vendredi 31 août 2007

Fermer des écoles pour imposer des « valeurs » communes ?

La lecture du journal des débats de l’Assemblée nationale est instructive, il faut le reconnaître.

M. Fournier, le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport en novembre 2006, s’est exprimé en chambre assez longuement sur les enfants des écoles dites « illégales » comme l'école juive orthodoxe Taldos Yakov Yosef, à Outremont, qui avait défrayé la chronique quelque temps auparavant.

Selon le ministre de l’époque, il faut que les « parents comprennent combien il est important pour [leurs enfants] de faire partie de la société, de connaître l'ensemble des valeurs de cette société-là et de les partager avec tout le monde. » Connaître et partager... Et si les parents ne veulent pas que leurs enfants partagent les « valeurs » des fonctionnaires québécois ? Il faudra malgré tout les imposer aux enfants ?

Lors de ce débat, le ministre ne fait nulle part explicitement mention à une formation solide dans les matières de base comme les langues, les mathématiques, la géographie, des notions de physique, etc. En revanche, il revient plusieurs fois sur le fait que les jeunes qui fréquentent ces écoles religieuses n’ont pas « la possibilité de se développer pour l'ensemble de leur vie ».

Est-ce à dire que les juifs, les mennonites, les évangéliques, les catholiques qui ne sont pas passés par l’école laïque québécoise – notamment parce qu’ils n’ont immigré au Québec qu’après leur scolarité, instruction qu’ils veulent d’ailleurs donner à leurs enfants – sont aujourd’hui des citoyens québécois incapables « de se développer pour l'ensemble de leur vie » au sein de la société québécoise ?

La première JIPLI aura lieu le 15 septembre 2007



Les principaux objectifs de cette manifestation sont :

    - d'informer l'ensemble de la population de cette liberté fondamentale qu'est l'enseignement libre et plus particulièrement l'instruction en famille;
    - de mettre en lumière la difficulté croissante pour la réalisation de ce choix;
    - de mieux connaître et de respecter davantage les familles ayant choisi cette liberté.

Pour organiser une manifestation, des animations, obtenir une affiche, contactez JIPLI.

jeudi 30 août 2007

Les élèves apprendraient mieux sans ordinateur

Extrait d'un article un peu hérétique du Daily Telegraph de 2005, déterré par un bulletin reçu par courriel.
« Moins les élèves utilisent les ordinateurs à l'école et à la maison, mieux ils réussissent les tests internationaux de lecture, rédaction et mathématiques, indique aujourd’hui la plus grande étude réalisée sur ce sujet.

Celle-ci soulève des interrogations quant à la décision du gouvernement, annoncée par Gordon Brown la semaine dernière, de dépenser encore 1,5 milliard de livres (3,2 milliards de dollars canadiens) pour des ordinateurs dans les écoles, en plus des 2 500 000 000 £ déjà dépensés (5,3 milliards de dollars).

M. Brown a déclaré : « L'enseignement et la révolution éducative ne sont font plus à l’aide de tableaux noirs et de craie, mais avec des ordinateurs et des tableaux blancs électroniques. »

Toutefois, l'étude publiée par la Société royale d’économie indique que « Malgré les nombreuses affirmations de politiciens et de fournisseurs de logiciels, il n’existe pas de preuve à ce stade que l’utilisation d'ordinateurs à l'école améliore considérablement l’apprentissage des élèves dans les matières de base comme les mathématiques ou la lecture. » Au contraire, plus les élèves utilisent l’ordinateur, plus leurs résultats dans ces domaines sont mauvais, ont indiqué Thomas Fuchs et Ludger Wossmann de l'université de Munich. Leur rapport souligne également que le fait de pouvoir se servir d’un ordinateur au travail – une des justifications pour consacrer tant de temps à l’enseignement de l’informatique – n’avait pas plus d’impact sur la probabilité de trouver un emploi ou sur le niveau des salaires que le fait de pouvoir se servir d’un téléphone ou d’un crayon.

Les chercheurs ont analysé les résultats et le profil socioéconomique des familles de 100 000 élèves de 15 ans dans 31 pays qui avaient participé à l'étude PISA (Programme international sur le suivi des acquis des élèves) de l’an 2000 menée par l’OCDE. À la satisfaction du gouvernement britannique et de beaucoup d’autres, PISA avait conclu que, plus les élèves utilisaient un ordinateur, plus leurs résultats étaient bons. PISA suggérait même que ceux qui avaient plus d’un ordinateur chez eux avaient un an d’avance sur ceux qui n’en avaient aucun.

L’étude de la Société royale d’économie décrit cette conclusion comme « hautement trompeuse » car l’accès à un ordinateur à la maison est lié à d’autres caractéristiques socioéconomiques, tout comme la présence d’ordinateurs à l’école est fortement corrélée à l’accès à d’autres ressources.

Après l’élimination de ces influences, la corrélation entre l’utilisation d’un ordinateur et les résultats en mathématiques et en lecture se réduit à zéro, ce qui démontre comment « des interprétations hardies peuvent mener à des conclusions visiblement fausses ».

Plus les élèves avaient accès à des ordinateurs à la maison, plus leurs résultats étaient bas, en partie parce qu’ils étaient détournés de leurs devoirs.

Les élèves font moins bien dans les écoles généreusement équipées d’ordinateurs, apparemment parce que l'instruction informatisée a remplacé des formes plus efficaces d'enseignement. »
Malheureusement, cet article ne précise pas ce que faisaient ces adolescents avec les ordinateurs mis à leur disposition, ni — si les logiciels en question étaient didactiques — quelle méthode d'enseignement ces logiciels avaient adoptée.

Personnellement, nous avons de l’expérience avec des enfants éduqués à la maison qui n’ont accès qu'à un ordinateur dépourvu d'accès internet et qui ne peut servir, pendant la journée, qu’à visionner des logiciels et des DVD éducatifs d'accompagnement (comme Planète maths) et nous n’avons eu qu’à nous féliciter de ces aides à l'enseignement.

mercredi 29 août 2007

Texte à méditer

« Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants »

Déclaration universelle des droits de l'Homme, 1948, § 26-3.

