mardi 21 octobre 2014

Des commissions scolaires vidées de leur sens


Par Yvon Robert, ancien directeur général de commission scolaire et directeur d’écoles privées :


Il faudrait revenir à l’essence même des commissions scolaires de 1841. Dans son programme de 1998, l’Action démocratique du Québec a mis de l’avant l’abolition des commissions scolaires (C. S.) De fait, dans leur forme actuelle, les C. S. sont devenues inopérantes, des coquilles vides. Tous les pouvoirs ont été concentrés au ministère de l’Éducation, leur seule raison d’être est la perception de la taxe scolaire. Depuis, au lieu d’améliorer la situation, le gouvernement Charest a encore accentué sa tutelle sur les C. S. avec l’adoption du projet de loi 88 qui a resserré le carcan de la bureaucratie sur les écoles et étouffé toute initiative.

En 2011, l’ADQ voulait redonner le pouvoir aux écoles et aux parents en inversant la pyramide et reconstruire le système à partir de l’école. Dans les faits, il s’agit de revenir à l’essence même des C. S. de 1841, de petites entités administrées par les parents, ou encore des écoles autonomes (dans le système public) comme on en retrouve en Alberta. Redonner aux écoles l’autonomie qu’elles ont perdue au cours des années, autonomie qui est l’un des facteurs de succès des écoles privées. Cela ne peut se faire sans garder au niveau régional un organisme de coordination pour donner l’ensemble des services compte tenu de la diversité des clientèles. Il faut aussi éviter de créer un fouillis qui déstabiliserait tout le système d’éducation. C’est pourquoi il est proposé de partir de la structure actuelle des C. S. et d’inverser la pyramide, d’établir les priorités à partir des besoins des écoles, et ce, en remplaçant le conseil des commissaires par un conseil d’administration élu par un collège électoral formé des présidents des conseils d’établissements des écoles et des centres de formation professionnelle. Ainsi, la transition se ferait en douceur et permettrait de transférer graduellement les ressources des centres administratifs vers les écoles et permettrait aussi aux instances du ministère de l’Éducation de s’ajuster.

De la même façon, avec le projet du gouvernement d’un nouveau pacte avec le monde municipal, des négociations seraient entreprises pour assurer le transfert de la gestion des équipements scolaires avec les municipalités et les MRC. En plus d’assurer la coordination des ressources humaines et financières sur un territoire donné, la nouvelle C. S. serait une véritable coopérative de services pour l’ensemble des écoles et des centres sur son territoire. Ce seraient les écoles qui décideraient des services communs qu’elles veulent se donner, comme le modèle de la Fédération des écoles privées du Québec. Depuis la naissance des C. S. en 1841, nous avons assisté à une centralisation des pouvoirs à Québec, d’abord par la mise en place du Conseil de l’instruction publique contrôlé par l’Église, ensuite par la création du ministère de l’Éducation. Ensuite, il y eut la mise en place d’une bureaucratie envahissante jusqu’au niveau des écoles avec l’adoption du projet de loi 88. Durant cette période, on a bien tenté de revenir à l’esprit des débuts, de ramener le pouvoir au niveau de l’école et des parents.

Le rapport Parent (1964) préconisait déjà la création de comités scolaires en 1966 et avait déjà entrevu la possibilité que ces comités forment un collège électoral pour élire les commissaires. En fait, le pouvoir doit revenir au niveau des écoles ; les parents et le personnel doivent retrouver une autonomie qui leur permettra de mieux répondre aux besoins de leur milieu. D’autre part, ce sont les écoles qui sont les mieux placées pour définir les services que l’on doit déléguer au niveau régional : la répartition des clientèles, la répartition des services spéciaux ; le plan d’utilisation des bâtiments, etc. Il faut désormais partir des écoles et établir les services qui devraient être offerts régionalement, des services qui peuvent différer selon les besoins de chaque milieu. Si on regarde les instances démocratiques scolaires actuelles, il est difficile de s’y retrouver, car les pouvoirs sont dilués à travers la structure. De fait, le véritable pouvoir appartient au ministère de l’Éducation et aux syndicats.




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Zemmour bat tous les records de vente !


Le Suicide français se vend désormais à plus de 15 000 exemplaires par jour. Plus de 300 000 livres ont déjà été imprimés. Un phénomène !

