Mathieu Bock-Côté nous permet d’ajouter deux nouvelles entrées à notre lexique novlangue
Paix linguistique | | Situation dans laquelle les Québécois se font une fierté de leur capitulation linguistique et consentent à leur marginalisation, leur humiliation collective, et leur dépossession identitaire et politique avec le sourire en plus d’en redemander. |
Nationalisme linguistique | | Formule utilisée sous plusieurs formes (nationalisme pur et dur, revanchard, belliqueux, intolérant, etc.) dans les milieux mondains pour décrire celui qui commence à remettre en question les vertus de la « paix linguistique ». |
En réalité, l’État du Québec n’a été officiellement francophone que pendant deux ans, de 1977 à 1979, c’est-à-dire de l’adoption de la Charte de la langue française (loi 101) à l’arrêt Blaikie de la Cour suprême du Canada, lequel a invalidé les dispositions de la Charte faisant du français la seule langue officielle de la législation et de la justice. En 1982, le coup de force constitutionnel perpétré par le Premier ministre Pierre Trudeau a atténué la portée des clauses scolaires de la Charte. Sans compter que l’arrêt Ford, en 1988, a rétabli le bilinguisme dans l’affichage.
Bien sûr, l’adoption de la loi 101 a amené de nombreux progrès, notamment celui d’avoir accru les transferts linguistiques des nouveaux arrivants vers le français de 10 % à 50 %. Mais il faudrait, selon Lacroix, qu’ils augmentent à 90 % pour assurer ici un avenir à notre langue. Les locuteurs de langue maternelle française sont minoritaires à Montréal depuis 2006 ; le français comme langue d’usage y sera déclassé par l’anglais en 2036.
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La troisième censure est celle de la paix linguistique. Le Québec ne vit pas une situation de paix linguistique en ce moment. Loin de là.
Davantage de cours en anglais à l’université Laval (comment davantage d’anglais et la réduction du nombre d’heures de français dès l’école sont-ils un symbole de paix linguistique) ?
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