vendredi 18 septembre 2020

37 % des gènes humains ont une expression différenciée selon que l’on est homme ou femme

Une étude vient de paraître dans la revue Science du 10 septembre, mettant en valeur les différences d’expression génétique entre les sexes, aboutissement de dix années d’efforts, 37 % des gènes humains ont une expression différenciée selon que l’on est un homme ou une femme. Health (NIH).

Quand on pense génétique, on raisonne souvent selon l’absence ou la présence de tel ou tel gène. Or, les différences de phénotype et de nombreux facteurs biologiques (poids, maladies, vieillissement, taux de sucre dans le sang…) dépendent aussi étroitement de la façon dont les gènes sont utilisés par la cellule (épigénétique). Certains gènes restent ainsi souvent en grande partie inactivés. Ces variations d’expression sont appelées « transcriptome ». Un gène contient un code ADN pouvant être lu et transcrit en protéines fonctionnelles. Il génère pour cela un brin d’ARN à partir du code ADN, qui sert de guide pour fabriquer la protéine. Plus le gène est actif, plus il produit d’ARN et donc de protéines. C’est la quantité et la qualité de l’ARN que l’on appelle transcriptome et qui est utilisé pour mesurer l’activité des gènes.

Ainsi, les différences entre les sexes, communément attribuées aux hormones et aux chromosomes sexuels, seraient en grande partie dues à ce fameux transcriptome. 37 % des gènes humains ont une expression différenciée selon que l’on est un homme ou une femme.

Les scientifiques ont découvert 58 liens inédits entre l’expression génétique et des caractéristiques des individus, comme la pression sanguine, le taux de cholestérol ou le risque de cancer du sein. Le gène CYP450, qui influe sur l’assimilation des médicaments humains dans le foie, s’exprime ainsi de manière différenciée selon le sexe dans de nombreux tissus. Cela pourrait expliquer pourquoi certains médicaments sont plus efficaces chez l’homme que la femme (ou vice versa). Chez les femmes, la régulation génétique du CCDC88 est fortement associée à la progression du cancer du sein, et l’activité du gène HKDC1 est corrélée au poids de naissance (en modifiant le métabolisme du glucose dans le foie de la femme enceinte). Chez les hommes, la régulation génétique du DPYSL4 est associée au pourcentage de graisse corporelle et celle du CLDN7 au poids de naissance. Les chercheurs ont également identifié un lien entre l’expression du gène C9orf66 et la calvitie masculine.

Voir aussi

Biologie — L’expression de 6 500 différences génétiques distingue l’homme de la femme 

Étude — La testostérone change la structure du cerveau 

Gigantesque étude : il n'existe pas de gène « gay »

Le cerveau des femmes est mieux préparé que celui des hommes pour faire face aux défauts génétiques

Paradoxe confirmé : l’égalité juridique des sexes renforce les stéréotypes sexuels (chasser le naturel, il revient au galop ?)

Boris Cyrulnik : l’école valorise la docilité des filles et dévalorise la hardiesse des garçons
Cerveau masculin et cerveau féminin

Le paradoxe de l’égalité entre les sexes c. la théorie du genre

Étude norvégienne — Plus un homme participe aux tâches ménagères, plus il y a risque de divorce

Jordan Peterson et l’égalité des sexes : députée et ex-ministre suédoise à du mal à comprendre

Pourquoi l’éducation jouerait un rôle moins important qu’on ne le pense

Étude de 2018 (n=2064) : pas d’effet de menace du stéréotype sur résultats en maths des filles

L’héritage des Carolingiens (école)

Jordan Peterson sur l’écart salarial, l’imposition des pronoms trans et la gauche radicale 

Aucun commentaire: