lundi 30 juin 2008

Soirée d’information sur le cours d'ECR à Farnham, le lundi 7 juillet

Le lundi 7 juillet 2008

Soirée d’information à Farnham

sur le cours d’éthique et culture religieuse et « ses conséquences sur vos enfants »
19 h au sous-sol de l’église St-Romuald,
rue Yamaska, Farnham
Entrée gratuite.

Parents de toutes convictions, c’est à vous de décider le type d’enseignement religieux que vos enfants recevront à l’école et NON à l’État de décider pour vous.

Conférenciers

— Mme Marie-Josée Croteau, sociologue, présidente de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) ;

— M. Sylvain Lamontagne, parent membre de la CLÉ ;

— Me Jean-Yves Côté, avocat et co-concepteur du formulaire d'exemption ;

— Ainsi que des enseignants qui ont suivi la formation pour ce cours.

Le cardinal Ouellet sur le cours d'éthique et de culture religieuse

Le cardinal Ouellet s'exprimait récemment dans une entrevue accordée au journal La Croix au sujet du cours d'éthique et de culture religieuse qui sera imposé par le Monopole de l'Éducation à tous les élèves du Québec en septembre 2008.

— Quelles sont ces difficultés de l'Église que vous évoquez ?
— Depuis quarante ans, la vie religieuse au Québec a beaucoup changé. 80 % des Québécois pratiquaient, ils sont aujourd'hui de 5 à 10 %. L'enseignement religieux a été complètement éliminé. À partir de septembre prochain, l'État impose son cours d'éthique et de culture religieuse dans toutes les écoles, y compris catholiques. C'est une situation complètement nouvelle.

— Ne vaut-il pas mieux une culture religieuse pour tous, plutôt que rien ?
— Dans le respect de l'histoire et de l'identité collective, il aurait pu y avoir un autre système, davantage en continuité avec notre tradition : par exemple un enseignement de culture religieuse biblique et historique, au lieu de ce cours d'éthique et de culture où l'on enseigne sept ou huit religions. Un tel enseignement, de plus, ne porte aucun jugement et exige une absolue neutralité des professeurs, ce qui est à mon sens impossible.

— Pourquoi, alors, ne pas renouveler la catéchèse ?
— De grands efforts sont faits dans les paroisses pour cela, mais dans le contexte québécois, nous n'atteignons qu'une très petite minorité, parce que nous n'avons pas la culture de l'école du dimanche. Nous allons devoir sans doute la créer. La situation est différente dans le reste du Canada : en Ontario, province voisine de tradition protestante, il existe un système public financé par l'État, alors que chez nous, tout a été évacué.

vendredi 27 juin 2008

Novlangue et droit d'objection de conscience des enseignants

L'article 20 de la Loi sur l'instruction publique du Québec se lisait comme suit :

Liberté de conscience.

20. L'enseignant a le droit de refuser de dispenser l'enseignement moral et religieux d'une confession pour motif de liberté de conscience.

Mesure disciplinaire.

Il ne peut se voir imposer un congédiement, une suspension ou toute autre mesure disciplinaire parce qu'il a exercé ce droit.

Cet article a été abrogé par le projet de loi no 95 de 2005 qui déconfessionnalisait l'enseignement public.

Aujourd'hui, plus de dispense. En effet, comment un enseignant pourrait-il s'opposer à ce que l'État décrète être la neutralité et un projet important pour le Québec du XXIe siècle ? À savoir le cours obligatoire d'Éthique et de culture religieuse.

Plus de dispense, mais un accompagnement des enseignants qui ne se sentent pas prêts à enseigner cette matière, pierre angulaire d'un Québec « interculturel » pour reprendre la terminologie du rapport Bouchard-Taylor.

Voyez cette résolution émanant de la Commission scolaire de Montréal (extrait du procès-verbal de la séance extraordinaire du conseil des commissaires de la Commission tenue le 25 juin 2008), réunion à laquelle ne furent discutées que les demandes d'exemption au cours d'ECR et dans l'argumentaire desquelles était mentionné l'article 20 abrogé et où figuraient des témoignages d'enseignants qui dénoncent le cours d'ECR.

II est unanimement RÉSOLU :

de MANDATER la direction générale de vérifier si tous les enseignants se sentent suffisamment outillés et d'offrir du soutien aux enseignants qui ne se sentiraient pas prêts à enseigner cette matière;

Explosion du nombre d'écoles sans subvention, la ministre Courchesne se dit inquiète

Le nombre d’établissements scolaires qui ne reçoivent aucune subvention explose au Québec, une situation qui inquiète la ministre du Monopole, Mme Michelle Courchesne. Le Québec comptait 78 écoles non subventionnées il y a trois ans. Ce chiffre s’est élevé à 100 établissements pour l’année scolaire 2007-2008, soit une augmentation de 28 %.

Ces institutions diffèrent des écoles privées habituelles dont près de 60 % du financement est constitué de subventions gouvernementales alors que ces écoles ne vivent que des contributions payées par les parents ou des mécènes.

De plus en plus de parents sont prêts à se serrer la ceinture pour envoyer leurs enfants dans ces écoles où les frais d’inscription s’élèvent parfois à 18 000 $ l’an.

Promouvoir le secteur public

Selon la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, il y a « beaucoup » d’écoles privées non subventionnées. Selon le Journal de Montréal du 16 juin, Mme Courchesne croit qu’il y a un « travail à faire » pour promouvoir le réseau scolaire public.

Que faut-il comprendre par « promouvoir » ou « mettre en valeur » ? S’agira-t-il d’une autre campagne de communication gouvernementale payée par les contribuables pour les convaincre qu’ils se trompent comme c’est dans le cas pour le cours d’ECR ? Selon certaines indications, dans le cas de ce programme controversé, le Monopole a décidé de consacrer plusieurs millions de dollars à la promotion de ce programme imposé à tous les élèves malgré l’opposition de nombreux parents. Le Monopole a, en effet, produit un court métrage idyllique sur ce cours relativiste, organise de nombreuses réunions publiques aux frais des contribuables pour convaincre ceux-ci, la ministre devrait également écrire à tous les parents afin de les informer de ce que le Monopole a décidé d’imposer à leur enfant[1], et cela avec leurs sous.

« Pouvoirs limités » du Monopole selon le Journal de Montréal

Selon le journaliste du Journal de Montréal,
« la ministre de l'Éducation dispose de pouvoirs très limités pour accepter ou refuser d'émettre un permis à un nouvel établissement 100 % privé. En vertu de la Loi sur l'enseignement privé (LEP), la ministre doit délivrer l'autorisation dès que l'établissement démontre qu'il possède les ressources humaines et matérielles requises et adéquates, les ressources financières suffisantes, et que le régime pédagogique sera respecté. »

C’est nettement plus que ce que de nombreuses provinces imposent.

C’est d’ailleurs pourquoi les écoles mennonites conservatrices n’ont pas été déclarées « illégales » dans ces provinces contrairement à celle de Roxton Falls au Québec. Rappelons que le régime pédagogique du Québec impose le cours d’ECR ainsi que le très politiquement correct nouveau cours d’histoire et d’éducation à la citoyenneté.

On ne comprend donc pas trop bien ce que semble regretter le Journal de Montréal. De quels pouvoirs devrait encore disposer le Monopole de l’Éducation alors qu’il peut imposer le contenu d’une grande partie des matières enseignées entièrement aux frais des parents ? Faut-il comprendre que M. Jean-Philippe Pineault, auteur de cet article, regrette l’existence même des écoles non subventionnées ?

Crainte de la multiplication des écoles confessionnelles non subventionnées

Le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, André Caron, dit craindre la multiplication d'écoles totalement privées à saveur religieuse. « On peut se poser des questions sur la qualité de l'enseignement qui y est dispensé », dit-il.

Comme si les écoles religieuses enseignaient par définition mal. Dire qu’à une époque les écoles jésuites étaient considérées comme d’excellentes écoles…

« Qualité de l’enseignement » des écoles confessionnelles non subventionnées

Mais peut-être le manque de qualité concerne-t-il la transmission de valeurs « modernes » ?

C’est ainsi que l’ancien ministre de l'Éducation Fournier déclarait en novembre 2006 à l’Assemblée nationale de Québec, lors du débat sur les écoles que Québec avait déclarées illégales, que la raison pour laquelle il ne fallait « pas perdre » les enfants de ces écoles — comme si ces enfants appartenaient à l’État — était qu’il fallait s’assurer que ces enfants partagent les valeurs de la société québécoise : « il est important pour [ces enfants] de faire partie de la société, de connaître l'ensemble des valeurs de cette société-là et de les partager avec tout le monde. » Pardon ? De partager les valeurs québécoises qu'ils ne connaîtraient pas sans aller aux écoles publiques et subir leur interprétation du programme officiel ?

Cette même volonté d’imposer à tous les enfants sans la moindre exception les « valeurs » décidées par le Ministère de l’Éducation, ses experts cooptés habituels dont on connaît les sensibilités « modernes » a d’ailleurs poussé Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles. Il faut, selon eux, interdire ces écoles confessionnelles qui ont le vent en poupe, car elles permettent, dans une certaine mesure grâce à des cours complémentaires et un personnel sélectionné par leurs soins, de transmettre des valeurs autres que celles décidées par le Monopole et prônées dans ses programmes obligatoires d’Éthique et de culture religieuse ou d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté.

