samedi 16 novembre 2013

Au printemps 2015, « La revanche des Yvettes » ?

 Extrait d'un billet de Jérémie :

Affiche soviétique de 1931.
« À bas l'esclavage de la cuisine !
Vive le nouveau mode de vie ! »
« Le ministre des Finances du Canada, M. Jim Flaherty, dans sa mise à jour économique de l'automne 2013 nous annonce aujourd'hui – non seulement le retour à l'équilibre budgétaire pour 2015, tel que promis lors de la dernière campagne électorale –, mais encore un surplus de 3,7 milliards $ cette année-là. Ce surplus permettrait de mettre en place une des promesses phares du Parti conservateur du Canada – PCC soit le fractionnement des revenus pour les couples qui ont des enfants âgés de moins de 18 ans. Les Conservateurs sont souvent nonos, ils manquent sérieusement de fibre morale, les préoccupations sociales ne les réveillent pas la nuit et leur premier ministre lui-même vient de se faire prendre à mentir à propos des sénateurs dans un invraisemblable imbroglio. Si on est pas toujours fiers de leurs actions, je dois cependant ici m'incliner devant cette promesse qui semble s'approcher d'un des principes fondamentaux de la Doctrine sociale de l'Église soit d'améliorer la proposition économique pour la maman qui souhaiterait demeurer à la maison pour s’occuper de ses enfants. Lisons ce que dit la doctrine à ce sujet :
250 Pour protéger ce rapport entre famille et travail, un élément à apprécier et à sauvegarder est le salaire familial, à savoir un salaire suffisant pour entretenir la famille et la faire vivre dignement564. Ce salaire doit permettre la réalisation d'une épargne favorisant l'acquisition de telle ou telle forme de propriété, comme garantie de la liberté : le droit à la propriété est étroitement lié à l'existence des familles, qui se mettent à l'abri du besoin, grâce aussi à l'épargne et à la constitution d'une propriété familiale565. Il existe plusieurs façons de rendre concret le salaire familial. Certaines mesures sociales importantes concourent à le déterminer, telles que les allocations familiales et autres contributions pour les personnes à charge, ainsi que la rémunération du travail au foyer d'un des deux parents566.
Affiche soviétique de 1932.
« Le 8 mars, jour de l'insurrection
contre l'esclavage des travailleuses de cuisine.
 À bas l'oppression et
la mesquinerie de la vie domestique ! »
OK, techniquement parlant, le fractionnement des revenus n'est pas un salaire pour un parent qui demeure à la maison, mais il commence à s'en approcher drôlement. Ainsi, un papa qui a un revenu de 65 000 $ pourra en attribuer la moitié à son épouse, réduisant d'autant leur fardeau fiscal familial. C'est en milliers de dollars supplémentaires qui se calculent l'augmentation du revenu, une mesure onéreuse, car elle coûtera, au bas mot, près de 3 milliards $ par an au trésor public. [En réalité, l'État rendra plutôt 3 milliards $ d’impôts qui défavorisaient injustement les familles.] En additionnant les allocations familiales, on arrive ma foi à un pécule non négligeable, libre d'impôt. Continuons notre lecture… 
251 Dans le rapport entre la famille et le travail, une attention spéciale doit être réservée au travail de la femme dans le cadre de la famille, c'est-à-dire tout le soin qu'elle lui consacre, qui engage aussi les responsabilités de l'homme comme mari et comme père. Ce travail, à commencer par celui de la mère, précisément parce qu'il vise le service de la qualité de la vie et s'y consacre, constitue un type d'activité éminemment personnel et personnalisant, qui doit être socialement reconnu et valorisé,567 notamment par une compensation économique au moins égale à celle d'autres travaux568. En même temps, il faut éliminer tous les obstacles qui empêchent les époux d'exercer librement leur responsabilité de procréation et, en particulier, ceux qui contraignent la femme à ne pas accomplir pleinement ses fonctions maternelles569.
Cette mesure lorsqu'elle rentrera en vigueur deviendra une reconnaissance de facto du rôle de la maman qui demeure au foyer pour s’occuper de sa famille. Elle sera une compensation économique, pas encore équivalente à d’autres, mais certainement un pas dans la bonne direction. Elle constituera un encouragement à l’exercice de la maternité en réduisant l'obligation économique d'aller travailler à l'extérieur. Et elle corrigera enfin une grande injustice qui fait que présentement, si j'ai un seul revenu et que je suis marié, je suis, à revenu égal, le plus taxé de tous les ménages dans ma situation qui vivent sur deux salaires ou comme conjoints de fait. Il est sérieusement temps qu'on mette fin à cette discrimination contre les familles, nucléaires, traditionnelles ou tout bonnement normales!

Jouons au prophète deux minutes... ça m'amuse. Une fois la mesure en place, je crois bien que quelques femmes feront vite le calcul que d'éliminer la deuxième voiture, la garderie avant cinq ans et le service de garde à l'école plus le camp de jour, le restaurant et les vêtements, il vaut peut-être mieux en bout de ligne rester à la maison, recommencer à mitonner de bons petits repas pour toute la famille, s’occuper des devoirs au retour à la maison et s’offrir des fins de semaine de loisirs en famille plutôt qu'à coordonner tous les devoirs et leçons de la semaine et préparer sept soupers. Ça risque aussi de faire baisser de deux ou trois crans le niveau de stress familial, et, qui sait, de devenir plus sensible aux signes subtils que le grand ado s'apprête à décrocher...


