mercredi 30 juillet 2014

Le pronom personnel neutre « hen » fait son entrée dans le dictionnaire suédois

Le prochain dictionnaire de l’Académie suédoise fera une place au pronom neutre « hen », dès avril 2015.

Le rédacteur en chef du dictionnaire, Sven-Göran Malmgren, a reconnu que l’Académie a débattu le sujet pendant plusieurs années. « Nous voulions être sûrs que ce n’était pas seulement un effet de mode », a-t-il déclaré à la Radio suédoise (Sveriges Radio), avant de revenir sur l’usage désormais commun du terme, et sur la fonction qu’il remplit.

Couverture du premier livre suédois qui utilise le pronom neutre « hen »  :
Kivi et le chien monstrueux

Le pronom a déclenché une vaste controverse quand il a été utilisé en 2012 par un éditeur dans le livre pour enfants, Kivi et le chien monstrueux par Jesper Lundqvist. Dans l'ouvrage, « hen » remplace «  on » (elle) et « han » (il). Son livre introduisait également des termes neutres tels que « mappor » (mapa) et « pammor » (paman) en lieu et place de « maman » et « papa » (mammor et pappor en suédois).

Toujours en 2012, un catalogue publié par l’une des plus grandes chaînes de jouets en Suède représentait des garçons jouant à la poupée et des filles avec des répliques de mitrailleuses, le tout pour briser les stéréotypes sexués dans la société suédoise. Notons que plusieurs études tendent à prouver que cette distribution des jouets pourrait bien avoir une origine biologique dès la prime enfance.

Même si le mot « hen » rentre dans le dictionnaire, plusieurs critiques s’opposent encore à son emploi selon Lena Lind Palicki qui a rédigé cette entrée du dictionnaire : « Des personnes âgées et des ruraux n’aiment pas le mot », a-t-elle déclaré à la Radio suédoise (Sveriges Radio). « Beaucoup de locuteurs n’utiliseront pas le mot, même s’il se retrouve dans le dictionnaire. Je ne pense pas qu’il y ait eu un autre mot aussi controversé de l’histoire ».

Le dictionnaire de l’Académie donnera deux sens au terme « hen ». Le premier décrira des situations ou le genre est indéterminé. Le second permettra de parler d’un « troisième genre ».

Selon le site Ijsberg, le pronom suédois serait inspiré du finnois parlé dans la Finlande voisine. En finnois, le pronom « hän » signifie « il » ou « elle », « se » étant le pronom neutre (« it » en anglais, « es » en allemand). Ironiquement, des études indiquent que les jeunes Finnois associent le plus souvent « hän » au sexe mâle quand on leur demande d’illustrer la personne mentionnée. Le finnois n'est pas une langue germanique, mais finno-ougrienne. Son pronom « hän » n'est pas une invention récente.

Désormais, « hen » sera considéré par certains comme une manière de se référer à une personne sans avoir à mentionner son genre, dans le cas où le genre est inconnu, considéré non pertinent ou si cette personne est transgenre.

Sources : IJSBERG et RT




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lundi 28 juillet 2014

France — L'université pour tous, vers la fin d'un mythe ?

Face aux nouvelles affluences record de bacheliers (diplômés du cégep en France) et face aux coupes budgétaires, les universités françaises ont-elle encore les moyens d'accueillir tous les étudiants ? Entre une ouverture sans limite et une sélection draconienne, quelles sont les voies à trouver pour que les universités restent performantes ?

Le libre accès aux universités doit-il être remis en cause ?

Écouter l'émission (40 minutes, France Inter n'est pas une radio à droite...)




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jeudi 17 juillet 2014

Contestation judiciaire déposée contre la loi québécoise sur l'euthanasie


Tel qu’ annoncé lors de l’adoption de la Loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie, le réseau citoyen Vivre dans la Dignité (VDD) et le Collectif des médecins contre l’euthanasie , regroupant ensemble plus de 650 médecins et 17.000 citoyens, ont déposé aujourd’hui une requête à la Cour supérieure du district de Montréal. Cette requête demande que soient déclarées invalides toutes les dispositions de la Loi concernant les soins de fin de vie portant sur « l’aide médicale à mourir », un euphémisme pour décrire l’euthanasie. Cette loi permet non seulement à certains patients d’exiger qu’un médecin leur administre la mort, mais accorde aussi aux médecins le droit de donner la mort par l’administration d’une substance mortelle.




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mercredi 16 juillet 2014

Pédophilie en Grande-Bretagne : que fait la hiérarchie ?

Mise à jour du 16 juillet

Quelque 660 personnes soupçonnées de pédophilie ont été arrêtées au Royaume-Uni lors d'une vaste enquête, qui a duré six mois, visant à identifier des personnes ayant accès à des images pornographiques d'enfants sur Internet, a annoncé mercredi la National Crime Agency (NCA).

Des médecins, des chefs scouts, des travailleurs sociaux, des professeurs et d'anciens policiers figurent parmi les personnes interpellées lors de l'enquête qui a mobilisé 45 policiers dans tout le pays. Parmi les personnes arrêtées, un médecin, en possession de plus d'un million de photos perverses, a été reconnu coupable d'avoir rencontré de jeunes garçons et de garder des accessoires sexuels dans le coffre de sa voiture. On ne signale la présence parmi les centaines d'inculpés d'aucun prêtre catholique.

Billet du 7 juillet

Alors que les enquêtes sur les crimes pédophiles de vedettes de la BBC, le défunt Jimmy Savile et l'artiste australien Rolf Harris, battent leur plein, c’est au tour de la classe politique d’être dans le collimateur. En 2012, un élu travailliste avait dénoncé l’existence d’un réseau pédophile mêlant des députés et des membres du gouvernement, des années 70 à 90. Ces allégations ont rebondi après la révélation de la disparition au ministère de l’Intérieur d’une centaine de dossiers sur ce sujet. À l’origine de ce nouveau scandale se trouve le rapport d’un parlementaire des années Thatcher.

