Élèves d’une école libre catholique |
Sur cette vingtaine d’établissements, huit seront contrôlés d’ici ce vendredi 11 décembre par des équipes d’inspecteurs qui sonnent à la porte des écoles sans prévenir. Ils vérifient avec le directeur les programmes scolaires, les livres, les cours et parlent aux enseignants et aux enfants. Ces inspecteurs font immédiatement un rapport détaillé et en cas d’atteinte majeure aux « valeurs » de la République, le ministère envisage des fermetures d’établissement.
La France compte aujourd’hui près de 700 écoles indépendantes qui restent libres de leur pédagogie et de leurs programmes (contrairement aux écoles québécoises privées même si elles ne reçoivent aucune subvention) ; elles scolarisent environ 60 000 élèves.
« La démarche est engagée depuis une bonne année. On s’était rendu compte, quand Najat Vallaud-Belkacem est devenue ministre, que le cadre réglementaire des établissements hors contrat était assez flou et les contrôles limités ».
Les inspecteurs arrivent « en nombre important », sans prévenir. L’objectif est de « ne laisser prospérer aucun enseignement contraire aux valeurs de la République ».
Mais qu’est-ce que les valeurs de la République ? La lutte contre l’hétérosexisme, les mères porteuses pour tous, le sans-frontiérisme, la défense des « sans-papiers » devenus « migrants » puis « réfugiés », la promotion des drogues douces, la subvention par l’État de l’avortement, le « mariage » homosexuel ?
L’on peut, en effet, craindre que les écoles traditionalistes chrétiennes soient dans la ligne de mire, rappelons que le Parti socialiste au pouvoir (grâce aux élections à deux tours et à l’absence de scrutin proportionnel) considère que trente pour cent des électeurs (30 %) auraient voté pour un parti qui conduirait à la « guerre civile » (voir Manuel Valls, le Premier ministre socialiste enfiévré), qu’il faut défendre les valeurs de la « République » en érigeant barrage républicain (idem).
La ministre socialiste de l’« Éducation » en France, Najat Belkacem |
Liens connexes
France — Les coupes socialistes dans la politique familiale expliquent-elles la baisse de la natalité ?
France — Retrait important des parents force le ministre à désavouer la théorie du genre
France — La morale laïque de Peillon, un ultra-moralisme obligatoire
Pour le ministre de l’Éducation français, le socialisme est une religion
L’école de l’État « n’a pas suffisamment travaillé sur les mentalités »
1 commentaire:
L’appel aux valeurs républicaines, ce bouche-trou de la pensée
Nous assistons à un chantage plus effréné que jamais concernant ces «valeurs républicaines» qui, bien souvent, servent de mantra à des hommes politiques en mal d'inspiration. Et comme d'habitude c'est la gauche qui demande des comptes à la droite, comme si elle était la dépositaire de la quintessence républicaine. Ce qui est intéressant dans l'affaire est l'incroyable mauvaise foi d'un camp politique que la défaite historique qu'il vient de subir ne rend pas plus modeste. Qui a, ces dernières années, bradé les symboles républicains auxquels les Français sont, dans leur ensemble, attachés, sinon la gauche? Souvenons-nous des sifflets du stade de France lors du fameux match France Algérie, en 2002. La gauche écolo-socialo communiste de l'époque, acquise au thème de la repentance coloniale, y était allée de sa «compréhension». Quelques semaines plus tard, Jean Marie Le Pen accédait au second tour des présidentielles. Souvenons-nous des régulières railleries des Verts concernant les défilés du 14 juillet ou des protestations de Mme Dominique Voynet contre La Marseillaise ce «chant guerrier archaïque». Souvenons-nous des milliers de supporters algériens, notamment à Marseille et à Paris qui, durant le dernière coupe du monde de football, ont brandi leur drapeau en clamant leur identité algérienne alors qu'ils sont, pour beaucoup, Français de droit. Protestation ou étonnement à gauche? Mais vous rêvez. A l'époque, Mme Aurélie Filippeti avait même trouvé sympathique ces débordements. Et elle ne fut pas la seule. De son côté, le philosophe Alain Badiou, icone de la gauche intellectuelle, ne s'est pas gêné, au lendemain de l'attentat contre Charlie hebdo pour exprimer tout le mépris que lui inspirent le drapeau tricolore et l'idée de république française dans une tribune du Monde, parue le 28 janvier 2014. C'est un secret de polichinelle: la gauche- à l'exception de Jean Pierre Chevènement, Le Drian et quelques autres- n'aime pas une République française toujours trop française à son goût.
Après les attentats du vendredi 13 novembre, la gauche s'est cependant réappropriée certains symboles: le drapeau, la Marseillaise et même l'idée de frontière …
François Hollande et Manuel Valls ont été habiles sur ce plan là. Hollande est un maître de l'ambivalence et sa culture politique n'est peut être pas très éloignée de celle d'un Jacques Chirac. L'un et l'autre ont en commun cet habillage républicain qui peut toujours servir en état de crise. Du reste on ne voit pas très bien ce qu'il aurait pu faire d'autre. Les symboles républicains, depuis le drapeau jusqu'à la Marseillaise, rassurent les Français. D'un autre côté il est aussi un fossoyeur du principe républicain, notamment quand il revient agiter le thème du droit de vote des étrangers, une sorte de chiffon rouge symbolique qui affaiblit l'idée même de citoyenneté nationale.
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2015/12/11/31004-20151211ARTFIG00260-paul-francois-paoli-l-appel-aux-valeurs-republicaines-ce-bouche-trou-de-la-pensee.php
Enregistrer un commentaire