Dans les jours qui suivirent sa sortie, Le Suicide français, le livre d’Éric Zemmour, se vendait à 5 000 exemplaires par jour. Les thuriféraires du journaliste se rengorgeaient, ses détracteurs affirmaient que passée la vague médiatique qui accompagnait la sortie du livre, les ventes s’essouffleraient rapidement. Quinze jours plus tard, les premiers triomphent et les seconds déchantent. Les 533 pages sont en passe de devenir un phénomène : la semaine dernière, Albin Michel enregistrait entre 15 000 et 20 000 sorties par jour, soit autant de commandes de libraires dévalisés.

« On est en flux tendu, explique-t-on chez l’éditeur. On imprime à tour de bras et on expédie les exemplaires chez les détaillants, on n’a presque pas de stocks ! » Le premier tirage de 120 000 exemplaires a été écoulé en une semaine. Ce sont désormais près de 300 000 Suicide français qui ont été fabriqués ! Et ce n’est pas terminé : les chiffres ne faiblissent pas, incitant les plus optimistes à parier sur un total de 500 000 livres achetés, soit au moins autant que Valérie Trierweiler. Un chiffre faramineux pour un ouvrage au prix de 22,90 euros...


Ces chiffres ne comprennent pas les ventes numériques, soit environ 15 % supplémentaires... En tout, Albin Michel pourrait enregistrer un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros sur ce seul livre. Bref, tous les records sont battus. Derrière le phénomène éditorial, reste à comprendre ce que ce triomphe signifie. Éric Zemmour est-il devenu le porte-voix de cette France qui ne se sent représentée ni par les médias traditionnels, ni par les discours politiques, ni par les intellectuels qui tenaient jusqu’ici le haut du pavé ?

Source : Le Point


Eric Zemmour invité de Jean-Marie le Méné pour Le Suicide français
(1 h 22 sans insulte ni invective)

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Les éducatrices en milieu familial travaillent plus qu'en CPE pour un salaire équivalent

Selon la CSQ, les responsables de services de garde en milieu familial sont moins bien payées que les éducatrices en CPE, même si elles font un travail équivalent. La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, conteste ces chiffres. Qui dit vrai ? La ministre de la Famille estime que, si l’on calcule la subvention gouvernementale et la contribution quotidienne de 7,30 $ des parents, une responsable en milieu familial reçoit en moyenne 50 000 $ par année.


Francine Charbonneau en arrive à 52 000 $ en ajoutant des subventions additionnelles auxquelles les garderies ont droit, par exemple, pour s’occuper d’enfants en bas âge. Elle estime qu’il y en a toujours un ou deux par garderie. Mais la ministre ne tient pas compte de tout. La responsable en milieu familial doit assumer ses dépenses de fonctionnement, estimées à 13 000 $ annuellement. Et si l’on enlève, comme le fait le syndicat, les retenues pour les avantages sociaux, tels que la caisse de retraite et les assurances collectives, cela donne 30 000 $. Une éducatrice au premier échelon dans un CPE gagne 28 000 $ par année. Au quatrième échelon, la référence utilisée par le syndicat, c’est 30 000 $.

L’entente de service signée par les parents prévoit qu’une garderie en milieu familial subventionnée doit rester ouverte 10 heures par jour, soit 50 heures par semaine. Par contre, une éducatrice en CPE travaille en moyenne 35 heures par semaine. Un salaire équivalent, donc, pour plus d’heures de travail dans une garderie en milieu familial.



Source : Radio-Canada.


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Un examen difficile ? Il suffit de l'abolir !


Devrait-on abolir l'épreuve uniforme de français au cégep, qui donne du fil à retordre à environ 15 % des cégépiens?

C'est la question, selon Le Soleil, que pose Guy Demers, auteur d'un rapport sur le réseau collégial dévoilé lundi, qui estime qu'une «urgente réflexion s'impose». Règle générale, environ 1000 étudiants par année n'ont toujours pas réussi cet examen cinq ans après leur premier essai alors que sa réussite est obligatoire pour décrocher un diplôme d'études collégiales (DEC).

