur

Éric Fromant est un économiste aux idées novatrices, auteur du livre Les clés du renouveau grâce à la crise ! (ems-éditions). Ancien dirigeant d’entreprise, il enseigne dans diverses grandes écoles et dirige un cabinet de conseil en stratégie.



Jules Ferry, cet inconnu
de Éric Fromant
publié le 16 novembre 2018
chez L'Harmattan
à Paris
328 pages
ISBN-10: 2343159769
ISBN-13: 978-2343159768

Alors que la « culturophobie » menace l'école, le ministre Blanquer lutte contre la transphobie

Alors que le grand problème de l’école n’est en rien la « transphobie » inconnue jusqu'à une épidémie psychologique récente, mais la culturophobie, le ministre de l'Éducation français, Blanquer, prétendûment conservateur et pragmatique, a entamé une grande campagne intitulée « L’Homophobie, ça suffit ! » dans le cadre de la lutte cotre l'homophobie et la transphobie.

On lit de moins en moins les grands auteurs (Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques), mais l'écoute s'ouvre à la thématique de la coterie LGBT2QSAIP+ (voir le cours d'éducation à la sexualité du Québec imposé par une gouvernement que l'on dit de droite...).



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Réformes Blanquer : les nouvelles épreuves d'histoire-géographie au bac sont scandaleuses



mercredi 15 mai 2019

El Andalous — Les adeptes du mythe du vivre-ensemble ont quelque souci à se faire

Les Chrétiens dans al-Andalus, de la soumission à l’anéantissement : voilà un titre qui ne laisse guère d’alternative au lecteur. Son auteur, Rafael Sánchez Saus, est une sommité du monde universitaire espagnol. Médiéviste, il est aussi historien des idées.

Après avoir lu son essai, on se dit que les défenseurs du mythe ont quelque souci à se faire. Déjà, en 2004, un autre historien espagnol, Serafin Fanjul, avait taillé en pièces la légende dans un essai qui avait provoqué de sérieux remous, Al-Andalus, l’invention d’un mythe. La réalité historique de l’Espagne des trois cultures (Toucan, 2017).

Mais ici il s’agit d’autre chose. Autant Serafin Fanjul polémiquait avec les publicistes qui ont entretenu le mythe d’el-Andalous, autant Rafael Sanchez Saus s’en abstient. Son livre ne s’attache qu’à l’étude des faits tels que les différentes sources historiques, arabes et latines, permettent de les envisager. Ce n’est pas le livre d’un militant mais d’un scientifique qui tente de résoudre l’énigme qu’a représentée le surgissement soudain de l’islam dans un monde hispanique encore dominé au début du VIIIe siècle par une dynastie wisigothe chrétienne qui s’est écroulée sous l’assaut fulgurant des troupes berbères et arabes venues d’Afrique du Nord.

L’auteur se penche aussi sur la quasi-disparition de la chrétienté en Afrique du Nord et sur la conversion des Berbères à l’islam. S’il ne polémique pas, c’est qu’à ses yeux il n’existe plus un seul historien sérieux qui défende la vision idyllique d’une civilisation où juifs, chrétiens et musulmans auraient devisé aimablement à l’ombre de la mosquée de Cordoue.

Il ne fait aucun doute à ses yeux que l’instauration du régime islamique qui s’est épanoui sous le règne du calife omeyyade Abdel Rahmane a été d’une extrême brutalité. L’auteur insiste sur la décadence d’un monde wisigoth qui n’a pas résisté au choc de l’agression arabe. Il rappelle que les juifs, eux-mêmes opprimés par les chrétiens, ne s’opposèrent pas à l’invasion. Toute une partie de la société chrétienne, notamment les mozarabes, chrétiens culturellement arabisés, coopérèrent avec les nouveaux maîtres qui leur laissèrent au début des formes d’autonomie. Mais, peu à peu, notamment sous l’influence de l’islam malékite, extrêmement rigoriste, les marges de liberté de la société chrétienne se réduisirent comme peau de chagrin.

Tracasseries et persécutions


Connaisseur de l’islam et de ses diverses écoles, Rafael Sanchez Saus énumère toutes les prescriptions que devaient respecter les dhimmis, depuis l’interdiction de monter à cheval à celle de porter une barbe ou de posséder des armes. Sans oublier les impôts que les infidèles payaient pour avoir le droit de vivre en terre d’islam. L’historien ne nie nullement la somptuosité de l’islam andalou. [Rappelons que l'Hispanie romaine, puis wisigothe était très riche...] L’extrême cruauté et le raffinement ne sont pas incompatibles, on le sait. Mais il rappelle le prix très lourd, depuis les tracasseries jusqu’aux persécutions, qu’ont dû payer les autochtones. «Il ne s’agit pas de nier les réussites de l’islam d’al-Andalus (…) mais de lutter contre la tendance si marquée aujourd’hui à l’idéalisation d’al-Andalus par exécration de l’Espagne chrétienne », conclut l’auteur.

Une idéalisation de l’autre qui est parfois l’autre nom de la haine de soi.

Source : Figaro Littéraire

Les chrétiens dans al-Andalus:
De la soumission à l'anéantissement Broché
de Rafael Sánchez Saus
publié le 20 février 2019
aux Éditions du Rocher
à Monaco
528 pages
ISBN-10: 2268101282
ISBN-13: 978-2268101286

Simplification des Martine (1987/2016)

Les fameux Martine ont été réédités en 2016, ils comportent nettement moins de texte qu'en 1987.