États-Unis – popularité croissante de l’instruction à la maison

Brian Ray, fondateur et président du National Home Education Research Institute, évalue qu’entre 1,9 et 2,4 millions d'enfants d’âge scolaire étaient instruits à la maison aux États-Unis en 2005-06. Le National Center for Education Statistics estime pour sa part que le nombre d’enfants instruits à domicile a augmenté de 29 pour cent de 1999 à 2003. Selon la HSLDA – un groupe de pression et d’aide juridique – les jeunes instruits en famille forment un des secteurs du marché de l’éducation qui croît le plus vite avec une croissance de 7 à 15 pour cent par an, chiffres confirmés par Brian Ray. La nature indépendante de l’école à maison rend difficile la publication de chiffres définitifs.

Bien que la religion soit une des principales raisons pour lesquelles les parents s’engagent dans l’éducation à la maison, il ne s’agit pas de la seule raison. Le manque de sécurité dans les écoles, les programmes marqués à gauche et la mauvaise qualité de l’enseignement public sont également des facteurs. Le profil démographique des parents varie. Le revenu familial, l’origine ethnique et le niveau de scolarité des parents ne semblent pas avoir d’impact dans le choix de faire l’école à la maison d’après les études publiées l’année passée par Brian Ray.

Une caractéristique commune, cependant, à tous les enfants éduqués à la maison est leurs bons résultats scolaires. Selon Ray, les élèves instruits à domicile ont habituellement des résultats de 15 à 30 centiles au-dessus de leurs homologues de l’école publique, quels que soient la scolarité ou les revenus des parents.

John Wojnicki a éduqué ses quatre enfants à la maison et voit aujourd’hui ses enfants en faire de même avec leurs propres enfants. Il rappelle que, bien qu’on insiste souvent sur les résultats scolaires supérieurs des enfants instruits à la maison dans les discussions, selon lui, les avantages les plus importants de l’instruction à la maison sont la possibilité de se concentrer sur la formation du caractère des enfants, chose qui manque cruellement dans les écoles publiques. Il ne faut pas non plus, à son avis, faire passer les enfants éduqués à la maison pour des intellos ringards mal dans leur peau.

Mbuyi Khuzadi savait qu’il allait éduquer ses enfants à la maison avant même de rencontrer et d’épouser sa femme, Mong-Tham. Le fait que l’école publique se soit de plus en plus écartée de l’enseignement des matières de base pour enseigner des cours plus orientés moins neutres n’a fait que renforcer sa conviction initiale. L’idée récente de généraliser la maternelle (garderie) à tous les enfants n’a fait qu’augmenter ses inquiétudes à ce sujet.

« Notre rôle en tant que parents est de préserver chez nos enfants notre relation en Christ, de les aider à connaître le Christ et à l’accepter » de déclarer Khuzadi, père de six enfants. « Quand l’État prend vos enfants à l’âge de 4 ans, les garde toute la journée et vous dit qu’on ne peut pas vraiment parler de votre religion, ce n’est pas possible. »

Khuzadi est convaincu que les parents chrétiens ne peuvent compter sur un culte dominical pour contrecarrer les cinq jours d’enseignement « progressiste » et « laïque » qui émanent des écoles publiques. Selon l'étude Homeschoolers Grown Up 2004 de B. Ray citée par l'association de M. Khuzadi, Exploring homeschooling, 94 % des enfants instruits en famille gardent la foi et 93 % continuent d'aller à l'église après la fin de leurs études secondaires, alors que seuls 15 à 25 % des enfants qui ont fréquenté l'école publique font de même.

Un évêque irlandais invite le gouvernement à soutenir les mères au foyer

Selon une dépêche de CWNews.com, un évêque irlandais a invité le gouvernement du pays à mettre en place des politiques qui récompenseraient les parents qui s'occupent de leurs propres enfants.

L’évêque irlandais Christopher Jones d'Elphin a suggéré que les gouvernements incitent, par la fiscalité, au moins un parent à demeurer à la maison avec ses enfants en bas âge.

L’évêque Jones a dénoncé le manque d'attention du gouvernement par rapport au bien-être des familles, plus particulièrement les familles ayant des enfants en bas âge. Mgr Jones relève que les nouvelles politiques gouvernementales encouragent les parents à intégrer le marché du travail, « c’est une bonne chose pour l'économie, mais pas pour les enfants en bas âge ou pour leur formation comme futurs citoyens de notre pays. »

L'Alliance évangélique du Canada écrit à la ministre Courchesne

Alors que le Québec figure en première place cette semaine au palmarès des libertés religieuses menacées (International Religious Freedom News), l'avocat de l'Alliance évangélique du Canada envoie une lettre à la Ministre de l'Éducation, Mme Courchesne, au sujet des menaces judiciaires qui planent sur les mennonites de Roxton Falls.

Dans celle-ci, l'avocat-conseil de l'association qui représente les évangéliques du Canada (12 % des Canadiens sont évangéliques) signale qu'il n'agit pas à la demande des mennonites qui refusent, par conviction religieuse, d'engager des poursuites. Il rappelle que, si les reportages sont exacts, les croyances religieuses des mennonites peuvent légitimement s'opposer à plusieurs parties du programme pédagogique que veut lui imposer Québec.

Don Hutchinson rappelle également que la suppression des écoles mennonites, dans les années 1920 au Manitoba et en Saskatchewan, força à l'exil des milliers de mennonites qui s’installèrent en Amérique latine. (Le prix du jury ex aequo 2007 de Cannes, Stellet Licht, se passe dans une colonie mennonite de l’État de Chihuahua au Mexique fondée à la suite de cet exil forcé.) Il s’agit d’un moment embarrassant de l’histoire du Canada qu’il ne faut pas répéter.

L’avocat-conseil termine sa lettre en demandant au Ministère de l'Éducation de surseoir à sa décision, de lever la menace de sanction judiciaire à l'encontre des parents mennonites et de laisser les mennonites éduquer leurs enfants dans leur école, au moins jusqu’à ce que la Commission Bouchard-Taylor sur les pratiques d'accommodement ait terminé son travail. En cela il rejoint les demandes du maire de Roxton Falls, Jean-Marie Laplante, effectuées auprès des différentes autorités provinciales.

mardi 28 août 2007

Le Ministère prétend « accompagner » les mennonites

On nous a transmis cette réponse du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport à une lettre s'insurgeant contre le sort réservé à la petite communauté conservatrice mennonite de Roxton Falls (Québec).
Monsieur,

La Direction de l'enseignement privé a obtenu copie de votre courrier électronique transmis à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport afin d'y donner suite.

