La Voix de l'Est a récemment publié quatre lettres « spontanées » de jeunes élèves de Granby qui se portaient à la défense du programme d'éthique et culture religieuse et de leur professeur ECR, Claire Bergeron de l'école secondaire J.-H. Leclerc.
Madame Bergeron est cette professeur qui s'était déguisée en prêtre avant de sermonner sa classe sur l'injustice qui consiste à nier la prêtrise aux femmes. Elle a répondu à cette nouvelle sur ce carnet. Une des jeunes étudiantes également, elle justifait son intervention en disant qu'elle « voulai[t] rire un tout petit peu d'adultes qui critiquent nos jeunes ».
Dans le cadre des lettres de ces quatre élèves qui reprennent les mêmes arguments dans leurs lettres pour fustiger les adultes qui ne comprendraient pas le cours ECR et leur professeur Claire Bergeron, une mère de Granby nous a fait parvenir cette lettre :
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ECR — L'impossible posture laïque selon une professeur en sciences de l'éducation
Madame Bergeron est cette professeur qui s'était déguisée en prêtre avant de sermonner sa classe sur l'injustice qui consiste à nier la prêtrise aux femmes. Elle a répondu à cette nouvelle sur ce carnet. Une des jeunes étudiantes également, elle justifait son intervention en disant qu'elle « voulai[t] rire un tout petit peu d'adultes qui critiquent nos jeunes ».
Dans le cadre des lettres de ces quatre élèves qui reprennent les mêmes arguments dans leurs lettres pour fustiger les adultes qui ne comprendraient pas le cours ECR et leur professeur Claire Bergeron, une mère de Granby nous a fait parvenir cette lettre :
On assiste ces dernières semaines à la publication de plusieurs lettres de jeunes élèves dans les journaux pour défendre le programme ECR. Ces lettres se ressemblent et utilisent les mêmes arguments : «vous, parents, caricaturez, vous ne savez pas de quoi il s’agit, vous n’êtes pas venu dans notre classe, mon professeur est super, le cours permet de décider par moi-même, j'apprends à lutter contre l'homophobie, j'apprends le bien et le mal, etc.»
Malheureusement, on ne sait jamais vraiment en quoi constitue la caricature que colporteraient les opposants à ECR, aucun exemple n’est donné. Ces jeunes semblent penser que seuls les parents sont opposés au cours ECR, mais on a vu un jeune cégépien désormais libre de s’exprimer critiquer le programme ECR dans ce journal. Je connais également au moins un parent qui a demandé à plusieurs reprises à venir assister aux leçons d’ECR auxquelles l’invitaient plusieurs jeunes élèves dans leurs lettres publiques, mais il n’a jamais reçu aucune réponse, même pas un refus courtois de la part de l’école et de l’enseignante en question. Les parents peuvent-ils venir oui ou non en classe d’ECR et voir par eux-mêmes?
De toute façon, dire «vous n’êtes pas venu dans ma classe», ne signifie pas que le programme d’ECR est bon. Ces élèves ont-ils lu le programme officiel d’ECR? Savent-ils même si ce qu’enseigne leur enseignant est conforme à ce programme? Comment savent-ils ce qui se passe dans les autres écoles? Comment peuvent-ils donc donner leur avis sur le programme en général? Pourtant, il suffit de lire ce journal pour apprendre qu’un tel professeur d’ECR entraîne sa classe dans une pratique spirituelle en dansant et en récitant des mantras alors qu’un dépliant du MELS disait clairement en 2008 «à aucun moment votre enfant ne sera initié aux pratiques religieuses». Le même professeur semble assez sélectif quand il invite des «témoins» religieux, n’invitant année après année que des dévots de Krishna. Pourtant ceux-ci sont catalogués comme formant une secte en France. Ailleurs, on apprend qu’une enseignante d’ECR se déguise en femme-prêtre puis se lance pendant une dizaine de minutes dans une «dénonciation» de ce que les religions, et plus particulièrement la catholique, ont fait subir aux femmes en leur interdisant la prêtrise… Où est la neutralité? Dans la Tribune de Sherbrooke on apprend qu’un professeur d’ECR, qualifié de «très coloré» par sa direction, dit aux élèves que Marie a été violée, qu’elle a inventé l’histoire du Saint-Esprit et que Joseph l’a crue...
On a l’impression que certains professeurs d’ECR peuvent faire ce qu’ils veulent dans leurs classes. Ils peuvent laisser l’impression aux enfants qui ne connaissent rien d’autres en matières philosophiques, morales et religieuses qu’ils choisissent par eux-mêmes. Or, en classe, un professeur (surtout avec un programme aussi vague qu’ECR) choisit les sujets à aborder, la manière de les présenter, les questions qui orienteront le «dialogue» en classe. Il n’y a pas de véritable objectivité et neutralité dans des sujets moraux et philosophiques. La discussion est toujours orientée et comme l’ont montré des sociologues comme Joëlle Quérin le cours ECR prescrit très peu de contenu et de faits à enseigner, mais cherche surtout à inculquer des comportements face à la diversité morale et religieuse: le relativisme et le multiculturalisme dans le vain espoir de plaire à tous et d’éliminer les sources de conflits.
Pour conclure, je trouve inquiétant que de jeunes encore mal formés, peu au fait de la diversité des manières d’enseigner la religion, la philosophie et la morale se portent ainsi à la défense d’un cours particulier, parfois en laissant l’impression de prendre les adultes pour des ignares.
Monique St-Hilaire
Granby
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1 commentaire:
C'est l'expression du syndrome de Stockholm.
Les élèves-otages, par mimétisme, défendent leurs professeurs.
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