Pour 84 % des Québécois, le privé est une bonne chose

Cet appel à la suppression du secteur privé confessionnel apparaît alors que 84 % des répondants dans un sondage de 2005 de Léger Marketing affirmaient que la présence des deux réseaux d’enseignement est un avantage pour les parents qui ont le choix d’envoyer leur enfant [1] dans l’un ou l’autre. Donc, aux yeux de la population, les écoles privées conservent leur raison d’être parce qu’elles permettent aux parents de faire un choix en ce qui a trait à l’éducation de leur progéniture.


[1] Il est plus prudent d’utiliser le singulier quand on parle du nombre d’enfants des couples québécois, surtout ceux des Québécois francophones nés au Québec qui sont parmi les bas parmi les Québécois.

jeudi 26 juin 2008

Réunion publique sur l’ECR à Westmount : les fonctionnaires balaient du revers de la main les questions relatives aux droits des parents

Le Catholics Times dans son numéro de juin 2008 a interrogé deux professeurs de McGill sur le cours d’éthique et de culture religieuse (ECR).

Le professeur Douglas Farrow de l'université McGill a déjà dénoncé énergiquement ce programme en exposant à plusieurs reprises ses failles à des parents lors de réunion d’information organisée par la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ).

Ce professeur en études religieuses s’oppose à l’imposition de ce cours aux écoliers du primaire et à ceux qui fréquentent les écoles privées et confessionnelles. Il décrit le programme comme étant « conçu pour éloigner les enfants de la morale et des religions traditionnelles. »

Dan Cere, professeur adjoint, au département d’études religieuses de McGill, a un autre point de vue. Selon lui, le programme d’ECR ne devrait pas être abandonné, mais il faudrait calmer les inquiétudes des parents et « de nombreux ajustements s’imposent ».

« Les parents ont droit au chapitre » rappelle M. Cere. L’introduction de ce nouveau programme « met en cause la liberté religieuse et de l’autorité parentale ». « Il faut faire en sorte que les questions et les inquiétudes des parents soient prises en compte en classe » suggère-t-il.

Cere fut une des seize personnes à assister, le 3 mai, à une réunion publique d’information sur le cours d’ECR organisée par le Monopole de l’Éducation à la Westmount High School.

Les représentants du Ministère ont expliqué aux participants qu’ils s’opposaient à ce que les écoles invitent des personnalités religieuses pour présenter des exposés en classe. Les fonctionnaires ont également balayé du revers de la main les questions relatives aux droits des parents, relate Cere.

Cere décrit les questions sensibles qui se posent dans le cadre de ce nouveau programme « comme une contestation judiciaire imminente ».

École secondaire Loyola : 600 demandes de dispense sur 700 élèves

On se rappelle que l'école privée catholique anglophone Loyola de Notre-Dame-de-Grâce à Montréal a demandé au Monopole de l'Éducation d'être exempté d'enseigner le nouveau programme d'éthique et de culture religieuse. Si cette demande de dispense n'est pas accordée, le directeur de l'école Loyola, M. Paul Donovan, s'est déjà dit prêt à défendre ses droits devant un tribunal.

Le Catholic Times de juin 2008 nous apprend que le Monopole de l'Éducation a appelé le 5 mai 2008 pour s'enquérir au sujet de la demande de l'école pour obtenir une dispense globale par rapport au programme d'éthique et de culture religieuse (ECR).

Entretemps, cette école secondaire privée a reçu plus de 600 formulaires de demande d'exemption au cours d'ECR de la part des parents. M. Donovan a précisé que son école catholique pour garçons transmettra ces formulaires au Monopole de l'Éducation, si jamais celui-ci rejetait la demande de dispense globale demandée par l'école. Sept cents élèves fréquentent Loyola.

Liban — Le bac en terre chrétienne

Les tensions inter-confessionnelles entre chiites et sunnites pèsent de plus en plus sur le quotidien des Libanais et soulèvent plus d’un problème.

Comment faire passer leur baccalauréat à des jeunes sunnites dans des centres en zone chiite avec des surveillants attachés à ces centres et donc également chiites ? Comment faire passer leur bac à des jeunes chiites dans des centres en zone sunnite avec des surveillants attachés à ces centres et donc aussi sunnites ?

C’est la double question qui s’est posée au ministre de l’Éducation nationale libanais face aux tensions à peines calmées entre les villes de Saadneyl et Taalabeya dans la vallée de la Békaa.

La solution lui a paru claire : faire passer le bac à tous à Zahlé, ville exclusivement chrétienne et aux enseignes en français de la Békaa, avec dans ces centres des surveillants chrétiens qui pourront faire le travail de surveillants sans risquer de faire exploser la situation pour un rappel à l’ordre ou une remarque jugée déplacée.

Les premières épreuves se sont passées sans incidents.

mercredi 25 juin 2008

Cartes de la fête des Pères interdites dans les écoles écossaises

Le Daily Telegraph de Londres révèle qu’on a interdit à des milliers de jeunes écoliers de confectionner des cartes pour la fête des Pères à l'école de peur d'embarrasser leurs compagnons qui vivent avec des mères monoparentales ou des lesbiennes.

Cette politique politiquement correcte a été discrètement mise en œuvre dans les écoles « par respect » pour le nombre croissant de foyers monoparentaux et homosexuels.

Elle n'a été révélée que par le grand nombre de pères qui n'ont pas reçu leurs traditionnels cadeaux et leur carte faits à la main.

L'interdiction des cartes de la fête des Pères a été mise en place dans les écoles de Glasgow, Édimbourg, East Renfrewshire, Dumfries et Galloway et Clackmannshire. La confection des cartes et cadeaux pour la fête des Mères demeure toutefois autorisée.

La décision au sujet de la fête des Pères fait suite à une série d'autres mesures politiquement correctes dans les écoles primaires, parmi lesquelles celle de supprimer les références chrétiennes des cartes de vœux de fin d'année.

vendredi 20 juin 2008

« Privée d'excursion, elle traîne son père en justice et gagne ! », réactions de chroniqueurs

Deux réactions à la décision stupéfiante d'une juge québécoise qui a donné raison à une jeune adolescente privée d'excursion par son père pour avoir désobéi et avoir affiché des photos indécentes d'elle-même sur Internet.

Mario Roy écrit :
« Il est devenu courant pour un enfant privé de dessert ou de télé de menacer papa ou maman : « Je vais appeler la DPJ ! » la Direction de la protection de la jeunesse, bien sûr, dont le pouvoir est expliqué aux marmots à la garderie et à l'école dès qu'ils ne sont plus aux couches. Dorénavant, peut-être les tout-petits pourront-ils recourir aussi aux plus hauts tribunaux du pays...

[...]

L'affaire s'inscrit évidemment dans un contexte de divorce, de désaccord entre ex-conjoints, d'adaptation difficile de l'enfant à une famille reconstituée. Néanmoins, elle dit un certain nombre de choses sur les contradictions de l'État ainsi que sur la place dévolue au père dans ce qu'on appelle encore, faute de terme plus approprié, la famille.

[...]

Si la « délinquance » informatique de la pré-ado est réelle, peut-on blâmer un père d'avoir pris les moyens pour y mettre fin ? Pour coincer les prédateurs du web, l'État, lui, ne mobilise-t-il pas des hordes de policiers - efficaces, on vient de le voir à Montréal ? Alerté par le Conseil du statut de la femme, l'État ne dénonce-t-il pas les dangers de l'hypersexualisation, s'apprêtant à ensevelir ce fléau consumériste sous des argents considérables ? Les pères, eux, n'ont-ils rien à faire dans tout ça ? Ce père en particulier, qui a la garde légale de l'enfant, a-t-il surévalué ces dangers et été trop sévère ? Et même si c'est le cas, appartient-il à la justice d'en décider ?

L'affaire sous examen est exceptionnelle, assure Me Fortin [avocat de l'enfant], qui n'y voit pas une porte ouverte au «droit» pour un enfant de réclamer l'examen judiciaire des sanctions parentales. Or, c'est exactement ce que craint Me Beaudoin, qui se pourvoira en appel.

On verra bien.

Mais on sait déjà à quel point l'État et la justice - jadis boutés hors de la chambre à coucher ! - ont à nouveau envahi l'espace familial. Et on sait aussi que, lorsqu'un « droit » accède à l'existence, il demeure rarement inutilisé. »


Yves Boisvert pour sa part conclut sa relation de cette affaire par :
« Mais que reste-t-il de l’autorité parentale si elle peut être révisée sur toute question à la demande d’un enfant ? La Cour supérieure est-elle devenue une cour d’appel des punitions parentales ? On n’en aurait pas fini…

À moins de cas nettement excessifs ou mettant l’enfant en danger, les juges n’ont pas d’affaire dans la révision des punitions, même quand elles sont malavisées.

[...]


