vendredi 13 avril 2012

« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

David Descôteaux est un des chroniqueurs économiques les plus lus au Québec, voici ce qu'il pense de l'étude de Pierre Fortin et al. sur les garderies :

Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. Le faible coût des frais de garde ? Oui. Grosse différence.

Une nouvelle étude des professeurs Luc Godbout, Pierre Fortin et Suzie Saint-Cerny révèle que le système de garderies subventionnées est « payant » pour Québec. La logique est la suivante  : les garderies à 7 $ permettent à des milliers de mères de participer au marché du travail. Ces mères (et pères) gagnent des salaires et payent des impôts, ce qui gonfle les revenus de l’État. Au-delà de ce que coûte le programme.

[...]

[I]l existe une nuance dans le débat sur les garderies à 7 $. Nuance qui échappe à beaucoup de monde. Mais vendredi matin à la radio, l’animateur Paul Arcand a eu l’intelligence de poser LA question à Luc Godbout en début d’entrevue :

« Est-ce que toute forme d’investissement, de crédits d’impôt, ou des montants versés directement aux familles auraient le même effet ? » Réponse de M. Godbout : « l’effet pourrait être similaire, oui. » De l’avis du fiscaliste, c’est le faible coût des services de garde qui permet aux mères d’accéder au marché du travail. Et non pas le système de garderies en tant que tel.

L’argent aux parents

Autrement dit, ce ne sont pas les CPE qui permettent à ces femmes d’aller sur le marché du travail. Mais plutôt le faible coût des services de garde. C’est-à-dire les subventions, gracieuseté de vous, contribuables.

Comme j’ai déjà écrit, si on prenait ces milliards $ pour donner une allocation directement aux familles afin qu’elles placent leur enfant dans une garderie de leur choix, on verrait grosso modo les mêmes effets sur le taux d’activité des femmes. Et sur les rentrées fiscales du gouvernement.

Et qui sait ? Les rentrées fiscales seraient peut-être plus élevées. Puisqu’avec le système actuel, les enfants de milliers de femmes végètent sur des listes d’attente (car l’État freine la création de nouvelles places). Il y a donc beaucoup de femmes qui ne peuvent joindre le marché du travail.

Surtout : en donnant un bon de garde aux parents (pas pour acheter des chips [Note du carnet: et pourquoi ne pas pour payer le parent s'il éduque son enfant à la maison ? Il n'y a pas que le PIB dans la vie !], mais pour des services de garde seulement), on épargnerait sur le complexe bureaucratique-syndical qui fait exploser les coûts (trois fois plus vite que le nombre de places). Et qui, tous les 2 ou 3 ans, prend les parents — et les contribuables — en otage.

Bref, les défenseurs du système actuel peuvent vanter ses mérites financiers. Mais ils devraient considérer que si l’on donnait l’argent aux familles, au lieu de le donner au système, ce pourrait être encore plus « payant » pour l’État.

Source

Voir aussi

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Selon les économistes Godbout, Fortin et St-Cerny, le soleil se lève, le coq chante, donc c’est le coq qui a fait lever le soleil.

Se pourrait-il que les femmes participent plus au marché du travail qu’avant parce que

(1) elles reprennent simplement un retard historique?
(2) les couples sont tellement écrasés par les taxes et impôts qu’une famille ne peut plus arriver avec un seul revenu?
(3) les femmes sont plus instruites et diplomées?
(4) les femmes sont plus indépendantes
(5) il y a plus de femmes monoparentales?

Et quelles sont ces femmes qui participent plus au marché du travail: est-ce que ce sont celles qui effectivement ont pu le faire grâce aux garderies – ou l’auraient-elles fait même sans garderies publiques (en utilisant des garderies privées)?