«On assiste à un gaspillage de ressources. Cette épreuve est obligatoire, mais il n'y a rien dans le parcours collégial pour permettre aux élèves qui ont le plus de difficulté de passer l'examen et d'obtenir leur diplôme. Il y a quelque chose qui ne marche pas», affirme M. Demers en entrevue au Soleil.

L'alternative selon Guy Demers

Au cégep, les cours de français sont axés sur la littérature plutôt que la maîtrise de la langue. Il y a bien des centres d'aide pour les élèves qui ont de la difficulté, mais les étudiants qui en ont réellement besoin ne s'y bousculent pas, ajoute-t-il. Pourquoi ?

Devant cette «incohérence», deux choix s'imposent, écrit M. Demers dans son rapport. Il faut assouplir le contenu de la formation générale pour permettre d'y inclure une meilleure formation en français pour ceux qui en ont besoin ou modifier les conditions d'obtention du diplôme, afin que l'épreuve ne soit plus obligatoire.

Guy Demers, ancien directeur du Cégep de Lévis-Lauzon, opte pour le premier scénario. «Il y a une diversité de profils, il faut revoir la formation générale à l'intérieur du DEC, pour mieux répondre aux besoins des étudiants qui arrivent au collège», affirme-t-il en entrevue. Ce dernier rappelle que les étudiants avec des difficultés d'apprentissage sont de plus en plus nombreux à fréquenter le cégep. À nouveau pourquoi ces élèves parviennent-ils au collège sans ces connaissances de base en français ? N'y a-t-il pas d'examens en fin du secondaire ? Si le gouvernement a bien une fonction légitime, c'est de s'assurer que la langue commune du Québec soit connue après 11 années d'école primaire et secondaire avant de délivrer le diplôme d'études secondaires.

Réaction de Mathieu Bock-Côté

La possibilité d'abolir l'épreuve uniforme de français a fait sursauter le chroniqueur et chargé de cours d'université, Mathieu Bock-Côté.
« [...] Une de ces conclusions est la suivante : il faudrait en finir avec l’épreuve obligatoire de français, échouée par 15% des cégépiens. Le message est clair: puisqu’un tel examen révèle nos limites, aussi bien l’abolir! Quand le réel nous déplait, cessons de nous y mesurer! C’est rusé, c’est futé, c’est une manière admirable de pratiquer l’art de l’esquive. Il s’agit simplement d’abolir les épreuves difficiles, et nous pourrons dès lors nous féliciter de ne pas les échouer.

Et pourquoi les cégépiens peinent-ils à réussir leur épreuve uniforme de français, nous dit-on? Notamment parce que l’enseignement du français, au cégep, est axé sur la littérature et non pas sur la simple maitrise de la langue. Ah bon? Mais les étudiants qui sont passés par le primaire et le secondaire ne sont-ils pas supposés arriver au cégep en maîtrisant leur propre langue, le cégep permettant alors de l’approfondir culturellement (et en passant, on apprend bien la langue en lisant les classiques, et non pas en les fuyant)? La nouvelle pédagogie aurait-elle échoué? Ne promettait-elle pas un progrès culturel et intellectuel assuré? Doit-on surtout en comprendre que le cégep devra faire du rattrapage sur le secondaire, et que l’Université sera aussi happée dans cette spirale régressive? On sait qu’à bien des égards, il arrive que ce soit le cas. »
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Polémique autour d'un examen de français au rabais (mai 2010)

Opinion dirigée pour l'examen de français du Monopole de l'Éducation du Québec

Les futurs enseignants utilisent Facebook pour se passer les questions aux tests de français

Angleterre — école chrétienne menacée de fermeture parce qu'elle n'a pas invité d'imam

École primaire impliquée dans le scandale du « cheval de Troie »
L’organisme responsable de l’inspection des écoles en Angleterre (Ofsted) a averti une école chrétienne de bonne réputation qu’elle allait être déclassée et pourrait même être fermée parce qu’elle n’avait pas invité un représentant d’une autre religion, comme un imam, à conduire l’assemblée de l’école pendant laquelle tous les élèves et le personnel sont réunis.