En attendant que la Cour d’appel nous éclaire, j’ai pour ma part caché le journal à mes enfants.

Abus d’autorité parentale, me dira-t-on. Je n’en disconviens pas. Mais comme j’essaie de l’expliquer en vain à mes enfants, une famille n’est pas une démocratie. »

Une décision judiciaire stupéfiante sur l’autorité parentale soulève des questions sur le droit des parents à choisir l’éducation de leurs enfants

Ottawa Citizen, le 19 juin 2008

Si vous empêchez vos enfants de regarder la télévision ou les privez de leur argent de poche, peuvent-ils vous traîner en justice ? Et avoir gain de cause ?

Ce scénario invraisemblable s’est réalisé alors qu'un juge de Gatineau a donné raison à une jeune fille de 12 ans qui avait défié son père après que celui-ci lui eut refusé de la laisser partir en excursion scolaire parce qu’elle n’avait pas respecté son interdiction d’utiliser l’Internet.

Des experts en droit de la famille et de la protection de la jeunesse se disent sidérés par le jugement rendu vendredi passé par la juge Suzanne Tessier de la Cour Supérieure.

« Cela semble incroyable » bredouille Gene Colman, avocat de la famille chevronné de Toronto il a fondé la Revue canadienne de droit familial. « Je n'ai jamais entendu parler de ceci auparavant. »

« En tant qu'avocat et en tant que parent, » déclare Fred Cogan, avocat de la famille à Ottawa, « je pense qu’il s’agit d’une ingérence de la part de l’État dans un domaine où les tribunaux devraient s’abstenir d’intervenir. »

« J'ai six enfants », ajoute M. Cogan. « Je ne désire certainement pas que les juges surveillent tout ce que je fais, ni que mes enfants puissent se précipiter au tribunal. »

Mais peut-être tout le monde devrait-il prendre un Valium. Il y a peu d’indices qui suggèrent que les tribunaux canadiens suivront l’exemple de la juge Tessier.

« Les juges des tribunaux de la famille sont peu enclins à statuer dans le domaine de l’autorité parentale » a dit Peter Dunning, chef de la direction de la Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada.

Joan Durrant, pédopsychologue clinique et professeure en sciences sociales de famille à l'université du Manitoba, nous a confié que les tribunaux préfèrent habituellement ne pas intervenir dans le domaine de la discipline parentale, même lorsqu'elle implique l’usage excessif de la force.

« Quelques cas assez graves ont débouché sur un acquittement parce qu’on a décidé que les parents avaient le droit de décider. » Selon Mme Durrant, dans les rares cas où des enfants ont trainé leurs parents en justice, il existe souvent des antécédents de conflit au sein de la famille : « il ne s’agit habituellement pas d’un incident isolé au sein de la famille. »

Cheryl Milne, avocat pour la Canadian Foundation for Children, Youth and the Law, a indiqué que le scénario de Gatineau pourrait bien être spécifique au Québec en raison du Code civil qui lui est propre. « Je ne peux pas imaginer qu’une telle cause soit entendue en Ontario. »

Même au Québec, la décision est pratiquement sans précédent. Kim Beaudoin, avocate du père – on ne peut l’identifier afin de protéger l'identité de sa fille – dit ne pas avoir pu trouver de jugement comparable.

Le père, divorcé, a la garde légale de sa fille. Il lui avait interdit l’accès à
internet après que sa fille ait clavardé sur des sites Web qu’il réprouvait. Elle a alors utilisé la connexion internet d'un ami pour afficher des photos d’elle indécentes, devait préciser Mme Beaudoin.

Après avoir découvert ceci, le père a appris à sa fille qu’elle ne participerait pas à l’excursion de trois jours que son école organisait. Selon Mme Beaudoin, la fille « a alors claqué la porte » et s’est réfugiée chez sa mère qui était disposée à la laisser partir en voyage.

Cependant, l'école ne voulait pas permettre à la fille d'aller en excursion sans l’autorisation des deux parents ou qu’un juge statue en sa faveur. C’est ce qui a incité la fille, soutenue par sa mère, à intenter une action judiciaire contre son père. Action qui a abouti au jugement.

Selon Mme Beaudoin, la juge Tessier a trouvé que priver la jeune fille de son excursion de trois jours constituait une punition trop sévère. Le fait que la fille vit désormais avec sa mère a également joué un rôle dans la décision de la juge, a-t-elle ajouté.

Le père, qui en appelle de la décision, était « atterré » par le jugement, selon Mme Beaudoin. Il refuse de reprendre sa fille chez lui « car il n'a aucune autorité sur elle. »

Mme Beaudoin a dit qu'elle était « vraiment, vraiment étonnée » par la décision. « On aurait dû conseiller à la mère de respecter la décision du père. Au lieu de quoi, le tribunal a encouragé une dispute familiale, où l’enfant sert à marquer des points. »

Mais Mme Beaudoin ne veut pas exagérer l'impact de cette affaire. « Je ne pense pas que la plupart des enfants poursuivront leurs parents. »

Cependant, Dave Quist, chef de la direction de l'Institut du mariage et de la famille Canada, pense que le passage à une société fondé sur les droits [des enfants] sape l'autorité parentale.

« L’idée qu’un État ou un tribunal, mandataire de l'État, puisse empêcher un parent d’élever son enfant comme il le juge bon me fait peur » d’ajouter M. Quist.

Il y a quatre ans, la Cour suprême a interdit que des châtiments corporels soient infligés à des adolescents et à des enfants de moins de deux ans. Mais elle a confirmé la « Loi sur la fessée », comme on la nomme, pour les autres enfants.

M. Quist s’inquiète que nous ayons perdu de vue le droit des parents à élever et corriger leurs enfants dans certaines limites. « Si les tribunaux commencent à se mêler de ce domaine, je pense que les enfants passeront du monde familial à celui de l’État impersonnel et froid ».

« Quelle est la limite si un enfant peut aller au tribunal pour exiger qu'il parte en voyage scolaire? À un moment donné, cela devient ridicule. »

M. Quist a rappelé que l’intervention trop zélée par des directions de la protection de la jeunesse est un problème croissant. « Plusieurs familles ont été détruites ou lésées par l'intervention de l'État plutôt que protégées comme unité. »

M. Dunning a déclaré que les services de protection de l’enfance ont commencé à accepter plus d'enfants à la suite de plusieurs enquêtes très médiatisées dans les années 90. En près de six ans, le nombre des enfants protégés en Ontario est passé d’environ 10 000 à presque 20 000, a-t-il ajouté.

Québec — Les examens du ministère à nouveau mis en cause

Nous en avions déjà parlé dans Du côté des cobayes de la réforme : « Des exigences en béton, mais des connaissances bidon », les examens du Monopole de l'Éducation sont décriés par plusieurs professeurs et un syndicat de l'enseignement (FSE-CSQ).

Nous reproduisons ici le communiqué de la FSE.
La FSE demande un ajustement important

Québec, le 19 juin 2008. – La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) demande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) de revoir sérieusement ses examens de fin d’année, particulièrement ceux administrés en 6e année du primaire en mathématique, mais également certains autres comme les examens d’histoire et de mathématique de 3e secondaire.

Selon la FSE, qui a déjà fait plusieurs représentations au MELS à cet effet, ces examens doivent être revus, car ils ne sont pas toujours pertinents avec les programmes enseignés, sont souvent trop complexes pour les élèves et peuvent représenter une charge de travail hors de proportion pour les enseignantes et enseignants qui doivent les administrer.

Par exemple, l’épreuve de fin d’année de 6e année en mathématique, dont l’administration est obligatoire, prend 10 jours à compléter et est d’un niveau de complexité trop important pour les élèves de cet âge, de qui l’on attend un cheminement élaboré en plusieurs étapes pour la « confection la plus économique possible de dossards », sans jamais que ceux-ci soient certains du résultat de la voie empruntée. De plus, la grille de correction fournie par le MELS est imprécise et conçue pour une correction en cotes, alors que les notes sont exigées.

Autre exemple, l’examen administré à la fin de la troisième secondaire en histoire ne permet pas de rendre compte des connaissances apprises en cours d’année. Alors que le programme d’histoire de 3e secondaire couvre l’histoire du Québec, des premiers occupants à aujourd’hui, l’examen ne porte que sur la situation démographique des 25 dernières années. De plus, il évalue uniquement les compétences et prend cinq heures à compléter. Pourtant, les connaissances apprises et intégrées doivent avoir une place plus consistante dans l’évaluation, comme en témoignait la ministre Courchesne en réponse à une demande répétée de la FSE.

« Nous croyons que le MELS doit retourner plusieurs de ses examens à la planche à dessin pour qu’ils deviennent conformes aux contenus de formation et au degré de maturité des élèves à qui ils s’adressent. Voilà un exemple de plus que le ministère est déconnecté de la réalité de la classe, et que ses directives ne sont pas toujours réalistes. Il y a beaucoup de grogne dans les rangs des enseignants à cet effet, mais ce n’est qu’un autre exemple éloquent des dérives du MELS en ce qui concerne l’évaluation. Est-ce que le ministère de l’Éducation peut finir par comprendre ce que disent les enseignantes et enseignants à propos de toute la question de l’évaluation ? », a conclu Mme Johanne Fortier, présidente de la FSE.

