lundi 22 mai 2023

Afrique du Sud est en avance sur son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre

L’Afrique du Sud est en avance sur son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La production de gaz à effet de serre du 14e plus gros émetteur mondial est déjà en baisse, alors que sa contribution déterminée au niveau national, un objectif adopté par le cabinet en 2021, ne prévoyait une baisse qu’à partir de 2025.

Les pannes régulières des centrales à charbon qui fournissent plus de 80 % de l’électricité sud-africaine signifient que moins de dioxyde de carbone est pompé dans l’atmosphère, et les délestages quotidiens de plus de 10 heures par jour limitent encore davantage les émissions des usines.

« C’est involontaire », a déclaré Crispian Olver, directeur général de la Commission présidentielle sud-africaine sur le climat, lors d’un entretien accordé lundi à Johannesburg. « Nous estimons que nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif de 2030 », a-t-il ajouté.

 Le 9 février dernier, le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a déclaré un « état de catastrophe » alors que les habitants de certaines régions du pays subissaient des coupures d’électricité planifiées pouvant durer jusqu’à 12 heures par jour. Il y a quelques mois,  ces délestages ont atteint un nouveau point culminant dans le cadre d’une polémique entre le parti au pouvoir, l’African National Congress, et André de Ruyter, directeur général sortant de la compagnie d’électricité Eskom.

La quasi-totalité de l’électricité sud-africaine est fournie par cette société, qui fonctionne désormais à moins de la moitié de sa capacité installée. Cette histoire n’est pas seulement celle de centrales à charbon vieillissantes. Il s’agit aussi des pièges d’un monopole d’État dans un pays où la corruption est endémique.

Eskom était encensée dans les années 1990 (vers la fin de l’apartheid), le Financial Times la désignait même comme la « compagnie d’électricité de l’année » en 2001. Les Sud-Africains ont joui d’une électricité parmi les moins chères du monde jusqu’à la première année de délestage, ou coupures d’électricité planifiées, en 2007. Entre 2008 et 2012, le prix de l’électricité a doublé. En 2021, il avait plus que triplé, avant même que la guerre entre la Russie et l’Ukraine ne fasse exploser les prix de l’énergie dans le monde entier.

Le PIB/habitant de l’Afrique du Sud stagne depuis plus de 10 ans

Comment les choses ont-elles pu si mal tourner ? L’Afrique du Sud est le troisième utilisateur mondial de charbon pour la production d’électricité. Elle tire beaucoup plus d’électricité du charbon que d’autres économies émergentes telles que la Chine, l’Inde et le Brésil. En Afrique, seul le Botswana s’en rapproche.

En 1998, le gouvernement a consulté des experts en énergie et publié un livre blanc, prévoyant que la demande dépasserait l’offre à partir de 2007. Le gouvernement ANC n’a pas investi dans de nouvelles infrastructures énergétiques et la situation n’a fait qu’empirer. Certains Sud-Africains fortunés ont investi dans des panneaux solaires, mais ils sont trop chers pour la plupart des gens.

L’ancien PDG d’Eskom, André de Ruyter, a déclaré qu’on l’avait averti que sa vie pouvait être en danger, ce qui l’a poussé à quitter l’Afrique du Sud et à garder le secret sur l’endroit où il se trouve. Dans son livre, Truth to Power : My Three Years Inside Eskom, sorti la semaine passée, il dénonce la corruption et l’incompétence généralisées au sein de la compagnie d’électricité.

Tout cela a entraîné une baisse de la consommation d’électricité par habitant au cours de la dernière décennie. Et le produit intérieur brut par personne a stagné. Si la défaillance du système énergétique n’est pas le seul frein à l’économie, elle a des répercussions évidentes sur l’agriculture, l’industrie manufacturière, la construction et le commerce. La banque centrale sud-africaine a récemment estimé que les pannes d’électricité pourraient coûter à l’économie jusqu’à 51 millions de dollars par jour.

La corruption freine les progrès. En décembre dernier, le président a autorisé une enquête sur Eskom. La force de défense nationale a été déployée dans les usines pour lutter contre le sabotage, le vol et la corruption. Au cours des dernières semaines, le directeur sortant d’Eskom, M. de Ruyter, a été suspendu prématurément après avoir accusé le gouvernement d’alimenter et de couvrir la corruption au sein de l’entreprise.

L’ancien directeur d’Eskom, André de Ruyter, est depuis en fuite. Il a déclaré craindre pour sa vie. L’ANC au pouvoir, a entamé une action en justice contre M. De Ruyter pour ses allégations de corruption contre ce même ANC. Le gouvernement pense que M. De Ruyter vit actuellement en Allemagne.



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