J'imagine, en jubilant, Pauline, Françoise, Jeannette et surtout Lise Payette et leur cohorte de féministes échevelées rager et hurler leur dégoût de cette politique paternaliste qui enferme les femmes dans leurs rôles traditionnels. Les Yvettes dont on avait tant ri, mais qui ont joué un bien mauvais tour aux péquistes lors du premier référendum viendront elles de nouveau hanter nos politiciennes apôtres de la pensée unique dans les prochaines années ? »

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Réflexes communautaires : un candidat blanc se fait élire à l'université de Houston en se faisant passer pour un Noir


Dave Wilson, un républicain, s'est fait passer pour un Noir pour entrer au conseil d'administration du collège communautaire de Houston au Texas. Les collèges communautaires sont, aux États-Unis, des établissements universitaires qui offrent des formations généralement limitées à un premier cycle de deux ans.

Pendant sa campagne, M. Wilson a usé de plusieurs stratagèmes pour déloger de son siège au conseil d'administration du collège communautaire de Houston le démocrate — noir — Bruce Austin, qui y avait été élu quatre fois consécutives ces vingt-quatre dernières années dans ce district principalement peuplé d'électeurs noirs. Sur les tracts électoraux du républicain blanc figuraient exclusivement des visages de personnes noires, afin de créer la confusion. L'heureux candidat a trouvé ces photos sur Internet via une banque d'images. Cette manœuvre n'est sanctionnée par aucun texte de loi. Et il l'a exercée dans d'autres domaines. Par exemple, ses annonces radiophoniques ont été enregistrées avec des voix de Noirs. Elles évoquent les dons du candidat au bénéfice des différentes associations de communautés noires et hispaniques, cultivant encore la confusion.

Affichette de Dave Wilson

Enfin, le stratagème le plus grossier de sa campagne fait sourire le républicain. Il aura consisté en la mention dans chacune des annonces et affichettes du soutien d'un certain « Ron Wilson ». Ce nom évoque pour tout un chacun au Texas le démocrate — noir — représentant de l'État du Texas au Congrès pendant plus de vingt ans, célébrissime à Houston. Mais il s'agit en réalité du cousin de Dave Wilson ! Interrogé par les journalistes locaux sur l'identité de cet homonyme, Dave Wilson sourit : « Oui, parfaitement, Ron est mon cousin, il est épatant et il soutient ma candidature ! » Afin d'éviter de se mettre hors-la-loi, Dave Wilson a bien pris soin de préciser en plus petits caractères sur ses tracts que « Dave Wilson et Ron Wilson sont cousins » !

Déterminisme communautaire

Pourquoi Dave Wilson a-t-il eu besoin de tromper ses électeurs pour gagner ? Le candidat invoque à demi-mot le déterminisme communautaire qui régit les élections aux États-Unis. En effet, si le Texas est connu pour être depuis toujours en majorité acquis aux républicains, la ville de Houston, quant à elle, n'a plus connu de maire de droite depuis 1991. En 2009, elle est même devenue la première ville américaine de plus d'un million d'habitants à élire un maire homosexuel : la démocrate Annise Parker. Et ce n'est pas tout : en 2005, les sociologues de la même université publique de Houston ont mené une étude sur l'orientation politique des communautés présentes en grand nombre à Houston.

Les résultats sont édifiants : 62 % des hispaniques et 91 % des Noirs disent voter démocrate. Rappelons que le président Obama (un métis) a bénéficié d'un vote stalinien parmi les afro-américains, 93 % des suffrages en sa faveur en 2012 contre, toutefois, 96 en 2008. Dans un tel contexte, Dave Wilson « ne s'attendait pas du tout à gagner l'élection ».

À noter que si ses manières de jouer avec les réflexes de ralliements communautaires ne sont certainement pas flatteuses pour la démocratie, elles ne sont guère attaquables du point de vue de la légalité.

Sources: Le Point, KHOU, Texas, Diversity Inc.

Décrochage — les experts évacuent les parents...


Lettre ouverte de Denis Lyonnais dans Le Devoir :

J’ai eu l’occasion d’assister aux Grandes Rencontres sur la persévérance scolaire la semaine dernière à Montréal. Plus de 1400 personnes et 150 spécialistes et experts s’étaient donné rendez-vous. On nous a fait un portrait type du jeune de 4 à 16 ans, on l’a étudié, disséqué, mis en tableau, en statistique. On nous a présenté des recherches sur ce qu’il aime, ce qu’il aimerait, ce qu’il n’aime pas, ce dont il a besoin. On a évalué ses chances de décrocher s’il n’est pas « dépisté » à temps. Soudain, une réflexion m’a traversé l’esprit. Misère, mais on parle de mon enfant ! Comme parent, n’aurais-je pas un mot à dire parmi tous ces experts ?

En aucun temps, pendant ces trois journées, on a parlé de l’importance de la relation parent-enfant sur la persévérance scolaire. En aucun moment on a parlé de l’influence du parent comme modèle auprès de son enfant. Jamais on n’a discuté des bienfaits d’un bon encadrement parental et du soutien affectif sur la persévérance scolaire.

Où est la reconnaissance du parent-travailleur qui s’efforce de concilier travail, famille et réussite de son enfant ? À plusieurs occasions, je me suis senti aspiré par ce tourbillon de connaissances que faisaient virevolter tous ces penseurs qui, eux, savaient ce qui était bon pour mon enfant. Et si la persévérance était aussi une question de valeur et la réussite, une notion de culture, qui serait le mieux placé pour transmettre cette valeur sinon le parent ?

Il est grand temps de cesser de déresponsabiliser le parent dans son rôle premier et qu’il soit reconnu comme le premier responsable de l’éducation de son enfant.





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