samedi 4 décembre 2010

ECR : cours de l'insignifiance, du fourre-tout politiquement correct ?

Denise Bombardier revient dans les colonnes du Devoir sur la dernière controverse liée au cours d'éthique et de culture religieuse.

Un débat passionnel avait entouré l'introduction du cours d'éthique et de culture religieuse dans nos écoles il y a quelques années. Plusieurs opposants y assuraient que ce cours, remplaçant le cours de religion disparu avec la laïcisation du système scolaire public, véhiculerait n'importe quoi. Eh bien, un fait divers révélé cette semaine par Le Journal de Montréal tend à leur donner raison.

Une enseignante a concocté un questionnaire en s'inspirant des interrogations de ses élèves de treize ans (2e secondaire) au sujet de la sexualité. Pour « faire tomber les préjugés », s'est-elle justifiée, elle a soumis une série d'énoncés vrais ou faux. Cela va ainsi : « Les personnes noires ont de plus gros pénis. » « Le sperme est sucré et fait maigrir. » « Quand j'ai mes règles, je dois accepter la pénétration anale si je veux une relation sexuelle. » L'enseignante de la commission scolaire Marie-Victorin, sur la rive sud de Montréal, fait l'objet d'une enquête administrative et a été retirée temporairement de sa classe, mais elle a apparemment des appuis parmi les élèves. Ce qui n'est pas surprenant, car les enseignants les plus populaires auprès des ados sont souvent les plus complaisants à leur endroit. Rares sont les profs sévères ou qui ne tombent pas dans le jeunisme qui ont la cote auprès des jeunes.

Ce fait divers n'en est pas un dans la mesure où il nous éclaire sur une forme d'errance pédagogique et sur les préoccupations des enfants du siècle. Évidemment, son questionnaire révèle un jugement défaillant, une ignorance de la psychologie des ados, qui vivent leurs fantasmes sexuels alimentés par Internet d'abord sur un mode plus hard que les ados de l'eau bénite, qui eux s'agitaient autour de la masturbation ou du French kiss.

Cette prof n'a pas semblé comprendre qu'en soumettant un pareil exercice, elle légitimait d'une certaine manière une vision rocambolesque de la psychologie et de la sexualité. Il y a d'autres façons de combattre les préjugés à l'endroit des Noirs dans un cours d'éthique et de culture religieuse que d'assurer les enfants de la taille moyenne du vit noir. On peut aussi informer les jeunes sur les régimes amaigrissants sans mettre par écrit les délires d'une jeune fille obsédée par l'obésité et atteinte du syndrome de Monica Lewinsky.

Les chantres de la libération sexuelle post-péché mortel doivent déchanter. Ce questionnaire, inspiré par les ados et légitimé par l'enseignante, montre bien que l'obsession sexuelle demeure le moteur de la vie et que, tabou ou non, péché ou pas, le sexe alimente les fantasmes. La supposée libération sexuelle n'a réglé que des interdits légaux et sociaux. La sexualité demeure un mystère que chaque génération expérimente à sa manière. Le dérapage de cette enseignante devrait suffire à remettre le cours d'éducation sexuelle à l'école, donné par des enseignants formés à cet effet. Soit en psychologie, soit en sexologie.

Ce fameux cours d'éthique et de culture religieuse, vécu par nombre d'élèves comme une pause-café et considéré par trop de profs comme un fourre-tout, est probablement le cours le plus difficile à donner, celui qui devrait être réservé aux profs les plus instruits dans le sens ancien du terme.

Plusieurs lecteurs, au fil des mois, nous ont fait part de leurs doléances au sujet des contenus de ce cours. L'orientation idéologique y est souvent dénoncée et il appert que le multiculturalisme y est présenté comme un modèle social, idéal et surtout idéalisé. « Toutes les cultures se valent » est un thème majeur, quand il n'est pas affirmé que certaines cultures primitives sont supérieures à la nôtre. Étonnons-nous après de la confusion de certains jeunes qui en arrivent à croire qu'il serait préférable pour eux de vivre aux îles Trobriand, dans le Pacifique, plutôt qu'à Montréal dans la barbarie québécoise.

Et que dire du relativisme lorsqu'il s'agit de l'enseignement des religions ? Est-on bien sûr que le vaudou, le spiritisme et la foi catholique soient interchangeables, comme le rapportait à une amie sa petite-fille de quatorze ans ? « Qui t'a dit ça ? », a demandé sa grand-mère. « Ma prof.» « Quelle prof ? », a insisté mon amie. « Celle de mon cours d'éthique, c'est la plus cool », a répliqué l'adolescente. « On parle de Dieu, de Bouddha, de Jean Charest, d'Occupation double, de Tout le monde en parle. » Ma copine ne s'en est pas remise.

C'est à se demander si l'enseignement religieux, qu'on ne va pas regretter, mais où l'on a retenu suffisamment d'informations sur la Terre sainte, le chemin de croix et l'Immaculée Conception pour décoder les chefs-d'œuvre de Michel-Ange, de Rubens, de Parmesan et de Velázquez, n'a pas été remplacé par une religion de l'insignifiance. Des enseignants très qualifiés sont responsables de ce cours, certes, mais trop d'enseignants recyclés se sont retrouvés là au gré des contraintes des conventions collectives.

D'autres, avec autant de bonne foi que de superficialité intellectuelle, se croient dans ce que l'on appelle dans le jargon des médias une émission de service, sorte de talk-show interactif où le contenu véhiculé par le maître s'inspire des préoccupations des jeunes. L'éthique en prend pour son rhume et la culture religieuse passe à la trappe.





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3 commentaires:

Dia a dit…

J'ai cru m'étouffer en lisant les commentaires bouffons, heureusement incompréhensibles du troll Bouchard sur le site du Devoir...

Je cite hein attention c'est du lourd : "l'injonction morale est nulle (SIC) devant la capacité de réflexion issue des sciences humaines (SIC), résultat d'une philosophie classique qui de Descartes à M.Onfray (SIC) a posé les briques (SIC) de cette civilisation."

non mais c'est un champion celui-là ! Il est abyssal ce mec ! Onfray auquel l'on doit la civilisation... et puis les briques aussi : Les briques (lego ?) de la civilisation... mouhahah. Non mais quel clown ! Quel âne !

Yves R a dit…

Pas lu la logorrhée de Bouchard, mais c'était très prétentieux et creux.

Et dire que c'est le lectorat du Devoir....

Dia a dit…

"Pas lu la logorrhée de Bouchard"

mais vous auriez du si si car avec toute sa lourdeur pédante c'est le préjugé moderne et tout la bêtise asinine du bobo qu'il déploie et avec une orthographe correcte.

"l'injonction morale est nulle" SIC.
Pour ces fanatiques la Science déifiée - mais on voit qu'il pense à la seule technique médicale - serait en mesure de se substituer totalement aux religions - totalement et donc aussi en matière morale ??? Le scientifique serait en mesure de définir les fins dernières et de nous dire à chaque fois quel est notre devoir ? Plus besoin de foi, de conviction. Le sacrifice, la générosité, le respect de l'autre c'est "scientifique" ? On attend la démonstration. Maximilien Kolbe avait-il une calculette ?

Ce fanatisme positiviste, cet abrutissement par et dans le matérialisme ne laisse pas d'étonner. Sans doute ils ont un cerveau bien gélatineux et bien gris, mais est-ce que ces gens ont une âme ?

Ah et puis sinon mais c'est plus accessoire. Une civilisation a des piliers, de arcs-boutants, des pierres. Que cette misérable andouille garde ses briques pour son abri de jardin !

;-)