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samedi 11 mai 2019

Lettre d'un père au Ministre Jean-François Roberge

Nous publions ci-dessous des extraits d'une lettre qu'un parent à faire parvenir à Jean-François Roberge au sujet des règles sévères contenues dans un nouveau règlement qui vise à limiter la liberté éducative des parents. Ce règlement exclut dans l'état actuel tout idée d'équivalence entre les examens ministériels (sacro-saints et nec plus ultra) du Québec et d'autres formes d'évaluations (examens d'autres pays comme le bac français, par soumission de portefeuilles d'activités, évaluations par des tiers dûment habilités, etc.


Québec, le 1er mai 2019



Honorable Jean-François Roberge
Député de Chambly, ministre de l’Éducation… éducateur, et père,

Monsieur le Ministre,

Permettez-moi de vous offrir un très cordial bonjour.

[...]

La présente est pour vous demander de surseoir à l’imposition d’un changement imminent dans la loi sur l’Instruction publique en ce qui concerne l’école à la maison, et ceci dans le but de protéger tout un chacun contre ce qui est, il faut l’avouer, un étrange empressement. Comme vous, je suis père d’une famille dont trois de mes quatre enfants sont adultes. Ainsi, je sais très bien que pour vous et moi, comme pour l’immense majorité des familles québécoises, nos enfants sont plus que la prunelle de nos yeux.

Bref, est-il nécessaire de vous affirmer que tout parent digne de ce nom désire ce qu’il y a de mieux pour ses enfants?! D’emblée, je dois vous dire que nous avons retiré nos 4 enfants de l’école publique en 2008 pour mes garçons, et en 2009 pour mes filles. À l’époque, nous avions pensé à l’école à la maison, mais nous désirions leur donner la chance d’essayer le privé […]1

D’entrée de jeu, et afin de vous exposer la source de mes doléances et de ma demande (qui concerne l’exercice même de la démocratie), je vous cite deux paroles phares. Celle d’une juge célèbre ainsi que celle d’un sociologue, qui, il faut le souligner, sont tous deux hautement réputés pour défendre la cause de l’Éducation au Québec et celle des enfants…

« L’État est incapable d’aimer les enfants. » 2
L’honorable juge Andrée Ruffo

« Si vous aimez l’école, apprenez à vous méfier du ministère qui l’a ruiné. » 3
Mathieu Bock Côté 


Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet; monsieur Roberge, vous feriez-vous opérer par un médecin qui rate plus de 40% de ses interventions chirurgicales depuis des décennies? La réponse nous la connaissons tous deux. Or, le taux de décrochage scolaire actuel chez les garçons francophones au secondaire est de cette envergure, voire plus, et ici je ne parle pas des multiples autres carences que je constate quotidiennement chez les jeunes, notamment au niveau de l’Histoire, ainsi que du français, à l’oral comme à l’écrit4… tout ceci en ajoutant les dernières données acquises sur le terrain à propos du contagieux bourbier neurotoxique fabriqué le 17 octobre dernier5 [légalisation du cannabis en 2018]


Comment un peuple fier et supposément libre peut-il tolérer une telle situation depuis des décennies? Comment les élus peuvent-ils accepter une telle médiocrité? Nos enfants ne sont-ils pas notre avenir? Dans l’affirmative, il faut cesser de fuir la source du problème qui, comme l’a déjà mentionné M. Bock-Côté, n’est ni l’argent ni les parents. Car, dans le passé, d’excellentes écoles ont vu le jour dans la pauvreté et le manque criant de ressources, autant au Québec que dans le reste du monde. Ne saviez-vous pas que des étudiants du Québec sont montés sur le haut du podium à de prestigieux concours internationaux : Philadelphie 1876, Paris 1878, Londres 1884, Chicago 1893 et à nouveau Paris en 1900. Ne saviez-vous pas que les anglophones venaient de partout au Canada, dans les années 20 à 60, pour s’instruire dans les universités du Québec, dont l’université Laval qui jouissait d’une réputation internationale… et que les élites modernes ont toutes été formées dans les écoles d’avant 1960 (le cours classique) et tout cela, il faut le dire, avec l’archaïque tableau ardoise et surtout, sans iPad ni Ritalin!?

Mais bon sang, on se demande bien où est l’urgence du ministère? En effet, des milliers de familles du Québec font l’école à la maison depuis des décennies, et dont plusieurs des enfants performent actuellement au cégep et à l’université! Par cette annonce impromptue, il faut le dire, le crier, ces familles ont été consternées et le mot est faible.

En effet, nous constatons une fois de plus que le ministère téléguide maints élus depuis des lustres. Ne savez-vous pas que les parents ont en priorité le devoir de veiller au bon encadrement de leurs enfants, à leur Éducation et à leur sécurité? De la même manière, avez-vous oublié que le prétexte de cette loi provient principalement d’une situation exceptionnelle (les écoles hassidiques, qui ont d’ailleurs quitté le Québec), mais qui est appliquée mur à mur?! N’est-ce pas là une autre démonstration du ministère dans sa capacité légendaire à jeter les bébés avec l’eau du bain ou encore à faire des amalgames douteux, comme l’affirme l’article suivant?! Je cite « Selon ce que Le Devoir a appris, à peine 81 des 5189 demandes d’enseignement à la maison (1,6 %) faites par des parents pour l’année scolaire 2018-2019 ont été jugées non conformes. »6 On admet donc que pour seulement 1,6 % de parents « fautifs », tous les parents sont suspectés de négligence et subissent une inqualifiable calomnie et des investigations à domicile, pour ne pas dire des invasions. Monsieur le ministre, aimeriez-vous que des calomnies circulent sur votre dos? Certainement pas, alors pourquoi laisser le ministère et certains médias en véhiculer sur le dos des parents et des enfants du Québec?

