dimanche 15 novembre 2015

La scolarisation des écoliers satmars sortis de « l'illégalité »

La SRC a récemment publié un reportage sur les élèves juifs ultra-orthodoxes qui fréquentaient une école que le gouvernement du Québec voulait fermer il y a quelques années. Le gouvernement avait perdu en première instance quand il avait demandé à un tribunal de fermer d’urgence cette école. Il y a un an, avant un deuxième passage dans les prétoires, le gouvernement et l’école sont parvenus à un arrangement.

Yéchiva religieuse à Outremont

Dans cette entente avec le monopole de l’Éducation du Québec, les parents de la communauté juive hassidique satmar d’Outremont se sont engagés auprès de Québec à inscrire leurs enfants dans une commission scolaire et à enseigner à la maison le programme établi par le ministère de l’Éducation.

En vertu de l’entente, les 230 enfants de la communauté peuvent également continuer à fréquenter quotidiennement l’Académie Yéchiva Toras Moché pour y recevoir un enseignement religieux durant le jour, comme c’était le cas auparavant. Cette école était considérée comme illégale par le monopole de l’Éducation du Québec et se voyait menacée de fermeture sans succès (selon la Loi, les écoles religieuses ne sont pas soumises à autorisation...)

Les enfants fréquentent l’Académie en moyenne plus d’une trentaine d’heures par semaine. Pour le directeur de l’école, l’étude des textes sacrés du judaïsme leur permet d’acquérir des connaissances comme la logique et l’argumentation.

Salle de cours de la yéchiva Toras Moché

Un centre de soutien scolaire dans la yéchiva

L’accord signé avec Québec a également permis à la communauté de créer un service de soutien scolaire à l’Académie Yéchiva. Les enfants qui le fréquentent ont donc accès à des tuteurs qui peuvent leur venir en aide et ainsi appuyer les parents qui font l’école à la maison.

Les tuteurs offrent des cours de soutien en anglais, en français et en mathématique, des matières enseignées par les parents à la maison. Avant l’entente, les jeunes n’apprenaient pas le français, c’est d’ailleurs en français qu’il y aurait le plus de demandes, selon les confidences du directeur.

Radio-Canada n’a, cependant, pas pu apprendre combien de temps les jeunes peuvent passer au soutien scolaire par semaine ni non plus le nombre d’heures d’enseignement religieux données à l’Académie. Le directeur de l’établissement, comme les membres de la communauté, auraient refusé de donner ces détails aux journalistes de la SRC.


Pour beaucoup de familles, le centre de soutien scolaire de l’Académie va jouer un rôle de premier plan dans l’apprentissage des enfants. On peut même se demander si les tuteurs n’en feront pas plus que les parents. Selon l’entente signée le 4 novembre 2014, les services de soutien scolaire comprennent notamment :
  • l’aide aux devoirs ;
  • l’aide pour la préparation d’examens ;
  • des services de récupération et de soutien pédagogique relativement à une matière prévue au Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire ;
  • des services de psychoéducation, d’éducation spécialisée, d’orthopédagogie ou d’orthophonie.

Élèves dans une salle de soutien scolaire
Bilan de l’entente
On est donc passé d’une école que le Monopole jugeait « illégale » et que la presse n’hésitait pas à présenter comme telle à :
  1. une yéchiva religieuse qui n’est pas sujette à approbation par le Monopole ;
  2. un centre de soutien scolaire (dans les mêmes bâtiments) pas plus sujet à autorisation comme le rappelait le juge de première instance ;
  3. de potentiels cours à la maison (non vérifiables) ;
  4. des examens auprès la commission scolaire dans trois matières (mathématique, anglais et français) ;
  5.  aucun examen pour le cours d’histoire et géographie, ainsi que celui de science et technologie ;
  6. des aménagements pour répondre aux convictions religieuses de la communauté, dont le programme d’« éthique » [et culture religieuse] « inspiré de sources rabbiniques ». 
 Un programme personnalisé

On remarquera que le gouvernement n’a pas hésité, semble-t-il, à modifier le cours d’ECR pour cette communauté, ce qu’il a toujours refusé obstinément pour les autres parents du Québec.

Un représentant haut placé du Monopole de l’Éducation, Jacques Pettigrew, avait même déclaré lors d’une réunion houleuse à Valcourt il y a quelques années que les petites catholiques des campagnes avaient encore plus besoin des cours d’éthique et de culture religieuse que les écoliers montréalais afin qu’ils s’ouvrent à la diversité. Cette nécessité impérieuse semble à géométrie variable et ne pas s’appliquer aux écoliers de cette yéchiva d’Outremont.

Qu’on nous comprenne bien : nous ne sommes pas contre cette adaptation du cours d’« éthique » (comme l’appelle pudiquement la SRC), mais nous nous insurgeons contre l’intransigeance du Monopole de l’Éducation qui a toujours refusé une adaptation dans ce sens du programme ECR pour les autres parents du Québec.

Littérature jeunesse, que choisir?

On trouvera ci-dessous la conférence d’Anne-Laure Blanc donnée le 30 septembre dernier au Collège latin, une école préceptorale et hors contrat située à Paris.

Mme Blanc y expose brièvement l’histoire de la littérature jeunesse et donne des clés concrètes pour sélectionner les ouvrages. Les bons titres, les âges cibles, l’influence des éditeurs, le vocabulaire...


On consultera aussi le site de Mme Blanc qui présente quatre livres pour la jeunesse qu’elle a aimés par semaine (environ 9000 titres destinés à ce public paraissent chaque année en France et environ 1000 au Québec).

Voir aussi 

Faut-il faire lire des classiques abrégés ou adaptés aux enfants ?