jeudi 20 août 2020

Race, genre, identité, les ferments de la violence qui vient

Vous êtes horripilé par le mouvement « woke » (« éveillé »), exaspéré par une nouvelle gauche qui ne défend plus que des particularismes de plus en plus excentriques, excédé par de jeunes activistes qui ne sont prêts à aucun compromis et qui se sentent agressés à la moindre contradiction, agacé par la construction sociale du genre ? Le dernier livre de Douglas Murray vous apprendra à connaître l’historique de ces tendances, leurs contradictions et les impasses vers lesquelles ils mènent.

Dorénavant, le « New York Times » écrira « Noir » avec une majuscule, mais continuera à écrire « blanc » avec une minuscule. Cette asymétrie Noir/blanc est un exemple inquiétant de ce que Douglas Murray, l’essayiste, journaliste et penseur conservateur, appelle la surcorrection dans son livre, La Guerre des communautés : Race, identité, genre, les ferments de la violence qui vient, qui sortira en français en octobre. Ces dernières années, on a beaucoup fait dans nos sociétés sur le plan juridique pour corriger les injustices et les inégalités dont auraient souffert différentes minorités — ethniques ou « genrées » — et une majorité, celle des femmes. Maintenant, il s’agit d’aller plus loin : plutôt que de viser la correction des inégalités, il s’agit d’infliger une correction aux majorités et surtout aux hommes. Nous vivons à l’ère de la vengeance. Même typographiquement.

Présentation de l’éditeur

Un succès de librairie international

Dans ce nouveau livre, Douglas Murray examine des questions centrales du XXIe siècle : la sexualité, le sexe, la technologie et la race. Il montre que ces sujets vont être les détonateurs principaux de la violence dans les prochaines années. Il met en lumière, exemples à l’appui, les nouvelles guerres culturelles qui se déroulent dans nos lieux de travail, universités, écoles et foyers au nom de la justice sociale, de la politique identitaire et de « l’intersectionnalité ».

À l’époque postmoderne, les grands récits religieux et politiques se sont effondrés. À leur place ont émergé un désir croisé de redresser les torts perçus et une militarisation de l’identité, toutes deux accélérées par la puissance des médias sociaux.

Des groupes d’intérêts étroits dominent désormais l’agenda alors que la société devient de plus en plus tribale.

Murray cherche à insuffler un certain bon sens dans [le débat] et termine par un appel passionné à la liberté d’expression, aux valeurs communes et à la raison, dans une époque où règne chaque jour un peu plus l’hystérie de masse.

LA GUERRE DES COMMUNAUTÉS
Race, genre, identité, les ferments de la violence qui vient
par Douglas Murray
à paraître le 13 Octobre 2020
aux Éditions du Toucan
dans la collection de l’Artilleur
à Paris,
250 pages
Genre : Essais
ISBN : 9 782 810 009 886

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L'école à la maison gagne encore du terrain

SAGUENAY – Cette année, la rentrée scolaire risque d’être particulière et plusieurs parents ont d’ailleurs décidé de retirer leur enfant des établissements scolaires pour faire l’école à la maison.

« Il y a toujours une augmentation chaque année, mais en ce moment, l’augmentation elle est deux fois, même trois fois plus grosse que les années précédentes, c’est vraiment incroyable », a dit jeudi Laurence Berger, qui est membre de l’Association québécoise pour l’éducation à domicile.

« Normalement, nous avons 15 familles qui font l’école à la maison. Cette année, nous en avons 20 supplémentaires », a expliqué Cynthia Tanguay, directrice chez Tutorat Saguenay.

Avec la pandémie, plusieurs ont pris goût à ce type d’enseignement.

« Il y a plusieurs familles qui ont aimé leur expérience ! Lorsque les écoles ont fermé, certains parents aimaient suivre leurs enfants dans leurs apprentissages, c’est pourquoi ils vont continuer l’école à la maison », a ajouté Laurence Berger, en entrevue avec TVA Nouvelles.

Quelques familles ont déjà fait le grand saut, tandis que d’autres s’y préparent en cas de deuxième vague.

« C’est un plan B pour plusieurs : si les écoles ferment à nouveau, ces familles vont se tourner vers l’école à la maison et poursuivre l’éducation de leurs enfants. Ils prennent de l’information pour se préparer », a relaté Mme Tanguay.

Mélanie Girard a commencé à scolariser ses cinq enfants à la maison quelques mois avant le début de la pandémie.

