dimanche 23 décembre 2018

France — plus le revenu d’une famille est élevé, moins les femmes ont d’enfants (m-à-j)

La baisse de la natalité suit en général la courbe des revenus : plus le revenu d’une famille est élevé, moins les femmes ont d’enfants. Ainsi, dans les foyers aisés, la maternité est plus tardive, vers 31 ans, alors que dans les milieux modestes, les femmes ont des enfants vers 28-29 ans.


« La fécondité diminue légèrement en France depuis 2015 » quand on y intègre Mayotte depuis 2014

La démographe Michèle Tribalat souligne que les chiffres de la démographie de la France paraissent plus stables parce qu'on y intègre depuis 2014 ceux de Mayotte (responsable de 1% des naissances en France).

Les femmes immigrées ont un taux de fécondité plus stable

Le taux de fécondité des femmes immigrées, en moyenne plus élevé que celui des femmes non-immigrées, reste stable depuis 2012 avec 2,73 enfants par femme.

Selon l’Insee, le décalage entre les deux taux s’explique en partie par l’effet de l’immigration, qui reporte les naissances après l’arrivée en France. Par ailleurs, le taux de fécondité des femmes immigrées dépend aussi de leur âge d’arrivée dans le pays d’accueil. Ainsi, les femmes ayant immigré en France avant l’âge de 15 ans auraient un taux de fécondité comparable à celui des femmes nées en France.

L’Insee nuance la contribution des femmes immigrées à la fécondité en France. Rapportée au taux de fécondité global en France en 2016, la contribution des femmes immigrées reste limitée à 0,12 enfant par femme. Toutefois, cet indicateurs à tendance à minorer la part de la fécondité des immigrés.

Pour la démographe Michèle Tribalat :

La relative stabilité de la fécondité des immigrées et la baisse de celle des natives se traduisent mécaniquement par une participation progressivement plus importante des immigrées à l’indicateur conjoncturel de fécondité.

Reste que le faible impact des femmes immigrées sur la fécondité suscite toujours beaucoup d’incrédulité. Ces femmes sont plus jeunes et ont plus d’enfants. C’est vrai, mais l’indicateur conjoncturel de fécondité a pour fonction de réduire les effets de la structure par âge, puisqu’il est une addition des taux de fécondité par âge.

Dans une publication précédente consacrée à l’apport démographique, en 2011, de l’immigration étrangère depuis 1960, j’avais estimé l’effet sur l’ICF en 2010 de cet apport démographique à 0,14 enfant (soit 7 %), alors que, sans cette immigration, c’est 27 % des naissances qui auraient manqué (//www.erudit.org/fr/revues/cqd/2015-v44-n2-cqd02448/1035952ar/).

Si, par construction, la contribution des immigrées à l’indicateur conjoncturel de fécondité est relativement faible, tel n’est pas le cas de leur contribution aux naissances sur lesquelles les effets d’âge et de surfécondité jouent à plein. On aimerait que l’Insee soit moins taiseux sur les subtilités de ses calculs et les effets de changements de champ géographique.




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