Selon les autorités, la petite école indépendante située dans les comtés proches de Londres contrevenait aux nouvelles règles destinées à promouvoir les « valeurs britanniques », telles que la liberté individuelle et la tolérance, promulguées dans la foulée du scandale du cheval de Troie. Il s’agissait de lutter contre l’infiltration d’écoles à Birmingham par des groupes islamistes. (Voir encadré ci-dessous).
Cheval de Troie à Birmingham

C’est une lettre fuitée, envoyée par un islamiste à Birmingham à un contact à Bradford, qui a donné l’alerte, raconte le Sunday Times. Le courrier donne des informations sur « Opération Cheval de Troie », un programme ayant pour but le remplacement des directeurs d’écoles publiques à Birmingham, à Manchester et à Bradford par des personnes musulmanes désignées pour les diriger selon un islam orthodoxe, et revendique quatre remplacements déjà effectués.

Mi-avril, un sonneur d’alerte anonyme a donné davantage d’informations au Sunday Times, notamment sur l’école Park View à Birmingham. Il aurait dit entre autres que les enseignants non musulmans sont poussés vers la porte, que les garçons et les filles sont séparés dans les classes, « qu’ils ne sont pas autorisés aux cours d’éducation physique ensemble », qu’ils apprennent aux cours d’éducation sexuelle « que les épouses sont obligées d’assouvir les besoins de leur mari selon la charia... »

Le Sunday Times note qu’à Birmingham, vingt-cinq écoles font l’objet de quatre enquêtes différentes : celle du ministère de l’Éducation, du conseil municipal de Birmingham, de l’inspection scolaire Ofsted et de la police des West Midlands.

Le premier rapport d’enquête, celui du ministère, énumère de nombreux cas où l'islamisme ou le salafisme influençaient le programme ou la vie des écoles. Parmi ceux-ci,
  • La rhétorique anti-occidentale, en particulier anti-américaine et anti-israélienne;
  • Ségrégation - division du monde en nous et eux (tous les non-musulmans et les musulmans qui n'approuvent pas l'interprétation salafiste);
  • Perception d'une conspiration mondiale contre les musulmans;
  • Les tentatives visant à imposer leurs opinions et pratiques sur les autres;
  • L'intolérance à l'égard des différences religieuses ou non;
  • De l'homophobie;
  • Des changements aux programmes de sciences et d'art.

Les détails de cette dernière affaire concernant l'école chrétienne ont été dévoilés dans une lettre envoyée au ministre de l’Éducation, Nicky Morgan, par l’Institut chrétien qui conseille juridiquement l’école.

Ce regroupement prévient que les nouvelles règles visant à lutter contre l’extrémisme ont d’ores et déjà des « conséquences inquiétantes » sur les écoles confessionnelles et forcent les inspecteurs de l’Ofsted à agir d’une façon qui porte atteinte aux valeurs morales de ces écoles.

Cette lettre fait suite à des plaintes de la part d'écoles juives orthodoxes au sujet de récentes inspections durant lesquelles les inspecteurs auraient demandé à des filles issues de milieux traditionnels stricts si on leur avait donné assez de leçons sur le lesbianisme, si elles avaient des petits copains et si elles savaient d’où venaient les bébés.

Dans le dernier cas qui concerne l’école chrétienne, les inspecteurs auraient averti la direction de l’école qui était auparavant considérée comme « bonne » qu’elle serait déclassée à « satisfaisant » parce qu’elle ne respectait pas les normes qui l’obligent à « promouvoir activement » l’harmonie entre les différentes religions, car elle n’avait pas invité de représentant d’autres religions.

Les inspecteurs ont averti l’école que, si elle ne pouvait démontrer comment elle respecterait les nouvelles exigences, une nouvelle inspection plus approfondie aurait lieu et qu’elle pourrait aboutir à la fermeture de l'établissement.

Un document de consultation du gouvernement publié en juin précisait qu’il ne suffisait pas que les enfants se rendent en excursion sur différents lieux de culte pour qu’une école respecte les nouvelles règles.

L’Institut prévoit déjà contester juridiquement les règles en question en faisant valoir que leur adoption pendant les vacances scolaires a été précipitée. Il craint également que ces nouvelles lignes directrices ne servent à réprimer l’enseignement de tout ce qui pourrait être considéré comme politiquement incorrect sur des questions telles que le mariage.

« Il est inquiétant de constater que les nouvelles règles exigent des équipes d’inspection de l’Ofsted qu’elles adoptent un comportement qui ne respecte pas l’éthique religieuse des écoles confessionnelles », de déclarer Simon Calvert, directeur adjoint de l’Institut chrétien.