« Mon Dieu que j’ai fait un bon choix : mes enfants ont continué leurs cycles et, pour nous, ça n’a rien changé », a-t-elle témoigné.

Cette mère comprend les familles qui optent pour ce choix.

« Je ne vivrais pas la rentrée scolaire de septembre, le simple fait que les contacts sont restreints... j’aurais peur que mes enfants n’aient pas de plaisir à apprendre. »

L’éducation à la maison demeure marginale dans la région et même un peu tabou. Les familles d’ici qui envisagent cette option ont toutes décliné nos demandes d’entrevue.

« Il y a beaucoup de préjugés, c’est dommage, j’entends souvent : les jeunes à la maison ne font rien, mais non ! Il faut être dans le bateau pour comprendre. L’école à la maison, ce n’est pas juste le choix des parents, les enfants doivent avoir la motivation aussi. »

Source


Pour une écologie scientifique et non politique

Patrick Moore est l’un des cofondateurs de Greenpeace. Il raconte son parcours d’écologiste militant précoce, marqué par des expériences réussies, mais aussi de gros échecs.

Il décrit, en termes sans équivoque et appuyés sur de nombreux documents, comment Greenpeace est passée de défis courageux et avant-gardistes (notamment la lutte contre la chasse à la baleine industrielle ou les essais nucléaires atmosphériques), à des engagements anti-scientifiques essentiellement construits autour des inégalités Nord-Sud, structurés de façon dogmatique par les questions climatiques.

Selon Moore, l’Humanité fait partie de la nature et nous devons tenir compte de notre présence et de nos besoins dans l’utilisation des ressources. Le but ne peut pas être de marginaliser l’homme par respect pour la nature. La bonne question est plutôt de savoir comment affiner et renforcer un « développement durable » respectueux de l’environnement tout en répondant aux besoins humains.

Moore se bat pour que les décisions politiques soient fondées sur la science et non sur des convictions absolutistes et utopistes, comme le souhaitent les écologistes radicaux. Il déconstruit en particulier les positions antichlore de Greenpeace ainsi que l’utilisation aveugle du terme « toxique » dans leurs campagnes. Pour lui, les dangers des produits chimiques sont avant tout liés à la durée d’exposition et au dosage. Bien utilisés, ils ont prouvé dans le monde entier leur utilité pour la santé et la nutrition de millions d’êtres humains.

Un récit personnel et un exposé rationnel sur les grands défis environnementaux qui nous attendent.

CONFESSIONS D’UN REPENTI DE GREENPEACE
Pour une écologie scientifique et non politique
par Patrick Moore,
à paraître le 21 Octobre 2020,
aux éditions du Toucan,
collection de l’Artilleur,
à Paris,
556 pages 
Genre : Essais 
ISBN : 9 782 810 009 138

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Étudier en français à Montréal est parfois bien difficile

Dénoncer une injustice ou une discrimination peut prendre des allures de parcours du combattant à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Un étudiant forcé de suivre la moitié d’un cours en anglais, ce qui contrevient au règlement de l’établissement francophone, a dû multiplier les démarches pour rectifier la situation. Jugeant ses demandes ignorées par l’ÉTS, il déplore l’absence d’un ombudsman pour traiter ce type de plaintes sans parti pris.

[Gageons qu’aux nombreuses universités anglophones du Québec, on ne force pas les étudiants subventionnés par le Québec officiellement francophone à suivre la moitié de leurs cours en français.]

« J’ai passé ma session à contacter différents paliers administratifs pour régler le problème. C’est déplorable de voir que la communication est aussi difficile et que j’ai dû me battre pour simplement faire respecter le règlement, sans succès au final », lance Vincent Bédard, qui vient de terminer son baccalauréat en génie mécanique à l’ÉTS.

L’étudiant estime avoir été victime d’une discrimination linguistique alors qu’il a dû suivre cet été un cours à moitié en anglais, une langue qu’il ne maîtrise pas. La partie théorique du cours « Robotique mobile » était donnée en français par le professeur, mais les travaux pratiques étaient, eux, en anglais. De langue maternelle espagnole, la doctorante qui dirigeait cette partie du cours ne parlait pas un mot français et donnait donc conseils et explications essentiellement dans la langue de Shakespeare. [Que fait cette doctorante qui ignore le français à l’ÉTS ? Elle anglicise l’institution ? Passe son doctorat en anglais ? Est-ce là une façon de promouvoir la science en français ? Il faudrait imposer la connaissance du français chez les doctorants.]