En novembre 1983, le conservateur Geoffrey Dickens fait parvenir 40 pages au ministre de l’Intérieur Leon Brittan. Ce rapport explosif détaillerait les abus sexuels commis par 8 membres de l’Establishment britannique dont le député libéral-démocrate Cyril Smith. Le brulot évoquerait aussi l’action du Paedophile Information Exchange (PIE), un groupe de pression qui œuvrait en 1974 pour la légalisation des rapports sexuels entre mineurs et adultes. Aucune poursuite n’avait été engagée.



En 2012 quand éclate le scandale du présentateur de la BBC, celui-ci met à jour une litanie d’abus commis depuis les années 60. En octobre, le député travailliste Tom Watson évoque à la Chambre des Communes l’existence d’un puissant réseau pédophile ayant impliqué le parlement et le 10 Downing Street. Le député Tom Watson demande en 2013 à consulter le rapport de Dickens. Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur lance ses services à la recherche du texte. Ils découvrent que le dossier a été morcelé. Certaines informations ont bien été communiquées aux autorités de l’époque, mais 114 pièces liées et annexes ont été « détruites ou perdues ». Une de ces notes mettrait en cause un élu conservateur intercepté par la douane à Douvres avec des images de pornographie infantile. À la suite de cette fouille, 4 anciennes affaires d’abus sexuels sont déterrées et portées à la connaissance de la police.

David Cameron a promis une enquête administrative, mais la pression est telle que le ministre de l’Intérieur actuel Theresa May devrait annoncer ce lundi aux Communes une vaste enquête sur les défaillances dans la prévention ou la poursuite de la pédophilie dans les institutions britanniques (État, hôpitaux, BBC...)

Reste à savoir si la Reine d’Angleterre ira à répétitions rencontrer les victimes d’abus sexuels pour s’excuser publiquement des actes commis par des membres de son gouvernement.

Voir aussi

Quarante enseignants, trois familles d'accueil parmi un vaste réseau pédophile arrêté

France — Pédophilie à l'école, la hiérarchie mute simplement l'enseignant

Pédophilie dans l'enseignement

Pédophilie — Autre scandale dissimulé par la hiérarchie ? (Grande-Bretagne)

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie

États-Unis — Pédophilie dans une école primaire

Canada — La pédophilie : une orientation sexuelle comme l'hétérosexualité pour des experts

Scouts Canada s'excuse des cas de pédophilie qui auraient pu survenir

États-Unis — pédophilie et sévices sexuels dans les écoles américaines

École laïque et républicaine — Enseignants pédophiles, on n'en parle que depuis récemment

Deux poids, deux mesures ? (artistes pédophiles excusés par des journaleux)

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie (Pennsylvanie).





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France — Créer son école libre, c'est possible

Par amour pour leurs enfants qui ne s’épanouissaient pas au sien d’écoles classiques, des parents créent tous les ans des écoles indépendantes. L’association Créer son école en recense environ 30 tous les ans. Un chiffre qui progresse sans cesse. Découvrez le reportage de 100 % Mag.
 





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Que faire lire ? ABCédaire illustré de la littérature jeunesse

La Chouette conseille :

« Séduira l’amateur, instruira le curieux, servira le spécialiste. » Comment ne pas céder à cette « réclame » un tantinet décalée ? De l’inusable «  Abécédaire » à la délicieuse illustratrice autrichienne « Zwerger (Lisbeth) », cet ouvrage parcourt, en 2500 entrées et plus de 1600 vignettes, l’univers de la littérature jeunesse : auteurs, illustrateurs, bédéistes, éditeurs, héros, thèmes, techniques, journaux, sites internet… À vous de trouver les quelques absents de cette sélection qui vous remettra en mémoire nombre de livres oubliés et vous fera connaître les grandes tendances du moment.

Pour les parents et autres adultes.

Jean-Paul Gourévitch, ABCédaire illustré de la littérature jeunesse, L’Atelier du poisson soluble, 2013, 336 p., 35 €

 



Voir aussi



 




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mardi 15 juillet 2014

« Promotion de l'homosexualité » — retrait de livres pour enfants à Singapour

La Bibliothèque nationale de Singapour s'apprête à retirer trois livres pour enfants, au motif qu'ils font la promotion de l'homosexualité.

La direction de la bibliothèque a confirmé jeudi passé qu'elle « supprimerait » les trois ouvrages supposés aller à l'encontre de sa politique pro-familiale, à la suite de doléances reçues de la part de parents et d'auteurs de la revue interne de la bibliothèque.

Il s'agit des livres Et avec Tango nous voilà Trois !, une histoire sur deux pingouins mâles qui élèvent un bébé pingouin dans le zoo de New York, The White Swan Express, sur des enfants adoptés notamment par des parents homosexuels, et Who's In My Family, qui banalise des types de familles non traditionnelles, y compris homosexuelles.

Le ministre singapourien de l'Information, Yaacob Ibrahim, a estimé que la décision de la bibliothèque était « guidée par les normes de la collectivité », le consensus social.

« Les normes qui prévalent et sont acceptées par une immense majorité de Singapouriens préconisent l'enseignement aux enfants de la famille conventionnelle, et non pas de la famille alternative, non traditionnelle, ce dont il est question dans les livres », a écrit le ministre sur sa page Facebook.

Illégale à Singapour, l'homosexualité est un délit puni de jusqu'à deux ans de prison, selon une disposition du code pénal remontant à la colonisation britannique, qui s'est achevée en 1959.