Du côte des cobayes du Monopole : les parents de la Réforme ne peuvent plus aider leurs enfants

Constat intéressant de la part d'une jeune mère de famille universitaire dans le Devoir concernant l'impossibilité désormais pour les parents de la « Réforme » de vérifier les connaissances et compétences de leurs enfants et de les aider.
Ma fille a terminé cette semaine ses fameux «examens du ministère». Sans manuels — il a fallu les rendre à l'école et ils n'ont désormais qu'un rôle accessoire —, sans notes de cours détaillées à relire, ni même de matière précise à réviser, il s'est avéré quasi impossible pour moi d'aider ma fille à préparer ses examens du secondaire 1.

Je n'ai même pas pu consulter les différents tests qu'elle a subis au cours de l'année pour revoir avec elle la matière abordée, puisqu'au moment de «vider» son casier — un moment survenu avant les examens —, le bac à recyclage a accueilli la plupart des travaux en question; ma fille n'est pas conservatrice, dira-t-on. Interrogé sur le contenu des examens et la manière d'aider ma fille à réviser, le personnel de l'établissement (public) s'étonne de ma frustration : « Vous devriez savoir comment ça fonctionne, votre fille est une enfant de la réforme ! »

Des effets du renouveau sur les parents « réactionnaires »

En effet, depuis sa première année, nous vivons avec ce renouveau pédagogique qui table sur « une approche centrée sur le développement de compétences et non plus seulement sur l'acquisition de connaissances ». Je ne remettrai pas en question la pertinence de cette approche, je n'en ai pas les compétences (transversales). Il reste que, de mon point de vue de parent, le jargon et les stratégies de la réforme me renvoient périodiquement une image d'incapable ou pis, de réactionnaire (!), moi qui vient à peine de quitter l'université.
[...]

Le prétexte habituel : les temps ont changé

Confrontés à ma frustration de mère désireuse d'aider son enfant à préparer ses examens, le directeur, son adjointe, la professeure d'anglais, attrapés dans les couloirs de l'école, me confirment que les temps ont changé. On ne révise plus une matière acquise tout au long de l'année avant un examen.

[...]

Dans une brochure publiée en 2006 au sujet du renouveau pédagogique, le ministère de l'Éducation rappelle l'importance de l'engagement des parents pour favoriser la réussite des élèves. Je conçois bien que l'école favorise l'apprentissage de compétences et explique aux enfants comme les appliquer: dans une société aussi pragmatique que la nôtre, réfléchir pour réfléchir n'est pas très tendance, n'en déplaise aux philosophes. Mais si les parents pouvaient jadis facilement vérifier l'acquisition des connaissances, qu'en est-il des SAE [« situations d'apprentissage et d'évaluation » dans le jargon] ? Les bras ballants et le regard désolé, le directeur de l'école n'a su me dire comment aider ma fille à préparer ses examens.

Croiser les doigts ou brûler des cierges

Au fil des années, j'ai vu bien des profs désarmés par mes commentaires sur le caractère alambiqué et empreint de rectitude politique des critères d'évaluation. La réforme n'empêchera peut-être pas les bons élèves de réussir, c'est le cas de mon autre fille. Mais si un enfant a le malheur d'être moins motivé ou autonome, que se passe-t-il ?

Le constat est désolant: je n'ai pas pu aider ma fille à rattraper les compétences non acquises au cours de l'année. En 2008 au Québec, la seule chose que je peux faire, comme parent, c'est me croiser les doigts pour que mes filles « répondent suffisamment aux attentes » et « développent de façon satisfaisante leurs compétences ». Quand elles seront rendues au secondaire V, j'en serai quitte pour brûler des cierges...

samedi 14 juin 2008

Socialisation — Les écoles montréalaises plus violentes que le métro

Selon des données publiées par Statistique Canada, il y a eu plus de crimes violents commis dans les écoles de Montréal que dans le métro en 2006.

27 % des crimes violents commis par des adolescents de 12 à 17 ans, il y a deux ans, sur l'île de Montréal, ont été commis à l'école.

Selon les statistiques relevées, 21 % des infractions produites sur la propriété d'une école étaient en lien avec les drogues. Un peu plus, 24 %, ont eu lieu dans la rue tandis que 14 % se sont déroulées dans les installations du transport en commun, surtout dans les stations de métro les plus fréquentées.

De 1996 à 2006, une tendance générale à la baisse de la criminalité a été observée chez les jeunes de l'île de Montréal. Cette baisse est attribuable à une forte diminution des crimes contre les biens. Les crimes violents et les affaires relatives aux drogues ont quant à eux légèrement augmenté.

Les quartiers où l'on retrouve des gens ayant des revenus plus faibles, des études moins poussées et des résidents appartenant à une minorité visible sont ceux où le taux de crimes violents étaient le plus élevé.

jeudi 12 juin 2008

Espagne — Nouvelle victoire devant les tribunaux pour les objecteurs à l’éducation civique

Un tribunal d’Huesca suspend préventivement l’obligation d’un élève d’assister au cours d'Éducation civique.

Les objecteurs au programme d’Éducation civique sont heureux : le nombre de demandes de dispense dépasse les 35 000 pour l’Espagne (à quelques mois de la mise en œuvre de ce programme dans toutes les communautés autonomes) et les tribunaux viennent de se prononcer une nouvelle fois en faveur de leurs droits fondamentaux.

C’est ainsi qu’un jugement prononcé par le Tribunal du contentieux administratif nº 1 d’Huesca a suspendu, de manière préventive, l’obligation faite aux enfants des objecteurs d’assister au cours d’Éducation civique. La procédure judiciaire avait été entamée à la suite du refus par décision administrative du ministère aragonais de l’Éducation des demandes de dispense présentées par des parents d’élèves.

Le jugement affirme que la non-assistance au cours de la part des élèves (conformément au droit d’objection de conscience des parents) ne lèse aucun tiers ni ne nuit à l’intérêt public (argument que brandissait le gouvernement aragonais pour rejeter les demandes de dispense).

En outre, la décision du tribunal précise que le fait d’assister au cours en question aurait pour conséquence que les enfants des objecteurs « reçoivent un enseignement ou un endoctrinement contraire aux valeurs de leurs parents ».

Le juge d’Huesca a justifié son ordonnance en précisant que si on n’accordait pas la suspension préventive « l'efficacité d'un arrêt éventuel favorable aux parents » serait diminuée, car « le résultat qu’on cherchait à éviter se sera alors produit » et qu’il n’y aurait pas de réparation possible aux dommages causés.

Jaime Urcelay, président de Professionnels pour l'éthique, indique que la décision du tribunal d’Huesca est provisoire et devra être confirmée par un arrêt ultérieur. M. Urcelay rappelle également que la dispense d’assistance au cours d’Éducation civique a été accordée par une douzaine d’ordonnances de la Cour supérieure de justice d’Andalousie allant dans le même sens. Enfin, deux jugements de ce même tribunal andalou ont reconnu le droit à l'objection au programme d’Éducation civique, alors qu’un autre jugement a abrogé une partie des contenus polémiques du programme en considérant que ceux-ci nuisaient à la neutralité idéologique de l'État.

La ministre de l’Éducation, de la Culture et du Sport du gouvernement aragonais María Victoria Broto a déclaré ce 12 juin qu’elle fera appel de l’ordonnance du Tribunal du contentieux administratif nº 1 d’Huesca qui a suspendu, de manière préventive, l’obligation faite à leurs enfants d’assister au cours d’Éducation civique.

Dans des déclarations faites aux médias, Mme Broto a affirmé que, pour le ministère, « nous avons toujours considéré que l’objection de conscience ne pouvait s’appliquer en ce qui à trait au cours [d’Éducation civique] et que la Loi devait s’appliquer », d’autant plus quand « les contenus sont constitutionnels » et qu’il s’agit de « ceux au sujet desquels nous pouvons tous être d’accord ».

mercredi 11 juin 2008

Association de juristes pour l'exemption au cours d'éthique et de culture religieuse

Lettre ouverte de Me André Morais, secrétaire-trésorier de l'AJCQ, datée du 9 juin 2008.
Les responsables de l'Association des juristes catholiques du Québec (AJCQ, volet éducation) ont réévalué le rapport Proulx qui a servi de base au nouveau cours d'éthique et de culture religieuse.

En résumé, les recommandations du rapport Proulx sont basées sur un dirigisme étatique, pratiqué dans les États totalitaires ou dans les pays exerçant de la discrimination envers la démocratie scolaire.

L'application desdites recommandations doit évidemment être rejetée en bloc.

Nous demandons :
  1. Que l'article 93 soit réintégré dans l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB).
  2. Le retour à la formulation de l'article 41 de la Charte québécoise tel qu'il se lisait avant juin 2005 : « Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi. »
  3. Que la loi 95 soit amendée pour inclure l'option de cours confessionnels d'enseignement moral et religieux, ou d'enseignement moral (sans religion) là où le nombre le justifie.
Nous demandons que le cours d'éthique et de culture religieuse soit optionnel ou passible d'exemption.