« Ces nouvelles exigences portent atteinte aux droits des enfants, des parents, des enseignants et des écoles d’exprimer leurs convictions religieuses et de pratiquer leur religion. » Simon Calvert ajoute : « L’Institut chrétien travaille actuellement avec une école chrétienne indépendante qui a vu sa note dégradée par l’Ofsted parce qu’elle ne faisait pas la promotion d’autres confessions. »

« Curieusement, on a dit à cette école qu’elle devrait inviter des représentants d’autres groupes religieux pour diriger les assemblées de l’école et donner des leçons, un imam par exemple. »

Un porte-parole de l’Ofsted a déclaré : « Dans le cadre des nouvelles lignes directrices de l’Ofsted pour l’inspection des écoles, les inspecteurs portent désormais une attention toute particulière au fait que les écoles fournissent un enseignement varié et équilibré à leurs élèves, afin que les jeunes soient bien préparés à la prochaine étape de leur éducation ou au monde du travail et pour la vie dans la Grande-Bretagne d’aujourd’hui. »

« Les inspecteurs évalueront l’efficacité de la formation spirituelle, morale, sociale et culturelle des élèves prodiguée par l’école et la façon dont la direction et la gestion de l’école s’assurent que le programme de l’école (nettement plus libres qu’au Québec) promeuve activement “les valeurs britanniques". »

« Cela comprend, entre autres facteurs, l’acceptation par les élèves de différentes religions et croyances, leur compréhension et l’appréciation par les élèves de la diversité culturelle au sein de l’école et au-delà. »

Sources : Figaro, Courrier International, Daily Telegraph

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Médias — Le cinéma francophone sous la coupe du prêt-à-penser ?

Avec la sortie en France de Samba, « comédie » à la gloire des immigrés illégaux et de ceux qui les aident, le cinéma français s’enfonce une nouvelle fois dans un moralisme qui ne date pas d’hier, mais se fait de plus en plus pesant, utilisant la fiction pour changer les mentalités.

Il existe un pays merveilleux où les immigrés ne posent pas le moindre problème, mais ne sont qu’une source incontestable d’enrichissement mutuel ; une contrée enchantée où, tous sans exception ou presque, ils sont gentils, travailleurs, modestes, laïcs, avides de s’intégrer sans rien renier, naturellement, de leurs racines (car tout peut se concilier, la contradiction n’existant pas dans ce pays de cocagne), généreux, chaleureux, ne connaissant de la violence que celle qu’ils subissent de la part d’une minorité d’autochtones aussi racistes que lâches, et d’une police qui s’obstine à les traquer sans raison valable. Ils sont certes un peu truqueurs, brandissent parfois de faux papiers ou des identités fictives, mais ce n’est qu’un hommage à ce pays fabuleux où ils rêvent de vivre pour de bon, et où ils mèneraient une vie paisible si une législation absurde ne persistait à leur refuser l’accueil fervent qu’ils méritent.

Songerie que tout cela, me direz-vous, au regard d’une actualité où chaque jour apporte son lot de nouvelles qui contredisent ce tableau idyllique et nous confirment hélas, de djihadisme en faits divers en passant par des manifestations croissantes d’un communautarisme agressif, que l’intégration paisible de millions d’immigrés d’origine extraeuropéenne relève plus de la douce utopie que de la promenade de santé, quand bien même une majorité d’entre eux la souhaiteraient : ce pays n’existe pas, ne peut pas exister. Eh bien si, ce pays existe : c’est le cinéma français.

S’il abrite heureusement des provinces plus réalistes, où la vie quotidienne est affrontée dans sa complexité, de la Haine à la Désintégration en passant par Pierre et Djemila, notre cinéma national s’est en effet fait le chantre, depuis quelques années, d’une vision hagiographique de l’immigration, visant à sanctifier notamment les clandestins et à culpabiliser les Français qui ne se montreraient pas assez accueillants voire racistes. Sur nos écrans depuis le 15 octobre, Samba, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, en fournit une variante exemplaire. Écrit et réalisé par les auteurs d’Intouchables, le film semblait promis à un vaste succès qui, à la manière du récent Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?, devrait lui permettre de marquer durablement les esprits. Cependant le démarrage de Samba semble avoir été plutôt décevant : il n’arrive qu’en 15e position par nombre d’entrées en première semaine pour l’année 2014.



