jeudi 30 septembre 2010

Le cours ECR à l'ordre du jour du congrès des jeunes péquistes

Les jeunes délégués péquistes de tout le Québec se réuniront dès vendredi et pendant toute la fin de semaine à Victoriaville, pour discuter de plusieurs sujets, dont l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur, l'extension de la Charte de la langue française, l'amélioration de l'aide financière aux études et des normes d'efficacité énergétique plus rigoureuses, pour ensuite les soumettre au Parti québécois.

Parmi les autres thèmes abordés à ce grand rassemblement national, on retrouvera la modification du cours d'Éthique et culture religieuse (ÉCR).

Modification et non abolition...




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mercredi 29 septembre 2010

ECR et la culture du baratin « libéral »

Le philosophe Jean Laberge se penche sur la recherche de sincérité qui a aujourd’hui remplacé la recherche de la vérité en citant d'abord le philosophe américain Harry G. Frankfurt et son essai retentissant De l’art de dire des conneries (On Bullshit), on lit :
« La prolifération contemporaine du baratin a des sources encore plus profondes dans les diverses formes de scepticisme qui nient toute possibilité d’accéder à une réalité objective et par conséquent de connaître la nature véritable des choses. Ces doctrines «antiréalistes» sapent notre confiance dans la valeur des efforts désintéressés pour distinguer le vrai du faux, et même dans l’intelligibilité de la notion de recherche objective. Cette perte de confiance a entraîné un abandon de la discipline nécessaire à toute personne désireuse de se consacrer à l’idéal d’exactitude, au profit d’une autre sorte de discipline : celle que requiert l’idéal alternatif de sincérité. Au lieu d’essayer de parvenir à une représentation exacte du monde, l’individu s’efforce de donner une représentation honnête de lui-même. Convaincu que la réalité ne possède pas de nature inhérente, qu’il pourrait espérer identifier comme la véritable essence des choses, il tente d’être fidèle à sa propre nature. C’est comme si, partant du principe qu’être fidèle à la réalité n’a aucun sens, il décidait d’essayer d’être fidèle à lui-même… La sincérité, par conséquent, c’est du baratin. »
Harry G. Frankfurt, De l’art de dire des conneries, 10/18, p. 73 à 75.
[...]


Cette culture du baratin, omniprésente, procède de la sincérité laquelle est devenue, dans nos sociétés libérales, l’héritière par défaut de la vérité. La société libérale ne cultive pas tant le mensonge que le baratin. Les discours ronflants faisant l’éloge des droits de la personne, de la primauté de la personne contre la collectivité, de la tolérance, du respect de soi et des autres, constituent le baratin libéral courant.

Qu’il me soit permis d’évoquer encore une fois dans ce carnet de blogueur un seul cas, celui du nouveau cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR), mis en place depuis septembre 2008. On n’a pas, en effet, de plus bel exemple illustrant le baratin de la culture libérale qui brille par sa démission devant la vérité et dont la marque de commerce est celle d’un souci inversement immodeste pour la sincérité.

Au nom du respect de soi et des autres, la vérité ainsi que sa recherche sont exclues du programme ECR. Ce que l’on recherche à faire dans ce programme, c’est d’amener l’élève à identifier ses valeurs et ses croyances et à reconnaître celles des autres. En somme, l’élève doit se respecter tout en respectant les autres, le pari étant que l’on pourra de la sorte assurer le bien commun, le vivre-ensemble, la coexistence pacifique. Pas le bien vivre-ensemble et le bonheur qui l’accompagne, puisque le bonheur est l’affaire privée de chacun. Or, cet objectif central d’ECR repose sur la prémisse centrale libérale de la sincérité à l’égard de soi, de ses valeurs et de ses croyances, la vérité étant exclue du processus. Ce qui compte, en bout de piste, c’est la sincérité et l’adhésion à celui ou celle que l’on est. C’est le Connais-toi toi-même socratique déchargé de l’éprouvante épreuve de la vérité. La seule exigence, c’est que celui ou celle que l’on est en toute sincérité et authenticité doive respecter ce que les autres sont. Voilà l’idéal libéral où la sincérité joue un rôle central. Or, tant qu’on ne passe pas par le test de la vérité, l’idéal libéral reste du baratin. 






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France d'outre-mer — graves échecs scolaires

Pour réussir à l’école, mieux vaut ne pas étudier Outre-mer. Ce constat sans appel a été dressé par deux chercheurs au CNRS et à l’Université de Caen, Rémi Rouault et Patrice Caro.

Les deux hommes ont étudié de près toute la France, Outre-mer compris, afin de mieux cerner les facteurs de réussite des élèves. Ils en ont tiré un « Atlas des fractures scolaires », publié aux éditions Autrement. Le livre est sous-titré « une école à plusieurs vitesses ». En effet, l’étude révèle de très grandes inégalités sur le plan national. Alors que les élèves des académies de Rennes et de Versailles s’en sortent très bien, le constat est tout autre à Lille, Créteil et surtout… Outre-mer. La Guyane, notamment arrive en queue de peloton

Faible scolarisation des parents, immigration importante, classe unique

Taux de chômage élevé, immigration clandestine, niveaux de classes disparates… les éléments expliquant cette médiocrité sur le plan scolaire sont multiples.

Interrogé par RFO Paris, Rémi Rouault insiste sur l’importance du degré d’études des parents : « Nous remarquons, et nous ne sommes pas les seuls, que la réussite scolaire est fortement corrélée au niveau d’éducation des parents, notamment au dernier diplôme obtenu par la mère », affirme-t-il.

C’est, toujours aujourd’hui, la mère, à qui revient le plus souvent la tâche d’assurer le soutien scolaire à la maison. Sa compréhension des exercices demandés est par conséquent décisive pour la progression de l’enfant.

« Pour vous donner un exemple, explique Patrice Caro à RFO Paris, dans des quartiers de Cayenne ou de Kourou, on peut avoir 80 % des parents d’élèves qui n’ont aucun diplôme, même pas un certificat d’études. Ce chiffre n’atteindra pas 10 % dans le 1er ou le 4e arrondissement de Paris ». Est-ce une surprise, les élèves de ces quartiers sont généralement beaucoup mieux armés pour aller jusqu’au baccalauréat, et bien au-delà.


Source : RFO Guyane



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Russie — Succès mitigés des cours de religion chrétienne, fort succès des cours de religion musulmane

Depuis le 1er septembre 2009, des cours de religions ou de morale laïque ont été introduit dans 18 régions de la fédération de Russie. Ces dix-huit régions regroupent près de 12 000 écoles. [Ces 18 régions sont les républiques de Kalmoukie, de Karatchaevo-Tcherkessie, d'Oudmourtie, de Tchouvachie et de Tchétchénie, ainsi que les kraïs de Kamtchatka, de Krasnoïarsk et de Stavropol et finalement les oblasts autonome juif, de Kaliningrad, de Kourgan, de Kostroma, de Novossibirsk, de Penzen, de Sverdlovsk, de Tambov, de Tomsk, de Tver et de Vologod.] Ces cours de religions seront étendus à toute la Fédération de Russie en 2012, si le bilan de l’expérience est concluant.

Contrairement au Québec, il ne s'agit pas d'imposer un seul enseignement multireligieux à tous, mais d'offrir la possibilité de choisir un enseignement distinct pour ce que la Russie appelle ses quatre religions traditionnelles. Il y aura donc des cours séparés d'enseignement religieux orthodoxe russe, islamique, bouddhiste et judaïque. Une alternative aux quatre religions est constituée par une branche sur l’histoire et la culture des religions mondiales, ainsi qu’un enseignement de « morale laïque ». Les élèves ont donc le choix entre six options différentes.

Les manuels sont divisés en quatre parties, les première et dernière étant commune à tous les manuels de religion :
  1. La Russie, notre patrie.
  2. Fondements de la religion choisie, ou de morale laïque.
  3. Fondements de la religion choisie, ou de morale laïque (suite).
  4. La tradition spirituelle de la Russie multiethnique.
Ces cours sur les religions auront lieu le 4e trimestre pour les élèves de 4e année, et le 1er trimestre pour les élèves de 5e année, à raison de 17 heures de cours par trimestre.

Trois défis

Selon l’archidiacre du Patriarcat de Moscou de l’Église orthodoxe russe Andreï Kouraev, « Cette expérience qui ne fait que commencer est une tentative hystérique de répondre aux trois défis de notre époque. Il s’agit tout d’abord de la globalisation. Comment conserver notre identité culturelle sans devenir une nouvelle Corée du Nord. Vient ensuite la question des travailleurs immigrés et le défi de l’islam. Il faut préserver l’islam russe traditionnel des peuples de la Volga de l’influence des mécènes du Moyen Orient, qui ont des objectifs différents des nôtres. Enfin le problème de la démographie nous pousse à inculquer à nos enfants le goût de la vie, de leur famille. »

 Intervention des pouvoirs publics et des professeurs laïcs

À propos de « l’identité russe », « Malheureusement, reconnaît-il, aujourd’hui, ceux qui imposent l’étude des fondements de la culture orthodoxe (FCO) sont les mêmes qui, auparavant, ont lutté contre l’introduction de cette matière. » Le père Andreï pointe directement du doigt le ministère de l’Éducation, contre qui il mène une lutte acharnée, et qu’il accuse de falsifier la volonté des parents : dans certaines régions et villes de Russie, personne n’a choisi les cours d’orthodoxie à l’école !