Nous demandons que les écoles privées ne soient pas contraintes de donner des enseignements religieux ou moraux ou d'éthique et de culture religieuse, qui vont à l'encontre de leur orientation confessionnelle.

dimanche 8 juin 2008

ECR — Enseignement traditionnel de l’Église catholique sur le mariage bientôt condamné comme propos haineux ?

Le nouveau cours d'Éthique et de culture religieuse imposé à tous les élèves du Québec à partir de septembre 2008 a comme une de ses missions pour les enfants du primaire de
« Les amener à explorer la diversité des relations d’interdépendance entre les membres de différents types de familles. (p. 319) »
Il n'est pas clair ce que cela signifie (c'est normal, c'est un document du Monopole) : doit-on comprendre qu'il faudra parler aux enfants de 6 ou 7 ans des familles homosexuelles ? C'est possible.

Sera-t-il alors possible aux enfants ou aux professeurs d'exprimer librement la doctrine des religions du Livre (chrétienne, juive et musulmane) sur le sujet ? On peut fortement en douter quand on considère la tournure la plus récente des événements judiciaires en la matière.

En effet, des catholiques ont été condamnés pour propos haineux envers les homosexuels pour avoir promu l’enseignement traditionnel de l’église sur le mariage. Selon le site LifeSiteNews, un site catholique important, « Le climat social actuel est celui d’une nouvelle forme de censure et de contrôle de la pensée, et les commissions des droits de la personne sont utilisées comme police de la pensée ».

Extraits d'un article du Catholic Exchange sur le cas du père Alphonse de Valk, activiste pro-vie connu à travers le Canada pour son orthodoxie.
[Il] est actuellement l’objet d’une enquête par la Commission canadienne des droits de la personne (la Commission) — un organisme d’enquête quasi judiciaire créé par le gouvernement fédéral. La Commission utilise l’article 13 de la Loi sur les droits de la personne pour enquêter sur le prêtre. Le taux de condamnation des individus poursuivis devant le Tribunal des droits de la personne en vertu de l’article 13 - l’étape suivante du processus - est de cent pour cent. Aucun défendeur n’a été exonéré à ce jour.

La plupart des défendeurs finissent par payer des milliers de dollars en amendes et indemnisation, qui s’ajoutent à divers frais judiciaires. En outre, les défendeurs sont responsables de leur propre défense. En revanche, la Commission fournit une assistance juridique gratuite au plaignant.

Quel était le prétendu « acte haineux » du Père de Valk ?

Le Père de Valk a défendu l’enseignement de l’Église sur le mariage au cours du débat sur le mariage homosexuel au Canada, en citant largement la Bible, le catéchisme de l’Église catholique, et les encycliques du Pape Jean-Paul II. Chacun de ces documents contient l’enseignement catholique officiel. Et comme des millions d’autres personnes à travers le monde et les époques, dont plusieurs ne sont ni catholiques ni chrétiens, le Père estime que le mariage est une union exclusive entre un homme et une femme.

La réponse de Mark van Dusen, un consultant en médias et porte-parole de la Commission, m’a choqué. J’ai interrogé Van Dusen dans le passé et il m’a toujours frappé comme un homme honnête disposé à aborder des questions difficiles au nom de la Commission. S’il pense qu’une accusation contre la Commission est ridicule, il le dit clairement. S’il estime que la Commission et son personnel sont injustement entachés, il le dit de manière audacieuse.

Pourtant, Van Dusen n’a pas rejeté la question du revers de la main comme je pensais qu’il ferait. « Nous enquêtons sur les plaintes, M. Vere », a-t-il dit, « nous ne fixons pas l’ordre public ou la morale. Nous enquêtons sur la base des circonstances et des détails décrits dans la plainte. … Et si… après enquête, nous estimons qu’il y a suffisamment de preuves, alors nous pouvons transmettre la plainte au tribunal, mais la « haine » est définie dans la Loi en vertu de l’article 13 ».

En d’autres termes, les Juifs, musulmans, catholiques et autres chrétiens qui, pour des raisons de conscience, adhèrent à l’enseignement traditionnel de leur religion concernant le mariage, pourraient très bien être trouvés coupables de promouvoir la haine au Canada. Il en est de même de toute communauté de croyants au Canada qui n’adhère pas à cette redéfinition moderne de l’une des plus vieilles institutions du monde - une redéfinition que même la très laïque France rejette.

Plus de six mois se sont écoulés depuis que la Commission a notifié Père de Valk de la plainte. Il n’y a eu aucune indication que la Commission pourrait laisser tomber la plainte.

Père de Valk publie Catholic Insight, une revue canadienne qui « se fonde sur l’enseignement de l’Église et l’applique à diverses circonstances de notre temps ». Il est accusé par un militant homosexuel de promouvoir « un mépris et une haine extrême » envers les homosexuels.

Amendes contre autres personnes opposées à l'homosexualité

Pourtant, la plainte contre le père de Valk est juste l’une des nombreuses plaintes ayant fait l’objet d’enquêtes au cours des dernières années contre des chrétiens par les commissions des droits de la personne au Canada. En 2005, le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique a imposé une amende de plus de 1 000 $ à un conseil des Chevaliers de Colomb pour leur refus de louer leur salle à un couple de lesbiennes pour leur cérémonie de mariage.

Cinq ans auparavant, la Commission ontarienne des droits a imposé une amende de 5 000 $ à l’imprimeur protestant Scott Brookie pour son refus d’imprimer du papier à lettres sur le thème de l’homosexualité. Le Tribunal des droits de la personne de Saskatchewan a condamné Hugh Owans à des milliers de dollars d’amende pour avoir cité des versets de la Bible dans une lettre adressée au journal local. Et le maire Diane Haskett à London, en Ontario, a reçu une amende de 10 000 $ plus les intérêts pour avoir refusé de proclamer une journée de la fierté gaie.

Mgr Henry assigné pour avoir défendu l’enseignement moral catholique.

Les évêques du Canada n’ont pas non plus été épargnés. Mgr Fred Henry, l’un des plus ardents défenseurs du caractère sacré de la vie et du mariage, a été assigné devant une commission des droits de la personne pour s’être porté à la défense de l’enseignement moral catholique. Bien que la plainte ait finalement été retirée — non par la Commission, mais par le plaignant —, Mgr Henry a dû payer des milliers de dollars de frais de justice.

Ainsi, Mgr Henry sympathise avec le Père de Valk, dont il fait l’éloge comme un modèle d’orthodoxie catholique et de fidélité à l’enseignement chrétien. « Le climat social actuel est celui d’une nouvelle forme de censure et de contrôle de la pensée, et les commissions des droits de la personne sont utilisées comme police de la pensée, a déclaré Son Excellence ».


Révérend Boission condamné pour ses propos contre les homosexuels
Ezra Levant résume le cas de la sorte :

La semaine passée, un pasteur chrétien, le révérend Stephen Boission a été condamné à vie à ne pouvoir exprimer quoi que ce soit de « désobligeant » contre les homosexuels. Rien de « haineux », ni même quelque chose de défini par la loi comme l’« incitation à la haine ». Simplement une critique négative.

Un pasteur ne peut donc plus prêcher de sermons.

Mais il est obligé de s’excuser en public et de prêcher un faux sermon, on lui a commandé de renoncer à ses croyances religieuses les plus profondes et à s’excuser auprès de son tourmenteur [M. Lund] pour ce qu’il pense. [M Lund est un activiste homosexuel, farouchement antichrétien]

[La Commission des droits de l’homme de l’Alberta] a ordonné à ce pasteur d'annoncer publiquement à sa ville, Red Deer, qu’il renonçait à ses opinions religieuses [en matière de mariage et de sexualité], alors qu’il n'en est rien.

Voilà la Commission des droits de l’homme. Un groupe de 15 bureaucrates.

Du côté des cobayes de la réforme : « Des exigences en béton, mais des connaissances bidon »

Nous en avions déjà parlé dans Les bases manquent, les ambitions sont universitaires, des ratés qui deviennent de plus en plus évidents dans le dossier du nouveau programme d'histoire concocté par le Monopole de l'Éducation dont on sait à quel point il est grevé de toutes les tares du prêt-à-penser politiquement correct le plus navrant et si prévisible.

Plusieurs dépêches de presse cette semaine relèvent, maintenant, des couacs dans les évaluations proposées par le Monopole de l'Éducation dans le sillage de la Réforme ou du Renouveau pédagogique.

Examen de mathématiques de sixième

C'est ainsi que Michel Champagne et Guylaine Turcot, enseignants en sixième année à l’école du Plein-Cœur à Richmond, sont encore abasourdis par l’examen de mathématiques soumis à leurs élèves.

Le test était réparti sur 10 jours et, selon eux, beaucoup trop complexe. En lisant l’une des questions, les deux enseignants se sont eux-mêmes demandé par où ils devaient commencer. « J’ai des élèves qui ont pleuré, qui ont repoussé leurs choses. Une fois terminée, ils étaient vidés, épuisés » a relaté Mme Turcot à la Tribune de Sherbrooke.

