mardi 11 mars 2008

France — Une étude dévoile la loterie des notes du bac

Une même copie de bac peut atteindre jusqu'à un écart de onze points d'un correcteur à l'autre ! C'est le constat d'une récente étude de l'Iredu (Institut de recherche sur l'éducation) intitulée « La loterie des notes au bac ». Ces conclusions ne vont pas rassurer les futurs bacheliers [fin du CEGEP pour le Québec]. Bruno Suchaut, chercheur, y présente les résultats de cette expérience, révélée par l'Agence éducation formation (AEF). En 2006 et 2007, il a soumis trois copies d'élèves passant l'épreuve de sciences économiques et sociales à la correction d'une trentaine de professeurs, dans deux académies. Puis il a recueilli les notes et les appréciations sur chaque copie.

La conclusion est sans appel : il existe, pour chaque dissertation, des variations très fortes d'un correcteur à l'autre (de 5 à 16 sur 20 pour l'une d'entre elles ou de 8 à 18 pour une autre). L'écart de notation peut aller jusqu'à onze points, ce qui est énorme. En moyenne, il est cependant plus proche de deux ou trois points. Autre enseignement, il n'existerait pas de correcteurs « indulgents » ou «sévères», selon le chercheur : ces derniers ne sont pas « constants » dans leur pratique de notation. Ils peuvent noter très sévèrement une copie, puis généreusement les deux autres ou inversement !

Les commentaires des professeurs pour justifier leurs notes peuvent être parfois très contradictoires. Pour l'une des copies, le correcteur numéro 57 a attribué un 3. L'introduction n'est « pas satisfaisante », le propos n'est « pas très clair ». Le plan annoncé est « trop peu précisé, et la troisième partie est hors sujet… » Il a même la sensation que le candidat fait « du remplissage ». À l'inverse, le correcteur numéro 61 attribue un 13 à cette même copie. Pour lui, le «sujet est assez bien cerné ». Les notions clés sont « utilisées », les arguments sont « développés » et « permettent de mettre en évidence les différents mécanismes » du thème abordé.

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