Islam plébiscité, orthodoxie relativement délaissée

Dans l’oblast de Tomsk et le kraï de Krasnodar, « historiquement russes », seuls 19 % des élèves étudieront les FCO, ils seront encore moins nombreux à Novossibirsk. Ils seront 34 % dans l’oblast [province] de Kaliningrad (Königsberg), 39 % dans le kraï du Kamtchatka, 20 % dans l’oblast de Kourgan, 16% en Oudmourtie, et seulement 55% dans la Tambov russe. Le seul succès relatif notable concerne l’oblast de Kostroma (75 %), le kraï de Stavropol (environ 60 %) et l’oblast de Tver (62 %). Selon des données officielles, personne (!) ne souhaite étudier les FCO dans l’oblast de Penza, où 62 % préfèrent la morale laïque, alors que les 38 % restant avouent préférer l’histoire des religions du monde. À ce sujet, remarquons que la plus conservatrice des confessions russes, l’Église des anciens orthodoxes des Pomores, a soutenu ce dernier cours. Autre résultat « parlant », celui de la Tchétchénie où les «Fondamentaux de l’islam» ont été choisis par 99,64 % des parents, les autres ayant pris les FCO.

Comment expliquer cet échec partiel ?

Le père Andreï explique ces échecs, du point de vue de l’Église orthodoxe russe, par les intrigues complexes menées par « les tours du Kremlin » qui craignent l’influence grandissante du Patriarche Kirill. Cet auteur d'un manuel de FCO a eu lui aussi son lot de déception : « Chez l’éditeur Les Lumières, se plaint-il, mon manuel sur les FCO a subi des corrections idéologiques extrêmes, sans mon accord, juste avant leur impression. La leçon 3 (sur Dieu) a été réduite de 2,5 fois. De telles coupures s’apparentent à de la censure. » La direction des Lumières a écarté du manuel les définitions de la compréhension de « Dieu », arguant que la « propagande du créationnisme » était contraire à la Constitution. Au final, pour le patriarcat de Moscou, qui a réussi à imposer les FCO dans les écoles publiques, la matière enseignée a été profanée, et il convient de se défier des enseignants éloignés de la foi, qui enseignent les « Fondamentaux de la culture orthodoxe » sans âme, mais seulement « par devoir ». Le père Andreï résume le bilan provisoire de cette expérience mieux que quiconque, lorsqu’il prononce cette phrase lors de sa conférence de presse : « Si j’avais des enfants, je ne leur permettrais pas d’étudier les FCO. »

Influence des gouvernements locaux

Pour la Novaya Gazeta, si la majorité des régions ont préféré l’enseignement de la morale laïque et l’histoire des religions du monde, cela est dû aux instances locales de l’Education.

Du fait de la structure « verticale » du pouvoir, les fonctionnaires de l’Education n’ont pu tenir une telle position contre l’avis de leur gouverneur. En outre, les ministères et les directions de l’Éducation des régions appartiennent aux organes du pouvoir des sujets de la Fédération. Ainsi, les fonctionnaires locaux ont fait délibérément montre de leur insoumission à l’Eglise orthodoxe russe.

Influence des musulmans

Les musulmans russes ont joué un rôle significatif dans cet échec de l’« orthodoxisation ». Par exemple, il y a deux ans, les pouvoirs locaux de Penza ont tenté d’imposer les FCO en réponse à l’incident survenu à Poganovka, où des antimondialistes orthodoxes s’étaient retirés du monde dans une grotte. La logique de l’État était alors à peu près la suivante : sans contrôle, l’orthodoxie dérive vers de tels phénomènes, mieux vaut enseigner la culture orthodoxe sous contrôle gouvernemental. Pourtant, les organisations musulmanes locales se sont adressées à la Procurature (le Ministère public, le Parquet) qui a interdit l’enseignement de l’orthodoxie. La même chose s’est produite dans la région du Kourgan, où les musulmans sont loin d’être une « minorité en voie de disparition ». Il n’est pas étonnant que le Kremlin n’ait pas inclus Moscou et Saint Petersbourg dans le lot des 19 régions expérimentales: ces deux villes comptent pratiquement autant de musulmans pratiquants que d’orthodoxes pratiquants.

Ces premiers échecs n’ont pas découragé les activistes religieux soutenant les FCO. Ainsi, l’éparchie de Voronej soutient-elle que dans deux à trois ans, toutes les écoles du pays dispenseront des cours d’orthodoxie. Et dans le but d’éviter les erreurs de leurs voisins, chaque école a rapidement été liée à un prêtre paroissial tenu d’éclairer systématiquement professeurs et parents. L’éparchie de Tambov a, quant à elle, officiellement déclaré qu’elle n’était pas satisfaite du chiffre peu élevé de personnes désirant apprendre les FCO. On peut tout à fait analyser de différentes manières les premiers résultats de cette expérience de l’enseignement de la religion dans les écoles laïques.

Voir aussi

Russie — Retour de l’enseignement religieux dans les écoles.

Regard sur l'Est.

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France — hausse de fréquentation dans l'enseignement catholique, mais coupure pour les établissements subventionnés






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mardi 28 septembre 2010

Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête

Pour lutter contre le pessimisme écologiste exagéré des manuels scolaires, un nouvel ouvrage.

Depuis longtemps, les géographes contestent le catastrophisme qui s’appuie sur les constats et prédictions de certains savants, souvent enfermés dans leur spécialité et refusant d’admettre la réalité de l’évolution de la planète. Ils ne nient pas les changements environnementaux qui se produisent en ce moment, en particulier dans le domaine climatique, ni la part de responsabilité qui revient aux sociétés humaines en la matière. Ils constatent en revanche que la rapidité des progrès techniques donne beaucoup plus de moyens aux hommes de s’adapter aux évolutions naturelles ou anthropiques en cours et d’en tirer profit, d’enrayer certaines de leurs conséquences fâcheuses et de restaurer des dégradations que l’on qualifie trop rapidement d’irréversibles.

Attachés aux faits, ils constatent que la population de la planète atteindra bientôt les 7 milliards, vivant plus longtemps et dans de meilleures conditions que les 3 milliards d’il y a 40 ans.

Voici quelques thèmes abordés, chacun par un géographe :
  •  Maîtriser les risques environnementaux, 
    • Yvette Veyret, Université de Paris X-Nanterre.
  • Que faut-il penser du réchauffement climatique ? 
    • Martine Tabeaud, Panthéon-Sorbonne.
  • Les océans sont-ils déréglés (niveau des eaux, pollutions, richesses halieutiques, etc) ? 
    • Alain Miossec, Recteur de l’Académie de Rennes.
  • Va-t-on manquer d’eau douce ? 
    • Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’Eau.
  • La biodiversité est-elle en péril ? 
    • Georges Rossi, Université Michel de Montaigne, Bordeaux. 
  • Une bonne forêt est-elle une forêt bien exploitée ? 
    • Paul Arnould, ENS Lyon. 
  • 7 milliards d’hommes : la terre est-elle surpeuplée ou vieillissante ? 
    • Gérard-François Dumont, Paris-Sorbonne. 
  • Peut-on nourrir correctement la multitude humaine ? Les défis du développement.
    •  Sylvie Brunel, Paris-Sorbonne. 
  • Pour une vision optimiste de la croissance, 
    • Frédéric Teulon, directeur de la recherche à l’IPAG.

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
Julien Arnaud reçoit Jean-Robert Pitte, membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Selon le scientifique, il faut arrêter le catastrophisme en matière d'écologie, et avoir une gestion responsable de la planète.


À lire sur le site du journal suisse Le Temps, un entretien avec Sylvie Brunel, directrice de la maîtrise en « Mondialisation, pays du Sud et développement durable » à la Sorbonne, à propos du livre Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête, qu’elle a dirigé en collaboration avec Jean-Robert Pitte.
Extrait :
– À qui profite le discours écologiste catastrophiste?
– Il profite tout d’abord à notre système économique. Le capitalisme a toujours cherché de nouvelles sources de profit. Or voici que, au moment où les habitants des pays industrialisés voient leurs besoins globalement satisfaits, ce discours vient leur dire que leurs biens, jugés dangereux pour la planète, doivent être remplacés par d’autres, plus propres et plus chers. Quelle aubaine!
– Et qui ce discours dessert-il?
 Il lèse les petites gens. Alors que les géographes croient en la capacité de l’humanité à s’adapter au changement climatique, le discours catastrophiste insiste sur la nécessité d’empêcher autant que possible le réchauffement en limitant les rejets de gaz à effet de serre. Or, ce faisant, il attise une guerre entre les riches et les pauvres. Au niveau global entre les pays industrialisés, qui prônent la réduction des émissions et se battent pour contrôler le marché des technologies vertes, et les pays émergents, qui souhaitent privilégier les stratégies d’adaptation mais ont mille peines à obtenir les moyens financiers nécessaires. D’où de fortes tensions, comme il en a surgi lors de la conférence de Copenhague sur le climat. Au niveau local, les personnes modestes sont culpabilisées par les nantis qui ont la possibilité d’acheter des certificats de compensation carbone et de racheter ainsi leurs « écarts » comme on acquérait des indulgences au Moyen-Âge.