Des professeurs d'autres régions du Québec se sont également insurgés contre cet examen de mathématiques qui va apparemment bien au-delà de la matière enseignée.

L'épreuve de 11 pages consiste en un exercice complexe, au cours duquel les élèves doivent préparer un bon de commande et fabriquer des dossards en dessinant un patron et en calculant la quantité de tissu nécessaire.

Le porte-parole de la Fédération autonome de l'enseignement, Yves Parenteau, a dit y voir « une autre belle illustration des dérapages de la réforme » pédagogique, qui illustre son « côté démentiel ». Il ajoute que ça ne ressemble en rien à un examen de mathématiques. Visiblement M. Parenteau n'a pas encore bien compris le bien-fondé des compétences transversales.

Certains professeurs ont même refusé de soumettre leurs élèves à l'examen, convaincus qu'ils sont que ceux-ci ne pourraient pas le réussir sans aide.


Examen de mathématiques de troisième secondaire

Les professeurs de mathématiques de la commission scolaire des Affluents, dans Lanaudière, ont refusé de soumettre leurs élèves de troisième secondaire à un examen du ministère de l'Éducation, parce qu'ils le jugent trop complexe et mal adapté à leur enseignement. L'examen n'est pas obligatoire, il s'agit d'un « prototype » fourni par le Ministère dans le cadre du renouveau pédagogique, implanté cette année en troisième secondaire.

Dans la première partie de l'examen, l'élève doit « résoudre une situation-problème » complexe. Il lui faut aménager un terrain de camping de façon optimale, en respectant les coûts tout en prenant en considération la superficie des tentes et des roulottes, l'espace à préserver entre les campements et la construction de trois terrains de jeux.

« Le Ministère fournit beaucoup, beaucoup de données, mais aucune n'est complète. L'élève doit se référer à la 12e donnée pour compléter la première. Les jeunes ne sont pas habitués à travailler de cette façon et on avait peur que cela cause préjudice », expliquait André Lachapelle, directeur du service des ressources éducatives de la commission scolaire des Affluents, à la Presse de Montréal.

C'est que l'examen du Ministère «ne correspond pas à ce qui a été enseigné dans les classes», dit Frédéric Pilon, président du Syndicat de la région des Moulins. «  Les prototypes d'épreuves permettent au Ministère d'apporter des corrections à la réforme. Mais les profs et les élèves ont un peu l'impression de servir de cobayes là-dedans », déplore-t-il.

Qui prépare ces évaluations ?

Ces incidents poussent le Professeur masqué à déclarer :
« Chez les partisans de la réforme, on entend souvent l'argument à l'effet que les programmes et les évaluations ne sont pas déconnectés de la réalité parce qu'ils ont été conçus par des profs. On vient de constater ici que ce n'est pas parce qu'une évaluation est conçue par des enseignants qu'elle est valable. Il faudrait peut-être d'ailleurs s'interroger sur les critères de sélection de ces profs. Qui plus est, dans les deux cas mentionnés, il faut remarquer que ces évaluations ont passé toutes les étapes de validation requises par le MELS. On aura beau dire qu'il s'agissait d'épreuves prototypes, il est quand même troublant de penser qu'il s'agissait d'évaluations qu'on suggérait de faire passer à une cohorte complète d'élèves. Quand certains critiques affirment qu'on prend ces derniers pour des cobayes, comment leur donner tort ? On peut se questionner fortement sur des expérimentations de la sorte. »

UQÀM — Gestion désastreuse du Monopole de l'Éducation

Le rapport du vérificateur général dans l'affaire des dépassements de coûts immobiliers de l'UQAM est accablant pour l’ancien ministre de l’Éducation, M. Michel Fournier.

Dès la fin de 2005, il y avait des « signaux clairs » qui auraient dû l’amener à réagir. Le personnel du vérificateur n’a eu aucun mal à retrouver au ministère de l’Éducation des documents indiquant que les projets immobiliers de l’UQAM présentaient de sérieux risques. Ou bien le ministre ne les a pas lus, ou bien il n’a pas réagi.

Se laisser mener en bateau par les fonctionnaires ?

Selon Michel David du Devoir, « Il est vrai que le ministère de l’Éducation est un véritable labyrinthe, dans lequel il est très facile de s’égarer ou de se laisser mener en bateau par les fonctionnaires. »

Inélégance de Mme Courchesne

M. David poursuit : « On comprend le malaise de Mme Courchesne, qui ne veut pas accabler son prédécesseur malgré l’évidence de ses torts, mais la décence aurait dû lui interdire d’insinuer que l’ancien recteur de l’UQAM, Roch Denis, encore plus fautif, était lui-même « un ami du Parti québécois ». C’est tout à fait exact, mais ce dérapage ne peut pas être mis sur le dos de « l’ancien gouvernement », pas même par association. »

Pas seulement des ouï-dire comme le soutient Mme Courchesne

Le Vérificateur général Renaud Lachance est intraitable : il y avait des « signaux clairs » qui « auraient dû amener le ministère de l'Éducation à réagir ». Dès la fin de 2005 et le début de 2006, « il y avait des notes internes au ministère qui montraient que les projets immobiliers de l'UQAM mettaient en péril sa situation financière », a précisé Renaud Lachance. Pour M. Lachance, il ne s'agit certainement pas là de simples « ouï-dire », comme l'a prétendu la semaine dernière la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, mais « des documents très concrets, publiés en décembre 2005 et au début de 2006 ».

Aux contribuables de payer le gouffre de 500 millions de dollars

Aux contribuables de payer la facture qui pourrait s’élever jusqu’à 500 millions. Le recteur de l’UQAM, Claude Corbo, réclame que l’on efface, que l’on recommence, et que le fardeau du fiasco financier du Complexe des Sciences ainsi que celui de l’Îlot Voyageur soit assumé entièrement par les contribuables québécois.

Les dix plus gros mensonges sur l'école à la maison

De nos jours, l'école est un passage obligé, que nul n'ose remettre en question, passage auquel doivent se soumettre parents et enfants. Ne pas inscrire son enfant à l'école est le tabou par excellence. Transgresser ce tabou et oser défier cette institution est inconcevable pour la plupart des gens. Les clichés incriminant ceux qui se substituent à cette règle sont nombreux, avancés sciemment, ou par ignorance de ce que représente une vie sans école.

Pourtant, l'école à la maison est un choix éclairé et réfléchi, qui bouscule profondément les croyances les plus ancrées sur l'apprentissage, et sur les enfants en général. Si vous croyez notamment que : l'école est obligatoire, sans école, les enfants n'apprennent rien, sans école, les enfants ne sont pas sociables, tout le monde ne peut pas le faire, les familles qui ne scolarisent pas sont embrigadées dans des sectes. Alors ce livre est fait pour vous.

Les dix plus gros mensonges :
  1. L'école est obligatoire.
  2. Sans école, l'enfant n'est pas « socialisé » ou « sociabilisé ».
  3. L'instruction en famille empêche l'autonomie de l'enfant.
  4. Les enfants qui ne vont pas à l'école ne peuvent pas apprendre.
  5. Enfant non scolarisé = Enfant libre = Enfant tyran.
  6. Tous les enfants aiment l'école.
  7. Les enfants non scolarisés sont exclus de l'idéal : « L'école une chance pour tous ».
  8. Sans école, sans diplôme, point de salut. [À quoi on peut ajouter qu'on peut obtenir un diplôme après avoir été éduqué à la maison.]
  9. Tout le monde ne peut pas le faire.
  10. Familles non scolarisées = sectes.

Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison
de Martin-Rodriguez Sylvie
Éditions Dangles (15 avril 2008)
ISBN-13: 978-2703307495

vendredi 6 juin 2008

Les ruses pour éviter l'interculturalisme et la mixité sociale imposés par l'État

On sait que, parmi les buts des commissaires Bouchard-Taylor, on retrouvait la volonté d'éviter au Québec ce qui s'était produit en France et d'empêcher l'éclosion de ghettos et l'irruption d'émeutes ethniques qui étaient survenues en France. L'État et l'école, au premier chef, doivent selon eux s'assurer qu'il y ait mixité ethnique et religieuse grâce à la promotion du fameux l'interculturalisme, décrit par d'aucuns comme le multiculturalisme soumis à la loi 101, et ceci même si les Québécois de souche renâclent et perdent des libertés scolaires (comme leurs cours de religion chrétienne, peu de choses quoi !) ou doivent être soumis à un cours plurireligieux comme l'ECR dès le plus jeune âge. Les commissaires invitaient également l'État à se pencher sur l'existence des écoles confessionnelles (catholiques et protestantes dans leur majorité) qui pourraient fragmenter la population...

Bref, une nouvelle culture commune québécoise ne pourrait naître que du dialogue et de la mixité ethnique (quitte à être imposés par l'État à l'école).

En France, c'est ainsi que l'on justifie également la survivance de la « carte scolaire » : forcer la mixité sociale et ethnique dans un lieu géographique donné.