En tant que père, ex-enseignant et ex-coordonnateur de département scolaire et ex-délégué au MEQ pour la refonte d’un programme, je vous affirme sans l’ombre d’un seul doute que c’est le système scolaire qui néglige les enfants et qui pénalise les étudiants studieux et disciplinés. Mais nonobstant ces chiffres du Devoir, tous les enfants éduqués à la maison dont j’ai connaissance (de visu et statistiquement) sont bien au-dessus des moyennes ministérielles, académiquement, culturellement et socialement […] Comment peut-on être aussi malhonnête intellectuellement pour nier que ces enfants scolarisés à la maison ajoutent à la diversité pédagogique et culturelle de notre société? Par conséquent, l’apparition soudaine de cette urgence ministérielle ne procède ni de la science ni d’une nécessité, mais d’une idéologie qui nous est non seulement étrangère, mais hostile.

Mes 35 ans d’expérience scolaires me permettent d’affirmer que les nouvelles règles imposées aux parents sont, et de loin, beaucoup plus contraignantes que ce qui est demandé aux enseignants du Québec et surtout au ministère. Pourquoi donc un tel, deux poids deux mesures? Il est évident que cette potentielle loi n’est pas faite pour protéger les enfants, mais bien pour achever le bétonnage d’un étrange monopole. Bref, des bâtons dans les roues des parents qui sont avant tout soucieux de la qualité réelle de l’Éducation et donc de l’avenir de leurs enfants. Le ministère serait-il jaloux de ces parents qui font pratiquement 100% d’enfants non-décrocheurs?! En effet, pourquoi exige-t-on plus des parents que du ministère qui, il faut aussi le dire, se donne des droits jamais vus et qui ne respecte même pas certaines des lois existantes? Le ministère n’est-il pas ici dans la plus pure « tradition » du «  fait ce que je dis et pas ce que je fais?» Ne voyez-vous pas l’évidence, M. Roberge, que l’égalitarisme féroce qu’une certaine haute fonction publique du Québec cherche à appliquer mur à mur est une gravissime négation de la vraie diversité et de la vraie recherche empirique et donc des vraies solutions en pédagogie?! Ne voyez-vous pas que le ministère nous cambriole des droits légitimes?

Si vous avez des doutes à tous ces sujets, j’aimerais que vous contactiez l’ex-ministre, M. Jacques Brassard, à propos de son vibrant mea culpa lorsqu’il a parlé des changements qu’il a votés en Éducation à la fin du siècle dernier (déc. 1997). Je le cite de mémoire (lors d’une rencontre à la dédicace de son livre à Québec en 2013) : « Nous avons tous unanimement et naïvement voté pour la suppression d’une protection fondamentale pour les parents et enfants du Québec… nous n’avons rien vu passer. » Il a par la suite parlé avec conviction de « ces élites qui n’ont que mépris pour ces parents » (voir la vidéo7). M. Brassard a donné maintes interviews en lien avec la dangereuse perte de liberté scolaire au Québec.7

Désirez-vous avoir les mêmes remords que M. Brassard dans un futur beaucoup plus proche que vous ne pouvez l’imaginer, et cela en raison d’un vote précipité contre une liberté fondamentale? Et qui plus est, une liberté qui vise à protéger les enfants contre un ministère tentaculaire qui manifestement, cherche à nationaliser et contrôler les enfants comme jamais auparavant […] et ce n’est pas moi qui le dis!?8 Comme au temps de la prolifique ADQ – et comme c’est le cas maintenant – maints sondages ont montré que la population du Québec désire plus de liberté scolaire. C’est d’ailleurs cette propension à une plus grande liberté scolaire qui avait propulsé l’ADQ au plus haut niveau d’appui populaire de son histoire! Bref, je vous le demande sincèrement, Monsieur le Ministre, avez-vous été élu par le ministère ou par des parents?

Je vous demande donc de bloquer ce « projet de loi » illégitime afin, primo, de favoriser la diversité des enseignements au Québec9, secundo, de protéger ces enfants qui sont malheureux et négligés par le système scolaire du Québec; et ils sont beaucoup plus nombreux que vous ne le croyez, comme vous pouvez le constater, par les références 8 et 9 proposées et par la bibliographie sommaire à la fin des annexes10.

En tant qu’ex-enseignant, je me dois de vous affirmer que si tous sont mis dans le même moule « éducatif » ministériel, nous ne pourrons établir de différentiel dans le futur. Ainsi, nous serons dans l’incapacité de trouver la source des problèmes et par le fait même, incapable de corriger une situation qui pourrait rapidement nous dépasser. Et ici, ce n’est pas seulement le pédagogue et le père qui parle, mais l’ex-enquêteur... Un grand et sage scientifique n’a-t-il pas dit vers la fin de sa vie :

« Ne fais jamais rien contre ta conscience même si l’État te le demande. » 
Albert Einstein

[...]