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Hausse du nombre d'élèves chinois dans les écoles privées montréalaises

Extraits d'un article de La Presse du 9 juillet 2014.

Gong Chen, 14 ans, est arrivé à Montréal en juillet 2012. Il est venu rejoindre son père, Yi Chen, qui avait immigré au Canada deux ans plus tôt. L'adolescent ne parlait pas un traître mot de français. Dès son arrivée, Gong Chen s'est mis au travail. Le jour, il fréquentait une classe d'accueil. Le jeudi soir et le samedi, un tuteur lui donnait des leçons de français pendant trois heures. Et le dimanche, il terminait sa semaine avec un dernier cours de français dans une école de tutorat privée. Aujourd'hui, à peine deux ans plus tard, Gong Chen se débrouille bien en français. Assez, du moins, pour avoir réussi l'examen d'admission au Collège Notre-Dame, où il vient de terminer sa deuxième secondaire.

[...]

Cette « meilleure éducation », la communauté chinoise de Montréal la cherche souvent dans les collèges privés réputés et les écoles publiques sélectives. Dans certains établissements, le nombre d'élèves de langue maternelle chinoise (mandarin et cantonais) a explosé depuis dix ans.

C'est particulièrement vrai au Collège Jean-de-Brébeuf, à Côte-des-Neiges. En 2002-2003, 3 % des quelque 850 élèves avaient le cantonais ou le mandarin comme langue maternelle. Cette année, plus d'un élève sur cinq parle une langue chinoise à la maison, une proportion largement supérieure à ce que l'on retrouve dans les quartiers avoisinants (1 % à 2 % environ).

[...]

Les élèves de langue maternelle chinoise sont aussi beaucoup plus nombreux au Collège Jean-Eudes, au Collège Regina Assumpta et au Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, entre autres. À l'École d'éducation internationale de Montréal, à Westmount, les sinophones sont désormais plus nombreux que les francophones.

Les écoles publiques délaissées

À l'opposé, le réseau public à Montréal a vu sa clientèle chinoise fondre de 25 % depuis dix ans, selon les données du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal.

[...]

D'abord, au secondaire, il y a un mouvement général de la population du public au privé: les écoles publiques montréalaises ont perdu 8 % de leur clientèle en dix ans. Les jeunes d'origine chinoise sont aussi plus nombreux qu'il y a dix ans (hausse de 36 % des 0 à 14 ans). Enfin, les écoles de tutorat sont plus connues de la communauté chinoise, et les nouveaux arrivants de Chine sont plus fortunés et peut-être mieux renseignés qu'avant.

[...]

Sacrifices et valorisation de l'instruction

Comme Yi Chen, qui a laissé derrière lui ses proches et son emploi, plusieurs membres de la communauté chinoise sont prêts à faire d'énormes sacrifices pour assurer une bonne éducation à leurs enfants.

« En Chine, on dit que, si on n'a pas d'argent, on doit vendre sa casserole pour se payer une éducation, souligne Bradley Zhao, directeur du Collège Élite, une école de tutorat dont 70 % de la clientèle est d'origine chinoise. Ce sont des traditions qui datent de milliers d'années. »

Plusieurs immigrants chinois inscrivent leurs enfants dans des écoles de tutorat, le samedi ou le dimanche. Les enfants y étudient les mathématiques, l'anglais, le mandarin... Au Québec, loi 101 oblige, les cours de français sont particulièrement demandés.

« Au Québec, les enfants doivent parler un très bon français, pour leur pays et pour eux-mêmes, souligne Bradley Zhao. Plus tard, ils ne pourront pas seulement parler chinois au travail ! »

Augmentation chiffrée 
(nombre d'élèves chinois dans quelques écoles montréalaises)

Collège Jean-Eudes: de 5 à 223 
Collège Regina Assumpta: de 30 à 211 
Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie: de 16 à 111 
Collège Jean de la Mennais (La Prairie): de 49 à 164 
École d'éducation internationale de Montréal: de 104 à 177 
Source: MELS

3 % des jeunes de moins de 15 ans à Montréal sont d'origine chinoise, selon le recensement de 2011 de Statistique Canada.


Aux États-Unis

Aux États-Unis, les élèves asiatiques ont de meilleures notes que les Blancs. Ils ont aussi plus de chances d'obtenir leur diplôme d'études secondaires et de fréquenter les meilleurs collèges. Pourquoi? La réponse se trouve dans la culture des Asiatiques et dans leur statut d'immigrants, selon l'étude Explaining Asian Americans' Academic Advantage Over Whites, publiée ce printemps par les professeurs de sociologie américains Amy Hsin et Yu Xie. Voici quelques éléments-clés de l'étude et les observations d'une directrice et d'enseignants de trois collèges privés montréalais prisés par la clientèle chinoise.

L'effort mène à la réussite

Contrairement aux Blancs, les Asiatiques ne pensent pas que les aptitudes cognitives sont innées: à leurs yeux, c'est en travaillant fort qu'on les développe. Cette croyance incite les parents asiatiques, toutes origines confondues, à pousser leurs enfants au maximum. « Pour les parents asiatiques, l'éducation est très, très valorisée, constate Nancy Desbiens, directrice du Collège Jean-Eudes, où le cinquième des élèves est asiatique. Pour eux, c'est important que leurs jeunes fréquentent une école privée ou une école internationale. »

Des familles unies

Les familles asiatiques sont très unies. Les parents peuvent donc transmettre facilement à leurs enfants leurs valeurs de travail et leurs attentes envers eux. La société environnante hédoniste a moins d'influence que dans les familles assimilées à la société nord-américaine. Les enfants aussi ont des attentes élevées envers eux-mêmes. Selon un enseignant interrogé par La Presse, les élèves chinois profitent de leur temps libre pour prendre de l'avance. « J'ai déjà vu une étudiante lire le dictionnaire entre les cours pour apprendre de nouveaux mots. »

Immigrants... et optimistes!

