jeudi 18 janvier 2018

Discrimination — Le gouvernement fédéral ne finance plus les emplois étudiants auprès d'associations trop conservatrices

Emploi et Développement social Canada a affiché sur son site web de l'information, datée du 19 décembre 2017, annonçant un changement majeur dans ses exigences concernant les demandes de financement fédéral dans le cadre de son programme Emplois d'été Canada pour les jeunes. Il faut maintenant y inclure une attestation assurant que « l'emploi et le mandat principal de l'organisme sont conformes aux droits de la personne au Canada, y compris les valeurs sous-jacentes à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que d'autres droits. Ceux-ci incluent les droits en matière de procréation et le droit de ne pas faire l’objet de discrimination fondée sur le sexe, la religion, la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, les déficiences mentales ou physiques, l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre. »

Selon le ministère, l’insistance sur les droits en matière de procréation (qui incluent expressément « l’accès à des avortements sûrs et légaux »), l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre se veut pour que les jeunes « âgés d’à peine 15 ans, ne soient pas exposés à des organismes dont les emplois vont à l’encontre des valeurs contenues dans la Charte des droits et libertés et la jurisprudence qui en découle. »

Pour recevoir les subventions fédérales du Canada pour les emplois, l’employeur doit attester que :

l’emploi et le mandat principal de l’organisme sont conformes aux droits de la personne au Canada, y compris les valeurs sous-jacentes à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que d’autres droits. Ceux-ci incluent les droits en matière de procréation et le droit de ne pas faire l’objet de discrimination fondée sur le sexe, la religion, la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, les déficiences mentales ou physiques, l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre.

Le député conservateur Brad Trost a été le premier à sonner l’alarme publiquement dans une vidéo sur Twitter et Facebook, dans laquelle il dénonce les libéraux pour cause de discrimination.

« En termes pratiques, cela signifie que vous devez adopter la position du Parti libéral au sujet de l’avortement, du mariage homosexuel, des droits des transgenres, de toutes sortes de lois de la Chambre des communes, autrement vous n’êtes pas un employeur ayant droit à ce programme », a déclaré Trost.

« Ce n’est pas acceptable, c’est de la discrimination. »

Les Canadiens « ont le droit d’avoir des opinions politiques différentes de celles du gouvernement du jour, et ils ne devraient pas voir leur financement coupé parce qu’ils sont en désaccord avec celui-ci », a-t-il ajouté.

« Le second problème avec cette mesure, c’est qu’elle exclut automatiquement toutes les organisations confessionnelles qui ont des valeurs traditionnelles sur la vie humaine et sur la morale sexuelle. Cela comprend des millions et des millions de Canadiens, » a affirmé Trost.

L'Église catholique s'est également élevée contre cette mesure radicale et discriminatoire. Nous reproduisons la fin de leur communiqué émis à cette occasion :
Les communautés religieuses considèrent l'avortement, l'orientation sexuelle et l'identité ou l'expression de genre comme des questions majeures ayant des incidences éthiques, morales, sociales et personnelles, lesquelles déterminent notre compréhension de la dignité humaine et donc notre appréciation du sens et de l'importance de chaque vie humaine. Cette nouvelle politique entre directement en conflit avec le droit à la liberté de religion et de conscience, qui est, lui aussi, consacré par la Charte des droits et libertés et la jurisprudence qui en découle. Elle compromet gravement le droit à la liberté religieuse, puisque le gouvernement du Canada limite directement le droit des traditions religieuses de publiquement garder, enseigner et pratiquer leurs principes et leurs valeurs.

En plus de la violation évidente et regrettable de la liberté de conscience et de religion engendrée par la nouvelle politique, il y aura d'autres conséquences concrètes et malheureuses : des camps d'été seront forcés de fermer; des services de nombreux organismes sans but lucratif seront réduits; de précieuses occasions d'apprentissage seront perdues. Ce ne sont là que quelques-uns des effets qui seront sentis dans les diocèses et organismes catholiques ainsi que dans de nombreuses autres communautés religieuses dans tout le Canada.