– N’existe-t-il pas une contradiction entre l’appétit illimité de l’homme et les ressources limitées de la planète?

– Vous raisonnez comme si la nature constituait un certain stock de ressources dans lequel l’homme se contenterait de puiser. Cette perception peut se vérifier dans un petit nombre de cas, comme celui des ressources fossiles – charbon, gaz et pétrole – qui sont à la base de la dernière révolution capitaliste. Mais elle se révèle généralement erronée. Les écosystèmes sont en évolution perpétuelle. Et l’homme peut créer de la ressource. Il peut substituer du capital construit à du capital naturel, en produisant lui-même de la biodiversité, par exemple, chaque fois qu’il le juge souhaitable ou nécessaire. On ne peut pas opposer une nature qui serait par essence prodigue, bienveillante et positive à une humanité qui serait proliférante, nuisible et destructrice. La réalité est beaucoup plus complexe. Il existe un grand nombre de territoires qui ont été aménagés dans un sens positif, de la réintroduction des mangroves au Vietnam à la construction des polders aux Pays-Bas, en passant par la réhabilitation de zones considérées comme désertiques comme la Camargue. L’homme n’est pas l’ennemi de la nature.
Voir aussi

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Non ! "Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête".




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lundi 27 septembre 2010

ECR — L'impossible posture laïque

D'un article du Devoir de ce lundi :

Le cours d'éthique et culture religieuse a suscité nombre de débats, tant sur le contenu que sur la façon de l'enseigner. Pour Adeela Arshad-Ayaz, professeure au département des sciences de l'éducation de l'Université Concordia, à Montréal, la formation de ceux qui enseigneront à leur tour la diversité culturelle n'est pas adéquate. Pire, elle renforcerait les stéréotypes.

[...]

Au sujet du cours d'éthique et culture religieuse, maintenant obligatoire dans toutes les écoles du Québec, Adeela Arshad-Ayaz n'a en essence qu'une chose à dire: les enseignants ne sont pas bien préparés. «Leur formation n'est peut-être pas adaptée, mais il y a aussi le fait qu'on attend beaucoup d'eux, alors qu'on ne leur donne pas les outils. Là est tout le problème», avance-t-elle pour expliquer la réticence de plusieurs à l'égard du contenu du cours et des connaissances qui sont transmises aux enfants.

En juin dernier, la Cour supérieure a accordé au Collège Loyola le droit de dispenser le cours d'éthique et culture religieuse avec une perspective catholique, ce qui a été porté en appel par le gouvernement, qui juge qu'on doit user d'une approche professionnelle laïque pour l'enseigner. Mme Arshad-Ayaz a eu plus d'une fois l'occasion de débattre de la question.

«C'est absolument impossible comme individu d'être laïque. Comme être humain, on a des préférences. On finit toujours par refléter, à travers nos actions et nos choix, nos convictions, affirme-t-elle. Au mieux, on peut exposer clairement nos préjugés et nos opinions. Mais je me demande bien où vous trouveriez une personne qui soit capable d'enseigner avec une posture "laïque". Moi, je cherche encore!»




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dimanche 26 septembre 2010

Critiques de la position « docile » du CAF (Estrie) quant au rôle de l'État

Nous avons annoncé ci-dessous l'assemblée générale de fondation du CAF Estrie.

Toutefois, il faut indiquer ici aux parents qui instruisent leurs enfants à la maison que l'attitude de la CAF en matière de relations avec les commissions scolaires ne suscite pas l'unanimité.

C'est ainsi que certains parents craignent que, en suivant les recommandations du CAF et en recevant de la part des commissions scolaires ou du gouvernement des subventions ou divers services (tutorat, évaluations, labos ou autres), les parents en viennent à compromettre la liberté des familles qui ont choisi d'éduquer leurs enfants à la maison, car l'État imposera des conditions à l'obtention de ces services ou subventions.

Quand on considère la liberté des parents et leur autonomie, il est préférable pour eux que les familles qui ont fait ce choix, se prennent en main avec leurs associations et groupes de soutien, en s'organisant elles-mêmes. Pour ces défenseurs de la liberté des parents, à la limite, peut-être qu'un crédit d'impôt de la part des gouvernements pourrait être acceptable.

Enlèvement par la police d'enfant éduqué à la maison
Couverture de Is Public Education Necessary?,
 l'enlèvement par la police d'un enfant
 éduqué à la maison sous les yeux effarés de sa mère.
Ce dernier point soulève beaucoup de discussions partout en Amérique du Nord, au sein de la communauté des familles qui ont opté pour l'école-maison. D'une part, on affirme que la liberté acquise par les pionniers du mouvement dans les années 80, souvent au prix de sacrifices (litiges devant les tribunaux et parfois même la prison), est compromise par les familles qui acceptent les offres souvent alléchantes des instances scolaires, dans le but de les rapatrier sous leur parapluie. Si de plus en plus de familles vont dans ce sens, il est plus certain que les gouvernements finiront éventuellement par imposer à toutes les familles ce qu'ils veulent (à savoir leurs programmes et toutes leurs exigences), et que tous les parents finiront faire l'école à la maison, tôt ou tard, en utilisant la même pédagogie et le même programme que dans les écoles gouvernementales.

D'autre part, certains ne voient pas le danger lié à cette démarche, ou ne veulent pas le voir en pensant seulement aux avantages du moment. Le conseil d'administration de la plus grande association pour l'éducation en famille en Alberta, l'AHEA, a pris position sur cette question, et tente de renverser une tendance qui s'est installée avec le temps, puisque les gens ne voyaient aucun préjudice pour leur liberté, dans les offres de service et les subventions du gouvernement et des instances scolaires. Cette association a pris position après s'être davantage informée auprès du ministère de l'Éducation de cette province. La Colombie-Britannique, qui peut être perçue comme un modèle par certains, laisse toujours le choix aux familles d'utiliser les programmes et services gouvernementaux ou non, bien qu'elle offre des avantages alléchants, financiers et autres, aux familles qui ont fait le choix de les utiliser. Mais encore ici, des voix commencent à informer les gens des conséquences à long terme de ce choix pour les familles qui scolarisent leurs enfants à la maison. Il faut dire que l'école-maison est établie dans ces deux provinces depuis plus longtemps qu'au Québec.

Pour ce qui est de l'intention du CAF d'intervenir auprès d'une ou de plusieurs commissions scolaires, il faut mentionner que les balises pour l'école-maison se décident au niveau du MELS. À preuve, la nouvelle politique du MELS (juin 2010) pour la scolarisation à domicile. Les commissions scolaires ont donc une marge de manoeuvre restreinte puisqu'elles doivent suivre les balises du MELS ou le consulter si elles veulent en déroger. Par conséquent, des négociations à ce niveau, s'il y en a, se font généralement dans un cadre délimité figé et préétabli.

Il va de soi que les commissions scolaires et le MELS préféreraient avoir des interlocuteurs dociles qui vont répandre la vision Monopole de l'Éducation, c'est l'intérêt du MELS mais pas nécessairement celui des familles.

C'est la raison pour laquelle, il est primordial, pour toute famille qui instruit ses enfants à la maison, de bien se renseigner sur les associations qui disent avoir leur intérêt à coeur.

Dans ce sens, les gens qui souhaitent adhérer au CAF devraient poser des questions pertinentes quant aux intentions et buts du CAF, dans son intention de représenter les familles auprès des instances scolaires dans la région de l'Estrie, et probablement éventuellement auprès du MELS.

Quelles sont ses propositions de gouvernance pour l'école-maison et le suivi qu'il souhaite tant établir avec les commissions scolaires? Est-ce que les familles seront redevables aux commissions scolaires pour plus qu'une évaluation annuellement ? Si le CAF souhaite établir des rencontres de suivi entre les familles et leur commission scolaire, n'est-il pas en train d'établir un rapport où l'on verra d'un côté des experts (le MELS, la commission scolaire) et de l'autre des parents considérés comme non experts et intimidés par le jargon et la machine du Monopole de l'Éducation du Québec. Quelles en seront les conséquences ? Des experts régulièrement « consultés » qui diront aux parents que faire, quel programme utilisé, quelle pédagogie ?

