Étienne Chouard, dont on peut récuser certains points de vue caricaturaux sur l’économie et les méchants capitalistes, répond à la question de l’abolition des frontières. On voit que, venu de la gauche internationaliste et idéaliste, il a révisé certaines de ses idées simplistes sur les frontières.
On semble retrouver des éléments de l’Éloge des Frontières de Régis Debray et de L’Enracinement de Simone Weil.
On semble retrouver des éléments de l’Éloge des Frontières de Régis Debray et de L’Enracinement de Simone Weil.
« La frontière, c’est la modestie : je ne suis pas partout chez moi. J’accepte qu’il y ait de l’autre et pour faire bon accueil à un étranger, il faut avoir une porte à ouvrir et un seuil où se tenir, sinon ce n’est plus un hôte, mais un intrus. »
« Le réseau à la place de la cité, le flux à la place du site, tout cela finit par déstabiliser, par brutaliser les êtres humains – à qui l’on invente une habitation inhabitable. Du coup, l’envie de murs a progressé, au fur et à mesure que l’on empêchait la régulation par les frontières. L’ultra-local, voire le repli jusque dans la haine, dans la négation de l’altérité, finissent par apparaître obligatoirement, comme contre-pôle au “sans frontière” invivable. Repli sur l’identité raciale, sociale, culturelle, religieuse, idéologique : peu importe. Repli toujours, paniqué, d’un être humain qu’on a prétendu empêcher d’habiter dans un monde humain, donc limité, borné, encadré. »
« L’abolition des frontières produit du régressif, du barricadé, du soupçonneux. »
Régis Debray
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