De plus, la politique récemment annoncée constitue une tentative d'étouffer la voix des communautés religieuses dans la démocratie canadienne et de limiter leur participation sur la scène publique. D'ailleurs, elle va à l'encontre des recommandations publiées à la fin de mars 2017 par le Groupe de consultation sur les activités politiques des organismes de bienfaisance, qui avait été formé par la ministre du Revenu national. Ces recommandations veulent notamment que les organismes de bienfaisance soient autorisés à fournir des renseignements en vue d'alimenter et d'influencer l'opinion publique, et de défendre le maintien ou la modification des lois ou des politiques, au Canada (à tous les niveaux de gouvernement) ou à l'étranger.

Les évêques catholiques soulignent qu'en date du 11 janvier, le seul média qui ait traité la nouvelle en français est le HuffPost Québec.



Nous attendons les explications claires de M. Trudeau sur la question.




Urgence : « Adapter l’école aux écoliers transgenres »

Dans toutes les écoles du Québec (y compris primaires y compris privées et religieuses) les écoliers dits transgenres doivent être identifiés par le prénom et le sexe qu’ils ont choisis. Ils doivent aussi avoir accès à des toilettes et des vestiaires qui respectent leur identité sexuelle.

Voilà quelques-unes des mesures à mettre en place dans le réseau de l’éducation pour soutenir les jeunes transgenres, comprises dans un guide conçu pour les établissements scolaires.

Le document Mesures d’ouverture et de soutien envers les jeunes trans et les jeunes non binaires a été rédigé par la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation et sera officiellement lancé ce matin, à Montréal.

Le document commence par cette assertion « Plusieurs jeunes trans et jeunes non binaires ont besoin d’exprimer leur identité de genre et leur expression de genre, et ce, dès le primaire. » Le document ne précise pas combien de jeunes écoliers du primaire seraient « transgenres » ou « non binaires ». Il y a environ un million d’élèves dans le réseau d’éducation du Québec...

Perte d’argent, moindre transmission de la connaissance, publicité contreproductive

Selon la Dr Joanna Williams, ces mesures sont une perte d’argent et peuvent être contreproductives. Selon cette éducatrice, « Au moment où ils commencent l’école, la plupart des enfants connaissent leur nom, leur âge et leur lieu de résidence. [...] La plupart savent aussi avec certitude s’ils sont un garçon ou une fille. »

Pour la Dr Williams, ce genre de mesures peuvent être contre-productives, « quand elles poussent les enfants les plus jeunes à se demander s’ils sont vraiment un garçon ou une fille ».

Alors que les chiffres du service de la santé britannique (NHS) suggèrent que la proportion d’enfants qui se considèrent comme transgenres reste marginale, un rapport publié en 2016 a révélé que ce nombre avait été multiplié par dix sur une période de six ans. On peut se demander s’il ne s’agirait pas d’une mode suscitée par la publicité énorme faite à la cause « transgenre » ces dernières années.

Rappelons que selon une étude universitaire environ 70 % des ados qui se disaient LGBT se déclarent hétérosexuels par la suite... Notons en outre que les déclarations des écoliers et des ados sont souvent suspectes dans ce domaine. Selon l’universitaire Savin-Williams, le taux relativement haut d’ados LGBT que l’on retrouve dans certaines études s’explique par l’hypothèse de « blagues potaches ». Les adolescents auraient pensé qu’il était drôle de se faire passer pour homosexuels ou bisexuels aux yeux des chercheurs.

Alors que le rôle des enseignants était autrefois simplement de transmettre des connaissances dans un domaine précis, ils sont désormais soumis à une pression croissante pour fournir un soutien social et des conseils sociaux, de noter la Dr Williams.

En février 2017, l’école pour filles Saint-Paul a annoncé qu’elle avait introduit un « protocole neutre pour les garçons » qui permet aux écolières d’y porter des uniformes de garçons et d’utiliser des noms traditionnellement masculins si elles le voulaient.

Leur lobby, nos lois

La Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation est composée de plus d’une vingtaine d’intervenants, dont des représentants du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, d’organisations syndicales, de comités de parents et d’associations étudiantes.