L’objection de conscience des parents11 est la base constituante d’une saine démocratie et est un rempart non seulement contre les agressions, mais aussi contre toute forme d’anarchie, de dictature et autre idéologies douteuses12, aussi tranquilles soient-elles (voir toutes les Annexes)13. Ainsi, le ministère s’approprie des droits qu’il n’a jamais eus… on peut même affirmer que le ministère s’approprie le Droit lui-même autant parce qu’il est juge et partie, que parce qu’il agit en toute impunité, car il ne rend jamais de véritable compte à qui que ce soit pour ses erreurs, et cela depuis des décennies.[...]

Je suis disponible pour une rencontre avec vous… et je demande la même chose pour tous les parents du Québec qui voudraient vous rencontrer, mais ne le pourront peut-être pas en raison de cette précipitation tout aussi suspecte qu’illégitime d’un ministère qui échappe plus que jamais à tout contrôle indépendant. Donc, si vous êtes un authentique démocrate et un serviteur du peuple, vous devez impérativement suspendre le projet actuel du ministère de l’Éducation pour une période de plusieurs années… évidemment, je demande une réponse écrite à la présente dans les plus brefs délais.

Tout en vous remerciant à nouveau, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en mon total dévouement pour la cause des jeunes, des familles et pour ma patrie, le Québec et le Canada.

C. D.
Ex-enseignant




1. Dois-je vous spécifier que nous aurons ainsi économisé à l’État la somme appréciable de 148 000 $ sur une période d’environ 13 ans. Si nous avions fait l’école à la maison, le montant aurait été près du double…


2. https://www.youtube.com/watch?v=_5qI3m3PWd,
https://www.youtube.com/watch?v=H1mUM3yZZcg

3. M. Bock-Côté, « Histoire de prof. » Journal de Québec, 12 janv. 2012 page 18.

4. « Contre la réforme », Robert Comeau et Josianne Lavallée; ISBN : 978-2-89649-046-2 ; et, Joseph Facal ; Journal de Québec, 26 février 2019, page 8.

5. https://anticorruptiontran.wixsite.com/french/les-drogues
et, http://theconversation.com/consommer-du-cannabis-a-ladolescence-augmente-le-risque-de-schizophrenie-15-ans-plus-tard-96753

6. Le Devoir, 28 mars 2019, Marco Fortier.
https://www.lapresse.ca/actualites/education/201904/02/01-5220609-des-parents-qui-font-lecole-a-domicile-en-colere-contre-le-ministre-roberge.php

7. https://www.youtube.com/watch?v=aCAiW2mwO78

8. Michel Vastel; « Le grand dérangeant ». Biographie de Bernard Landry, pages 90-91. René Lévesque était en opposition avec les idées concentrationnaires de Paul-Gérin Lajoie et d’Arthur Tremblay. « On ne doit pas nationaliser les enfants. », disait René Lévesque avec raison. Cité aussi par Pierre Godin, biographe de René Lévesque, dans : « Un enfant du siècle » (Tome I); ainsi que « Héros malgré lui » (Tome II, page 226), aux Éditions Boréal.

9. https://www.journaldequebec.com/2018/01/31/juges-ingerables-ils-doivent-faire-lecole-a-la-maison
https://www.journaldequebec.com/2016/10/31/un-enfant-prive-decole-depuis-un-mois
https://www.journaldemontreal.com/2018/03/19/un-eleve-expulse-de-toutes-les-ecoles-dune-commission-scolaire-1

10. https://www.journaldemontreal.com/2011/12/03/les-pauvres-agresseurs
https://www.journaldequebec.com/2011/12/01/la-faute-a-la-societe
http://www.pouruneécolelibre.com/2011/12/menacee-par-lecole-la-mere-renvoie-sa.html

11. https://fr.wikipedia.org/wiki/Objection_de_conscience

12. Thèse doctorale : Vincent Geloso; « Du Grand Rattrapage au Déclin Tranquille: Une histoire économique et sociale du Québec de 1900 à nos jours. » ISBN-13: 978-2924151129. http://www.quebecoislibre.org/13/130615-5.html

13. Martin Lemay; « À la défense de Maurice Duplessis ». Aux Éditions Québec Amérique. Source : https://www.quebec-amerique.com/livres/biographies-idees/dossiers-documents/a-la-defense-de-maurice-duplessis-2222



L'Âge des Ténèbres. L'empire du marxisme culturel en éducation

L'Âge des Ténèbres. L'empire du marxisme culturel en éducation par Jean Laberge aux éditions Sidney Laurent

Lancement du libre avec l'auteur 

Jeudi le 16 mai 18h à l'atelier-librairie Le livre voyageur (2319 Rue Bélanger, Montréal)


L’Âge des Ténèbres n’est pas que le titre d’un film de Denys Arcand. C’est une réalité métaphysique bien plus prégnante qu’on ne saurait l’imaginer.

Le siècle des Lumières, le XVIIIe, fut le point départ de l’Âge Moderne. La modernité a toujours cours et se remarque aujourd’hui par l’apparition de nouveaux phénomènes sociaux, dont celui de la condamnation de toute appropriation culturelle par la majorité de ce qui n’appartiendrait en propre qu’aux minorités. Nous assistons aujourd’hui à la tyrannie des minorités. C’est ce qui marque l’avènement du Marxisme culturel. L’auteur repère chez un néo-marxisant, Herbert Marcuse, les fondements du marxisme culturel déterminant la pensée de l’extrême-gauche en Occident. Le combat de celle-ci ne vise rien de moins que l’élimination de la civilisation occidentale, blanche, religieuse (chrétienne), morale, philosophique, capitaliste, etc. Toute cette culture est critiquée, condamnée et rejetée par l’extrême-gauche.