Est-ce que la collaboration très proche et fréquente que préconise le CAF avec l'État ne risque pas de rendre les familles tributaires d'un système qui cherche à les contrôler davantage ? Dans un autre ordre d'idées, pourquoi semble-t-on si sûr de réussir au CAF dans ces démarches, alors que les autres associations de parents éducateurs (AQED, ACPE, HSLDA) n'ont jamais réussi jusqu'à présent à obtenir une entente satisfaisante avec le MELS pour la très grande majorité des familles qui instruisent leurs enfants à la maison au Québec et cela après des années d'efforts intenses de lobbying, de rencontres et de discussions ?

Est-ce parce que la CAF sera nettement plus docile comme le craignent, à la lumière des axes d'intervention que le CAF a fait connaître,  plusieurs parents que nous avons rencontrés ?




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L'assemblée générale de fondation du CAF Estrie en soutien à l'éducation en famille

Nous avons reçu l'annonce suivante.

Le CAF Estrie est un regroupement estrien de familles qui ont choisi de vivre l’expérience de l’apprentissage en famille (l’« école-maison »). Les objectifs de ce regroupement sont de :
  1. Soutenir les familles membres par le biais d’activités collectives.
  2. Se pourvoir de ressources éducatives adaptées à l’apprentissage en famille.
  3. Établir les liens nécessaires à la satisfaction des besoins du groupe et à la défense de ses intérêts auprès des acteurs scolaires, communautaires et du secteur privé.

L'assemblée générale de fondation du CAF Estrie se tiendra au

dimanche le 26 septembre 2010
75, rue Chartier
à Sherbrooke
à 19 heures.

La réunion aura lieu dans un local des Scouts de l'Estrie situé derrière le Végétarien.

Pour l'assemblée, il serait sage d'avoir lu les règlements généraux et d'avoir pris connaissance de l'ordre du jour. N'oubliez pas de les apporter avec vous pour l'assemblée. Pour ceux et celles qui voudraient revoir ou faire connaître nos valeurs, notre mission et notre vision, ces informations sont désormais accessibles sur notre site internet en construction : www.cafestrie.org.

Veuillez s.v.p. confirmer votre présence dès que possible par courriel :
téléphone : 819.829.5178 (Vicky).




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samedi 25 septembre 2010

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même

Amusant dans le genre « on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même »...

Article de l'ancien journaliste du Devoir Jean-Pierre Proulx dans ce même journal pour vanter la réforme Marois qui a permis la prétendue laïcisation des écoles publiques québécoises en imposant unilatéralement le cours d'éthique et de culture religion à tous, même aux écoles privées confessionnelles ! Réforme recommandée par le rapport de ce même Jean-Pierre Proulx.

Ou comment faire l'éloge de son propre travail, en faisant semblant de louer celui d'autrui.





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École, ça se joue au primaire et dans les familles soudées

Une étude du ministère compare le parcours de deux générations d'élèves entrés en sixième en 1989 et en 1995.

La dernière note statistique émanant du ministère de l'Éducation nationale risque fort de donner du grain à moudre à ceux qui ne cessent de dénoncer son inefficacité. Selon une étude de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) comparant le parcours de deux générations d'élèves entrés en sixième, les uns en 1989, les autres en 1995, les chances d'obtenir le bac [le diplôme d'études collégiales au Québec] restent plus que jamais liées au niveau acquis dès l'école primaire, au retard scolaire et à l'origine sociale.

En clair, l'institution n'est guère performante lorsqu'il s'agit de combler les retards des plus faibles : seul un quart des élèves ayant redoublé une fois dans l'enseignement primaire obtiennent le bac. Mieux, obtenir un bac scientifique, dès lors que l'élève a redoublé, ne serait-ce qu'une seule fois, au cours de sa scolarité primaire, constitue un événement rarissime. Seul 1 % des élèves du panel 1995 y sont parvenus !

Autre enseignement peu réjouissant à l'heure de la montée en flèche des divorces dans la société française : les élèves vivant en famille monoparentale ou décomposée ont moins de chances de devenir bacheliers que ceux qui vivent avec leurs deux parents. Seulement 51 % des premiers le deviennent contre 67 % des seconds. Ce n'est pas une bonne nouvelle dans une société où le nombre de familles décomposées et monoparentales croît sans aucune stigmatisation sociale.

Source : note sur l'étude (PDF, 6 pages)




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France — les écoles libres (hors contrat) n'en font qu'à leur tête

À côté des établissements publics et privés subventionnés, sous contrat comme on dit en France, une troisième voie s'élargit, aux antipodes des méthodes centralistes de l'Éducation nationale française. Rappelons que ces écoles déterminent leur programme et leur recrutement, contrairement aux écoles privées québécoises. Le magazine Challenge y consacre un article.

Ses grandes parois vitrées évoquent davantage le siège d'une entreprise que celui d'une école. À l'intérieur, sur un immense plateau, les ouvriers posent des cloisons qui formeront dès la rentrée les nouvelles salles de classe. Pour la cour, un morceau de parking fera l'affaire. Quant à la cantine, il n'y en aura pas, les élèves viendront avec leur panier-repas. Victime de son succès, l'école primaire hors contrat du Blanc Mesnil de Wasquehal, dans la banlieue chic de Lille, a dû trouver de nouveaux locaux.

« Nous croulons sous les demandes », se réjouit Françoise Candelier, directrice de cet établissement non confessionnel, qui ne comptait en septembre 2009 que 28 élèves et en accueillera près de 80 cette rentrée. Après plus de trente ans de carrière comme professeure des écoles dans le public, elle a créé son propre établissement : « J'ai une dette vis-à-vis de plusieurs générations d'élèves que nous avons trompées. »

Retour aux vieilles méthodes

Dans l'école de Françoise Candelier, ce sont les vieilles méthodes qui font recette, comme Le Pensionnat de Chavagne, diffusé sur [la chaîne] M 6 en 2004 : port de la blouse, écriture au porte-plume, apprentissage syllabique de la lecture et des huit temps de l'indicatif dès le CE 1 [7-8 ans]. En maths, les quatre opérations sont abordées dès le CP [6-7 ans]. En somme, les élèves apprennent « à lire, écrire, calculer et compter, ce qui aujourd'hui n'est pas une évidence », souligne-t-elle. Statistiquement, ces établissements hors contrat ne pèsent pas lourd au regard de la masse du système scolaire. Le ministère évalue leur poids à « moins de 1 % ». La Fondation pour l'école, qui regroupe l'essentiel du réseau des « écoles indépendantes », estime qu'il existe aujourd'hui environ 460 écoles hors contrat (Montessori incluses), accueillant près de 47 000 élèves. Et cela ne cesse de croître. Une quarantaine d'écoles s'ouvriraient chaque année en marge du système classique. « C'est un phénomène plus prononcé en province qu'en Île-de-France », nuance l'universitaire Bruno Poucet, auteur de La Liberté sous contrat (Fabert, 2010). [Principalement parce que le prix de l'immobilier est prohibitif en Île-de-France pour ces écoles qui ne reçoivent aucune aide gouvernementale]

Débordée, désorganisée, l'Éducation nationale peine à remplir son rôle. Les chiffres sont connus : un enfant sur trois ne sait pas bien lire en sixième. Une réalité qui a d'abord profité aux établissements privés sous contrat. Mais limités par l'État dans leur capacité à ouvrir de nouvelles classes [le nombre relatif de places dans le privé subventionné est fixé par rapport au nombre de places dans le public], ces établissements voient leur liste d'attente s'allonger. Les « hors contrat » bénéficient de ce trop-plein d'élèves. Ils accueillent aussi beaucoup de familles d'expatriés qui ont apprécié à l'étranger un mode de scolarisation similaire.

Forte empreinte religieuse

Mais ce ne sont pas les seules raisons. Anne Coffinier, 33 ans, directrice de la Fondation pour l'école a une autre explication. Pour elle, le privé sous contrat a perdu son âme : « Les écoles sous contrat n'ont qu'une obsession : vouloir à tout prix préserver la paix scolaire, au point de perdre toute leur spécificité », analyse-t-elle en regrettant au passage que dans certaines écoles catho l'enseignement religieux soit devenu facultatif. [Note du carnet : il en va, grosso modo, de même au Québec où les écoles privées essaient de faire le moins de bruit possible — sauf Loyola — de se conformer à toutes les réformes du ministère et à devenir une grosse commission scolaire comme les autres.]

Dans le hors contrat, on ne badine pas avec la religion. Même s'il accueille quelques établissements laïcs, comme les écoles Montessori, le système des écoles hors contrat prône un catéchisme traditionaliste. « Nos établissements sont autonomes, c'est aussi leur force, soutient Anne Coffinier. Nous recrutons et payons nos professeurs, ce qui les responsabilise davantage. »

[...]