« Comprendre des concepts universitaires dans une langue qui n’est pas la mienne, ce n’était pas évident. J’avais du mal à comprendre et à me faire comprendre », raconte Vincent Bédard.

L’étudiant dit avoir vécu beaucoup de stress pendant la session, craignant même d’échouer. Pour réussir ses examens, il a dû mettre le double du temps qu’il consacre habituellement à ses études. « Ce n’est pas normal que l’ÉTS nous impose ça. Si j’ai choisi d’étudier dans un établissement francophone, ce n’est pas pour rien. J’ai le droit de recevoir mes cours en français », insiste Vincent Bédard.

S’ils ne sont pas soumis à la loi 101, les établissements d’enseignement supérieur doivent tout de même se doter d’une politique linguistique pour promouvoir la langue française. Celle de l’ÉTS est claire : « Le français est la langue normale de l’enseignement. » Une exception est faite pour les cours de langue et les conférenciers invités non francophones. La politique stipule aussi que « tout membre du personnel doit utiliser un français de qualité dans ses rapports avec ses collègues, les étudiants et le public ».

Souhaitant signaler cette infraction au règlement et demander une rectification de la situation, Vincent Bédard a multiplié les démarches pendant la session, s’adressant au professeur du cours en question, à son directeur de programme, puis à la doyenne des études.

Il a même contacté le ministère de l’Enseignement supérieur, qui lui a recommandé de formuler une plainte officielle au bureau du registraire de l’ÉTS. Ce qu’il a fait début juillet. Un mois plus tard, la registraire, Sandra Lacroix, lui a répondu que la qualité de l’enseignement relevait de la doyenne des études, qui avait déjà « trouvé des solutions » à son problème et qu’elle n’a donc « rien à ajouter ».

« La seule chose qui a changé, c’est que le professeur des cours théoriques était présent sur Zoom lors des travaux pratiques. Il faisait une introduction en français et disait être disponible si on avait des questions. Mais le reste se faisait toujours en anglais par la chargée de travaux pratiques », note Vincent Bédard.

Contactée par Le Devoir, l’ÉTS reconnaît avoir eu de la difficulté à trouver un chargé de travaux pratiques pouvant enseigner en français. Le cours étant donné pour la première fois à la session d’été, le bassin d’étudiants aux cycles supérieurs pouvant s’occuper des travaux pratiques dans ce domaine était réduit.

Devant le choix d’annuler le cours ou de le maintenir, mais en partie en anglais, l’établissement a choisi cette deuxième option, « moins dommageable sur le plan pédagogique », dit-on. « Une grande partie des étudiants en génie à l’ÉTS comprennent aussi l’anglais […] La connaissance de l’anglais est importante pour le futur ingénieur. »

L’école assure néanmoins qu’une telle situation ne se reproduira pas à l’avenir.

Absence d’ombudsman

Espérant que l’établissement tienne promesse, Vincent Bédard trouve surtout « lamentable » la façon dont sa plainte a été traitée. « Je n’avais plus d’options devant moi puisqu’il n’existe pas d’ombudsman à l’ÉTS. »

L’École est l’une des rares institutions du réseau universitaire à ne pas s’être dotée d’un service d’ombudsman, aux côtés de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et de la TELUQ. L’association étudiante de l’école en fait pourtant la demande depuis des années.

Un ombudsman permettrait de « renforcer la confiance de la communauté étudiante envers l’administration et assurerait un traitement équitable des plaintes », peut-on lire dans le Plaidoyer pour la mise en place d’un bureau d’ombudsman à l’ETS, rapport rédigé par l’association en octobre 2015.

Aux yeux de Jean Bernatchez, professeur en administration et en politiques scolaires à l’Université du Québec à Rimouski, un service d’ombudsman est pourtant essentiel. « Ça prend une personne intègre, neutre, qui ne prend pas parti, pour juger si une personne a été lésée par l’institution, dit-il. Un ombudsman aurait pu juger si les mesures prises par l’ÉTS pour régler le problème de l’étudiant sont suffisantes. Celui-ci aurait aussi économisé son temps en ne s’adressant qu’à une seule personne. »

Interrogée à ce sujet, l’École dit travailler sur « un projet de recours à un protecteur universitaire », qui pourrait « être mené à terme dans l’année 2020-2021 ». 


Source : Le Devoir