Les Asiatiques qui immigrent en Occident ont la conviction qu'ils pourront saisir des opportunités dans leur pays d'accueil, soulignent Amy Hsin et Yu Xie, dans leur étude. La décision d'immigrer témoigne donc d'un certain optimisme envers l'avenir, optimisme qui se reflète sur les bancs d'école. Comme ils ont peu de ressources dans leur pays d'adoption, les immigrants asiatiques considèrent l'éducation comme la façon la plus efficace de gravir les échelons sociaux.

Très exigeants envers eux-mêmes

Cette culture de performance a un prix: les Américains d'origine asiatique ont une perception d'eux-mêmes moins positive que leurs compatriotes blancs, rapporte l'étude d'Amy Hsin et Yu Xie. Ils ont des attentes très élevées envers eux-mêmes parce qu'ils se comparent aux modèles de réussite extrême de leur communauté. « Les élèves asiatiques font plus de griefs sur leurs notes, ils nous demandent pourquoi ils n'ont pas eu la note maximale, souligne l'enseignant. De temps en temps, ils craquent. J'ai vu des filles pleurer parce qu'elles avaient 70 %, 75 %. » Toujours selon l'étude, les jeunes d'origine chinoise passent moins de temps avec leurs pairs.

L'assimilation de la 3e génération

Au fil des générations, les enfants asiatiques assimilent les normes et la culture américaines... et aussi leurs (médiocres ?) habitudes scolaires. À partir de la troisième génération, lit-on dans l'étude, les enfants asiatiques ne sont pas plus performants que les autres à l'école.

Voir aussi

L'exode scolaire blanc en Californie

Controverse autour d'un article sur l'éducation « à la chinoise »

Chine — les écoles familiales, un traditionalisme éducatif

PISA 2012 : Canada et Québec perdent des plumes, Asie en tête, net recul de la Finlande

Anglais interdit dans les textes chinois (sauf exceptions avec traduction)

La Chine oblige les enfants à rendre visite à leurs vieux parents
 




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lundi 14 juillet 2014

L’école privée ne mérite pas de mourir à petit feu

Lettre ouverte de Marc-André Girard, directeur des services éducatifs dans un établissement d’enseignement privé québécois :

L’école privée ne mérite pas de mourir à petit feu. Or, c’est précisément ce que les règles budgétaires du MELS proposent par des moyens insidieux

La fin de plusieurs subventions aux écoles privées risque de mettre en péril des services éducatifs importants offerts par ces dernières.

Au Québec, l’allocation de subventions destinées à l’école privée a toujours soulevé les passions principalement parce que le préjugé voulant que les écoles privées n’accueillent que les élèves doués et fortunés est particulièrement tenace, et ce, bien qu’il soit de moins en moins fondé.

Parallèlement, l’école québécoise en entier est en pleine crise identitaire. De plus en plus d’élèves à besoins particuliers revendiquent de plus en plus d’adaptations de la part des écoles, le taux de diplomation au secondaire demeure léthargique, les enseignants peinent à se renouveler professionnellement, etc. En ces temps troubles, le MELS fait office à la fois de rédempteur et de vache à lait. Cependant, malgré la tourmente, le gouvernement libéral, fervent promoteur de ce qu’il a lui-même jadis qualifié de réingénierie, impose des coupures au monde de l’éducation. Les commissions scolaires en font les grands frais et, bien évidemment, il en va de même pour le réseau des écoles privées. Surtout que les premières avancent que les secondes sont la principale source de leurs difficultés ! Le MELS n’a d’autre choix que de frapper durement le réseau privé.

Le Rapport du comité d’experts sur le financement, l’administration, la gestion et la gouvernance des commissions scolaires a d’ailleurs été soumis au MELS en mai dernier. Une des conclusions auxquelles le comité en est venu indique que le Québec accorde aux établissements d’enseignement privés agréés un niveau de financement supérieur à ce qui existe dans la majorité des autres provinces canadiennes. Sans vouloir entrer dans une guerre de statistiques, il n’en demeure pas moins que ledit rapport fait état de plusieurs recommandations issues de différentes activités de consultations qui excluent pourtant la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP). Il est quelque peu inquiétant de savoir que le comité qui conseille un nouveau ministre de l’éducation consulte des organismes qui pensent tous de la même façon !

Des coupes mettant en péril les services éducatifs

Les règles budgétaires du MELS proposent des moyens insidieux de faire mourir les écoles privées à petit feu. Bien que le montant de la subvention de base augmente de 1,1 % (légèrement moins que la hausse du coût de la vie), plusieurs allocations supplémentaires seront coupées, dont les suivantes qui représentent des choix insensés et paradoxaux :

Encadrement des stagiaires : Désormais, la présence de stagiaires dans le milieu privé est menacée. Cela se traduit directement par un manque de connaissance du futur enseignant sur les us et coutumes d’un milieu réputé pour la qualité de son encadrement et l’implication de ses enseignants à la vie scolaire. Il faut s’attendre à ce que les universités québécoises fassent connaître leur mécontentement, elles qui peinent déjà à placer leurs stagiaires en milieu professionnel. Alors qu’on parle de professionnalisation des enseignants et d’insertion professionnelle, il est difficile de comprendre comment le MELS lui-même peut adopter un comportement contraire à ce qu’il prêche !

Micro-informatiques à des fins éducatives (RÉCIT) : L’école privée a une longueur d’avance sur bien des écoles publiques en ce qui concerne l’animation technopédagogique. On veut faire de l’éducation un milieu actuel mais on retire aux écoles privées les moyens pour permettre aux enseignants d’être formés et accompagnés par leurs pairs dans un virage technopédagogique plus que nécessaire !