« Hors contrat ne signifie pas hors de contrôle. Nos établissements sont même beaucoup plus contrôlés que les autres », jure Anne Coffinier. La force des écoles hors contrat, c'est leur autonomie. Une conception aux antipodes des méthodes centralisatrices de l'Éducation nationale qui, signe des temps, teste pour cette rentrée, dans 106 établissements, le recrutement de professeurs sur profil. Petite révolution : le chef d'établissement pourra définir des critères pour sélectionner un enseignant.

Budgets serrés

Le problème du hors contrat, c'est, évidemment, son financement. À 150 euros (200 $) de cotisation par enfant et par mois, l'équilibre budgétaire d'une école primaire hors contrat se situe autour de 80 élèves et de 150 pour un collège. Nombre d'établissements n'y parviennent pas. Les familles seules ne peuvent les faire tourner. D'où l'idée de structurer le secteur en créant une fondation habilitée à recueillir des fonds. Le carnet d'adresses d'Anne Coffinier a fait le reste. Et près de la moitié des patrons des sociétés du CAC 40 ont sorti leur carnet de chèques. « Ils partagent le même constat avec nous : l'école publique n'assure même plus le minimum, au point qu'ils sont obligés de rajouter des cours d'orthographe dans les programmes de formation de leurs cadres », assure la jeune énarque. En 2009, le budget de la fondation s'élevait à 635 000 euros ; en 2010, il dépasse le million. De quoi financer la mise aux normes ou l'agrandissement d'une trentaine d'établissements.

Une jeune maîtresse à penser

Mère de trois enfants, Anne Coffinier veut réformer l'Éducation nationale. Pur produit du système, normalienne, énarque, elle en connaît tous les arcanes. De ses parents antiquaires, elle apprend « la culture de l'indépendance ». Grande gueule, catho convertie sur les bancs de l'ENA, elle a réalisé « les travers du système » en voyant une partie de sa promo d'Ulm [l'École normale supérieure] « atterrir dans des collèges difficiles sans aucune formation ». Son premier grand combat sera la remise en cause de la lecture globale en CP. Elle inonde de notes ses copains du cabinet du ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Gilles de Robien. L'entrée de ses enfants à l'école finit de la convaincre de la nécessité d'agir. Elle abandonne alors sa carrière au Quai d'Orsay pour se consacrer à son projet : faciliter la création d'écoles modèles. Son site Créer-son-école.com est une boîte à outils pour les parents ou enseignants désireux de fonder leur établissement. Combien payer les profs ? Comment rédiger un contrat de travail ? Que dire devant l'inspecteur d'académie ? Son réseau lui a permis de structurer cette troisième voie d'enseignement 100 % indépendant, à côté de l'enseignement public et du privé sous contrat. En mars 2008, le Premier ministre, François Fillon, a signé le décret reconnaissant d'utilité publique sa Fondation pour l'école. Outre le fait que la structure lui permet de recueillir des dons d'entreprises ou de particuliers, elle lui sert aussi à faire passer des messages sur l'autonomie des établissements, sur le chèque éducation ou sur la formation des enseignants. En guerre contre les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) et leur esprit « post-soixante-huitard », elle n'a pas attendu leur suppression programmée par le ministre Luc Chatel pour créer sa propre école de professeurs des écoles.




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Le Texas dénonce « la dérive pro-islam » des livres scolaires

Le Conseil de l’Éducation du Texas a adopté une résolution qui dénonce avec vigueur le parti pris pro-islam et antichrétien de manuels scolaires. Il avertit qu’il rejettera désormais toutes les nouvelles éditions de manuels qui consacrent plus de place à l'islam qu'au christianisme, proposent une « définition aseptisée du jihad » ou décrivent les Croisés comme des « agresseurs » et des « envahisseurs » tandis que les conquêtes musulmanes sont présentées comme des « migrations » ou la « construction d'un empire ».

Il dénonce notamment le « badigeonnage politiquement correct de la culture islamique et la stigmatisation de la civilisation chrétienne, mettant en accusation le christianisme pour les mêmes pratiques (par exemple le sexisme, l’esclavage, la persécution des contestataires) qu’ils traitent sans porter de jugement, en minimisant, en édulcorant, ou par la censure, quand il s’agit de l’islam. »

Il souligne que, depuis que l’État de Californie a suspendu les approbations de livres scolaires, l’État du Texas est « de facto aux États-Unis la voix principale des acheteurs de livres pour l’école publique. »




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jeudi 23 septembre 2010

Déconcertés par le manque d'ouverture et de dialogue, les parents sont toutefois résolus

Interrogé par la Voix de l'Est de Granby, Sylvain Lamontagne dit ne pas comprendre pas le refus de commissaires. « Ils m'avaient dit que si j'arrivais avec des papiers de médecin, ils pourraient être favorables à l'exemption. »

Des parents de Valcourt ont, pour la troisième année consécutive, fait face à un refus devant la Commission scolaire des Sommets (CSS), mardi soir, à Valcourt. Et ce, malgré huit lettres appuyant la demande d'exclusion de leur fille du cours d'Éthique et de culture religieuse (ÉCR), dont une provenant de leur médecin de la famille.

Mot du médecin de famille

Le Dr Jean Turcotte, de Valcourt, écrit notamment : « Qui donc, parmi les responsables qui doivent se prononcer sur cette demande, peut garantir l'absence de risque de préjudice grave »? Le « psyché humain est complexe, fragile et j'ai pu être témoin des influences religieuses, tantôt positives, mais aussi tantôt négatives. J'ai hélas pu constater les effets dévastateurs qu'ont subis sur leur santé mentale certains membres de sectes. Tout comme j'ai été témoin du désespoir de gens qui n'avaient aucun repère religieux dans leur quête de sens. »

Le père de l'adolescente, Sylvain Lamontagne, et sa conjointe, Marthe Morin, affirment pour leur part : « En tant que parents croyants, nous savons que ce cours créera un préjudice grave [...] si l'enfant est exposé à des convictions et croyances différentes de celles privilégiées par ses parents. »

Le refus des commissaires et l'absence d'écoute des commissaires déconcertent ce père de famille : «Ils (des commissaires) m'avaient dit que si j'arrivais avec des papiers de médecin, ils pourraient être favorables à l'exemption », a-t-il expliqué hier, au téléphone. « On amène de plus en plus de matériel » a-t-il déclaré tout en regrettant l'absence d'ouverture et de véritable dialogue de la part des commissaires.

Lettres pas considérées avant d'énoncer le verdict

Concernant la lettre du médecin, le directeur de la Commission scolaire des Sommets, Christian Provencher, a affirmé à la Voix de l'Est que les commissaires n’en ont pas tenu compte puisqu’il l’a déposée « séance tenante », alors que la décision de l’assemblée du conseil des commissaires était « basée sur les recommandations du comité de révision ». Le comité restreint de révision n’avait pas reçu la lettre du Dr Turcotte présentée mardi par M. Lamontagne. « Ça sortait un peu de nulle part », a prétendu M. Provencher en parlant du parent à qui la commission avait suggéré d'apporter un tel mot à la réunion précédente.

Le fonctionnaire ajoute que la décision du conseil serait fondée sur la loi qui les « oblige à faire en sorte que les élèves fréquentent le système scolaire ». Ce que font les enfants des parents opposés au cours ECR pourtant. « C’est comme si des parents demandaient de ne pas suivre le cours de français », a  affirmé le directeur général. Justification amusante : le cours d'éthique aborde des sujets liés à la morale et aux convictions profondes, la liberté de conscience protège les convictions philosophiques et religieuses des parents, pas leurs conceptions grammaticales ou orthographiques en français.

Impuissance des parents et manque d'écoute

La Granbyenne Marie-Josée Croteau était du nombre des parents sidérés par le manque d'ouverture de la Commission scolaire des Sommets. « Ça démontre l’impuissance des parents à faire respecter leurs choix dans l’éducation de leurs enfants », dit-elle tout en déplorant « la rigidité du système bureaucratique ».

Avis d'experts

Certains de ces propos sont aussi présents dans les lettres déposées au conseil par M. Lamontagne. Paul Gosselin, anthropologue de formation, auteur et parent, soutient que « le fait d’aligner dans un même cours Bouddha, Jésus, Mahomet et le Carcajou amérindien implique que bientôt […] on imposera à tous les enfants un cours de religion polythéiste, et ce, sans l’accord du moindre accommodement raisonnable. »

De même, Louis O’Neill, ancien prêtre, professeur à l’Université Laval et ancien ministre de la Culture sous René Lévesque rappelle que la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ». « Le droit d’exemption en fait partie », termine-t-il.