En vertu des modifications apportées récemment à la Charte des droits et libertés de la personne, la discrimination fondée sur l’identité et l’expression de genre est maintenant interdite. Cette disposition amène des responsabilités additionnelles pour les écoles, cégeps et universités, qui doivent assurer le droit à la dignité et au bien-être de leurs élèves, alors que les partisans de ces mesures affirment que plusieurs transgenres seraient victimes d’intimidation et de violence.

Formulaires et toilettes neutres

Pour respecter leur identité de genre, le personnel du réseau de l’éducation doit utiliser le prénom choisi par l’élève ou l’étudiant, et ce, même si aucun changement n’a été fait au registre de l’état civil ou au dossier administratif du jeune. Le guide recommande par ailleurs de faciliter le changement de prénom et de sexe dans les formulaires et documents des établissements.

Un jeune transgenre doit aussi avoir accès aux toilettes et aux vestiaires « dans lesquels il se sent le plus à l’aise, et ce, quel que soit le sexe qui lui a été assigné à la naissance », peut-on lire. Une solution « simple » consisterait à transformer les cabinets de toilette uniques déjà existants en toilettes neutres, précise-t-on. On ne sait pas à quel coût.

Les établissements doivent aussi adapter leur code de vie pour tenir compte des besoins des écoliers trans, afin de leur permettre notamment de porter les vêtements qu’ils désirent. Il est aussi recommandé de réduire le plus possible les activités où l’on sépare les élèves selon « le genre ».

Des « activités de sensibilisation » (culpabilisation, propagande ?) doivent aussi être organisées dans toutes les écoles, qui devraient offrir du soutien psychologique aux jeunes trans dans leur démarche. Quel sera le budget consenti à ces activités ?

Voir aussi

SRC larmoyante : « L’intégration d’une élève [dite] transgenre freinée par la bureaucratie »

Étude : Environ 70 % des ados qui se disaient LGBT se déclarent hétérosexuels par la suite

Jordan Peterson et les jeunes « trans »

La génération « moi, j'ai le droit » (suite et non fin)

Dans la série « moi, j’ai le droit » (ici au cellulaire à l’école), cette nouvelle où l’élève attaque son école.

Un élève de l’école Charles-Gravel Chicoutimi-Nord estime que les sanctions imposées aux jeunes pour l’utilisation du cellulaire dans les salles de classe sont inconstitutionnelles.

Vincent Duguay (ci-dessous), âgé de 15 ans, a déposé une mise en demeure mercredi à la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay.

Photo Facebook de Vincent Duguay. Avec cette légende qui devait être en anglais : « Be an outsider: Think outside the box and Live like there’s no fucking box »

Il demande aux directions d’écoles de ne plus confisquer les cellulaires des élèves puisque cela violerait le droit à la propriété.

Le cellulaire en classe

Comme dans beaucoup d’écoles au Québec, l’école secondaire Charles-Gravel interdit aux élèves d’utiliser leur cellulaire durant leurs cours.

S’ils contreviennent à ce règlement, l’enseignant peut le confisquer pour une période de 24 heures. Une sanction inconstitutionnelle selon Vincent Duguay.

Il estime que la confiscation des cellulaires entraîne des conséquences comme l’impossibilité pour les employeurs de joindre les jeunes.

Vincent Duguay a donc décidé de mettre la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay en demeure afin de mettre fin à cette pratique, même si lui-même n’a jamais été confronté à ce problème.

L’avocat en droit civil, Éric Lebel, a examiné le document. Il croit que la mise en demeure va un peu loin.

« Là, c’est suffisamment sérieux pour nous faire penser : “je n’ai pas le goût de l’utiliser”. Il faut qu’il y ait une sentence [sic : sanction, sans doute] suffisamment sérieuse et sévère pour que les jeunes respectent cette règle-là. Sinon personne ne va respecter ça », fait remarquer Éric Lebel.

Vincent Duguay rêve d’être avocat. Il a d’ailleurs déjà commencé la pratique avant la théorie du droit.

Notons que les écoles peuvent déjà confisquer la propriété des élèves, par exemple des objets dangereux. La question semble surtout donc porter sur la proportionnalité de la sanction (priver l’élève de sa propriété alors qu’il n’est plus à l’école).

