mercredi 23 janvier 2013

Le rapport Ménard – Une conception dangereuse du droit et une ignorance de la réalité médicale


Le Collectif des médecins du refus médical de l'euthanasie (CMRME) déplore la conception dangereuse du droit et l'ignorance de la réalité médicale qui se reflètent dans le rapport Ménard.

 Le CMRME, appuyé par plus de 300 médecins qui ont signé son manifeste, exhorte tous les Québécois à prendre conscience des dangers posés par ce rapport pour notre bien-être collectif et à demander à l'opposition (majoritaire à l'Assemblée nationale) de le condamner. « Ce rapport a été rédigé par des avocats soigneusement sélectionnés, qui présentent l'acte des médecins qui tuent leurs patients comme s'ils faisaient partie intégrante des soins appropriés en fin de vie », dit le docteur Catherine Ferrier, porte-parole du CMRME. « Ces avocats et les politiciens qui les ont nommés introduisent aussi l'expression “aide médicale à mourir”, comme s'il s'agissait d'autre chose que d'un homicide délibéré. Cet acte nous répugne, à nous les médecins, et devrait consterner les Québécois qui sont en faveur de la justice sociale et de communautés prenant soin des personnes les plus vulnérables. »



Le CMRME a été créé à l'automne 2012 par un groupe initial de 24 médecins québécois, incluant les docteurs Patrick Vinay, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, Abraham Fuks, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université McGill, Pierre Durand, ancien doyen de la Faculté de médecine de l'Université Laval, Gerald Batist, Mark Basik et Caroline Girouard (tous trois oncologues de Montréal), Balfour Mount (pionnier des soins palliatifs), et beaucoup d'autres spécialistes des soins palliatifs, de la pédiatrie, de la médecine interne et de la médecine familiale. Depuis sa création, plus de 300 médecins et plus de 1 000 citoyens ont signé le manifeste du CMRME, dans lequel il s'oppose aux tentatives gouvernementales d'imposer l'euthanasie et le suicide assisté à la population en dépit des objections clairement exprimées d'une majorité de Québécois. « Ces pratiques ne sont absolument pas nécessaires. Les connaissances et moyens techniques permettant d'assurer la dignité et le confort de tous les patients, jusqu'au terme de leur vie, existent déjà », affirme le docteur Ferrier. « Les médecins fournissent une aide médicale aux mourants jour après jour, depuis longtemps. Nous ne voulons pas d'un pouvoir légal de tuer nos patients, et nous n'en avons pas besoin. »

Le docteur Ferrier dit que l'impossibilité, pour certains patients en fin de vie, d'avoir accès à des soins de confort éprouvés constitue une défaillance honteuse du système politico-médical du Québec. Elle ajoute que le Québec fut le berceau des soins palliatifs en Amérique du Nord mais est maintenant à la traîne de beaucoup d'autres provinces en ce qui concerne l'offre de ces soins aux mourants. Le docteur Ferrier considère aussi comme « extrêmement naïve » la recommandation du rapport Ménard d'instaurer des mesures de sauvegarde bureaucratiques pour encadrer l'homicide médical légalisé. Elle ajoute qu'il n'est pas nécessaire de promulguer des lois (comme le recommande le rapport Ménard) pour que soient respectés les droits des patients à donner un consentement éclairé et à refuser des traitements. En effet, de telles lois existent déjà. « Il est naïf de penser que la lourde procédure bureaucratique proposée par le rapport Ménard pour encadrer l'euthanasie légale serait respectée, alors qu'on nous dit que les lois en vigueur actuellement ne le sont pas. Il est naïf de croire qu'elle suffira à protéger les patients vulnérables d'une coercition (plus ou moins subtile) visant à leur faire choisir la mort. Le simple fait que la mort soit une option reconnue par la loi envoie aux patients âgés ou en fin de vie le message que la vie qu'il leur reste à vivre est un fardeau inutile pour leurs proches et le système de santé. Dans ce contexte, on ne peut ignorer la pénurie aiguë de lits dans nos hôpitaux, qui peut être observée chaque jour. » Le docteur Ferrier voit le rapport Ménard comme une tentative supplémentaire (et néfaste) de créer un faux consensus en faveur de la légalisation de l'euthanasie. Il n'y a pas de tel consensus au sein de la profession médicale ou de la société québécoise, dit le docteur Ferrier. La Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité (CSQMD) a recommandé la légalisation de l'euthanasie malgré le fait qu'au moins 60 % des mémoires présentés à la commission s'opposaient à l'euthanasie et au suicide assisté. « Nous ne pouvons que faire des hypothèses sur les motifs des politiciens, mais il ne semble pas que ces motifs incluent le désir d'améliorer la pratique médicale ou d'augmenter le bien-être de nos patients. Le CMRME exhorte tous les Québécois à faire des pressions sur les politiciens et à étouffer cette menace dans l'œuf. »


Qui est Le Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie – CMRME ?

Il s'agit de médecins qui considèrent que toute loi permettant aux médecins de mettre fin à la vie de leurs patients intentionnellement est contraire aux buts de la médecine et à l'intérêt des patients et met en péril des patients, surtout les personnes faibles, démunies ou qui ne peuvent pas élever la voix pour se défendre.

Renseignements : Dre Catherine Ferrier, tél. : 514-623-5737 infosoignertoujours.com catherine.ferriersympatico.ca 

Leur site.

Voir aussi

Le non-dit pour mieux tromper sur l'euthanasie ?

De l'acharnement politique et juridique... en faveur de l'euthanasie plutôt que les soins palliatifs

Des médecins contre « l'assistance à mourir » par euthanasie

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