En particulier, l’éducation passe par la moulinette du marxisme culturel qui conteste et condamne l’éducation traditionnelle conservatrice, conçue comme conservation et apprentissage des acquis du passé. On assiste en effet à une sorte de constructivisme en éducation où les personnes deviennent leur propre maître. Le fameux Rapport Parent, la bible de l’éducation au Québec, a lancé ce constructivisme sous la poussée du progressisme en politique lors de la Révolution tranquille.

Jean Laberge montre que le progressisme politique n’est qu’une forme atténuée du marxisme culturel. L’auteur plaide pour une conception conservatrice en politique et en éducation.

Biographie de l'auteur

Avant d’être professeur de philosophie pendant 25 ans dans un cégep de Montréal, Jean Narrache (alias Jean Laberge) s’inscrivit à l’âge de 18 ans dans le même cégep où il fit carrière. Il n’étudia pas la philosophie, seulement la philosophie marxiste qui dominait alors l’enseignement de la philosophie dans les collèges québécois. Jeune catholique, sa foi fut mise à mal par l’enseignement athée ou agnostique que ses maîtres d’alors, les nouveaux clercs, lui prodiguèrent si généreusement. C’était l’époque (1973) où l’on prenait fort au sérieux, dans l’enseignement de la philosophie, la 11e thèse de Marx sur Feuerbach : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, ce qui importe, c’est de le transformer. » Aujourd’hui à la retraite, Jean Narrache revient sur le passé ténébreux de l’enseignement de la philosophie au Québec découlant du Rapport Parent qui constitua les cégeps avec sa formation générale, comprenant entre autres la philosophie. L’auteur reconnaît à l’évidence la marche irrésistible de l’extrême-gauche qui adopta le marxisme culturel à la sauce d’Herbert Marcuse.

Versions disponibles
Ebook Téléchargeable, Livre Papier

Format Livre
181 pages

ISBN Livre
9791032614198

ISBN Ebook
979-10-326-2419-7


« Votre réponse doit traduire l'opinion des jeunes du Québec »

On se rappellera que l'examen de français en secondaire V contre lequel se sont insurgés des élèves militants portait sur l'écriture d'une lettre ouverte de 500 mots sur le thème « Peut-on s'adapter aux changements climatiques ? ».

Un élément troublant nous est parvenu au sujet de cet examen. Selon plusieurs témoignages d'élèves, les directives de cet examen ministériel aurait porté cette mention étrange : « Votre réponse doit traduire l'opinion des jeunes du Québec ».

S'il est avéré que cette phrase faisait partie des directives, qui sait ce que pensent les jeunes du Québec ? Et pourquoi les élèves devaient-ils adopter cette opinion ?

Veuillez nous contacter si avez des informations sur ces directives...

jeudi 9 mai 2019

La Révolution française n’est pas ce qu’on vous a dit !


Claude Quétel présente une histoire incorrecte de la Révolution française décrite comme une folie meurtrière et inutile dès 1789. 

Une lecture iconoclaste et utile.

Chronique d’Éric Zemmour

CROIS OU MEURS ! de Claude Quétel, Taillandier-Perrin, 478 P., 21,90 €.

« La Révolution est terminée. » En prononçant cette phrase en 1989, l’historien François Furet entendait signifier qu’au bout de deux siècles de querelles historiographiques, l’interprétation de la Révolution française ne faisait plus débat, et qu’elle était arrêtée aux principes qu’il avait définis, à savoir la distinction entre une « bonne » révolution, celle des Droits de l’Homme en 1789, et une « mauvaise », grosse de tous les dérapages criminels, voire totalitaires, de la Terreur de 1793. On peut dire aujourd’hui que Furet a gagné. Le discours de nos livres scolaires comme de nos politiques, comme celui répandu dans la plupart de nos universités, suit la doxa établie par Furet. Seule une poignée d’irréductibles historiens marxistes continue de voir la Révolution comme un « bloc » (selon la célèbre formule de Clemenceau) qui suit, en dépit des violences et des échecs, son inexorable et lumineux chemin progressiste. Pour ceux-là, l’histoire de France commence avec la Révolution, 1789 sortant la nation des limbes de l’obscurantisme où l’avait plongée l’Ancien Régime.

Et si François Furet et sa vision libérale étaient fausses ? Et si la théorie du « bloc » était la plus pertinente, mais qu’il fallait, pour lui donner sa pleine saveur, la retourner comme un gant ? Et si la Révolution était un « bloc », mais un bloc de violence, de fureur, d’injustices criminelles, une catastrophe nationale du début à la fin ? C’est cette thèse audacieuse que défend Claude Quétel : « Le temps est venu de découvrir l’imposture derrière la posture et de convenir enfin que la Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France (…) Une folie meurtrière et inutile, une guerre civile (…) Le dérapage, ce fut en réalité la Révolution tout entière, dès les premiers jours des États généraux ».