En effet, lorsqu’un élève utilise son cellulaire en classe ou dans un autre endroit où son utilisation est interdite, l’appareil est confisqué pendant 24 heures, du moins jusqu’au début de la première période du prochain jour de classe. Un élève pourrait être privé de son cellulaire le mardi pour le retrouver le mercredi, mais si l’objet est confisqué le vendredi, il ne le reprendrait que le lundi.

Pratique commune, parents parfois la cause de problèmes

La confiscation du cellulaire en dehors des heures de classe est une pratique courante dans les écoles du Québec, ont confirmé sept commissions scolaires au Journal de Montréal.

Beaucoup des parents sont même d’accord avec l’interdiction et la saisie, mais d’autres font aussi partie du problème, selon la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE). Des parents vont même jusqu’à téléphoner à leur enfant pendant les cours, raconte la présidente Lorraine Normand-Charbonneau.

Voir aussi

La génération « moi, j’ai le droit »

Selon Marc-André Girard [enseignant québécois qui écrit au ministre français de l’Éducation],
l’interdiction des cellulaires dans le paysage scolaire n’est pas possible, et n’est « même pas viable ».

« Toutes les religions ne se valent pas »

Chronique d’Éric Zemmour qui visiblement n’a pas réussi ses cours d’Éthique et de culture religieuse imposée par le gouvernement québécois.

La question de la religion est redevenue centrale dans nos sociétés. Un retour qu’analyse avec précision l’universitaire Rémi Brague, qui a l’audace de distinguer à une époque relativiste.

C’est un souvenir d’adolescent qui m’est revenu, il y a quelques jours, pour le troisième anniversaire de l’exécution de Charlie au nom d’Allah. Dans les années 1970, on riait beaucoup à la lecture des bandes dessinées de Gotlib qui, avec un rare talent, croquait Jéhovah, Jésus, Allah, Bouddha, moqués également — et équitablement — pour leurs appétits de mortels, un peu à la manière des anciens dieux de l’Antiquité grecque. À la même époque, nous nous étripions, sérieux comme des papes, ou des militants, sur l’étendue des nationalisations dans le programme commun de la gauche ! Aujourd’hui, le rire et l’esprit de sérieux ont changé de camp. C’est ce que constate, en introduction de son livre [Sur la religion], Rémi Brague, sans que l’on sache s’il s’en désole ou s’en félicite. Mais ce constat indiscutable nous rend d’autant plus précieux le travail savant qu’il a entrepris, depuis plus d’une dizaine d’années, d’affiner et d’éclairer une notion devenue fourre-tout : la religion.

C’est là que les ennuis commencent. Les nôtres et les siens. Rémi Brague est agaçant. Très agaçant. Il rétablit une parole verticale du professeur qui sait, dans un monde égalitariste qui préfère l’ignorance. Il cherche l’essence des choses, et des religions en particulier, dans un monde conquis depuis belle lurette par une vulgate existentialiste qui ne veut connaître que des individus et leurs destins personnels. Il s’affirme comme chrétien dans un monde qui confond au mieux le christianisme avec les droits de l’homme. Il ne se laisse pas prendre au leurre des « trois religions du livre ».

Agaçant, très agaçant, on vous le disait. Précieux, donc. Précieux quand il défend le discours de Ratisbonne de Benoît XVI, sur la religion et la raison, qui fut tant controversé… pour de mauvaises raisons. Précieux quand il nous indique, à la suite de Hegel, que seul le christianisme est une religion et rien d’autre, tandis que « le judaïsme est une religion et un peuple ; l’islam est une religion et un système juridique ; le bouddhisme, une religion et une sagesse ». Précieux quand il nous apprend que Machiavel, bien avant Nietzsche, avait reproché au christianisme d’avoir « efféminé » le monde. Précieux quand il nous précise que « l’islam, qui ne reconnaît pas la Bible comme authentique, n’a pas le même Dieu que le judaïsme et le christianisme, parce qu’il ne raconte pas sur Lui les mêmes histoires ». Précieux quand il distingue entre le judaïsme, où « l’Église a absorbé le peuple », et le christianisme, qui commença par trois siècles de conflit avec les autorités de l’Empire romain. Précieux quand il nous rappelle que beaucoup de lois juives furent forgées, selon Maïmonide lui-même, pour séparer les juifs des autres peuples, tandis que l’islam a conservé du christianisme un message universel.