Soutien à l’information et à l’orientation scolaire : qu’en est-il de l’école dite orientante, dont l’objectif principal est de faciliter le cheminement vocationnel des élèves ? Qu’en est-il de l’annonce récente du MELS de voir à l’implantation d’un programme d’orientation scolaire dans les écoles, alors qu’en même temps, l’école privée se voit retirer les moyens pour y parvenir ?

Également, la subvention pour assurer le transport scolaire se voit diminuée du tiers à chacune des deux prochaines années, pour être totalement annulée lors de l’année scolaire 2016-2017. L’école privée, particulièrement en région, pourrait ne pas se remettre de ces coupes. Sa clientèle étant éparpillée sur un large territoire, plusieurs parents ne pourront pas envisager de payer ce qui peut avoisiner les 1000 $ supplémentaires selon les écoles et les ententes qu’elles ont avec les commissions scolaires. Il en va de même pour l’allocation tenant lieu de valeur locative qui se voit diminuée de façon appréciable et qui freine les dépenses de modernisation, de rénovation des bâtiments ou de renouvellement du matériel destiné à la tenue des activités éducatives.

Le début de la fin

Sommes-nous en train d’assister au début de la fin des écoles privées au Québec ? Le souhait des commissions scolaires d’aspirer à un meilleur financement en tuant la concurrence du réseau privé se concrétisera-t-il ? Dans un modèle démocratique, autant dans le domaine social qu’économique, l’école privée subventionnée a sa place. Elle permet de concurrencer l’école publique et de permettre le rehaussement des activités éducatives offertes quotidiennement par les acteurs du monde scolaire. Son dynamisme est contagieux et son ouverture quant à différents dossiers est exemplaire : élèves à besoins particuliers, nouvelles pédagogies, intégration des TIC, etc. [Note du carnet : Malheureusement cette concurrence est fortement bridée sur ce qui est du programme scolaire et du personnel enseignant, le tout étant soumis aux règles du MELS.] Ces écoles sont, pour la plupart, des organismes sans but lucratif, gérés de façon serrée, par un conseil d’administration. Le réseau privé est, en quelque sorte, l’incarnation de l’entrepreneuriat appliqué au milieu scolaire. C’est un milieu qui se soucie de sa clientèle pour survivre et qui met en place différentes mesures, par exemple, pour encadrer les élèves et faciliter la conciliation famille-travail. Si, entre autres, 20 % de la clientèle scolaire secondaire fréquente le réseau privé, c’est qu’elle y trouve quelque chose qu’elle ne trouve pas dans le milieu public.

Il est évident qu’un large débat doit être entrepris concernant le système d’éducation. Tout doit être discuté : financement, instauration d’un ordre professionnel des enseignants, intégration des outils technologiques à la pédagogie, etc. Le monde de l’éducation occidental est à la croisée des chemins et le Québec n’échappe pas à cette saine remise en question. Cependant, ce n’est pas en éliminant un réseau d’éducation parallèle [Note du carnet: relativement] privé que nous pourrons faire avancer la cause de l’éducation. Bien au contraire, ce qui est envisagé est plutôt d’appauvrir le milieu en procédant à l’ablation d’un de ses principaux organes. Ce sera un immense pas en arrière qui pourra inéluctablement être regretté dans un proche avenir.




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samedi 12 juillet 2014

France — 87,9 % de réussite au bac (D.E.C.) ou la dévaluation de celui-ci

Bien sûr, on félicitera chaleureusement les centaines de milliers de jeunes qui viennent de décrocher leur bac (D.E.C. au Québec). Ils vont pouvoir passer leurs vacances d'été l'esprit libre, contents d'avoir achevé sur un succès leur cycle d'études secondaires.

Avec 87,9 % d'admis, le taux de réussite de cette année pulvérise tous les records. C'est 3,7 points de mieux que l'an dernier, qui était pourtant déjà une année faste. Mais est-ce vraiment une bonne nouvelle ? Faut-il vraiment se réjouir de cette progression spectaculaire du taux de réussite ?

Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ? Que vaut-il aux yeux d'un responsable universitaire, d'un directeur de grande école, d'un employeur ? Que vaut-il aux yeux des jeunes bacheliers eux-mêmes ? Ont-ils le sentiment d'avoir réussi un examen difficile, ou plutôt d'avoir négocié sans encombre une épreuve qui s'apparente désormais à une simple formalité - même si elle peut encore réserver quelques petites surprises ?

« Certains de mes élèves ne sont pratiquement jamais venus en cours ; leurs rares résultats, notamment au bac blanc, étaient catastrophiques... La plupart ont pourtant obtenu leur Bac ! », remarque par exemple un enseignant sur le site du Monde... Il est loin d'être le seul.

Au train où vont les choses, où s'arrêtera-t-on ? Va-t-on franchir dès l'an prochain la barre des 90 % de réussite ? C'est en effet probable : elle est déjà dépassée pour le bac scientifique (90,9 % de réussite cette année) et pour le bac technologique (90,6 %, soit 4,1 points de mieux que l'an dernier). Seule la série professionnelle (81,9 % de réussite « seulement ») freine un peu le mouvement. Encore un petit effort : les 95 % de réussite ne sont plus très loin. Et pas grand monde, à vrai dire, ne semble s'en inquiéter. Au ministère de l'Éducation nationale, on juge même « le crû 2014 excellent ». Rappelons que, dans le même temps, les résultats des jeunes Français aux tests internationaux PISA disent exactement le contraire : ils n'ont jamais été aussi faibles.

