mercredi 9 janvier 2019

Brésil — Le coup de pied dans la fourmillière scolaire et universitaire

Décrié sur la scène internationale, le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro a pris ses fonctions le 1er janvier.

Pour mettre fin aux critiques, ce nationaliste dur tente de donner des gages sans renier son projet de lutte contre le gauchisme culturel. Ainsi, a-t-il nommé le Brésilo-Colombien Ricardo Velez Rodriguez, 75 ans, ministre de l’Éducation.

Intellectuel, auteur de très nombreux livres, formé notamment en France, à L’EHESS, ce spécialiste de Tocqueville a quitté la Colombie à la fin des années 1970 avant d’assister à la mise en coupe réglée de l’université brésilienne.

Sous la dictature militaire (1964-1985), la gauche a su admirablement conquérir le pouvoir culturel alors qu’elle avait perdu la guerre politique. C’est ainsi qu’un gros tiers des Brésiliens est devenu socialiste, préparant l’arrivée aux affaires du Parti des travailleurs de Lula au début des années 2000.

Aussi, Velez Rodriguez a-t-il devant lui un double défi considérable : rompre avec l’idéologisation des enseignements et enrayer la chute du niveau scolaire. Les élèves brésiliens ayant le bonnet d’âne du classement PISA qui évalue le niveau en mathématiques (58e sur 65 pays) et en lecture (55e), les plus aisés déboursent entre 1 000 et 2 000 euros par mois pour scolariser leur progéniture dans des écoles privées hors de prix.

Profil de  Ricardo Velez Rodriguez (en portugais)
« En premier lieu, que l’on se débarrasse de tous les déchets marxistes qui ont repris les propositions éducatives de nombreux fonctionnaires du ministère de l’Éducation. »

La faute en incombe notamment aux professeurs du secteur public, qui se prennent pour des clercs marxistes chargés de défaire la semaine ce que le pasteur évangélique a fait le dimanche. Acquise aux « cultural studies », la dernière session du baccalauréat local (ENEM) a atteint des sommets grand-guignolesques en novembre dernier. Les candidats ont dû analyser un texte écrit en pajuba, le « dialecte des travestis », puis disserter sur le « baiser lesbien de la grand-mère ». À aucun moment, il n’était précisé que l’extrême violence qui touche les homos et transgenres brésiliens est majoritairement le fait du crime organisé… et non des conservateurs sociaux qu'il faudrait réformer.

Voir aussi

Brésil — Nomination d'un ministre de l'Éducation conservateur



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