Mais distinguons encore avec soin : on devient chrétien par un baptême, un acte de volonté personnelle tandis que dans le Coran, tout homme, depuis l’origine de l’humanité, est censé être un musulman. En revanche, ce sont ses parents qui font de leur enfant un chrétien, un juif ou un zoroastrien. Les chrétiens ont repris le récit de l’Ancien Testament dans lequel Abraham discute et marchande même au sujet du sort funeste de Sodome et Gomorrhe, tandis que dans le Coran, l’anecdote est racontée sans négociation ni marchandage. C’est que la parole divine n’a pas le même statut : dans le judaïsme, comme dans le christianisme, elle est inspirée aux prophètes, tandis que selon le Coran, elle est dictée à Mahomet. On comprend mieux que « les institutions libres ne se sont guère développées dans des régions qui n’avaient pas été influencées par des idées juives ou chrétiennes ».

On comprend mieux aussi les rapports à la violence qu’entretiennent les différentes traditions. Bien sûr, chaque fois, les récits de guerres, de massacres, d’exterminations même, sont le produit d’un « contexte » historique déterminé. Ainsi Brague nous apprend-il que les exterminations décrites dans l’Ancien Testament, exécutées par les Hébreux sur leurs voisins, sont bien souvent des allégories pour compenser la grande faiblesse d’un peuple hébreu « pris en tenailles entre les deux puissants empires d’Égypte et de Mésopotamie. Les récits guerriers de la Bible sont des rêves compensatoires, non des reportages historiques ». Dans le Coran, c’est au contraire le récit d’une puissance en expansion qui est exaltée. Mais si le récit peut être remis dans son contexte historique, la parole divine ne peut l’être puisqu’elle est absolue, et que le prophète [Mahomet] est le « bel exemple » qui doit être imité par tous et pour tous les temps, ses faits et gestes étant une source de droit plus importante encore que le Coran, même lorsqu’il tue, égorge, massacre.

Rémi Brague nous démontre que nous sommes dans une impasse tragique. « Alors que nos systèmes juridiques considèrent que le fait d’être un homme serait plus profond que la division du genre humain en diverses religions », nous avons sur notre sol un système juridique « religieux » qui doit s’imposer à tous. Une Loi divine à la place de la loi des hommes, qui définit comportements et mœurs. Alors que la nation française est une création millénaire qui a forgé notre identité, nous avons des croyants d’Allah qui considèrent que « toute nation ne peut être qu’un inutile doublet de l’Oumma, dont le Coran dit qu’elle est “la meilleure des communautés” et dont le dirigeant est Dieu ».

Cette vérité est intolérable à nos sociétés, qui trouvent toutes les issues possibles pour y échapper. « On dit les religions sont violentes pour ne pas distinguer l’islam, comme il y a quelques dizaines d’années, on préférait évoquer les dangers que représentaient “les idéologies” pour ne pas avoir à nommer le marxisme-léninisme. » On dit : tout cela sera réglé par une stricte laïcité. On dit : il faut se débarrasser de toutes les religions. On dit : tout cela sera noyé dans les joies hédonistes de la consommation. On dit : l’école républicaine réglera tout ça d’un coup de baguette magique. On dit tout et son contraire. Rémi Brague est l’apporteur de mauvaises nouvelles ; mais comme il le fait poliment, sans hausser la voix, on ne l’exécutera pas. On fera seulement semblant de ne pas comprendre ce qu’il nous dit.





Sur la religion
de Rémi Brague
aux éditions Flammarion
paru le 17 janvier 2018
à Paris
256 pages
ISBN-13 : 978-2081416864



Voir aussi

« Un Dieu, trois religions »

Rémi Brague sur l'islam, la culture classique et l'Europe

Rémi Brague : « Dans les gènes de l'islam, l'intolérance »

Rémi Brague : Y a-t-il un islam des Lumières ?