Au passage, on ne peut que s'étonner aussi d'un système qui permet à quelques centaines d'élèves, certes très brillants, d'être admis avec des moyennes supérieures à 20/20. Par quel mystère est-il possible de dépasser la note maximum ? Aurait-on inventé la perfection relative ? S'agit-il d'une nouvelle exception culturelle française ? Comment expliquer ce miracle à nos voisins étrangers ? Et là encore, où s'arrêtera-t-on ? Aurons-nous l'an prochain des bacheliers à 22 ou 24 de moyenne ?

La porte ouverte à la sélection à l'entrée de l'université

En réalité, chacun en est conscient : cette envolée du taux de réussite au bac — qui est même plus largement accordé que le brevet à 15 ans, c'est dire — ne fait que refléter un affaissement progressif du niveau d'exigence et une multitude de petits abandons. Les savoirs de base, que le baccalauréat est censé contrôler, sont de moins en moins maîtrisés. L'enseignement secondaire, peu à peu, se résout à accepter et à entériner la baisse du niveau général des élèves. En renonçant, bien souvent, à exiger des élèves un minimum de travail et d'efforts, on renonce aussi à imposer un examen qui en soit vraiment un.

Inutile de jeter la pierre aux uns ou aux autres : enseignants, responsables du système éducatif, parents d'élèves, politiques et « parties prenantes » diverses, tous ont leur part de responsabilité. Il est tellement plus facile de satisfaire le plus grand nombre, en lâchant du lest sur le niveau et en notant « large » ! Il y a une bonne part de démagogie collective dans ce renoncement. Or les jeunes doivent en être conscients : renoncer à l'exigence à leur égard, c'est céder à la facilité, ce n'est pas leur rendre service. Les familles aussi doivent le comprendre.

Le résultat de cette dérive ? Il est déjà à l'oeuvre. Le bac n'a plus grande signification, et cela ne date pas d'aujourd'hui. Il ne permet plus d'entrer dans l'enseignement supérieur avec des chances raisonnables d'y réussir. Déjà, un nombre significatif d'institutions du supérieur exigent de leurs candidats une mention « bien », voire « très bien ».

Et surtout, la dévalorisation du bac justifie « par avance » l'instauration de la sélection à l'entrée de l'université. Celle-ci, à vrai dire, est déjà à l'œuvre de manière insidieuse : c'est la sélection par l'échec, en licence — et particulièrement en première année. Autrement dit, la pire des solutions, parce qu'elle ne fait que retarder l'heure de vérité, et parce qu'elle constitue un énorme gaspillage d'énergie - et aussi de deniers publics.

Mais déjà, de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer l'instauration d'une « vraie » sélection à l'entrée de l'université. Le taux de réussite de cette année apporte de l'eau, beaucoup d'eau à leur moulin.

Non, décidément, ce record de réussite au bac n'est pas une bonne nouvelle.

Source




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dimanche 6 juillet 2014

Victor Hugo, fils de p**e !

Billet de Mathieu Bock-Côté

En France, la chose a fait scandale, mais ici, elle est passée inaperçue. À la mi-juin, les lycéens français devaient commenter un poème de Victor Hugo lors des examens du bac [Note du carnet : professionnel et donc peu littéraire faut-il ajouter]. La chose n’a manifestement pas plu. Plusieurs se sont déchaînés sur Twitter contre lui, en insultant sa mémoire. Quelques tweets ont frappé l’opinion. Le plus imbécile m’a servi de titre pour cet article: «Victor Hugo, fils de pute!» J’en cite un autre: «Va chier, Victor Hugo!»

Apparemment, l’auteur de Notre-Dame-de-Paris et des Misérables ne disait rien à ces petits insulteurs. Et s’ils ne comprenaient rien à son œuvre, ce n’est pas parce qu’ils n’en firent pas l’effort. C’est parce qu’elle était apparemment incompréhensible, ou du moins, inaccessible à la jeunesse de notre époque, qui était donc en droit de la rejeter violemment, dans le plus grand mépris.

Certains n’y verront qu’une preuve supplémentaire que les médias sociaux ont plus souvent qu’autrement le rôle de vide-ordures. Ils offrent le pire visage possible de la démocratie: un perpétuel bavardage où tous les propos se valent, où les crétins, s’ils chassent en meute, peuvent écraser le savant qui s’y serait égaré. C’est rarement le peuple qu’on y rencontre, mais une foule haineuse. C’est presque une loi: sur Twitter, moins un homme en sait, plus il gueulera fort.

Mais ce petit événement en dit beaucoup sur notre époque et ce que devient l’école. Car au même moment, encore à la mi-juin, même s’ils le firent de manière moins grossière, quarante mille élèves se révoltèrent contre l’autorité scolaire. Ils trouvaient leur examen de mathématique trop difficile. Ils signèrent une pétition pour exiger que la prochaine fois, il le soit moins. Tout simplement.

Comprenons bien: désormais, l’élève veut décider de ce qu’on lui enseignera. La jeunesse s’éduquera elle-même. Cela rappelle les utopies pédagogiques délirantes des années 1970. La réussite n’est plus un mérite, mais un droit. Et chacun définira lui-même sa réussite. Il faut ajuster les examens pour permettre à tous de les passer. L’examen ne doit plus confirmer l’acquisition de connaissances indispensables, mais chouchouter et câliner l’étudiant.

Comment expliquer cette folie? Peut-être en partie parce que les autorités scolaires elles-mêmes se sont depuis longtemps couchées et n’ont plus le courage d’assumer leurs responsabilités. D’ailleurs, Benoit Hamon, le ministre socialiste de l’Éducation nationale, proposait à peu près au même moment une autre idée: en finir avec les notes «sanctions», distinguant la réussite de l’échec. Ce qui revient pratiquement à abolir les notes, même s’il ne le reconnaît pas.

