Phrases alambiquées ou absurdes, non-sens, novlangue… Le pouvoir socialiste en France martyrise la langue française. Petit lexique.
En français | En socialiste | Citation |
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Donner aux élèves la même éducation | Bâtir du commun | « Il revient à l'École française de contribuer à bâtir du commun. » (Vincent Peillon, charte de la laïcité à l'école) |
L'avenir des jeunes Français | Leur devenir de citoyen | « Il s'agit d'accompagner les élèves dans leur devenir de citoyen. » (Vincent Peillon, charte de la laïcité à l'école) |
Personnel scolaire chargé de veiller à la discipline | Groupes académiques climat scolaire | « Afin de rendre effective cette lutte contre les violences, des “groupes académiques climat scolaire” sont par ailleurs déjà constitués pour aider localement chaque école et établissement. » (Site du ministère de l'Éducation nationale). |
Détruire l'identité sexuée | Déconstruire les stéréotypes de genre | « La création du programme “ABCD de l'égalité”, qui s'adresse à l'ensemble des élèves de la grande section de maternelle au CM2 [5e secondaire] et à leurs enseignants, vise à déconstruire des stéréotypes de genre. » (Site du ministère de la Santé, décembre 2012) |
Égalité hommes-femmes | Égalité femmes-hommes | « Pour une raison toute bête, explique-t-on au ministère des Droits des femmes, c'est par ordre alphabétique. Il n'y a pas de raison que les femmes soient en deuxième position ! » |
L'école maternelle | La première école | « Changer le nom en “petite école” ou “première école”, c'est neutraliser d'une certaine manière la charge affective maternante du mot “maternelle”. » (Sandrine Mazetier, députée PS, le 1er février 2013) |
Travailler pour le pays | Faire France | « Il s'agira donc, désormais, de “faire France” en reconnaissant la richesse des identités multiples.» («Refonder la politique d'intégration », 2013) |
Bâtir une société harmonieuse | Faire de l'en-commun | « De la conception à la gestion des espaces publics, comment construire un “en-commun”.» («Refonder la politique d'intégration », 2013) |
Se lancer dans des projets | Produire des possibles | « Il faut changer de paradigme, proposer une nouvelle forme d'action publique, pour produire des “possibles” à l'intersection des valeurs de la République et du respect des gens eux-mêmes et de leurs capacités à coproduire de l'action publique. » (« Refonder la politique d'intégration », 2013) |
La France évolue | Les dynamiques plurielles de la société | « L'histoire enseignée se réfère à des figures incarnées qui demeurent très largement des “grands hommes” mâles, blancs et hétérosexuels. Il y a donc un enjeu fort à faire évoluer le “panthéon” des figures censées incarner les grands mouvements, les époques et les dynamiques plurielles de la société.» («Refonder la politique d'intégration », 2013) |
Couple homosexuel dans l'impossibilité de procréer | Confronté à «l'infertilité sociale» | « La présente proposition de loi a pour objet d'ouvrir l'assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu'il s'agisse d'une infertilité médicale ou “sociale”. » (Proposition de loi déposée au Sénat par cinq sénateurs socialistes le 19 juillet 2013) |
Être enceinte | Être en état de grossesse médicalement constaté | « La collaboratrice libérale en état de grossesse médicalement constatée a le droit de suspendre sa collaboration » (Projet de loi pour l'égalité entre les hommes et les femmes, septembre 2013) |
Les parents et les médecins | Les acteurs impliqués dans la conception | « Aujourd'hui, la filiation biologique n'est plus la seule filiation possible ; il y a une multiplication des acteurs impliqués dans la conception et l'éducation des enfants. » (Dominique Bertinotti, commission des lois, réunion du 18 décembre 2012) |
Construire la société française | Le Nous inclusif et solidaire | « L'enjeu est dès lors de rendre possible l'identification à une communauté politique plurielle, c'est-à-dire une communauté concrètement caractérisée par des identités diverses et hétérogènes - que ce soit en raison d'une histoire faite d'immigration, de colonisation ou tout simplement et plus généralement de la pluralité des identités sociales et politiques et des croyances morales qui traversent la société —, mais néanmoins capable de s'identifier positivement à un “Nous”. Ce que nous nommerons un Nous inclusif et solidaire. » (« Refonder la politique d'intégration », 2013) |
Michel Schneider, psychanalyste, décrypte ce nouveau langage dans Le Point de cette semaine.