Guy Durand, théologien et juriste éthicien, répond à l'avance aux objections du fonctionnaire Christian Provencher : « Et qu'on n'aille pas évoquer à l'encontre de ce droit que le programme d'ÉCR est "neutre" comme les cours de mathématique, géographie, français, etc. Trop de valeurs morales et religieuses y sont en cause, sans même évoquer les notions d'éthique et de religion sous-jacentes, ni la conception de l'éducation déployée. La "qualité" du docurs dépendra évidemment de l'enseignant qui le donne. Cela ne change pas la nature et les objectifs du programme officiel. »

M. Durand termine sa lettre en faisant appel aux valeurs de dialogue paisible des commissaires : « je voudrais rappeler que l'acceptation de l'exemption du cours ECR favoriserait le climat social, la collaboration avec les parents et, plus globalement, la réputation et la fréquentation de l'école publique commune. Il est injuste de renvoyer les parents à l'école privée [Note du carnet : comme Loyola], où ils doivent payer une partie des coûts, s'ils ne sont pas satisfaits de l'école publique qui devrait être l'école de tous. »

D'autres actions en vue

M. Lamontagne n’a pas l’intention d’abandonner. « Jamais mes enfants n’iront à ce cours », dit-il. Il s’est d’ailleurs tourné vers le bureau de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, et a contacté le bureau de Sylvie Roy, députée de l’ADQ. « Eux à l’ADQ, normalement, ils nous défendaient », rappelle-t-il.

Voir aussi

ECR — Marie s'est fait violer, elle invente l'histoire du Saint Joseph a gobé son histoire






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Éthique — L'élection des juges pour résoudre la crise de légitimité ?

L'Occident vit une crise de légitimité de l'autorité judiciaire et la magistrature n'échappe pas aux traditionnels soupçons de soumission au pouvoir ou de justice de classe. L'élévation de la justice aux fonctions de mainteneur de l'État de droit impose une évaluation sans exclusive des divers modes de sélection et de désignation des magistrats.

Or, le procédé électif est aujourd'hui systématiquement écarté en France ou Canada, jugé contraire à nos traditions, alors même qu'il fut pratiqué à la Révolution française, puis revendiqué jusqu'au début du XXe siècle par un large secteur de l'opinion républicaire comme l'authentique moyen de légitimation du pouvoir du juger. Maintenu en France pour les tribunaux de commerce, appliqué aux conseils de prud'hommes et encore aux tribunaux paritaires de baux ruraux, les expériences françaises de justice élective sont suffisamment prégnantes pour mériter une analyse historique susceptible de rendre compte des vertus et des faiblesses d'un tel recrutement. C'est le régime de Vichy qui récemment a restreint le plus sévèrement la présence des jurys populaires dans les prétoires.

En Suisse, pour les juges cantonaux et fédéraux, on pratique l’élection, de toute ancienneté. L’originelle structure fédérale de cette république ne saurait expliquer seule cette spécificité. L’élection des magistrats y est tenue pour la modalité la plus conforme à la nature démocratique du régime. Trois modes électifs sont pratiqués : le suffrage universel direct, l’élection par le pouvoir législatif, l’élection par un collège de magistrats. Les conditions d’éligibilité varient, mais en pratique les choix bénéficient aux candidats à forte qualification et expérience juridiques préalables. La plupart des mandats sont de quatre ans et la réélection est la règle. De nombreuses incompatibilités visent à préserver l’indépendance des magistrats.

Aux États-Unis, l’électivité des juges des États tient à une tradition juridique et politique situant le magistrat en principal agent de l’État de droit. À peine institué (première fois en 1832, par l’État du Mississippi) le procédé électif suscita des flots de protestations. Le peuple, faisait-on déjà valoir au siècle dernier, est le plus mauvais juge des qualités nécessaires au bon magistrat, et les élections contrôlées par les partis politiques sont outrageusement partisanes. Restaurer la confiance publique dans la justice et recruter des juristes qualifiés a conduit depuis 1940 certains États à combiner le modèle de la nomination avec celui de l’élection. Là où le système électif intégral a été conservé, les modalités n’en demeurent pas moins variables.



Histoire du syndicat de la magistrature française




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France — Les tombes et temples profanés sont massivement chrétiens

Quand les médias parlent des profanations de tombe en Europe, c'est souvent pour agiter le spectre du nazisme résurgent (contre les tombes ou synagogues juives) ou du racisme le plus abject (tombes juives et musulmanes).

Or, voilà que Le Figaro s'est procuré une note de la direction générale de la gendarmerie nationale, qui indique que pas moins de 184 dégradations de sépultures ont été recensées l'année dernière en France :
« Depuis 2005, un lieu sacré est violé tous les deux jours.

«Les faits perpétrés dans les cimetières sont pour l'essentiel des dégradations de stèles, d'ornementations et des inscriptions» , note le rapport, qui précise que les profanations recensées par les gendarmes - qui couvrent 95 % du territoire — touchent «très majoritairement des tombes chrétiennes ou des églises». Dans les campagnes et en zones périurbaines, quelque 122 cimetières communaux et 34 lieux de culte catholique et 18 monuments aux morts ont été visés en 2009. Pas moins de cinq violations de tombeaux, dont deux exhumations ont été à déplorer.

[...]

Des pics sont aussi observés le 31 octobre, fêtes d'Halloween et jour de l'An sataniste, mais aussi lors des dates des solstices et d'équinoxes. »






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mercredi 22 septembre 2010

« Le ministère de la Rééducation »

Texte de Mathieu Bock-Côté publié dans Écho Montréal, Vol. 17, n° 9, septembre 2010, p. 8.

Raymond Aron, certainement un des plus grands intellectuels du 20e  siècle, a consacré une partie substantielle de son œuvre à la critique du socialisme. Lorsqu’on lui demandait s’il n’était pas las de cette polémique, il répondait que tel était bien le cas, mais qu’il n’y pouvait rien dès lors que cette idéologie menaçait activement les sociétés occidentales.

Depuis 40 ans, les choses n’ont changé qu’en apparence. La haine de l’Occident n’est pas disparue, elle s’est métamorphosée. Le philosophe Alain Finkielkraut l’a noté, le multiculturalisme est le communisme de notre siècle. Il en est l’héritier et a pris le relais comme expression d’un égalitarisme si radical qu’il est traversé par une tentation autoritaire. Il représente aujourd’hui l’idéologie dominante.

Le multiculturalisme repose sur une idée mortifère : les sociétés occidentales seraient coupables de racisme. On devrait pour cela déconstruire leur identité. La société d’accueil n’aurait plus le droit d’exiger des immigrés qu’ils prennent le pli culturel de la majorité. En fait, ce serait à la société d’accueil à « s’adapter à la diversité ».

De manière surprenante, le ministère de l’Éducation (MELS) est devenu le principal promoteur du multiculturalisme au Québec. On l’a vu il y a encore quelques semaines lorsque il a annoncé la réalisation d’un « calendrier multiconfessionnel » permettant aux écoles de planifier leurs examens sans vexer la « sensibilité religieuse » des communautés culturelles.

L’initiative, faussement généreuse, vient bouleverser la question de l’intégration : de plus en plus, chaque communauté disposera pratiquement d’un droit de veto dans l’aménagement du calendrier scolaire. Noël comme Pâques ne seront plus que des fêtes parmi d’autres. Au pire, l’ouverture à l’autre exigerait la disparition de l’identité québécoise de l’espace public. Au mieux, elle ne sera qu’une identité parmi d’autres.

Sur le site internet du MEQ, on présente ainsi la société québécoise : « d’abord occupé par une population autochtone, le Québec a successivement accueilli des arrivants de France, des îles Britanniques, puis d’un nombre toujours croissant de pays. Il reçoit plus de 38 000 nouveaux arrivants par année ». Il n’y a plus de culture fondatrice, seulement un territoire où s’accumulent des vagues migratoires également importantes dans la formation de l’identité québécoise. Pour le MEQ, nous sommes tous des immigrants.

Sans surprise, cette vision se répercute dans le nouveau cours d’histoire du Québec, radicalement dénationalisé. Par exemple, dans ce cours, la Révolution tranquille est dénaturée. On ne dira plus Maîtres chez nous, lorsqu’on examinera l’élection de 1962. On se demandera plutôt si le « nous » en question était suffisamment inclusif. Toujours, on filtrera le passé dans le tamis de le la diversité obligatoire.

C’est un nouveau peuple qui n’aura plus de « québécois » que le nom que le MELS entend fabriquer. Le nouveau cours Éthique et culture religieuse en accouchera. Comme ses théoriciens l’ont avoué, les jeunes Québécois, une fois passés par ce cours, adhèreront à la religion de « l’accommodement raisonnable ». En définitive, ils auront été endoctrinés.

Le MELS entend immuniser les enfants contre leur culture nationale. Il les rendra étranger à leur peuple. On devrait désormais parler du ministère de la Rééducation.




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Le cours d'éthique et de culture religieuse fait l'objet d'une première plainte officielle

Le Reflet du Lac rapporte. Les intertitres sont de nous.

Une plainte en bonne et due forme a été déposée à la Commission scolaire des Sommets, en rapport avec le cours d'éthique et de culture religieuse (ÉCR). Le tout a entraîné une trentaine de parents à manifester leur mécontentement face à ce cours obligatoire, lors de la réunion des commissaires du 21 septembre dernier.