Samba, c’est le prénom d’un immigré sénégalais (Omar Sy), qui vit en France depuis dix ans, mais n’a toujours pas de papiers. Une demande de régularisation produit l’effet inverse, et réveille l’attention des autorités françaises, qui menacent de l’expulser. Avec un Maghrébin dans le même cas (Tahar Rahim), il s’en sortira grâce à l’aide d’une Française (Charlotte Gainsbourg) investie dans une association de défense des clandestins, et aussi par une pieuse usurpation.



Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? montraient des jeunes femmes exemptes de racisme (les quatre « catholiques » épousant des minorités ethniques). Ce film montrait une France traversée par un racisme superficiel, largement partagé par toutes ses communautés sauf lesdites jeunes femmes, mais très facilement soluble dans un peu de bonne volonté (une bonne messe de minuit, une bonne Marseillaise en commun, et hop ! plus de problèmes d’intégration), Samba offre une vision Bisounours de l’immigration en France où, à part la police, tous les Français de souche trouvent la présence de ces clandestins parfaitement normale, à commencer à nouveau par les femmes, sur qui l’exotisme semble avoir des effets érotiques irrépressibles... (Les deux réalisateurs sont des hommes issus de l’immigration...) À cause de cet idéalisme, le film, bien loin de présenter les aspérités qui faisaient le charme d’Intouchables, s’enlise dans un humour tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil, dégoulinant de bons sentiments et de consensualisme. À force de vouloir nous montrer Samba comme un brave garçon, les cinéastes finissent par en faire un ravi de la crèche, plus ridicule qu’autre chose.

Tout cela ne donnerait qu’un film niaiseux de plus si les scénaristes n’en profitaient pour scander un message implicite : la France est un droit de l’homme, qui ne devrait pouvoir être refusé à personne. Théorie largement partagée dans le milieu du cinéma, comme le prouve encore la lettre ouverte signée en septembre par 80 cinéastes, Josiane Balasko en tête, en soutien à des clandestins — le même collectif avait déjà produit en 2010 un film au titre explicite : On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !
Le discours immigrationniste du cinéma français ne date pas d’hier, comme le prouve le cas du film d’Yves Boisset, Dupont Lajoie, sorti en 1975 (voir ci-dessous l’analyse d’Éric Zemmour), mais le phénomène se renforce. Actuellement sur les écrans, Papa was not a Rolling Stone ne fait qu’enfoncer un clou sur lequel on n’a cessé de taper ces dernières années : dans des registres différents, Indigènes, La Marche, Neuilly sa mère !, Né quelque part, Michou d’Auber, les Invincibles ont repris ce même refrain — on pourrait allonger à l’infini la liste de ces films, souvent tombés dans l’oubli à cause de leur médiocrité militante subventionnée par les contribuables. Le titre de l’un d’entre eux suffit d’ailleurs à les résumer tous : Welcome, de Philippe Lioret, éloge de la désobéissance civile de ceux qui aident les clandestins. Avec toujours la même méthode : émouvoir à partir d’un cas particulier, pour neutraliser le raisonnement, dans le but plus ou moins avoué de « faire bouger les mentalités ».

Mais l’immigration n’est évidemment pas le seul sujet où s’exercent la bien-pensance cinématographique et ce désir moralisateur d’utiliser la fiction pour formater les esprits et ainsi révolutionner le réel. L’homosexualité en est un autre, de prédilection : après l’avoir pendant des années décrite comme une aventure romantique (de L’Homme blessé de Chéreau, en 1983, aux Nuits fauves de Cyril Collard, en 1992), le cinéma français — mais aussi occidental — emploie maintenant une énergie considérable à nous démontrer qu’elle est d’une banalité totale, et que rien ne distingue un couple homo d’un couple hétéro. D’ailleurs, tout hétéro n’est-il pas un homo qui s’ignore, comme Bernard Campan dans L’Homme de sa vie (2006), ou qui se cache, comme Guy Marchand dans l’Arbre et la Forêt (2008) ? L’hétéro est un homosexuel comme les autres, en quelque sorte...

