samedi 27 juin 2020

L'histoire : la lutte des traces

Lutte des classes, lutte des castes, lutte des races : nos contemporains paraissent redécouvrir que la fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Contrairement à ce que Francis Fukuyama prétendait. Le tragique réaffirme son importance. Hegel ne disait-il pas déjà que « l’histoire universelle n’est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont ses pages blanches ; car ce sont des périodes de concorde auxquelles fait défaut l’opposition » ?

À l’heure où d’aucuns rêvent de grand effacement historique, de grands remplacements ethniques, de statues déboulonnées, de lieux débaptisés afin de réécrire l’histoire à leur image, c’est un indice supplémentaire que la guerre des traces est lancée. À travers elle, chacun s’arroge le droit et le devoir de trier selon son plaisir parmi les traces laissées par le passé. D’en extraire certaines et d’en effacer d’autres. Bref, de faire l’histoire en l’écrivant, donc en la réécrivant. Mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas ?

L’histoire jusqu’à nos jours est-elle autre chose que l’histoire de la lutte des traces ?

Réécriture résultante de changements politiques, démographiques, religieux ou ethniques. Les peuples occidentaux qui ne font plus d’enfants et importent ceux des autres devraient s’en souvenir.

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