Les interventions du Ministère, loin de chasser du Québec les membres de la communauté Mennonite, visent à les accompagner afin que l’enseignement dispensé à leurs enfants le soit dans le respect des lois et des règlements en vigueur. Cette démarche a aussi été réalisée auprès des autres établissements qui ont contrevenu à la Loi sur l’enseignement privé.

Au Québec, les communautés comme celle des Mennonites peuvent créer des écoles privées répondant à leur croyance. Il va de soi que la mise en place de telles écoles doit se faire dans le respect des dispositions de la Loi sur l’enseignement privé, notamment celles relatives à la qualification du personnel enseignant, et des dispositions applicables du régime pédagogique.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Maryse Malenfant
Direction de l'enseignement privé
Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport

Dans ce dossier, l’« accompagnement » des mennonites a consisté à les amener à se plier aux objectifs inchangés du Ministère. On ne sache même pas qu’il y ait eu un véritable dialogue puisqu’on est toujours soumis aux communiqués identiques du MELS : « l’école doit embaucher des enseignants certifiés par le Ministère, le programme doit se conformer à celui que nous avons établi et ceci ne constitue en rien une atteinte aux droits religieux. » D'ailleurs, ce manque de véritable dialogue a déjà été clairement avoué par le porte-parole du MELS à Radio-Canada : « il n'y a aucun compromis possible. »

Rappelons les réponses de la communauté mennonite et de ses sympathisants :
  1. Les mennonites de Roxton Falls ne peuvent embaucher de personnel certifié par le MELS, car ils n’embauchent comme enseignants que des membres de leur Église qui doivent être des modèles dans la foi pour leurs enfants et ils désapprouvent, pour des motifs religieux, les écoles et universités qui sont pour l’instant, selon le ministère de l’Éducation du Québec, l’unique manière de devenir un enseignant certifié. Les autres provinces du Canada permettent aux membres de cette Église mennonite conservatrice d’enseigner dans leurs propres écoles non subventionnées.

  2. En ce qui a trait au programme, la vision du monde des mennonites est très différente des ouvrages généralement approuvés par le ministère qu’il s’agisse de littérature, des conceptions morales ou de ce qui touche à la création. Ceci ne veut pas dire que les mennonites s’opposent à des améliorations à leur programme au Québec, plus particulièrement dans l’enseignement du français, mais une fois de plus avec du matériel pédagogique qui serait conforme à leurs croyances. Notons que la question n’a jamais vraiment porté sur la qualité des matières de base enseignée, mais plutôt sur la non-adhérence au programme du ministère. Les enfants de ces mennonites conservateurs ne posent aucun problème d’insertion ou de socialisation dans le monde du travail dans d’autres provinces, bien au contraire, la majorité devenant apprentis et autonomes tôt dans leur vie.

  3. Le troisième point est le plus sensible pour Québec. En effet, il prétend respecter les convictions religieuses des mennonites, mais il n’a en rien prouvé la chose. Comment Québec peut-il prétendre respecter ces convictions dans ce dossier alors qu’il interdit l’école mennonite de Roxton Falls et que les mêmes écoles sont permises ailleurs au Canada ? Il semble bien que Québec soit donc moins conciliant sur le plan du respect des convictions religieuses que le reste du Canada. A-t-il même vraiment essayé, comme la Cour suprême du Canada l’indiquait dans un jugement de 1986 (Reine c. Jones, § 25), de veiller à respecter les convictions religieuses de ses citoyens « avec délicatesse et tact » ? On ne voit aucune trace de cette conciliation dans le rappel constant et rigide à la Loi et aux règlements. Et enfin, quand des gens comme les mennonites – industrieux, pieux et pacifiques – disent qu’ils sentent leurs droits religieux bafoués, qui est le ministère de l’Éducation, prétendument laïque, pour leur dire, en quelque sorte, qu’il n’en est rien, qu’ils ne comprennent pas bien leur religion et qu’ils saisissent mal toute la sagesse qui leur est imposée par le ministère de l’Éducation grâce aux menaces voilées de faire intervenir les services de la protection de la jeunesse (DPJ) ? Tout cela bien sûr afin de mieux « accompagner » les mennonites.
Se pourrait-il que, dans ce dossier, comme dans celui des écoles évangéliques du Québec dont nous reparlerons, les fonctionnaires « laïcs » du Ministère ne comprennent pas le sérieux des convictions religieuses des parents concernés au premier chef ? Pourquoi est-il si difficile pour Québec de se montrer aussi conciliant que les autres provinces canadiennes avec ces mennonites exemplaires, dont le seul défaut est de trop trancher avec le « siècle » et les habitudes ancrées du ministère ?

Québec — baisse constante du nombre d'élèves

Près d’un million d’élèves du primaire et du secondaire reprennent le chemin des classes cette semaine au Québec.

Ils seront toutefois moins nombreux cette année sur les bancs d’école. On estime que 897 000 élèves fréquenteront les écoles publiques québécoises cette année, soit environ 18 000 de moins que l’an dernier. Ajoutons à ces élèves du secteur public 125 000 élèves principalement du secteur privé subventionné qui est astreint à appliquer le même programme et la même pédagogie que ceux du secteur public, mais qui y peut adjoindre quelques matières particulières.

Selon André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, les écoles de la province ont perdu quelque 50 000 élèves au cours des 5 dernières années. En calculant le nombre de naissances dans la province, on prévoit que cette tendance s’accentuera, avec une baisse de 85 000 élèves pour les 5 années à venir.

Pour l’instant, le réseau primaire est surtout touché. Pour le secondaire, le pire est à venir : une chute de 21% d’ici 2015, année où on prévoit une certaine stabilisation.