M. Bégaudeau auteur du livre qui a inspiré le film à thèse Entre les murs , gagnant de la palme d'or du Festival de Cannes 2008, est persuadé que la classe moyenne a « tout à gagner » à mettre ses enfants dans des collèges multiethniques pour s’enrichir au contact de la « diversité ». C'est la thèse de son livre et du film. On ne sait jamais très bien d'ailleurs ce que le mot diversité cache dans ce genre de plaidoyer si convenu de nos jours : parle-t-on vraiment de diversité culturelle ? Mais ces élèves n'apportent pas avec eux la sagesse de leur culture, le petit Maghrébin dont les parents sont déclassés socialement [1] n'apporte pas toute la sagesse d'Averroès, ni d'Avicenne, d'ailleurs il ne lit sans doute pas l'arabe et parle plutôt berbère à la maison. On frémit à la pensée que M. Bégaudeau soit fasciné par la diversité des couleurs de peau. Extrait de sa thèse dans la vidéo ci-dessous.



Quoi qu'il en soit, il semble que beaucoup de parents — même parmi les plus convaincus des vertus de la mixité sociale et les journalistes de gauche — sont prêts à éviter les entraves placées par l'État pour limiter le choix d'école et limiter les chances de leurs enfants de s'enrichir au contact de la « diversité ». La vidéo ci-dessous passe en revue les ruses déployées par des parents bien-pensants et fortunés pour éviter cette mixité.



[1] Notons que ce déclassement se produit également au Québec et qu'on ne peut partager l'optimisme de MM. Bouchard et Taylor qui pensent que la sélection des immigrants empêchera au Québec de connaître les affres de l'immigration européenne. Rappelons, en effet, que près du tiers des Maghrébins au Québec, le gros de la nouvelle immigration en hausse qu'encourage le gouvernement du Québec, est au chômage ! En outre si, en 1980, les nouveaux immigrants de sexe masculin qui avaient un revenu d'emploi gagnaient 85 cents pour chaque dollar de revenu d'emploi des hommes nés au Canada. En 2005, ils n'en gagnaient plus que 63. Chez les nouvelles immigrantes, les chiffres correspondants étaient de 85 cents et de 56 cents respectivement. En outre, les choses ne s'améliorent pas pour tous les immigrants de deuxième génération. En effet, selon une étude récente de Statistiques Canada, toutes choses étant égales par ailleurs, certains hommes de minorités visibles dont les deux parents sont immigrants semblaient avoir un désavantage significatif au chapitre des gains comparativement à leurs pairs dont les parents sont nés au Canada.

Conférence de la CLÉ à Québec le 9 juin

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) organise une conférence à Québec le 9 juin. Au programme :

Me Jean-Yves Côté
Avocat spécialisé en jurisprudence,
co-concepteur de la demande d'exemption, recours légal

M. Gary Caldwell
Commissaire dissident aux États généraux
Il nous dévoilera les revers cachés de ce cours

Mme Carole Cardinal
Vice-présidente de l'ACPEQ
Assistante juridique de Home School Defence Association of Canada

Dre Jean Morse-Chevrier
Psychologue et présidente de l'APCQ
Les effets du cours ECR sur les enfants


Lundi, le 9 juin 2008 à 19 h 30
Montmartre Canadien de Sillery
1669, chemin Saint-Louis, Québec

Compléments d'information : infos@coalition-cle.org ou (418) 839-6236
Entrée libre, stationnement gratuit, bienvenue à tous et toutes.

jeudi 5 juin 2008

Cours ECR — explorer la diversité de différents types de familles : les familles décomposées et les marâtres

Le cours d'Éthique et de culture religieuse a comme une de ses missions pour les enfants du primaire de
« Les amener à explorer la diversité des relations d’interdépendance entre les membres de différents types de familles. (p. 319) »
Il n'est pas clair ce que cela signifie (c'est normal, c'est un document du Monopole) : doit-on comprendre qu'il faudra parler aux enfants de 6 ou 7 ans des familles homosexuelles ? C'est possible. Ce qui est, par contre, fort probable c'est qu'on forcera les enfants à parler des familles décomposées si modernes.

Apportons donc notre pierre à cet édifice et suggérons la lecture de ce portrait de certaines de ces familles décomposées puis recomposées paru dans le magazine français Le Point. Extraits.
Le mythe de la famille recomposée moderne s'effrite. Tous les mois, des « marâtres » au bord de la crise de nerfs évoquent ensemble leur rôle impossible. Au gouvernement, on planche sur un statut du beau-parent qui est loin de faire l'unanimité.

« Vous ne les aimez pas, ils vous pourrissent la vie, vous préfèreriez qu'ils n'existent pas, ces gosses ? Dites-le, personne ne vous jugera. » Sourires tendus. Elles sont une dizaine, dans ce café du 11e arrondissement de Paris, à assister pour la première fois à la réunion mensuelle du Club des marâtres. Créé il y a quatre ans par Marie-Luce Iovane-Chesneau, « marâtre » pétulante et décomplexée, ce cercle est un genre de salon exutoire où des belles-mères à cran déversent chaque mois leur fiel et leurs angoisses. Sans tabou. D'ailleurs, la réunion commence à peine que le niveau sonore, à la table des habituées, s'envole déjà de façon inquiétante.

Du côté des nouvelles, silence, on s'observe en sœurs d'infortune. Femmes de tous âges, de tous milieux sociaux, anti-héroïnes d'un conte de fées moderne et archibanal : la « recomposition » familiale. « Racontez-vous », encourage Sophie, la présidente. On s'attend à de l'anecdote légère, à du rigolo. Le tour de table commence dans les larmes. Sylvie, la mine dévastée, fait le récit du déni ordinaire dont elle se sent la cible. « Lorsque mes belles-filles sont chez nous, elles ne me parlent pas, elles ne me regardent pas. Si elles ont quelque chose à me demander, c'est leur père qui me transmet le message. Comme si, sous mon propre toit, je n'existais pas. » Jeanne, 50 ans, évoque cette petite fille qui habite chez elle un week-end sur deux et fait ce qu'elle veut d'un père rongé par la culpabilité. Au point de la chasser, elle, du lit conjugal. « Il dit que la petite fait des cauchemars, alors ces week-ends-là, c'est moi qui dors sur le canapé. » Et puis il y a Elise, une jolie blonde aux cernes noirs qui parle en se mordillant les doigts. Douze ans de garde alternée au compteur. « Une semaine sur deux, j'ai les deux ados de mon mari en plus de nos deux petits. Ils arrivent avec leur linge sale, se comportent comme s'ils étaient à l'hôtel : je les connais depuis qu'ils sont enfants, mais ce n'est pas moi qui les éduque, alors je ne peux rien dire. » Plus de dix ans de ce régime sans jamais échanger un seul mot avec la mère ont laissé ce petit bout de femme complètement exsangue. « Je voulais qu'on ne me reproche rien, alors j'ai tout porté. Je les ai renvoyés pendant des années avec leur linge repassé chez leur mère, comme si c'était normal. » Il y a quelques semaines, le « couple parental » d'origine a décidé que les deux foyers, l'an prochain, déménageraient en Bretagne. Sans la consulter. Alors Élise s'est effondrée.

Autour de la table, sans mentir, c'est un concert de sanglots. « Ce n'est pas toujours aussi sombre, tempère Sophie . On rit quand même souvent, il y a aussi de belles histoires. » N'empêche. Au terme de ces trois heures de litanies poignantes, la belle façade de nos familles recomposées modernes s'est comme écroulée, révélant, en coulisse, un indescriptible chaos affectif. « Mais ces joyeuses tribus à géométrie variable, ces enfants qui apprennent prétendument l'ouverture d'esprit, la souplesse, cette idée qu'une famille est un groupe qui se choisit et qui s'aime, c'est de la pure mythologie, s'amuse la sociologue Sylvie Cadolle, l'une des premières à s'être intéressées au rôle complexe du beau-parent. Pendant des années, les médias, les séries télé, même les livres pour enfants ont entretenu le mythe triomphant de la nouvelle famille recomposée, tellement plus gaie que la famille monoparentale. Je me souviens d'une émission ahurissante de "La marche du siècle", au début des années 90, qui décrivait ces tribus idylliques : le comédien Roger Vadim y racontait combien toutes ses ex-femmes, tous ses enfants s'entendaient selon lui à merveille. On s'aperçoit aujourd'hui que les choses sont un peu plus complexes. D'ailleurs, des études nous parviennent maintenant des États-Unis  : les familles recomposées se désagrègent encore plus vite que les autres. »

Premier fusible de ces reconstructions en équilibre instable : les beaux-parents. Et surtout la belle-mère. Parce qu'au sein de ces « nouvelles tribus » une constante de la famille traditionnelle demeure : c'est encore la femme, donc la belle-mère au moins à temps partiel, qui est la gardienne du foyer. Celle qui se coltine l'essentiel des soins aux enfants, du quotidien matériel et affectif. Celle qui se heurte donc en permanence à la question des limites de son rôle. « Quand un enfant a des problèmes scolaires, faut-il l'aider ? Quand il pose des questions sur la sexualité, est-on en droit de répondre ? Est-on autorisé à se fâcher pour qu'il range sa chambre ou à le consoler quand il va mal ? La difficulté, c'est qu'il faut s'inventer un rôle, résume Marie-Luce Iovane-Chesneau. On ne sait pas, au fond, ce que l'on attend de nous. »

La fulgurante révolution des mœurs, en marche depuis les années 60, a propulsé sur le devant de la scène familiale des personnages dont ni la société ni le droit n'ont eu le temps de définir le rôle. « Les "parâtres" et les marâtres d'autrefois se substituaient au parent décédé ou destitué de ses droits parentaux par le divorce, dit Sylvie Cadolle. Ceux d'aujourd'hui coexistent avec des parents qui, bien que séparés, continuent d'exercer pleinement leur autorité parentale. Il faut donc définir des rôles, des territoires entre tous ces adultes présents dans la vie de l'enfant. Or rien, dans notre histoire, dans notre culture, ne nous aide à penser cette pluriparentalité tellement étrangère à nos normes occidentales. »

Entre lémures, palme d'or ?