Ladite plainte a été logée par Alec St-Jean, un père de trois enfants du Canton de Melbourne. Sa plus jeune fille, qui fréquente l'école secondaire du Tournesol à Windsor, est rentrée de son cours d'ÉCR du 17 septembre dernier en pleurs. « Son professeur a dit que Marie s'était fait violée et qu'elle avait caché ce fait à Joseph en disant qu'elle était tombée enceinte du Saint-Esprit. Dans notre famille, nous sommes croyants et ce simple fait est venu ébranler sa croyance et l'a complètement révoltée. Dans toute cette histoire, j'aimerais qu'on puisse exempter le cours d'éthique et de culture religieuse à nos enfants. Après tout, je n'envoie pas mes enfants à l'école pour les faire souffrir et je ne veux pas les voir revenir les yeux pleins d'eau. »

[...]


Le directeur général de la Commission scolaire, Christian Provencher, a bien reçu la plainte. « Nous allons faire un suivi de ce dossier et nous allons communiquer avec vous », a-t-il lancé au plaignant.

[Note du carnet : la transcription faite par le journaliste de la Tribune, Jean-François Gagnon, est nettement moins affirmative : « Éventuellement, on va faire un suivi avec vous ».]


Dans sa démarche, le père de famille a reçu l'appui de nombreux parents, dont Angèle Rodrigue. « Je suis venue appuyer la cause puisque je veux qu'on conserve la liberté d'éducation. Nous devrions choisir la foi qui est communiquée à nos enfants », souligne cette citoyenne de Sainte-Catherine-de-Hatley.

Avis de psychologue, ex-ministre, prêtre, docteur ignorés

Sylvain Lamontagne, lui, s'était déplacé à la rencontre pour demander aux commissaires de tenir un vote afin de lever l'obligation du cours d'éthique et de culture religieuse. Armé de plusieurs lettres de recommandations de divers spécialistes, il a pris la parole. « Ça fait trois ans qu'on vient vous dire que nous sommes opposés à ce cours, car il porte atteinte à la foi de nos enfants. Nous avons le droit de choisir selon notre liberté de conscience et de religion », a-t-il plaidé.

Appuyer des commissaires scolaires représentatifs

Les commissaires ont entendu ses dires, mais ont toutefois décidé de ne pas voter sur l'épineux dossier. Déçu, M. Lamontagne a promis de poursuivre son combat. « Il ne faut pas lâcher. Il faut aller jusqu'au bout. Mais, je trouve ça dommage. Les commissaires sont censés représenter les parents et les élèves. Et certains parents trouvent que c'est injuste d'imposer le cours d'éthique et de culture religieuse », a-t-il conclu, tout n'excluant pas la possibilité d'appuyer les commissaires qui sont de son côté lors de prochaines élections scolaires.

Source : Le Reflet du Lac




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France — inquiétudes devant la lente disparition du latin et du grec


Un demi-million d’élèves français étudiaient encore le latin ou le grec en 2009-2010 dans les établissements secondaires de France.

Il est vrai que ces programmes se sont sensiblement allégés ces dernières décennies, on y lit de moins en moins le latin et le grec, mais de plus en plus de textes classiques en français.

Mais voilà que maintenant l'État français veut réformer le concours de recrutement des professeurs de langues classiques.

Pour Hugues Kéraly,
L’information la plus lourde de conséquences de cette rentrée scolaire est restée inaperçue des principaux médias : dès cette année, les épreuves de latin et de grec sont supprimées du “Capes“ de lettres classiques, filière de formation des enseignants de langues anciennes pour tous les collèges et lycées de France. Ce génocide programmé n’annonce pas seulement une accélération du naufrage pédagogique de l’Éducation Nationale. Elle s’inscrit dans une tendance lourde au déracinement culturel – et par suite au déclin mondial – de tout l’espace européen.

Édouard Herriot définissait finement la culture comme “ce qui reste, quand on a tout oublié”.

– Que reste-t-il, à 99% de ceux qui sont passé par ces apprentissages, de la bonne approche du plissement hercynien, de la courbe de Gauss ou des équations du second degré ? Pratiquement rien.

– Que restera-t-il du latin et du grec ancien au demi-million d’élèves français qui étudiaient encore ces disciplines en 2009-2010 dans nos établissements ? Tout ce qui distingue des autres un esprit véritablement “cultivé”, et lui permet de rebondir de façon autonome et critique face à un grand nombre de situations : une formidable rencontre avec les textes fondateurs de la pensée logique, de l’invention des sciences et de la politique ; le goût de la quête du sens, voire de l’interrogation philosophique, qui passe souvent par l’étymologie ; une familiarité avec les racines de la grande majorité des mots dont sont issus le français, l’espagnol, le portugais et l’italien, sans compter de nombreux termes abstraits d’anglais ou d’allemand ; des armes pour affronter le vocabulaire du droit, de la médecine, et d’une façon générale de toutes les sciences du vivant…

lundi 20 septembre 2010

France — Les inégalités sociales s'aggravent parmi les bacheliers

Un fils d'enseignant a 14 fois plus de chances relatives d'obtenir le bac (D.E.C au Québec) que son camarade dont le père est ouvrier non qualifié, selon le ministère de l'Education. Cette étude est basée sur un panel d'élèves entrés en sixième en 1995 et qui ont passé le bac à partir de 2002.

Or, comparé aux élèves entrés en sixième en 1989, les inégalités ont augmenté : les fils d'enseignant avaient alors neuf fois plus de chances de réussite que les fils d'ouvriers non qualifié.

Une évolution inquiétante : c'est la première fois que le ministère indique que les inégalités sociales s'aggravent à la fin du secondaire.

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Suisse — Le canton de Saint-Gall prend des mesures contre l'éducation à domicile

Alors que l'école à la maison est pratiquée par plus de deux millions de familles américaines, l'instruction à domicile ne concernerait qu'environ 350 enfants en Suisse. Pourtant, certains cantons, comme celui de St-Gall, adoptent des mesures restrictives contre cette forme d'enseignement.

Le tribunal administratif du canton de St-Gall a refusé fin août à une famille de dispenser un enseignement privé à ses enfants. Il n'existe pas de droit directement invocable permettant de suppléer à l'éducation en école publique ou privée, comme l'exigeait la famille requérante, qui éduquait à la maison deux filles en âge de scolarisation.

Selon la loi sur l'instruction publique du canton de St-Gall, seuls les détenteurs d'une autorisation d'enseignement en école privée peuvent dispenser des cours à la maison. Or, la famille requérante ne souhaitait pas fonder une école privée mais éduquer ses enfants par des cours privés à domicile.

Selon le tribunal administratif, le « homeschooling » pourrait notamment résulter en l'isolation sociale de l'enfant, pourtant cette crainte assez répandue est battue en brèche par les études effectuées notamment aux États-Unis.

La Suisse romande plus libérale

La situation est moins sévère dans les cantons de Berne, Argovie ou encore d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Mais c'est la Suisse romande qui adopte la position la plus libérale vis-à-vis de l'éducation à la maison. Les familles désireuses de la pratiquer doivent en informer les autorités compétentes en matière d'instruction publique et leur soumettre des plans d'études.

Regula Bott, de Herisau (canton d'Argovie), dispense ainsi un enseignement privé à ses enfants, sans avoir de diplôme d'enseignement. Il y a deux ans, sa famille était encore établie dans le canton de Zurich. Mais celui-ci a interdit de fait l'enseignement à domicile comme alternative à l'instruction publique ou privée.

« L'État et quelques familles qui refusent toujours d'envoyer leurs enfants à l'école se sont maintenant engagés dans une épreuve de force », déclare Willi Villiger de l'association Éducation à domicile. Celui-ci redoute des situations similaires à celles qui prévalent en Allemagne, où les enfants sont conduits de force par la police à l'école.

L'enseignement public en cause

Un récent travail de mémoire sur le sujet, publié à la Haute école pédagogique de la Suisse centrale, évalue à environ 350 le nombre d'enfants qui suivent une instruction à domicile en Suisse. Selon M. Villiger, la tendance est à la hausse, mais elle est freinée par la pratique restrictive en matière d'autorisations à l'instruction à domicile.

L'éducation à la maison constituerait une alternative pour les familles qui ne peuvent pas s'offrir un enseignement en école privée, ainsi que pour les parents d'enfants surdoués ou handicapés. Le mécontentement avec l'enseignement prodigué dans les établissements publics en est une autre cause.




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dimanche 19 septembre 2010

Inflation des notes dans les universités nord-américaines ?


En 2006, Philip Babcock, un économiste du travail de l'Université de Californie, furetait en ligne quand il est tombé sur une enquête sur l'emploi du temps des étudiants de premier cycle à son université. Il fut troublé par le fait que les étudiants disaient passer très peu de temps à étudier.