Au Québec, nous avons trouvé la solution. Cela fait longtemps que nous relevons artificiellement les notes pour nous faire croire que tout va bien. Surtout, nous ne faisons plus lire Victor Hugo et les grands noms de la littérature française. C’est probablement une manière très rusée d’éviter qu’ils ne se fassent finalement insulter. À moins que nous ne soyons tout simplement en avance dans la marche vers la bêtise?




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jeudi 3 juillet 2014

Les familles les plus défavorisées demandent des notes à l'école

Jean-Paul Brighelli. On lui doit La Fabrique du crétin. Il prépare, pour la rentrée, un nouvel essai : Tableau noir (Hugo et Cie). Et défend l’actuel système de notation, en même temps qu’une certaine idée de l’école. Valeurs Actuelles l'a interrogé. Extraits.

— Le nouveau ministre socialiste de l'Éducation en France Benoît Hamon estime que les élèves français sont inhibés par la peur de l’échec. Il en déduit qu’il faut changer notre système d’évaluation. Qu’en pensez-vous ?

Qu’il fait erreur, mais cela ne m’étonne pas. Comme ses prédécesseurs, il épouse les thèses des syndicats qui inspirent depuis des années la politique du [Ministère de l'Éducation] [...] — sans oublier les fédérations de parents d’élèves, je pense à la FCPE. Ce sont eux qui contrôlent l’éducation et plaident pour la suppression des notes qu’ils tiennent pour « un vestige dépassé de l’élitisme républicain » — dixit l’Unsa.

Mais les élèves ne sont-ils pas stressés ?

Des élèves inhibés, je n’en connais guère ! Leurs parents, en revanche, sont inquiets, on le voit au moment du bac. Les élèves, eux, savent qu’ils l’auront :dans l’enseignement général, on approche des 100% de réussite! Mais les parents pensent que leurs enfants passent le bac qu’ils ont passé il y a trente ans. Or ce n’est plus du tout le même examen et les consignes de notation ont changé du tout au tout.

Cette année, les élèves ont contesté l’épreuve de mathématiques, qu’ils jugeaient trop compliquée. Le ministère a modifié le barème et l’épreuve sera notée sur 24. Et ceux qui le ratent cette année l’auront l’an prochain.

On a banni le par-cœur au motif que les élèves devaient apprendre à réfléchir. Or beaucoup ont du mal à résoudre des problèmes pourtant assez simples. N’est-ce pas la preuve que les réformes entreprises depuis trente ans ont échoué ?

On a mis l’accent sur la pédagogie en réduisant systématiquement les horaires de français et de maths. Tout syndicat responsable — c’est un oxymore — devrait exiger une augmentation des heures de français. Mais on fait le contraire : on s’apprête à réviser les programmes à la baisse pour les adapter aux nouveaux rythmes scolaires. [Note du carnet : Il en va de même au Québec : on diminue les heures de français et on augmente fortement celles en anglais alors que les résultats en lecture (ne parlons pas de l'écriture) des élèves québécois francophones (pas les anglophones) baissent fortement dans les épreuves. Voir Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010 et Lecture — la catastrophe québécoise.]

[...]

— On a l’impression, en écoutant Benoît Hamon, que l’école est devenue un lieu de coercition. Vrai ou faux ?

— C’est un discours très désagréable : les enseignants ne sont pas des bourreaux d’enfants ! Il se répand pourtant depuis plusieurs années. Peter Gumbel en a fait la trame de son essai en 2010 : On achève bien les écoliers. Un livre fondé sur l’idée que les élèves français sont stressés, alors que l’école devrait tendre au bonheur tout de suite. Eh bien, je suis désolé, l’école tend au bonheur, c’est vrai, mais au bonheur différé ! Ce qui compte, c’est de former des gens cultivés et compétents, qui sauront résoudre les problèmes qu’ils affronteront, devenus adultes. Vouloir tout, tout de suite, c’est s’exposer, plus tard, à bien des frustrations !

— Les enseignants ne sont pas des tortionnaires, mais le système de notation est-il infaillible ?

— D’abord, aucun enseignant n’assimile un élève à la valeur de ses productions. On a une note, on n’est pas une note. Qu’un élève, pour excuser sa faiblesse, dise : « C’est parce que le prof ne m’aime pas », cela arrive, mais c’est un réflexe d’enfant. Qu’un ministre embraye sur ce discours, c’est grotesque ! Ensuite, une note n’est qu’une indication. Elle permet à l’enseignant d’aider l’élève à se corriger. À progresser ! Pour qu’il ait ensuite une meilleure note en révisant ce qui n’est pas acquis. Enfin, par quoi voudrait-on la remplacer ? Par un indicateur beaucoup plus flou, dont l’efficacité est nulle. Les trois quarts des écoles primaires ont mis en place un livret de compétences où l’enseignant indique si celles-ci ont été acquises, non acquises ou si elles sont en cours d’acquisition.

Qu’est-ce que cela signifie? Une compétence est toujours en cours d’acquisition. L’idée, en fait, c’est de mettre tout le monde à compétences égales ! C’est bien un rejet de l’élitisme républicain. Mais ce rejet favorise in fine les enfants d’une élite, celle qui a les moyens de payer à ses enfants des cours en plus.

— Benoît Hamon prétend pourtant que la notation « satisfait d’abord les familles qui maîtrisent les codes de la réussite à l’école. Il faut en finir, dit-il, avec ces délits d’initiés »…

Ceux qui sont les plus demandeurs de notes, de la vérité des notes, ce sont les familles les plus défavorisées ! Les bobos ne veulent pas qu’on traumatise leurs enfants mais le peuple, lui, veut que ses enfants apprennent des choses. Et le peuple s’insurge car il a de plus en plus le sentiment que ses enfants n’apprennent rien !