Notre iconoclaste n’a rien inventé : tout son livre est contenu dans Les Origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine. Notre auteur le reconnaît d’ailleurs humblement et rend un hommage mérité au « grand profanateur », qui a osé affronter, seul contre tous, l’université française, soumise d’abord à l’historiographie républicaine puis, après la Seconde Guerre mondiale, à sa version communiste. Taine est inégalable, insurpassable, indémodable. Pour un lecteur de Taine, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Quétel. « Tout est philanthropie dans les mots et symétrie dans les lois ; tout est violence dans les actes et désordre dans les choses. » En une phrase — et en des milliers de pages, et vingt ans de travail, de 1876 à 1895 — Taine a tout dit et tout compris. Ajoutez-y les travaux d’Augustin Cochin qui, avant de mourir en héros pendant la Première Guerre mondiale, a analysé la formidable organisation des sociétés de pensées jacobines, héritées de celles des Lumières, qui ont façonné et dirigé, jusque dans les plus petites villes de France, le vote aux États généraux de 1789 : « Tout se passe comme si la France entière obéissait au mot d’ordre du mieux monté des partis, et on ne voit point de partis » ; et vous avez tout le livre de Quétel.

Mais si celui-ci n’a rien inventé, il a le grand mérite d’exhumer deux auteurs qui ont été dénigrés, et enterrés par l’université française. Mieux qu’un hommage, une résurrection. Et un pied de nez à tous les progressistes qui tiennent le haut du pavé universitaire et médiatique. Quétel nous montre que, comme le dit Malouet, député monarchien (favorable à une monarchie constitutionnelle) : « Pour tout homme impartial, la Terreur date du 14 juillet. » Il ne nous cache rien des faiblesses de la monarchie, mais nous montre avec crudité des révolutionnaires emportés par leur verbe (une majorité d’avocats), se saoulant de grands mots qui finissent par de grands crimes, et cachant derrière l’emphatique « peuple de Paris », les coups de main d’une moins ragoûtante « populace » de sans-culottes. Quétel considère que la lutte contre le catholicisme, « en achevant de donner un caractère messianique à la Révolution, porte en elle le recours à la guerre ». La guerre civile.

Michelet arrêtait l’histoire de la Révolution à la chute de Robespierre le 9 Thermidor. Quétel la poursuit jusqu’au coup d’État de Bonaparte du 18 Brumaire. C’est Bonaparte qui achève la Révolution, dans les deux sens du terme : il impose une dictature militaire pour sortir le pays de l’anarchie et de la ruine ; mais il sauve aussi l’essentiel de son œuvre en préservant la société égalitaire et méritocratique qu’elle avait fondée. Quétel ne commet pas l’erreur habituelle des historiens républicains qui appellent « guerres de l’Empire » ce qui est en vérité avant tout des « guerres de la Révolution ». En revanche, il se soumet pour une fois à la doxa contemporaine en dénonçant « la soif de conquêtes » des armées françaises. Il dénonce à juste titre ses rapines et ses pillages qui venaient combler les trous creusés par l’impéritie des révolutionnaires. Mais, obnubilé par sa juste vindicte contre les Jacobins, il passe à côté de l’essentiel, à savoir l’affrontement géopolitique entre la France et l’Angleterre pour l’hégémonie mondiale. Ce combat avait commencé avant la Révolution et la monarchie française l’avait perdu lorsque Louis XV avait dû abandonner les conquêtes au Canada et en Inde. Ce funeste traité de Paris de 1763 est, selon certains historiens anglo-saxons, la cause fondamentale de la Révolution.

En tout cas, à partir du moment où les Jacobins les plus intelligents (et survivants !) comprennent que la Révolution avait échoué à régénérer l’homme, ils mettent leur énergie, et leur patriotisme, au service de cette grande cause nationale : redonner à la France le premier rang en Europe. C’est dans les plans du Directoire que Napoléon fondera sa stratégie d’empereur et ce sont d’anciens collaborateurs de Louis XV qui permettront à Carnot d’être pour la postérité « l’organisateur de la victoire ». La Révolution aura été ainsi un énorme — et paradoxal — détour pour tenter de venger la défaite de l’Ancien Régime. Un furieux et ultime effort — et vain — de la France pour prendre sa revanche sur l’ennemi héréditaire anglais. Vaincue, la France se consolera comme elle pourra avec un grand discours prétentieux et faux sur la « grande » révolution qui avait apporté la lumière au monde. Deux siècles plus tard, on en est toujours là.

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lundi 6 mai 2019

Cours d'éducation à la sexualité, l'imposition de la théorie du genre est cruciale...

« Un plateau de débats sans idées préconçues à Télé-Québec », c’est ainsi que Télé Québec vend son émission Zone Franche. Il faut saluer cette volonté de la part des producteurs de réunir des gens aux opinions tranchées et opposées sur un plateau pour débattre d’une question de société. C’est suffisamment rare au Québec pour être salué.

Sans idées préconçues ?

Ceci dit, nous ne sommes pas certains que le débat ait été présenté sans idées préconçues de la part des producteurs de l’émission. Les termes du débat sont plusieurs fois faussés. Prenons trois exemples.

1. C’est ainsi que Mme Isabelle Maréchal pose une question « Mais est-ce qu’on peut faire confiance à l’école ? » pour y répondre aussitôt positivement « Il faut ». Dans cette question, Mme Maréchal confond l’école, nullement en question comme institution nécessaire dans le monde (tout le monde est pour) et le ministère du Québec et ses programmes (tout le monde n’est pas pour...). Ainsi donc la présentatrice répond à sa propre question — sans idée préconçue bien sûr « parce qu’il faut donner une chance à l’école à un moment donné ». En parlant d’école plutôt que de ce programme, Mme Maréchal veut emporter l’approbation des spectateurs qui sont naturellement enclins à faire confiance en l’école de leur choix.

