Barbara Lefebvre est enseignante et auteur de Génération : J’ai le droit. Dans son livre, elle témoigne de son expérience et parle d’une génération individualiste, de crise de l’autorité... Elle a auparavant collaboré à la rédaction du livre marquant Les Territoires perdus de la République, né du constat alarmé de professeurs de l’enseignement secondaire de la région parisienne, a paru pour la première fois en 2002. Les auteurs des attaques terroristes de 2015 étaient collégiens dans des établissements peu ou prou semblables à ceux évoqués dans le livre, au sein desquels il se produisait des « incidents » à caractère antisémite, raciste et sexiste.
Pour enseigner la préhistoire qui se justifierait pour contextualiser les grandes migrations actuelles, les rédacteurs du programme d’histoire officiel en France ont éliminé l’Antiquité et les savants grecs. On insiste aussi sur la traite esclavagiste des Européens, mais on occulte celle arabo-musulmane.
Extraits de Génération « J’ai le droit » de Barbara Lefebvre
On pourrait croire que la multiplication des enquêtes nationales et internationales allait apaiser l’inépuisable débat sur le niveau des élèves français. Il n’en est rien tant la question est devenue plus politique que pédagogique. Corps enseignant, Inspection générale, chercheurs en « sciences de l’éducation », journalistes experts, tous s’accordent à dire que le niveau des élèves de 2017 est moins bon en orthographe, en grammaire, en lecture compréhension, en raisonnement mathématique qu’il y a vingt ans.
Mais certains recourent à toutes sortes d’arguties pour assurer que nous n’avons rien compris, que si les résultats sont moins bons, le niveau ne baisse pas ! Nous serions victimes d’une illusion d’optique : en réalité le niveau monte, mais cette progression est inégalement partagée. Revoilà l’égalitarisme sous couvert « d’égalité des chances », la toise du « moyen », la dictature de la courbe de Gauss. Revoilà la question sociale qui permet aux idéologues d’éviter encore et toujours le débat sur les méthodes pédagogiques qui ont conduit à produire plus d’un tiers d’illettrés à la sortie du primaire.
Il faut d’ores et déjà éclaircir un point : j’entends par illettré un élève qui décode plus ou moins correctement, mais ne comprend pas ce qu’il lit. Un illettré est un lecteur non-compreneur. Cela exclut donc les élèves porteurs de troubles des fonctions cognitives (TFC), même mineurs comme les « dys ». On devrait d’ailleurs s’interroger sur l’explosion de diagnostics d’élèves dyslexiques et dysorthographiques depuis plus d’une décennie. Dans les salles de profs, on entend dire que « c’est une mode ». La pathologisation est une tendance apparue il y a une vingtaine d’années : tout est psychologisé, pathologisé avec des relents analytiques de café du commerce. Plutôt que de penser les problèmes en évaluant les effets des pratiques et méthodes enseignantes, on appelle le psy, l’orthophoniste, quand ce n’est pas le sophrologue ! Les véritables experts des TFC considèrent qu’il y a beaucoup de « faux diagnostics dys » puisque nombre de ces enfants sont rééduqués après seulement quelques séances d’orthophonie s’appuyant sur l’apprentissage syllabique. À l’inverse, un vrai dyslexique, en dépit des progrès qu’il peut faire, restera dyslexique et devra recourir aux différentes formes d’adaptation qu’il aura apprises pour compenser son trouble de la lecture et de l’écriture.
Les enseignants des collèges et lycées sont démunis face aux élèves toujours plus nombreux ayant un déficit en maîtrise de la langue orale et écrite. Les enseignants savent gérer les dys, mais pas l’illettrisme de masse. Nous devons enseigner des programmes toujours plus lourds avec des horaires disciplinaires inchangés, voire diminués sous l’effet des réformes successives. Sous la pression de nos inspecteurs, dans un temps record, on nous somme de boucler le programme alors que nos élèves ne maîtrisent pas les outils langagiers de base. Et cette situation délétère ne concerne pas que les disciplines littéraires : combien de fois ai-je entendu mes collègues de mathématiques ou de sciences faire le constat qu’ils n’arrivaient plus à enseigner tant les élèves étaient incapables de comprendre le sens d’un énoncé ou d’une consigne. Or, les mathématiques ne consistent pas à la simple acquisition de modes opératoires mécaniques, il s’agit d’enseigner une capacité à réfléchir, à conceptualiser et analyser des situations mathématiques. Ces études internationales ont bel et bien démontré la faiblesse des élèves français dans ces compétences analytiques, y compris parmi les bons élèves en maths !