Par rapport à la baisse d’effectifs qui frappe le réseau d’éducation public, le privé s’en tire bien. La Fédération des établissements d’enseignement privés prévoit encore une légère croissance cette année, indique son porte-parole Auguste Servant. « Dans les régions où les écoles publiques subissent de fortes baisses, nous n’avons pas d’établissements privés, explique M. Servant. Notre croissance est directement imputable à la grande région de Montréal, où se trouve à peu près la moitié de nos établissements. »

Rappelons que depuis la Révolution tranquille et le rapport Parent (1963-1964) qui allaient voir la formation d’un ministère de l’Éducation et la mainmise grandissante de l’État sur l’instruction au Québec, l’indice synthétique de fécondité du Québec est passé de 3,6 enfants par femme en 1964 à 1,5 en 2004.

France  — 30 000 élèves sur liste d'attente dans l'enseignement catholique

Selon une dépêche de l'AFP reproduite par La Croix , trente mille élèves français sont inscrits sur une liste d’attente afin de pouvoir rejoindre des établissements de l’enseignement catholique privé sous contrat avant la rentrée scolaire, a annoncé lundi Gilles du Retail, directeur de l'information de l'enseignement catholique.

« Environ 30 000 élèves sont sur liste d’attente, d’après une première enquête menée en juillet dans nos comités académiques », a-t-il déclaré à l'AFP, précisant que ce chiffre serait affiné à la fin septembre.

Rappelons qu'en France, l’enseignement catholique sous contrat (97 % de l'enseignement privé) compte 8 500 écoles, collèges et lycées et 2,1 millions d'élèves en tout (sur 12 millions d'élèves au total dans le public et le privé). Depuis les accords Lang-Cloupet de 1992, un étroit carcan de règles administratives limite les ouvertures de classes en proportion des élèves inscrits dans le public et la pédagogie de ces écoles sous contrat. L’État qui tient les cordons de la bourse – les impôts et taxes payés par les parents – s’est assuré par les accords Lang-Couplet que le privé sous contrat ne représentera jamais plus de 20 % du public.

Les écoles catholiques sous contrat n’ont pas le droit de choisir leurs professeurs, ni d’adapter leur pédagogie, leurs horaires, leurs programmes et leurs manuels aux besoins de leurs élèves. Quant au « caractère propre » de l'enseignement sous contrat, il est souvent réduit à la portion congrue : faiblesse de l'enseignement et de la vie religieuse dans nombre d'écoles de l'enseignement dit catholique. Cette faiblesse a amené Mgr Cattenoz, évêque d'Avignon, a exprimé le vœu que l’enseignement catholique « replace le Christ au centre » de cet enseignement. Dans une interview publiée par Famille chrétienne, Mgr Cattenoz estime qu’« aujourd'hui, beaucoup d'établissements catholiques n’ont plus de catholique que le nom ». Il remarque que dans son diocèse, « pour un certain nombre d’établissements, être chrétien se limite à faire de l'humanitaire », et juge que trop peu de projets éducatifs sont centrés sur « la découverte de la personne de Jésus-Christ ».

Mgr Cattenoz désire que l’enseignement catholique « garde vraiment un caractère propre » et prévient qu’« à force de faire un catholicisme mou, on n’aura bientôt plus de catholicisme du tout ».

lundi 27 août 2007

Sexualité précoce à l'école publique québécoise : phénomènes isolés ou vague de fond ?

L’histoire se passe dans une école publique primaire montréalaise. Des filles de cinquième année, le midi, se cachent pour faire des fellations aux petits garçons. En échange, elles leur demandent de l'argent. La sexologue Jocelyne Robert et d'autres professionnelles de l'enseignement relatent leurs expériences en matière de sexualité des jeunes élèves dans les écoles publiques du Québec.

On se rappelera que Le Devoir avait déjà publié en 2005 une série d'articles sur la sexualité des
bambines à tresses qui distribuent les fellations dans l'autobus scolaire. Des garçons de 15 ans qui promettent des cadeaux aux petites de l'école primaire d'à côté en échange de faveurs sexuelles. Des adolescentes qui multiplient les « fuck friends ». Des grands de secondaire 4 (14-15 ans) qui font des concours de masturbation en pleine classe. La bamboula du vendredi soir qui revêt des allures d'orgie.
[...]
Dans l'auditorium d'une école secondaire de Montréal, quelques dizaines de parents écarquillaient les yeux et retenaient mal leur ébahissement — et leur souffle — devant les propos de cette conférencière invitée par l'infirmière de l'école pour causer ados et éducation sexuelle.

« Je ne veux pas vous alarmer, mais je crois que la situation que l'on vit actuellement dans les écoles est inquiétante », leur avait d'entrée de jeu lancé la sexologue Francine Duquet. « Les jeunes vivent des expériences sexuelles étonnantes de plus en plus jeunes, et la société hypersexuelle dans laquelle ils baignent banalise le phénomène. »
[...]
« En ce moment, le primaire est notre baromètre », explique Francine Duquet, professeure de sexologie à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). « C'est de là qu'on saisit que ce qui se passe est inquiétant. »

Et restez bien accrochés à vos sièges : dans les écoles, la mode est au fuck friend, et ce « copain de baise » n'a pas besoin d'être unique : on peut le multiplier sans engagement amoureux. Les jeunes filles confient pratiquer la fellation dans la pseudo-intimité des cabinets de toilette, en même temps qu'elles révèlent n'avoir jamais embrassé un garçon.

Sans s'afficher comme lesbiennes, les demoiselles pratiquent allégrement les caresses entre elles pour émoustiller les garçons, qui en redemandent. Les trips à plusieurs dans l'obscurité des sous-sols sont monnaie courante, et il n'est pas rare que les garçons du secondaire reluquent dans la cour de l'école primaire d'à côté pour recruter une nouvelle élue... sexuelle.

Dans une école secondaire de Montréal, la direction a même dû composer avec un drôle de phénomène : assis au dernier rang d'une salle de classe, les garçons se livraient à un concours de masturbation, coursant pour la première éjaculation, au vu et au su des copains et du prof, consterné et paralysé. Pendant ce temps, dans une école primaire, une fillette de neuf ans s'interroge candidement sur la pertinence d'envoyer à son nouveau petit copain une photo de... sa vulve.

Et l'État québécois voudrait forcer les prudes et pieux mennonites à imiter ces écoles ou à y envoyer leurs enfants ?

samedi 25 août 2007

Citation à considérer

Il n'est pas tolérable qu'un gouvernement ait, de jure ou de facto, un contrôle complet sur l'éducation des gens.

Posséder ce contrôle et surtout l'exercer est le propre d'un comportement despotique.

Un gouvernement qui peut mouler les opinions et les sentiments des gens depuis l'enfance jusqu'à la jeunesse peut faire avec eux ce qu'il veut.
John Stuart Mill - Principes d'économie politique, 1848, livre V ch XI

vendredi 24 août 2007

France: échecs de l'école primaire publique

Un rapport du Haut conseil de l'Education (HCE), rendu public lundi, souligne qu'environ 40% des élèves du primaire ont des difficultés dans l'apprentissage des fondamentaux, dont la lecture. Selon une source anonyme qui a eu connaissance de ce rapport :
« La vérité, c'est que pour 60% des élèves, ça se passe très bien, pour 15% très mal et, entre les deux, il en reste 25%, une population intermédiaire qui n'est pas en situation de faire des études au collège dans de bonnes conditions ».
Interrogé sur RMC, Jean-Claude Brighelli (qui vient de faire paraître À bonne école) a dénoncé sans langue de bois la loi Jospin de 1989 mettant l'enfant au centre du système éducatif, devant développer lui-même son savoir (et non plus recevoir ce savoir du maître).

Rappelons que les élèves français sont au 17e rang des pays développés en mathématiques, au 13e rang en sciences et au 14e rang en lecture et compréhension de textes (Enquête Pisa de l'OCDE) et ceci à un prix prohibitif et supérieur à la moyenne de l'OCDE. Tous niveaux confondus, la dépense d'éducation moyenne par élèves en 2004 s'élève à 6 810 euros (9 700 dollars canadiens). Si l'Etat versait directement aux familles les frais de scolarité, une famille de 3 enfants toucherait chaque année 20 430 euros, qu'elle pourrait reverser à l'école de son choix.

jeudi 23 août 2007

Succès croissant de l'enseignement privé à Genève

Tribune de Genève — Les écoles privées de Genève accueillent 10 % des élèves genevois. Un chiffre en légère, mais constante hausse.

De plus en de familles sont prêtes à dépenser entre 8 800 et 20 000 dollars par an pour inscrire leur enfant dans une école privée.

Les écoles comme l’école Brechbühl accueillent des enfants de 3 à 12 ans. L'inscription s'élève à 900 dollars par mois pour le primaire, sans compter les frais de repas et d’étude. L’établissement, prisé pour « son rythme de travail soutenu et son encadrement personnalisé », selon la directrice Catherine Rihs refuse du monde. Même tableau au Collège du Léman, Rive droite, qui voit ses effectifs progresser chaque année (de 2,6% environ) malgré des tarifs annuels allant de 8 800 dollars (garderie) à 20 000 dollars (secondaire). Quant à Florimont (de 8 500 à 17 000 dollars), il affiche complet. Mais, avertit le directeur Sean Power, « l’image d’une école de riches est fausse; de plus en plus de parents font des efforts pour offrir un enseignement privé à leur enfant ».

Les parents semblent se tourner vers l'enseignement privé parce qu'ils recherchent une éducation religieuse, bilingue ou simplement parce qu'ils veulent que leurs enfants soient occupés à l'école jusqu'à ce que eux-mêmes rentrent du travail.

mercredi 22 août 2007

Menacés par Québec, les mennonites remercient la population locale

Les mennonites de Roxton Falls dont la petite école est interdite par Québec remercient la population locale pour son accueil et son soutien et prient pour le gouvernement. Pourquoi Québec doit-il chasser ces pacifistes vers d'autres provinces ?

Faire passer nos enfants de chrétiens à « pluralistes »

Au sujet du nouveau cours obligatoire — obligatoire, c'est le leitmotiv au Québec en matière d'enseignement — d'Éthique et culture religieuse dans toutes les écoles (publiques comme « privées ») du Québec, dès le primaire, à l’automne 2008, ces extraits d'une lettre publiée dans Le Devoir
Devons-nous conclure devant ce témoignage que le gouvernement tenterait de changer «nos enfants» (ceux de l'État?), les faisant passer de chrétiens (pour la grande majorité) à pluralistes? Si c'est le cas, ses intentions vont au-delà de ce qu'il annonçait dans les orientations pour ce cours lorsqu'il a eu l'appui de l'Assemblée nationale au projet de loi 95, en juin 2005. Il viserait non seulement l'ouverture à l'autre, tel que cela a été annoncé, mais chercherait à faire assimiler par l'élève la diversité morale et religieuse au moment même de sa construction identitaire. Or comment est-il possible de construire une identité personnelle pluraliste à moins de délaisser sa propre identité confessionnelle?
[...]
Devons-nous comprendre que notre société sera meilleure lorsque ces enfants, devenus grands, seront pluralistes plutôt que chrétiens? Si c'est la position de la ministre de l'Éducation, elle devrait être appelée à en faire la preuve, avant d'imposer des contenus multireligieux à l'ensemble des élèves et avant d'expérimenter l'identité religieuse et morale des québécois.
[...]
M. Leroux renvoie aux écoles privées le devoir de transmettre la tradition catholique afin de la conserver car, dit-il, les religions sont importantes pour comprendre l'histoire, la littérature et le sens de l'existence. Les parents, dit-il, s'attendent à ce que les écoles privées remplissent cette «mission» de conservation. Cependant, le gouvernement n'accordera pas à ces écoles la liberté d'enseigner leur religion à l'intérieur des heures prévues dans le régime pédagogique et elles auront de la difficulté à trouver le moyen de le faire autrement.
[...]
N'est-il pas le temps de laisser aux parents le choix en matière d'enseignement moral et religieux de «leurs» enfants, même au risque qu'ils préfèrent leur propre religion et non le pluralisme normatif du ministère? C'est, je crois, la seule façon de respecter les chartes et d'être juste envers tout le monde: parents, enfants, catholiques, protestants, juifs, musulmans ou autres. C'est un choix possible pour un gouvernement qui a suffisamment à coeur le respect de la liberté de conscience et de religion pour chercher avec ses partenaires de la société civile des avenues nouvelles.

mardi 21 août 2007

Le journalisme sensationaliste

Mise à jour, le 6 janvier 2014 : La grande majorité de ces mennonites sont revenus au Québec et leurs nombreux enfants ne vont toujours pas à l'école publique et pas uniquement à cause de Darwin comme la dépêchait simpliste de l'AFP voulait le faire croire. Certains ne sont pas revenus trouvant que les menaces téléphoniques d'intervention de la DPJ n'étaient tout simplement pas acceptables.

Tiré d'une Lettre au Devoir qui nous est parvenue :
Vous titrez dans votre édition de lundi « Les mennonites quitteraient le Québec pour protéger leurs enfants... de Darwin »

Ayant été interrogé par l'AFP à ce sujet et mes propos apparaissant dans votre article, je pense qu’il est important de rectifier ce que je considère comme un titre sélectif qui déforme les faits et semble vouloir ridiculiser par leur sélectivité mes propos et donc les mennonites.

Corrigeons d’abord le titre et rétablissons la vérité : « Les mennonites quitteront le Québec pour protéger leurs enfants du Ministère de l'Enseignement et de la DPJ ». En effet, le ministère a bien indiqué par écrit que, si les mennonites ne se soumettaient pas, ils encourraient des actions judiciaires et, par téléphone, la nature de celles-ci fut précisée : l’intervention possible de la DPJ. On comprend donc mieux que les mennonites ne quittent pas le Québec à cause de Darwin, mais bien à cause de menaces à l’encontre de leurs enfants. Notons également que les mennonites respectent les lois et ne veulent pas vivre dans l’illégalité au Québec et c’est pourquoi, même s’ils considèrent les décisions du Ministère injustes, ils s’y plient : ils éduqueront leurs enfants ailleurs.

Quant au désaccord entre les mennonites et le programme éducatif que veut leur imposer le gouvernement, il va bien plus loin que la seule théorie de Darwin et je l'ai bien dit au journaliste de l'AFP qui m’interrogeait à ce sujet. Il n’a mentionné dans sa dépêche que deux exemples, mais j’ai bien insisté sur le fait que quasi l’ensemble du programme officiel et unique du Québec pouvait poser problème. Je ne puis parler au nom des mennonites, car je ne suis pas leur porte-parole, mais au détour des conversations que j’ai eues avec eux sur ce sujet, il existe de très nombreux sujets qui leur déplaisent :
  1. Cela peut aller des types de romans imposés à la lecture dans le programme qui valorisent souvent des comportements peu moraux (les filous sont souvent plus «  amusants » que les gens honnêtes, les violents sont souvent des héros, alors que les mennonites prônent le pacifisme intégral).
  2. Le fait que l'avortement est une chose parfaitement normale pour le Ministère.
  3. L'insistance par Québec que l'homosexualité est un comportement normal ce qui est clairement condamné par la Bible (ce qui n’exclut pas l’amour envers tous, même les homosexuels).
  4. La valorisation moderne de la femme qui « se libère » et s'accomplit en dehors du mariage et de la maternité.
  5. L’éloge de l’érotisme dans l’enseignement, les œuvres de poésie, les romans et les arts plastiques.
  6. Et aussi, mais ce n’est qu’un des aspects, l'imposition de la théorie de Darwin à tous, théorie qui n'a jamais fait un meilleur fermier, mécanicien ni informaticien.
Cette liste n’est pas exhaustive – je ne pense pas que le nouveau cours imposé en relativisme religieux nommé « éthique et culture religieuse » leur plairait beaucoup – tant la vision du monde moderne, progressiste et souvent athée est antinomique avec celle des mennonites.
Plus d'un conservateur, une fois la liste complétée, serait sans doute assez d'accord avec les mennonites. C'est probablement pourquoi on a choisi d'insister sur Darwin, dont la théorie est acceptée par de nombreux chrétiens. Pour mieux faire passer les mennonites pour une « secte ». Le mot qui tue.

À notre connaissance, Le Devoir n'a pas publié cette lettre. Le seul article publié sur les épreuves occasionnées aux mennonites par Québec fut cet article au titre et aux premiers paragraphes — les plus sûrs d'êtres lus — apparemment destinés à les ridiculiser auprès du lectorat du Devoir. Du grand journalisme !

Le porte-parole ignore-t-il la loi ?

Au cours de l'épisode où le Ministère de l'Éducation du Québec « négociait » avec les mennonites de Roxton Falls, le porte-parole François Lefebvre a affirmé au sujet de l'enseignement à domicile :

The community could home-school their children but would have to follow the official curriculum and make arrangements with the local school board, Lefebvre added.

« Kids who are home-schooled have to use the same materials as those in public schools and be evaluated as well, » he said.
(La Gazette de Montréal, jeudi 16 août 2007)
On se demande bien d'où ces obligations sortent, car la Loi sur l'Instruction publique ne précise rien de tel :
§ 15. Est dispensé de l'obligation de fréquenter une école l'enfant qui:
[...]
4° reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d'après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l'école.
La loi ne parle pas de programme officiel à suivre, ni de manuels identiques à utiliser. Simplement d'une équivalence vague qui peut, d'ailleurs, être jugée différemment selon la commission scolaire qui l'évaluera.

Le porte-parole ignore-il vraiment la loi ou, on se perd en conjectures, ces déclarations visent-elles à décourager une scolarìté à domicile trop originale ?

Entretemps en Espagne, les catholiques se défendent

Alors que les catholiques au Québec, et plus particulièrement les évêques catholiques, sont étrangement silencieux dans tout ce qui a trait à l'école, en Espagne la résistance au programme obligatoire d’« Education à la citoyenneté » s'organise.