En comparant son expérience alors qu’il était étudiant à celle de ces cinq dernières années comme professeur, Philip Babcock eut l’intuition que les étudiants passaient moins de temps devant leur livre, mais il se rappelle s’être dit « les gens critiquent toujours la génération qui les suit. Peut-être qu’ils bossent comme des fous. » Voulant en avoir le cœur net, il a voulu mettre à l’épreuve son hypothèse. Dans l’étude qui résume ce travail et qui sera publié à la fin de l’année dans la Review of Economics and Statistics du MIT, Babcock et son coauteur Mindy Mark, affirment que depuis 1961, le temps qu’un étudiant moyen de premier cycle consacre à l’étude a diminué de 42 pour cent, passant de 24 heures hebdomadaires à 14. Cette baisse importante se retrouve au sein de tous les sous-groupes démographiques, de chaque faculté et de chaque type d’établissement postsecondaire aux États-Unis.

L’étude ne se penche pas sur le cas du Canada et du Québec, mais la tendance semble être avérée dans toute l’Amérique du Nord. Dans son prochain livre, Lowering Higher Education: The Rise of Corporate Universities and the Fall of Liberal Education, James Côté, un professeur de sociologie à la University of Western Ontario et son collègue Anton Allahar analysent les données rassemblées sur près de 12 000 étudiants aux États-Unis et au Canada et ils ont découvert des résultats similaires : le nombre d’heures consacrées à étudier diminue alors que les notes augmentent. Au Canada, les notes sont passées en 30 ans d’un C en moyenne à un B+/A-.

L’étude menée par Babcock est l’une des plus approfondies en son genre. Elle utilise les données de milliers d’étudiants à plein temps inscrits dans des programmes universitaires de premier cycle de quatre ans, ces données sont tirées d’enquêtes effectuées sur tout le territoire américain et qui représentent quatre périodes : 1961, 1981, 1987-1989 et 2003-2005.





« Notre plus grand défi a été de s’assurer que nous comparions des choses comparables » de déclarer Babcok au Maclean’s avant d’ajouter qu’il était difficile de prendre en compte les changements démographiques dans ces facultés – plus de femmes, plus d’étudiants qui ont un travail rémunéré – et de vérifier les résultats quand le libellé des questions varie d’un questionnaire à l’autre. Dans les faits, les femmes des dernières cohortes passent plus de temps à étudier en moyenne que les hommes et dans certaines facultés, notamment celles de génie, les étudiants passent nettement plus de temps devant leurs livres que dans les autres facultés.

Pour ce qui est de la cause de cette baisse observée dans le nombre d’heures consacrées à l’étude, Philip Babcock indique que son étude ne fournit que des chiffres bruts, mais il se demande si l’explication la plus plausible ne serait pas que le niveau des études universitaires aurait baissé. Pour étayer son intuition, il cite une autre de ses études qui porte sur l’inflation des notes à paraître d’ici quelques mois dans le Journal Economic Inquiry : « Ce qu’on observe dans les faits c’est que les professeurs donnent de meilleures notes, les étudiants travaillent moins et que les étudiants considèrent leurs professeurs comme de meilleurs enseignants dans les évaluations qu’ils font du corps professoral ». Ces évaluations des professeurs par les étudiants existent dans de nombreuses universités nord-américaines. Babcock conclut : « Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de raisons pour restreindre la généreuse distribution de bonnes notes ou pour forcer les professeurs à donner des cours difficiles et exigeants. »

Babcock n'est pas le premier à suggérer que la diminution dans le nombre d’heures d’études est liée à l'inflation des notes. « Cet enflement des notes est le signe que nous consacrons moins en capital humain, le niveau a baissé et les étudiants s’impliquent moins » dit James Côté pour qui des élèves qui s’impliquent moins, étudient moins. « La plupart des excuses pour expliquer pourquoi nous devrions tolérer ce désintérêt, ce manque d’implication, ne tiennent pas » ajoute-t-il. « Les petits boulots d’étudiants ne réduisent que de deux heures par semaine tout au plus le temps consacré à l’étude. Cela n’explique pas ce manque d’implication généralisé ». Selon James Côté, au lieu d’étudier, les étudiants consacreraient plus de temps aux loisirs, font plus de sport, boivent plus de bière et font la fête.

Ross Alger, un étudiant en génie de Colombie Britannique interrogé par Maclean’s, admet que, grâce aux nouvelles techniques, il passe moins de temps à chercher des ressources : « Tout est à portée de main. Si j’ai un problème en physique, je vais sur un site Web et je ne passe pas des heures à parcourir un manuel pour comprendre quelque chose de basique. » Alger admet, cependant, que même avec Internet il passe au moins 2 à 3 heures à étudier en sus des 6 heures de classe auxquelles il assiste cinq jours par semaine. Il ajoute que ses camarades de promotion étudieraient plus que lui.

Mais, selon Philip Babcock, s’il est vrai que les nouveaux outils informatiques optimisent l’étude, ce n’est pas de beaucoup : de 1988 à 2004, le déclin en heures étudiées n’a été que de deux heures. La plus grande baisse a eu lieu de 1961 à 1981 ce qui correspond à la première mode des évaluations des professeurs et assistants. Selon l’économiste de l’Université de Californie, cela a conduit des professeurs à noter plus généreusement, avec comme conséquence la chute du niveau que Babcock croit être à l’origine de l’épidémie d’inflation dans les notes.




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Curiosité du jour : augmenter de 25 % les notes des finissants sud-africains ?

Radio-Canada et les autres médias nous ont abreuvés de bonnes nouvelles sur l'Afrique du Sud pendant cet exercice de communication (on ne dit plus propagande) qu'était le Mondial de football. Gageons que ces mêmes médias ne s'appesantiront guère sur l'état déplorable de l'enseignement en Afrique du Sud, 16 ans après la fin de l'apartheid.

On se rappellera que l'année passée, pour la sixième année de suite, le taux de réussite aux examens de fin d'études secondaires avait diminué en Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud s'est classée au dernier rang dans un classement regroupant 40 pays, derrière le Maroc et le Koweït. Ce classement a été publié en 2007 dans le cadre du Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS:2006). Cette étude vise à établir les compétences de lecture des élèves de 10 et 11 ans quand ils doivent aborder des textes littéraires et informatifs authentiques.

L'Afrique du Sud dépense 6,1 % de son produit national brut à l'éducation, une plus grande portion que la plupart des autres pays, mais ses résultats sont constamment parmi les plus mauvais.

Selon le dernier Indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial, l'Afrique du Sud se classait 129e sur 139 pays en matière d'éducation primaire et 137e en sciences et mathématiques.

La coupe du monde de football et les grèves

Pendant tout le mois du Mondial, les écoles publiques sud-africaines étaient fermées prolongeant les vacances d'hiver d'une semaine. Raisons invoquées par le ministère de l'Éducation : éviter l'absentéisme de la part des élèves et des professeurs et alléger le réseau routier souvent saturé autour des grands stades.

Manifestation d'enseignants sud-africains à Johannesbourg, le 18 août 2010
Quelques semaines après la fin du tournoi, la quasi-totalité des enseignants du secteur public fit grève pendant trois semaines.

Inquiet que l'année scolaire ait été raccourcie d'un mois alors que les examens de fin d'année scolaire approchent, le Congrès des étudiants sud-africains (Cosas) vient de demander au gouvernement d'augmenter les notes de tous les élèves de 25 % !

Ces demandes font suite à des manifestations violentes de la part des collégiens (lycéens) qui s'inquiètent de leur manque de préparation alors que les examens finaux auront lieu dans moins de deux mois. Lors de manifestations dans la région de Port Elizabeth (Cap oriental), un élève est mort à la suite de tirs de la police dans une foule de 4 000 élèves manifestant leur mécontentement.

Le 14 septembre 2010, la police a utilisé du gaz lacrymogène
et des balles en caoutchouc pour disperser quelque 4000 élèves
qui brûlaient des pneus et bloquaient les routes à Veeplas (Cap oriental)

Le gouvernement a refusé cette demande, mais rencontrera à nouveau le syndicat Cosas lundi, pour discuter du « plan de rattrapage » que le ministère compte mettre en place en augmentant le nombre d'heures de cours pendant les semaines qui restent à cette année scolaire. L'année scolaire sud-africaine commence en janvier et termine à la fin novembre.

« Apprenants » (learners) s'attaquant aux locaux de la Sakhikamva High School,
le jeudi 12 août 2010 à Nompumelelo dans la province du Cap oriental.
(voir le résultat de cette manifestation)


Il ne faut avoir qu'une moyenne de 50 %... si on est noir

Entretemps, l'Université du Cap indiquait que pour être admis dans son école de médecine les candidats blancs devaient obtenir une note moyenne minimale de 80 % à l'examen d'évaluation national, alors que les étudiants noirs ne devaient obtenir que 50 %. Dans ces circonstances, pourquoi s'étonner d'un autre petit coup de pouce de 25 % ?





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