Langue de bois, nommer ainsi celle des socialistes serait insultant pour le bois. Novlangue alors ? C’est trop dire. Cette langue d’État n’est pas comme celle de 1984 le masque d’une double pensée, mais le révélateur d’une pensée zéro.
Quelques spécimens, en commençant par le sommet : la parole de notre président se dégrade. Conférence de presse du 14 janvier. Absence systématique de prononciation des liaisons, phrases fautives ou absurdes (« Je ne suis pas gagné par le libéralisme, c’est tout le contraire », ce qui a autant de sens que « le capitalisme est l’exploitation de l’homme par l’homme, le communisme, tout le contraire »). Platitudes d’un comique involontaire : « En Afrique, il fait très chaud. » Espérons que le président ne cédera pas aux communicants qui l’invitent à se refaire une cote de popularité en parlant de plus en plus.
Les ministres ensuite, dont la langue est simple à déchiffrer : ce qu’elle dit est le contraire de ce qu’elle veut dire. Faire (faire France, faire sens, faire laïcité…) révèle l’incapacité à faire quoi que ce soit dans le réel. Un signal fort dit le manque de volonté. Simple désigne une usine à gaz réglementaire. Juste, comme dans TVA juste, désigne quelque chose de socialement injuste. C’est vrai que accompagne presque toujours une erreur ou un mensonge. Partenaires sont nommés les adversaires sociaux. Mariage pour tous cumule inexactitude (la loi ne l’ouvre qu’aux homosexuels) et exagération (7 000 sur un total de 238 000 en 2013). Pacte ne désigne qu’une annonce unilatérale sans contrepartie et trahit une naïve volonté d’armistice.
Au déni des lendemains qui déchantent s’ajoutent abus, ridicules et obscurités. Pluriels absurdes (les territoires, les outre-mers). Non-sens : croissance négative pour dire récession. Phrases alambiquées : on n’est plus enceinte mais en état de grossesse, pas capable mais en capacité, non pauvre, mais en situation de précarité, expressions qui donnent à ceux qui les prononcent l’illusion d’avoir quelque chose à dire parce qu’ils font des phrases plus longues. Emploi du double sujet : « Mon gouvernement, il est au travail », comme si les politiques s’empressaient d’assurer leur moi incertain en doublant à tout bout de champ le sujet grammatical. Évitement quasi phobique : écouter signifie reculer devant les demandes (bonnets rouges, pigeons…) ; observatoire désigne l’État s’observant observer une réalité qui lui échappe ; responsabiliser veut dire laisser faire quand les socialistes s’adressent aux patrons, et punir pour les clients de la prostitution ; stigmatiser remplace le récent « discriminer » pour dire le fait de nommer une personne ou une catégorie ; reconstituer de l’en-commun se substitue au ridicule « vivre-ensemble » et à ce mot honni, « peuple ».
Le socialisme est un nominalisme. Exemplaire bêtise : supprimons les mots, les choses suivront. D’où, pour éradiquer la domination masculine, la féminisation forcée des titres et l’inversion de l’ordre des mots (ne plus dire égalité hommes-femmes mais femmes-hommes.) J’avais retenu de l’arithmétique qu’une égalité se lit dans les deux sens : je me trompais. Dernière lubie d’un socialisme devenu sociétisme par sa volonté de révolutionner les rapports de vie privée faute de réformer la chose publique, la suppression dans les Codes de l’expression bon père de famille.
Pensez ! une triple horreur, le bon qui ne serait pas le monopole des femmes, les pères, ces antiques despotes, et la famille, un archaïsme qu’il faut déconstruire. Les politiques abaissent un pays en abaissant son langage.
Albert Camus se fixait comme but politique d’« élever le pays en élevant son langage ». Nul n’est tenu à une langue relevée, mais élevée, oui. Par l’effort de dire comme il faut ce qui est. « La France est en mesure de considérer et de traiter les problèmes, non pas sous une forme plus ou moins haletante et changeante, mais en tant que desseins continus et décisions de longue portée. » C’était aussi un 14 janvier, mais en 1963, qu’un président disait ces mots. Il s’appelait de Gaulle et avait une autre idée que son lointain successeur non seulement de la France, mais de la manière de lui parler.
« Il faut aimer la France », conseillait ou concédait Hollande. Messieurs les socialistes, aimez les premiers, et de grâce ne martyrisez pas sa langue pour lui faire dire vos fantasmes.
Voir aussi
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