FIDES et Le Salon Beige — Éducation à la citoyenneté : « S’opposer à la matière est une obligation pour toute famille responsable. C’est une question de liberté, de défense du droit fondamental et supérieur à éduquer nos enfants selon nos principes »

En Espagne, la nouvelle matière d’Education à la citoyenneté sera enseignée dès cette année dans toutes les écoles. Cette matière obligatoire a pour objet la formation de la conscience morale des élèves, selon l’association « Professionnels de l’éthique ». Cette association a dégagé les quelques concepts objets de cette matière : différentes réalités familiales, dépassement des préjugés homophobes, refus des discriminations en fonction de la préférence sexuelle, dimension morale des êtres humains, le pluralisme moral et le refus de l’intolérance éthique, processus de socialisation du genre. Indépendamment des contenus, l’association dénonce cette matière, qui
« se fonde sur le fait qu’elle soit, en elle-même, moralisante et qu’elle endoctrine. Pour cette raison de nombreux parents ont présenté le formulaire avec l’objection de conscience afin que leurs enfants n’assistent pas à cette matière ».

Luis Carbonel, président de la Concapa (Confédération catholique nationale des pères de famille et parents d'élèves) a affirmé que
« s’opposer à la matière est une obligation pour toute famille responsable. C’est une question de liberté, de défense du droit fondamental et supérieur à éduquer nos enfants selon nos principes [...] le gouvernement utilise la matière pour usurper le rôle des parents et éduquer les consciences de nos enfants comme si c’étaient les leurs [...] de plus en plus de familles s’opposent à l’arrogance d’un gouvernement qui prétend coloniser l’âme de nos enfants, qui s’oppose au dialogue, qui cherche seulement à imposer son modèle de citoyen, insensible à la valeur de la liberté et de la dignité que mérite chaque personne ».

Jacques Racine défend le nouveau cours obligatoire d'éthique

À la rentrée 2008, nouveau programme obligatoire « d'éthique et de culture religieuse » dans toutes les écoles québécoises, publiques ou privées. Entretien avec Jacques Racine, professeur à la Faculté de théologie de l’Université Laval et promoteur du nouveau programme d'éthique et de culture religieuse. Propos mielleux et rassurants de M. Racine qui prône — « comme croyant » — le relativisme religieux dès le primaire. On comprend mieux, avec ce genre de conseiller gouvernemental, que la religion à l'école se porte si mal au Québec.

À quand des écoles libres catholiques au Québec ?

Écoutez l'entretien

Le grand mensonge de l'éducation au Québec


Le grand mensonge de l'éducation est le titre d’un livre publié en 2006 chez Lanctôt Éditeur (Montréal). Les trois auteurs, Luc Germain, Luc Papineau et Benoit Séguin, enseignent respectivement dans le primaire, le secondaire et le collégial.


Dans cet essai coup-de-poing, ils dénoncent avec cet accent de vérité des vieux routiers les ratés de l’enseignement du français dans le système scolaire québécois. Leurs foudres n'épargent pas la réforme de l’éducation ( « le renouveau pédagogique ») imposée à toutes les écoles au Québec.

On en sort dévasté. Et on se demande si la solution ne serait pas simplement de sortir ses enfants le plus vite possible de ce monopole et d'enfin revenir au Québec à une saine concurrence des programmes et des écoles.

Qui choisit l'école privée en Ontario ?

L'école privée en Ontario attire de plus en plus d'élèves. Encore réservée à 1,9 % des élèves en 1960, elle regroupe désormais 5,6 % de ceux-ci.

Quelles sont les caractéristiques de ces écoles privées ? Quelle est la législation ontarienne en matière de création d'écoles libres ? Pourquoi les parents préfèrent-ils de plus en plus ces écoles aux écoles publiques ? Quel type de parents les choisissent pour leurs enfants ?

Lire le document de l'Institut Fraser (en anglais, 34 pages)

Écoles libres: facile en Ontario et au Manitoba

Les Mennonites de Roxton Falls soutiennent que les règles en matière d'éducation leur sont plus favorables à l'extérieur du Québec. Et ils ont raison.

Reportage de Radio-Canada sur la facilité avec laquelle on peut créer une école libre en Ontario et au Manitoba.

Écoutez le reportage.

Nietzsche avait raison: « L'État est un monstre froid »

Nietzsche avait raison : « L'État est un monstre froid »

Des mennonites conservateurs, ces pacifistes d’origine allemande arrivés au Canada il y a plusieurs siècles, se sont installés aux confins de l’Estrie. Oh! on ne les remarque guère. Ils ont appris le français (certes ils le parlent encore avec un accent), ils ont des voitures, l'électricité comme tout le monde. Ils travaillent. Leurs nombreux enfants sont disciplinés et inconnus des services de police. Je précise qu’il ne s’agit pas d’une « secte » moderne : nul gourou, point de manifestation exubérante chez ces quiétistes. Non, ils se distinguent à peine par une barbe chez les hommes, des robes fleuries et une sobre coiffe chez les femmes.

Après avoir acheté des fermes et fondé des petites entreprises, voilà qu'ils considèrent quitter le Québec dont les frontières sont toujours annoncées par un grand « Bienvenue! ». Qu'est-ce qui les force à envisager cette décision déchirante, ce déménagement onéreux et douloureux? Les lois sur l’Instruction du Québec.

Ces mennonites ont partout ailleurs au Canada et en Amérique du Nord leurs écoles avec leurs propres enseignants. Cela ne pose pas de problème. Ils se sont donc établis au Québec et, en toute bonne foi, leurs enfants sont allés à l’école mennonite. Sans demander l’autorisation pour ce qu’ils considèrent comme un droit fondamental des parents : celui d’instruire leurs enfants comme ils l’entendent. Tout allait bien, jusqu’au jour où, à la suite de multiples reportages l’automne dernier sur les écoles illégales et un appel du Ministère qui invitait la population à signaler les écoles suspectes, ledit Ministère reçut un signalement.

Depuis lors, on assiste à une discussion à sens unique entre les fonctionnaires de Québec et les membres de cette communauté. Le Ministère veut que son programme soit enseigné dans son intégralité et que seuls des professeurs certifiés par ses soins le dispensent. Quand les parents mennonites s'y opposent pour des motifs religieux et moraux et rappellent que selon eux (et la Bible) la primauté du type d'enseignement revient aux parents, les fonctionnaires leur répondent que la société a « évolué » et que les enfants ont également des droits. Les enfants devront fréquenter une école approuvée par le Ministère ou les enfants devront être éduqués à la maison probablement sous la surveillance tatillonne de l’État.