Comme les autres : tel était justement le titre d’un film-tract (2008) en faveur de l’homoparentalité, qui avait l’air de trouver tout à fait normal que Lambert Wilson et Pascal Elbé manipulent une pauvre clandestine pour récupérer son bébé à leur profit... C’était aussi la philosophie de la Vie d’Adèle, la palme d’or cannoise 2013, qui sans ses scènes lesbiennes torrides n’aurait été qu’une romance d’une banalité à pleurer.

Autre sujet de militance sur la Toile : l’euthanasie et le suicide assisté. Un film emblématique en France sur le sujet : Quelques heures de printemps (2012), qui voyait Vincent Lindon escorter sa mère jusqu’en Suisse pour qu’elle s’y fasse injecter des substances létales. Citons aussi Amour de Michael Haneke, palme d’or à Cannes en 2012 pour ce film qui voyait Jean-Louis Trintignant tuer sa compagne... par amour. Le cinéma québécois a également abordé la question, comme allant de soi, dans Les Invasions barbares de Denys Arcand, film qui a, par ailleurs, des qualités certaines.

Le cinéma bien-pensant aime aussi à « déconstruire » tout ce qui touche à l’identité française. L’histoire de France sera volontiers salie, vue par le petit bout de la lorgnette, calomniée ou ridiculisée — à l’instar de la nouvelle version d’Angélique, où Louis XIV était transformé en un gandin cynique et pleurnichard. Qu’on songe seulement à la guerre d’Algérie qui, en dehors du cas particulier de Pierre Schoendoerffer et de son Honneur d’un capitaine, a presque exclusivement été l’occasion de tableaux à charge, où la dénonciation de l’usage de la torture par l’armée française occupait toute la place, de la Trahison (2005) à l’Ennemi intime (2007) en passant par Mon colonel (2006).


Une exception récente : Des Hommes et des dieux

Le christianisme est naturellement à cet égard une cible de choix : dans le cinéma français, il est dépeint au mieux comme quelque chose de vaguement folklorique, au pire comme une structure perverse et culpabilisante, tandis que les religions des autres sont forcément sympathiques, sincères et chaleureuses. L’Amen de Costa-Gavras (2002), qui peignait l’Église en complice du nazisme génocidaire, est évidemment un sommet de cette cathophobie cinématographique, mais on pourrait en donner bien d’autres exemples — citons seulement Le Moine, avec Vincent Cassel, ou La Religieuse, avec Isabelle Huppert, qui donnaient l’un et l’autre une vision cauchemardesque de la vie monastique. Pourtant, on préférera terminer sur un contre-exemple, qui montre que le cinéma français, quand il veut bien s’en donner la peine, est aussi capable d’une scrupuleuse honnêteté. Car, avec Des Hommes et des dieux (2010), c’est un cinéaste athée, Xavier Beauvois, qui rendait superbement hommage au sacrifice des moines de Tibhirine et à sa force évangélisatrice. Comme quoi même le cinéma français peut abriter, parfois, des miracles.


Dupont Lajoie : veules et lubriques franchouillards contre nobles Maghrébins

Racisme anti-Blanc Dupont Lajoie vu par Zemmour

Dans le Suicide français (Albin Michel), Éric Zemmour analyse des événements symboliques de la déconstruction de la France. Parmi eux, en 1975, la sortie du film Dupont Lajoie d’Yves Boisset, qui ridiculise un couple de Français moyens (Jean Carmet et Ginette Garcin), idiots et odieux, qui poussent l’abjection jusqu’à détourner les soupçons d’un viol commis par le mari en direction d’honnêtes immigrés algériens. Yves Boisset, diagnostique Zemmour, « a voulu dénoncer avec force le rejet de l’Arabe : il a révélé la haine de la bourgeoisie pour le prolétariat ; il a accusé la haine de race et a révélé sa haine de classe. Il a voulu exhumer la xénophobie française et a mis au jour la prolophobie des élites parisiennes. Il a cru mettre en lumière le rejet du bicot, du raton, du bougnoul ; il a affiché son mépris de la canaille, comme disait Voltaire, du beauf, comme dessinait Cabu, de la populace que tuait M.Thiers. Yves Boisset a cru faire un film sur le racisme ; il a en réalité fait un film raciste ».

Sources : Valeurs actuelles, Le Suicide français, Le « Box Office » pour les nuls.

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