Alain Finkielkraut s'exprime au sujet de l'auteur du roman qui servit de trame au film couronné Palme d'or 2008 du festival de Cannes. L'auteur, M. Bégaudeau, joue son propre rôle de professeur dans le film « Entre les murs ». La lettre envoyée au Monde s'intitule Palme d'or pour une syntaxe défunte.


Bande annonce d'Entre les murs (palme d'or à Cannes 2008)

« Bégaudeau n'a pas le triomphe modeste, soit. Mais pourquoi l'a-t-il acrimonieux ? Pourquoi cette vindicte à l'égard des professeurs qui ne partagent ni ses méthodes, ni ses objectifs, ni son optimisme ? Pourquoi être si mauvais joueur quand on a gagné la bataille, et s'acharner contre les derniers récalcitrants quand on a, à ses pieds, le président de la République, la ministre de la culture et celui de l'éducation nationale ? Et pourquoi faut-il que Le Monde (le 28 mai) alimente cette étrange aigreur en dressant le repoussoir des "fondamentalistes de l'école républicaine" qui prônent "l'approche exclusive de la langue française par les grands textes" ?

Fondamentaliste, la lecture d'A la recherche du temps perdu, de Bérénice ou du Lys dans la vallée ? Fondamentaliste, l'expérience des belles choses, l'éventail déployé des sentiments et le tremblement littéraire du sens ? Le fondamentalisme est arrogant, catégorique et binaire ; la littérature problématise tout ce qu'elle touche. Le fondamentalisme enferme l'esprit dans le cercle étroit d'une vérité immuable ; la littérature le libère de lui-même, de ses préjugés, de ses clichés, de ses automatismes. Le fondamentalisme est une fixation ; la littérature, un voyage sans fin.

On jugera le film de Laurent Cantet lors de sa sortie en salles. Peut-être sera-t-on intéressé, voire captivé par cette chronique d'une année scolaire dans une classe de quatrième à travers les tensions, les drames, les problèmes et les imprévus du cours de français. Mais s'il est vrai qu'après s'être vainement employé à corriger la syntaxe défaillante d'adolescentes qui se plaignaient d'avoir été "insultées de pétasses", l'enseignant finit par utiliser certaines tournures du langage des élèves, "plus efficace que le sien", alors on n'aura aucun motif de se réjouir.

[...]

Naguère aussi, on respirait dans les œuvres littéraires ou cinématographiques un autre air que l'air du temps. Sean Penn, le président du jury, a remis les pendules à l'heure en déclarant, dès la cérémonie d'ouverture du Festival et sous les applaudissements d'une presse enthousiaste, que seuls retiendraient son attention les films réalisés par des cinéastes engagés, conscients du monde qui les entoure. Sarabande, Fanny et Alexandre, E la nave va, In the Mood for Love, s'abstenir. Un conte de Noël, ce n'était pas la peine. Le monde intérieur, l'exploration de l'existence, les blessures de l'âme sont hors sujet. Comme si l'inféodation de la culture à l'action politique et aux urgences ou aux dogmes du jour n'avait pas été un des grands malheurs du XXe siècle, il incombe désormais aux créateurs de nous révéler que Bush est atroce, que la planète a trop chaud, que les discriminations sévissent toujours et que le métissage est l'avenir de l'homme.

L'art doit être contestataire, c'est-à-dire traduire en images ce qui est répété partout, à longueur de temps. Big Brother est mort, mais, portée par un désir de propagande décidément insatiable, l'idéologie règne et veille à ce que notre vie tout entière se déroule entre les murs du social. »

Il faut dire que Bégaudeau et Finkielkraut, tous les deux professeurs, se connaissent. Lors d'une émission où ils discutaient de l'école et des émeutes en banlieue parisienne, Bégaudeau était, non seulement clairement imbu de lui-même la bouche en cul de poule et le sourire narquois, mais également glaçant de mépris envers Finkielkraut. Il est vrai que M. Bégaudeau est de gauche.





L'autoritarisme étatique force les parents à contourner l'abus de pouvoir de l'État qui s'immisce dans l'éducation morale et religieuse

Lettre ouverte de Gérard Lévesque de Lévis.

Les principaux instigateurs du programme d'éthique et de culture religieuse (ECR) ne pouvaient pas ne pas réagir promptement à l'indignation que soulève un effet fort malheureux de ce programme. Comme le révélait Michel David dans sa chronique de samedi dernier intitulé La laïcité à deux vitesses, les élèves dont les parents peuvent financièrement les inscrire à l'école privée pourront continuer d'y recevoir un enseignement religieux confessionnel alors que les élèves fréquentant l'école publique ne pourront dorénavant bénéficier d'un tel enseignement.

Pour sauver la face de son programme, Jean-Pierre Proulx, dans son article [publié dans le Devoir] mercredi 3 juin intitulé Éviter la confusion et les impasses, propose comme solution, à la stupéfaction générale, rien de moins que la promotion de l'école privée en suggérant que les parents à faible revenu bénéficient de mesures fiscales pour pouvoir inscrire eux aussi leur enfant à l'école privée !

Que conclure de ce cercle vicieux ? Ce que Bock-Côté disait du Québec à partir de la pensée de Marcuse dans Le Devoir de philo du 3 juin dernier : de soi-disant intellectuels, coupés de la réalité et du sens commun du monde ordinaire, ont conçu un programme scolaire au mépris de la volonté légitime des parents qui tiennent à ce que l'école transmette à leur enfant un enseignement religieux confessionnel. L'autoritarisme étatique qui impose ce programme a pour effet que les parents cherchent des moyens de contourner cet abus de pouvoir de l'État qui s'immisce jusque dans les contenus religieux, en violation du principe de la séparation des Églises et de l'État. Alors d'aucuns suggèrent encore plus d'autoritarisme en conseillant à l'État d'interdire aux écoles privées l'enseignement confessionnel. Pour leur part, des auteurs du programme proposent des solutions tout aussi farfelues.

Il est grand temps que la ministre Courchesne impose le holà à ce programme !

mercredi 4 juin 2008

« Le fascisme et le Canada »

Éditorial sévère de Catholic Insight pour qui le fascisme s'installe au Québec.

Un extrait concernant le Québec et la Colombie-Britannique.
« En septembre 2008, le Ministère de l'Éducation de Colombie-Britannique a l'intention d'introduire l'enseignement obligatoire des mariages homosexuels du jardin d'enfants à douzième année dans les écoles provinciales. C'est la première fois qu’une province au Canada s’arroge le droit de déterminer l'enseignement moral dans les écoles alors que la grande majorité de ses citoyens rejette cet enseignement comme non scientifique et contraire au bien commun.

Voilà que l’on passe du fameux slogan prononcé par M. Trudeau en 1967 « l’État n’a pas à s’intéresser à ce qui se passe dans les chambres à coucher de ses citoyens » – utilisé à mauvais escient pour saper la moralité traditionnelle – à un nouveau slogan selon lequel l'État doit déterminer ce que doivent penser les gens en matière de morales.

En septembre, également, le Ministère de l’Éducation du Québec a l'intention de remplacer la morale chrétienne dans ses écoles par un salmigondis laïque inventé par son personnel qui ravale le christianisme à une religion parmi d’autres. Comme Douglas Farrow le signalait dans notre numéro de mars, cette suppression se fait au nom du « pluralisme normatif ». C’est à ce titre que l’État bafoue les droits des parents et le rôle formateur de la culture chrétienne et le remplace par une sociologie laïque. Une nouvelle fois, ici, l’État balaie l’autorité spirituelle et usurpe son rôle. C’est ce qu’on nomme dans l’histoire l’« étatisme », mieux connu sous le nom de « fascisme ».
[L’étatisme est un terme péjoratif que ne revendique aucun gouvernement. Il désigne les pratiques d'un État allant dans le sens d'une expansion de son champ d'intervention sur la société. Quand l’État investit tous les aspects de la vie des citoyens, on peut parler de totalitarisme comme, par exemple, dans les cas de l'Italie mussolinienne, de l'Allemagne nazie et de l'URSS.]