Mais pourquoi faire confiance dans ce programme particulier ? Nous ne faisons aucune confiance, nous n’avons aucune foi a priori dans les programmes moraux pondus par des experts ministériels. Aucune. Ils doivent mériter cette confiance.



C’est également sans idée préconçue, bien sûr, que la production présente le débat en ces termes :


2. Or la question n’est pas vraiment dans ce débat de savoir si « les cours d’éducation sexuelle ont leur place à l’école » (même sous Duplessis des prélats catholiques y souscrivaient). Ce n’est pas la question, car ces cours n’avaient jamais vraiment disparu, mais variaient d’une école à une autre, voir ci-dessous une capture d’écran du site du ministère en janvier 2017 qui nous le rappelait. Il s’agit plutôt de savoir si CE programme imposé par le Monopole de l’éducation doit l’être dans toutes les écoles sous cette forme. Poser la question dans les termes « pour ou contre l’éducation sexuelle », c’est fausser le débat. C’est vouloir rallier le commun des spectateurs à la position du « oui, bien évidemment » et de mettre la table en de tels termes que ceux qui s’opposent à CE programme d’éducation à la sexualité passent pour des olibrius attardés.


3. L’idée qu’il y a un rapport entre la fin des cours de formation personnelle et sociale (mais pas la fin de cours sur la sexualité, rappelons-le) et l’augmentation des infections transmises sexuellement est également une manière de fausser le débat par la production. Rien ne prouve qu’il y ait causalité. En effet, d’une part, il y avait encore des cours d’éducation à la sexualité (variables d’une école à l’autre) mais, d’autre part, il y a eu une recrudescence des IST dans les pays occidentaux ces dernières années sans qu’il y ait eu de changement dans l’éducation à la sexualité (États-Unis, Suède, Pays-Bas). Voir aussi Le cours d’éducation sexuelle ontarien évite-t-il l’augmentation du nombre de maladies vénériennes ?

Cette présentation d’un lien entre la fin (partielle) de l’éducation à la sexualité et hausse des IST ressemble à une autre grosse ficelle pour imposer l’idée de la nécessité de ce programme particulier.

L’émission en entier est ici.

Quelques extraits 


1. Inadmissible que les valeurs morales ou sexuelles des parents soient respectées et que les parents puissent soustraire leur enfant à des portions du cours, selon l’enseignant de secondaire V, Martin Dubé. Bienvenue au Québec, terre de libertés, pour ceux qui pensent dans les clous du sexuellement correct progressiste. Notons que M. Dubé n’hésite pas à qualifier d’« homophobe » (aversion pathologique à l’homosexualité) un parent peu enthousiaste pour un cours sur « l’homosexualité » parce qu’il trouverait, par exemple, l’hétérosexualité plus normale que l’homosexualité, préférerait que ses enfants soient hétérosexuels, sans haïr les homosexuels, et qu’il s’opposerait à ce que les agents de l’État disent l’inverse à ses enfants (Voir ci-dessous lien sur le plan interministériel contre l’« hétérosexisme » du PLQ que la CAQ ne touchera bien sûr pas). Pour ce carnet, l’État n’a pas à imposer sa morale sexuelle et n’a pas à lutter contre l’hétérosexisme.



2. Pas de cours d’éducation à la sexualité à part, il sera diffus, saupoudré dans les autres matières. Pas d’examen, mais on pourra aborder la sexualité en français, de déclarer béate une partisane du cours, dans des textes argumentatifs... Plus de classiques de la littérature, mais subtilement (ou non) du sexuellement correct partout ? Dans la pratique, les parents qui s’opposent à des portions du cours ne sauront donc pas quand retirer leurs enfants.



3. La Théorie du genre est un cheval de Troie de ce programme déclare Me Jean-Yves Côté. Cela inquiète de nombreux parents. Lili Boisvert, activiste progressiste qui fait des capsules militantes sur Télé-Québec (voir cette vidéo navrante payée avec vos impôts) essaie d’abord de ridiculiser l’idée, de ne pas comprendre le lien avec le cours ou de ne pas comprendre le scandale. Nesrine Bessaïh, partisane du cours, elle, a très bien compris le rapport et insiste que c’est un sujet essentiel du programme, car il touche à ce que vivraient les enfants, ce serait selon elle au centre des problèmes des élèves. À savoir la pression vers des rôles et des comportements stéréotypés masculins et féminins. Rappelons que c’est écrit noir sur blanc dans le programme : lutter contre « les effets nuisibles [sic] des versions traditionnelles » des rôles sexuels. La vie privée, l’intimité est maintenant du ressort de l’État. Un garçon plus petit, plus frêle qu’un autre se fait traiter d’efféminé... Vite ! Une dose de théorie du genre par un agent de l’État. Tu seras « queer » ou « bispirituel », les options sont infinies, fluides. Peu importe si l’adolescent a un simple retard de croissance. L’État doit intervenir. Et s’il est gros, laid ? Que fera l’État de plus qu’apprendre la courtoisie et l’amabilité aux enfants ? Développer tout un programme scolaire ?




Me Jean-Yves Côté fait référence à ce dessin (une infinités de genres, de sexes, d'orientations) :



Zemmour rappelait déjà que les programmes scolaires socialistes en France (ce sont politiquement ceux de la CAQ au Québec, avec plus d’insistance sur les connaissances en France) parlaient aussi de « lutter contre les stéréotypes sexuels ». C’est le nouveau vocable de la novlangue de gauche pour remplacer la « théorie du genre ».