Quels sont les droits des enfants derrière lesquels l’État se cache pour imposer sa volonté et brimer celle des parents ?

S'il est certain que les enfants ont le droit à ne pas être maltraités par leurs parents, est-ce qu'on peut dire que les enfants mennonites sont actuellement martyrisés dans leur petite école ? Et si c’était le cas, en quoi interdire leur instruction à la mode mennonite en groupe, à l’école, mais la permettre à la maison, ce qui est légal, changerait-il quoi que ce soit? S’agit-il simplement de mesures vexatoires qui cherchent à rendre coûteuse l’instruction que les parents mennonites voudraient prodiguer selon leurs convictions ? Bref, compter sur le penchant naturel des parents pour la facilité qui, devant l’obstacle de l’éducation à la maison, abandonneraient leurs enfants à l’État qui lui sait comment guider les enfants à sa manière.

Autre droit des enfants que prétend protéger l’État : celui à une éducation de qualité. Mais les enfants mennonites sont-ils plus ignares que ceux qui fréquentent l’école publique ? Au vu des résultats des enfants mennonites aux tests normalisés dans les autres provinces où ils se situent souvent au-dessus de la moyenne provinciale, c’est clairement faux. Et puis, les résultats sont là : les enfants mennonites ne deviennent pas une charge pour la société, ils ne connaissent pas le chômage, ils seront fermiers, ouvriers qualifiés recherchés ou infirmières diplômées. Enfin, si la qualité n’est pas assurée par une jeune institutrice à l’école actuelle, comment le sera-t-elle plus par la mère enseignant à la maison, ce que préconise le Ministère, alors qu’elle n’aura pas plus de diplôme que l’institutrice indésirable pour Québec ?

Rappelons que, même si le programme mennonite fournissait d’excellents résultats, il ne pourrait être appliqué, car au Québec il n’existe pas de véritable liberté d’enseignement. Le programme obligatoire de toutes les écoles est décidé par des fonctionnaires à Québec. Est-il sain que le Ministère ait un monopole des programmes scolaires, y compris celui des écoles privées ? Pourquoi ce qui est bon ailleurs dans notre société : le choix, la concurrence ne devrait-il pas avoir cours dès qu'il s'agit de l'école ? Combien de parents et d’élèves n’auraient pas bénéficié d’une véritable concurrence dans le domaine scolaire pour échapper aux ratés du « renouveau » pédagogique récemment imposé par Québec ?

Dernier droit derrière lequel se cache habituellement le Ministère : l’école ouvre l’esprit des enfants, les libère du poids des superstitions parentales, elle agit comme facteur d'intégration dans une société québécoise de plus en plus « métissée ». C'est à mon avis là qu'il faut chercher la raison de la raideur de l’État qui cherche à imposer ses valeurs – enfin celles des fonctionnaires responsables des programmes. Rappelons que ces gens n’ont jamais été élus. Ces fonctionnaires semblent incapables de tolérer les convictions religieuses des mennonites. La vision du monde incarnée par le programme unique que l’État veut leur imposer s’oppose à leurs convictions : valorisation de la permissivité sexuelle, des « expériences » chez l’adolescent, du relativisme moral, absence de Dieu et de la spiritualité sauf à titre d’objets d'étude ethnologique comparative (sous le couvert d’une ouverture aux autres religions, on instille dès le plus jeune âge le relativisme et le scepticisme envers toutes). Les responsables de ces programmes substituent simplement leur credo permissif, qui a chassé Dieu de l’école, au credo religieux des parents ; les enfants dans les deux cas n’ont guère le choix. L’État prétend défendre la liberté des enfants en matière scolaire en voulant simplement imposer sa vision philosophique. Cauteleux, il dira bien sûr que les mennonites pourraient enseigner leur doctrine après les cours de relativisme religieux, mais le vers sera déjà dans le fruit, on aura appris lors du programme officiel que toutes les religions se valent, on aura habitué les enfants à vivre la plus grande partie de leur vie scolaire dans une ambiance où Dieu et une morale stricte sont bannis des programmes sauf comme curiosités.

Le bien public impose-t-il cette violence faite aux parents qui ont la charge morale et financière de leurs enfants ? Est-ce que les Amish de Pennsylvanie empêchent les États-Unis d'être une puissance économique et scientifique ? Est-ce que le rigorisme moral des mennonites pose réellement problème dans la vie de tous les jours au Québec ? Eux qui ne pratiquent pas de prosélytisme militant, eux qui sont pacifistes et dont la foi exigeante n’attire pas de nombreux convertis ? En tant qu'habitant de Roxton Falls, je ne le crois pas du tout. À Québec, dans un bureau, on pense différemment.

L'État, qui se dira bien sûr tolérant sur bien d'autres sujets, fait ici preuve d’un manque de souplesse, d’une crispation froide et d’un dogmatisme légaliste qui ne se justifient en rien : ces enfants ne sont pas menacés, l'école publique ne leur garantira pas un meilleur avenir, ni une meilleure intégration. Rappelons que l’école publique connaît son lot de décrocheurs, de jeunes mésadaptés. En outre, les mennonites n’ont jamais posé de problème au cours des siècles de leur présence au Canada : le chômage est chez eux quasi inexistant, tout membre est libre de quitter la communauté, leurs jeunes ne se droguent pas et ils ne pratiquent pas la violence. Que demander de plus ?

Entretemps, les mennonites, qui par conviction pacifiste refusent d'intenter une action en justice contre le Ministère, s'apprêtent à quitter le Québec et à vendre leurs fermes et entreprises. Quand ils demandent s'ils auront le droit à un sursis pendant qu'ils procèdent à la vente de leurs biens et s'ils pourront continuer à envoyer entretemps leurs enfants dans leur école, le Ministère le leur interdit et les menace de faire intervenir la D.P.J. qui pourra faire enlever ces enfants.

Que cherche Québec ? Cherche-t-il à décourager les parents religieux à s’établir au Québec, à s’assurer que leurs enfants ne seront pas religieux ? Quand cette intolérance institutionnelle envers des groupes religieux historiques au Canada a-t-elle jamais été discutée et approuvée ? Pourquoi Québec doit-il être plus rigide que les autres provinces canadiennes ?