mIAou, place au Chat
L'une des questions les plus pressantes du sommet de l'intelligence artificielle (IA) qui s'est tenu à Paris cette semaine était la suivante : l'assistant de Mistral AI est-il un chat ou un tchat (agent conversationnel) ? Baptisé Le Chat et développé par une jeune entreprise française pour concurrencer ChatGPT, il a été lancé sous la forme d'une application pour téléphone intelligent le 6 février. Pour les anglophones, Le Chat ressemble à une version française du tchat de l'IA comme chatGPT. Pourtant, lors du colloque, le président Emmanuel Macron l'a lancé en utilisant un « ch » doux comme dans le félin français. Arthur Mensch, 32 ans, patron de Mistral, affirme que son bébé est bien à quatre pattes. Regardez bien l'icône en forme de M, dit-il : c'est aussi une tête de chat.
Quelques jours après son lancement, Le Chat est devenu l'application iOS la plus téléchargée en France. Alimenté par des puces de Cerebras, un concurrent américain de Nvidia, il est beaucoup plus rapide à utiliser que d'autres assistants d'IA, dont ChatGPT. Comme le DeepSeek chinois, il utilise des modèles à source ouverte, mais contrairement à l'assistant d'IA chinois, Le Chat ne soulève pas de questions en matière de sécurité nationale pour les Européens. Le ministère français de la défense, ainsi que Helsing, une nouvelle entreprise allemande spécialisée dans les drones d'attaque intelligents, ont signé des accords avec Mistral. « Le Chat n'existe nulle part ailleurs en Europe », affirme Verity Harding, spécialiste britannique de l'IA. « En le téléchargeant, a déclaré M. Macron, vous aidez un champion européen.
Notez que l'interface gratuite du Chat sur Internet n'est qu'en anglais même s'il peut converser en français. Il passe aussi en français quand on s'inscrit.
Comme toujours, essayer de créer des champions était un message central à Paris, même s'il a été terni par une prise de bec avec J.D. Vance, le vice-président américain, au sujet de la réglementation. Les participants au sommet avaient promis une technologie « sûre, sécurisée et digne de confiance » ; M. Vance a accusé les dirigeants mondiaux de vouloir « étrangler » l'IA. La France a tout de même annoncé un investissement privé dans l'IA de 109 milliards d'euros (113 milliards de dollars) au cours des prochaines années, principalement en provenance de l'étranger, dont une grande partie sera consacrée aux centres de données qui peuvent utiliser l'électricité nucléaire à faible teneur en carbone du pays.
Ce coup de pouce au secteur français de l'IA dépasse largement les 39 milliards de livres sterling (49 milliards de dollars) que la Grande-Bretagne déclare vouloir consacrer à l'IA. Malgré tous ses déboires politiques, M. Macron s'est montré remarquablement enjoué lorsqu'il a cajolé des patrons et des dirigeants de sociétés technologiques étrangères autour de foie gras et de champagne au palais de l'Élysée.
Le Chat a encore du pain sur la planche. Il est peu connu, même en Europe. Mistral est un nain parmi les géants américains de la technologie. Mais à Paris, il a fait parler le monde de l'IA. Demandez au Chat d'expliquer son nom avec humour et il vous répondra : « un début de conversation et un coup marketing un déclencheur de conversations et un coup de patte marketing rrron-flant ».
Source : The Economist
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