Pour aller plus loin (en anglais), selon le professeur de psychologie Jordan Peterson dire que l’identité de genre est indépendante du sexe biologique est faux, c’est un non-sens. Les données scientifiques sont très claires, irréfutables, c’est aussi faux que de dire que la Terre est plate. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y ait pas des femmes masculines et des hommes efféminés. Mais même si l’identité de genre n'était qu'une convention, purement performative, il faut que le reste de la société sache comment répondre à cette identité et cela n’est pas purement subjectif, cela nous est imposé par les autres. Vouloir choisir parmi une infinité d’identités de genre est la recette pour être complètement aliéné. Et vouloir imposer sa propre définition, sa propre identité de genre unique et originale (puisque les choix sont infinis) est une manière de dominer les autres, c’est foncièrement narcissique. De nombreux transgenres ont contacté le prof. Peterson.  Les militants autodésignés du « genre » ont rendu la vie de ces personnes nettement plus difficile. Ces personnes qui ont effectué leur transition aspirent surtout à passer inaperçues et à adopter une identité stéréotypée. Le militantisme LGBTQ les gênent dans ce désir.



Quelques remarques sur la captation

Un échange intéressant entre Rébecca Thérien et la sexologue a été coupé au montage. En substance, interrogée sur sa connaissance du dossier et si elle avait tout lu, Mme Thérien a répondu qu’elle avait lu tout ce qu’il y avait de disponible sur le site du ministère. À quoi la sexologue lui a répondu qu’elle n’avait pas pu tout lire puisque certains documents qui fondaient le programme n’étaient disponibles qu’aux personnes dûment habilitées.  Mme Thérien a conclu qu’on demandait aux parents de faire confiance à l’État qui imposait ce programme, mais que celui-ci leur interdisait dans un manque de transparence évident l’accès à tous les documents...

Selon des personnes dans l’audience, une bonne part du public était constitué d’étudiants en sexologie et en communications de l’UQAM. Cela expliquerait certains applaudissements visiblement partisans, par exemple quand Lili Boisvert intervient lors de la discussion sur la théorie du genre. Beaucoup d’applaudissements partisans ont cependant été coupés au montage.

Urbania qui produit cette émission produit aussi Sexplora, émission animée par Lili Boisvert qui apparaît dans la vidéo sur la théorie du genre. Urbania se dit « Anti-conformiste, curieux, irrévérencieux ». Les émissions de Mme Boisvert nous semblent pourtant très conformistes et prévisibles de la part de cercles qui se veulent progressistes, modernes et féministes.

Voir aussi

Programme d’éducation à la sexualité du Québec : lutter contre « les effets nuisibles des versions traditionnelles » des rôles sexuels

Détourner la lutte contre l’intimidation et intimider les hétérosexistes 

Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l’hétérosexisme en classe de français, d’anglais, d’histoire et de mathématiques



Billet originel du 30 avril

Cours d’éducation à la sexualité du Monopole de l’Éducation du Québec

L’entrée en vigueur du nouveau programme québécois d’éducation à la sexualité crée de la résistance.

Depuis septembre 2018, une formation sur différents aspects de la sexualité et à la théorie du genre est imposée à près d’un million de jeunes des niveaux primaire et secondaire au Québec. Une fois de plus aucune échappatoire... Le Premier ministre Legault (que certains prétendent conservateur) a brutalement fermé la porte à toute forme de contestation.

Pourtant, pour des groupes de parents inquiets et des organisations religieuses, la question n’est pas réglée. Ce programme d’éducation à la sexualité particulier doit-il être imposé à tous les élèves ?

Invités

• Jean-Yves Côté, avocat à l’Association des parents catholiques du Québec
• Martin Dubé, professeur en secondaire 5
• Israël Poulin, père de famille opposé au programme d’éducation à la sexualité
• Nesrine Bessaïh, présidente de la Fédération du Québec pour la planification des naissances
• Rébecca Thérien, mère de famille opposée au programme d’éducation à la sexualité chez les tout-petits
• Lili Boisvert, militante féministe qui fait aussi des capsules pour Télé-Québec, elle anime l’émission Sexplora, produite par Urbania.
• Julie Lemay, sexologue M.A. à la commission scolaire des Patriotes
• Célestine Uhde, élève de secondaire 5

Un peu d’amalgames bien orientés de la part des producteurs

Les producteurs insinuent sournoisement dans leur communiqué annonçant cette émission : « selon le ministère de la Santé, les cas d’infections transmises sexuellement ont augmenté depuis 2002, soit peu de temps après l’abolition du programme de formation personnelle et sociale. »

L’ennui c’est que les infections transmises sexuellement ont augmenté un peu partout en Occident ces dernières années sans qu’on y ait aboli les cours d’éducation sexuelle (voir liens ci-dessous). Voyons si la production de l’émission osera ressortir cet amalgame simpliste lors de la diffusion de l’émission.

Voir aussi

L’absence de nouveau programme d’éducation sexuelle explique-t-elle la hausse des MST ?

Programme d’éducation à la sexualité du Québec : lutter contre « les effets nuisibles des versions traditionnelles » des rôles sexuels

Éducation à la sexualité : « les craintes des parents sont légitimes » (Ce texte aurait mené à l’exclusion de la professeure Nadia El-Mabrouk d’un colloque syndical à cause de ses positions sur la laïcité et l’éducation à la sexualité.)

Le cours d’éducation sexuelle ontarien évite-t-il l’augmentation du nombre de maladies vénériennes ?