Étonnez-vous, ensuite, qu’il soit tenté par le seul parti qu’on n’ait pas encore essayé…

Source : Valeurs actuelles







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mercredi 2 juillet 2014

(m-à-j) Les commissions scolaires demandent à ce que l'État coupe dans le financement des écoles privées

Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), a répondu dans les colonnes du Devoir à l'étude que la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, a présenté la semaine dernière.

Pour M. Saint-Jacques, il s'agit d'« une étude sur le financement des écoles privées qui était truffée d’erreurs. Le manque de rigueur de Mme Bouchard discrédite l’organisme qu’elle représente et nuit à la réflexion que doit faire le Québec sur le financement et l’amélioration de son système d’éducation. »Le président de la FEEP rappelle que « selon cette étude, les frais administratifs des écoles publiques s’élèvent à 4,76 %, comparativement à 13&nbsp% pour les écoles privées. Ce chiffre de 4,76&nbsp% comprend les frais administratifs des commissions scolaires, mais il ne tient pas compte du personnel de direction qui travaille dans les écoles publiques. Ainsi, le directeur d’une école publique n’occuperait pas un rôle administratif, contrairement au directeur d’une école privée ? Il s’agit non seulement d’un manque de rigueur inquiétant, mais aussi d’un manque de considération à l’égard du personnel de direction des écoles publiques. »

Autre erreur grossière : « l’étude présentée par la FCSQ affirme que l’école privée accueille 2,7 % d’élèves en difficulté. Ce pourcentage renvoie au nombre d’élèves du secteur privé qui sont scolarisés dans des écoles spécialisées en adaptation scolaire. Selon les données du ministère de l’Éducation, les écoles privées régulières accueillent plus de 10 % d’élèves en difficulté. Encore une fois, ces données sont facilement accessibles et la confusion dans les données présentées par l’étude fait preuve d’un manque de rigueur sidérant. »


Billet du 26 juin 2014

Confrontées à des compressions budgétaires qui s'accumulent malgré des hausses importantes de taxes scolaires, les commissions scolaires demandent à Québec de changer de cible, d'exiger davantage d'efforts des écoles privées et de réviser le financement de celles-ci.

Dans une étude rendue publique jeudi, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) dénonce ce qu'elle qualifie d'iniquité du traitement entre les réseaux d'enseignement public et privé.

L'étude, réalisée par une spécialiste de l'économie de l'éducation de l'Université de Sherbrooke, démontrerait un important écart d'efficacité en faveur du réseau public.

Ainsi, on y apprend que les commissions scolaires dépensent 21,5 pour cent de plus (ce qui semblerait indiquer une moindre efficacité au vu des résultats !)que les écoles privées pour l'enseignement (7157 $ contre 5888 $ par élève) et 147 pour cent de moins que les écoles privées pour les activités administratives (515 $ contre 1273 $ par élève).

Au total, les commissions scolaires font valoir qu'elles ne consacrent qu'un peu moins de 5 % de leur budget aux dépenses administratives comparativement à plus de 13 % au privé . Il faudrait, toutefois, voir si certaines dépenses administratives ne sont pas prises en charge par d'autres organismes publics et n'apparaissent pas ainsi dans son bilan, mais sont bien payées par le contribuable.

Par ailleurs, l'étude mettrait en lumière une situation qu'elle qualifie d'iniquité fiscale qui favoriserait les parents qui envoient leurs enfants à l'école privée. Un couple ayant deux enfants d'âge primaire ou préscolaire à l'école privée peut en effet bénéficier d'une économie d'impôt annuelle potentielle de 5000 $ en raison du crédit d'impôt pour frais de garde, notamment. Bref, ce couple de ne paierait pas tout à fait deux fois pour envoyer ces enfants à l'école de son choix : une fois par l'impôt pour payer l'école publique non fréquentée et l'autre fois comme frais d'inscription àa l'école privée ? Une diminution de ce double paiement serait donc pour ce spécialiste une « iniquité » ?

Les commissions scolaires, qui se disent soumises à une reddition de comptes beaucoup plus exigeante que les écoles privées, notent que le gouvernement pourrait économiser de 65 millions à 185 millions en réduisant les subventions aux écoles privées, un débat qui n'a pas été fait selon la FCSQ, alors que Québec coupe allègrement dans le financement des commissions scolaires. La FCSQ se dit persuadée qu’advenant une diminution du financement public au privé, il n’y aurait pas nécessairement d’impact majeur de migration des élèves vers le public, ce qui a par contre été considéré dans l’étude. Portant l’étude rappelle qu’il n’y a que 4 autres provinces au Canada qui financent les établissements d’enseignement privés, mais que c’est au Québec qu’on y retrouve le plus fort pourcentage d’élèves, soit près de 13 % comparativement à environ 7 % ailleurs au pays. Ce qui semble pourtant bien indiquer que c'est l'accessibilité financière de l'école privée (plus abordable au Québec pour l'instant) qui contribue fortement à sa popularité...

Est-ce que cette reddition de comptes plus exigeante est-elle utile ? Est-ce que cette économie se vérifierait-elle si l'école privée devenait inabordable pour de nombreux parents, les forçant à inscrire leur progéniture dans des écoles publiques nettement plus chères pour le Trésor public ? Pourquoi punir les parents qui choisissent l'école privée ?

Rappelons que les écoles privées subventionnées sont déjà particulièrement touchés par les coupures avec une baisse de 14 millions $ des crédits budgétaires qui leur sont alloués, passant de 479,9 millions $ en 2013-20014 à 465,7 millions $ en 2014-2015. Cette coupure fait suite à cinq années de compressions successives des subventions qui représentaient déjà un manque à gagner de 524 $ par rapport au coût de la vie, par élève qui fréquente une école privée subventionnée. De plus, le gouvernement coupe 20 millions $ de subvention pour le transport scolaire des élèves des écoles privées d’ici deux ans.






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