Source et suite
Voir aussi
La génération « moi, j’ai le droit »
Un million d’esclaves européens chez les Barbaresques
Manuel d'histoire québécois (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l'islam tolérant pour sa part
Les manuels scolaires québécois d'histoire... (Attaque en règle par Christian Rioux et Magali Favre)
Écoles québécoises : Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques
Complément au nouveau cours d'histoire du Québec (traite négrière arabo-musulmane)
ÉCR — Une enseignante fait expérimenter le voile à ses élèves et ses déclarations sur les Arabes
Lire aussi Là où les Nègres sont maîtres. Un port africain au temps de la traite, de Randy J. Sparks, aux éditions Alma, 2017, 369 pp. ISBN-13 : 978-2362792229. En décrivant le fonctionnement d’un port esclavagiste sur la Côte-de-l’Or au XVIIIe siècle, Randy Sparks montre à quel point les Africains ont occupé une place importante dans l’économie de la traite négrière.
Pour enseigner la préhistoire qui se justifierait pour contextualiser les grandes migrations actuelles, les rédacteurs du programme d’histoire officiel en France ont éliminé l’Antiquité et les savants grecs. On insiste aussi sur la traite esclavagiste des Européens, mais on occulte celle arabo-musulmane.
Extraits de Génération « J’ai le droit » de Barbara Lefebvre
On pourrait croire que la multiplication des enquêtes nationales et internationales allait apaiser l’inépuisable débat sur le niveau des élèves français. Il n’en est rien tant la question est devenue plus politique que pédagogique. Corps enseignant, Inspection générale, chercheurs en « sciences de l’éducation », journalistes experts, tous s’accordent à dire que le niveau des élèves de 2017 est moins bon en orthographe, en grammaire, en lecture compréhension, en raisonnement mathématique qu’il y a vingt ans.
Mais certains recourent à toutes sortes d’arguties pour assurer que nous n’avons rien compris, que si les résultats sont moins bons, le niveau ne baisse pas ! Nous serions victimes d’une illusion d’optique : en réalité le niveau monte, mais cette progression est inégalement partagée. Revoilà l’égalitarisme sous couvert « d’égalité des chances », la toise du « moyen », la dictature de la courbe de Gauss. Revoilà la question sociale qui permet aux idéologues d’éviter encore et toujours le débat sur les méthodes pédagogiques qui ont conduit à produire plus d’un tiers d’illettrés à la sortie du primaire.
Il faut d’ores et déjà éclaircir un point : j’entends par illettré un élève qui décode plus ou moins correctement, mais ne comprend pas ce qu’il lit. Un illettré est un lecteur non-compreneur. Cela exclut donc les élèves porteurs de troubles des fonctions cognitives (TFC), même mineurs comme les « dys ». On devrait d’ailleurs s’interroger sur l’explosion de diagnostics d’élèves dyslexiques et dysorthographiques depuis plus d’une décennie. Dans les salles de profs, on entend dire que « c’est une mode ». La pathologisation est une tendance apparue il y a une vingtaine d’années : tout est psychologisé, pathologisé avec des relents analytiques de café du commerce. Plutôt que de penser les problèmes en évaluant les effets des pratiques et méthodes enseignantes, on appelle le psy, l’orthophoniste, quand ce n’est pas le sophrologue ! Les véritables experts des TFC considèrent qu’il y a beaucoup de « faux diagnostics dys » puisque nombre de ces enfants sont rééduqués après seulement quelques séances d’orthophonie s’appuyant sur l’apprentissage syllabique. À l’inverse, un vrai dyslexique, en dépit des progrès qu’il peut faire, restera dyslexique et devra recourir aux différentes formes d’adaptation qu’il aura apprises pour compenser son trouble de la lecture et de l’écriture.
Les enseignants des collèges et lycées sont démunis face aux élèves toujours plus nombreux ayant un déficit en maîtrise de la langue orale et écrite. Les enseignants savent gérer les dys, mais pas l’illettrisme de masse. Nous devons enseigner des programmes toujours plus lourds avec des horaires disciplinaires inchangés, voire diminués sous l’effet des réformes successives. Sous la pression de nos inspecteurs, dans un temps record, on nous somme de boucler le programme alors que nos élèves ne maîtrisent pas les outils langagiers de base. Et cette situation délétère ne concerne pas que les disciplines littéraires : combien de fois ai-je entendu mes collègues de mathématiques ou de sciences faire le constat qu’ils n’arrivaient plus à enseigner tant les élèves étaient incapables de comprendre le sens d’un énoncé ou d’une consigne. Or, les mathématiques ne consistent pas à la simple acquisition de modes opératoires mécaniques, il s’agit d’enseigner une capacité à réfléchir, à conceptualiser et analyser des situations mathématiques. Ces études internationales ont bel et bien démontré la faiblesse des élèves français dans ces compétences analytiques, y compris parmi les bons élèves en maths !
Source et suite
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