jeudi 12 novembre 2009

Cours d'ECR vendu par les élèves

Les jeunes élèves vendent le cours ECR en répétant la doxa sur l'ouverture : « rester moins dans notre religion à nous ». Même thème répété par trois filles ainsi que par le professeur. « Notre religion » ? On a de la difficulté à croire que ces jeunes connaissent même « leur religion à eux ».

La vidéo a bien sûr été produite dans une optique favorable : une classe de grands (cela soulève moins la réprobation que des jeunes de 6 ans), on ne présente que des faits en classe lors du tournage (rien de scandaleux avec des grands), aucune question difficile de la part de la journaliste, aucune critique de la part des enfants. Le cours c'est vraiment le fun, on fait des sorties, on fait des activités amusantes, on visite, on parle, on apprend pas comme dans les autres cours. Du tourisme « pour s'ouvrir et comprendre la diversité culturelle », « sans trop juger ». Un reportage gentillet en faveur du cours d'Accommodements raisonnables 101.

Notons aussi le grand véhicule — puisqu'on parle du bouddhisme — que sont les enfants convaincus par leur prof comme outil de propagande.

Incidemment, l'école en question est une des écoles impliquées dans le procès de Drummondville.



Remarquez que le christianisme ne semble guère avoir une place privilégiée : nous sommes en novembre, les enfants ont vu l'hindouisme et voient le bouddhisme. Puis, chronologiquement viendra le judaïsme, le christianisme, l'islam et enfin, « chronologiquement », les spiritualités autochtones et l'athéisme. On sera loin de la nette prédominance du christianisme. Un évêque catholique rencontré récemment pensait que le cours passerait 75 % de son temps à voir le christianisme... On sera loin du compte.

Fantastique aussi le débat organisé, même sur une base bénévole, entre croyants et non-croyants, les parents vont être ravis alors que lors du procès de Drummondville, le responsable du MELS, M. Jacques Pettigrew, avait dit que ce n'était jamais le cas !

Enfin, une des jeunes filles dit également que le cours permet « de choisir ce qui peut nous aider ». La religion, une religion puisqu'on ne parle que de cela avant ? Une autre dit : « Ça m'a aidé à savoir dans quoi je me retrouvais plus. » À nouveau au niveau religieux, pour choisir sa spiritualité, c'est ça ? Dès le début de l'année alors qu'elles n'ont vu que l'hindouisme et le bouddhisme ? On a l'impression qu'elles répètent ce qu'on leur a dit que le cours leur permettra de faire. Accessoirement, on avait assuré les parents que le cours n'aurait pas d'effet sur la foi des enfants...






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9 commentaires:

Je dis ça, je dis rien a dit…

Pas une critique, tous les élèves adorent...

Aucun pour dire que c'est une perte de temps, que certains principes sont rétrogrades ?

Aiment peut-être parce qu'aucun examen en réalité (faut juste dialoguer et être ouvert) et à cause des caméras.

Claude Lévi a dit…

Et la même chose avec des élèves de 6 ans, ça donne quoi ?

Athée un jour, athée toujours a dit…

Vos enfants seront tous convertis en pluralistes normatifs, ils vous convertiront souvent ensuite...

Vous êtes cernés. L'État veut le bien de vos enfants et le fera.

Romanus a dit…

Na!

Le système va s'écraser sous le poids de ses propres contradictions tout comme les autres idéologies de fou précédentes, le fascisme et le communisme...

Roger Girard a dit…

Le reportage nous fait connaître ce qui se passe en ÉCR au second cycle du secondaire. Il faut rappeler que depuis le vote de la loi 118 en 2000, il était décidé qu’un cours commun de «Culture et éthique» religieuse se donnerait à ce niveau au lieu des enseignements religieux ou moral. À cette époque, il n’y eut pas beaucoup d’opposition car cela semblait adapté aux élèves de cet âge. (En absence de programme établi, les écoles étaient invitées à élaborer et à utiliser des programmes locaux.)D’ailleurs, les cours d’enseignement moral et religieux catholique et protestant traitaient déjà abondamment des diverses religions et de l’athéisme en 5e secondaire. Je présume que l’enseignant Crépeau enseignait cette matière auparavant. Son enseignement semble assez bien adapté et efficace : ce n’est pas pour rien qu’il prend la peine de dire qu’il s’assure que les élèves s’approprient des connaissances précises quand ils commencent à aborder une des religions au programme, car il se démarque alors de la démarche promue par la réforme. Les témoignages des élèves ne reflètent pas outre mesure une influence problématique sur le développement du jeune au plan intellectuel ou religieux. Cela semble dans la moyenne de ce que l’on entendrait chez la majorité des élèves pour la plupart des cours. Il faut reconnaître toutefois que les questions, très générales, ne permettaient pas tellement d’approfondir ce qu’il en résultait chez les élèves. Ne faisons pas un plat de la confrontation entre croyants et incroyants : comme il est expliqué, il s’agit d’une mise en situation dans laquelle les élèves pensent les arguments de la position indiquée sans que cela soit nécessairement la leur. Une méthode pédagogique bien reconnue…

Un grave problème, c’est que le programme ÉCR n’est pas nécessairement assumé par des enseignants aussi bien préparés et que ce programme s’avère mal adapté à ce dont les élèves ont avantage et sont capables d’apprendre, particulièrement au primaire. Les risques de dérapages (contre productivité pédagogique) ne peuvent être oubliés, ils sont peut-être plus grands que les chances de progrès effectif (qualité des apprentissages et de la formation personnelle). Que le programme soit obligatoire sans possibilité officielle d’exemption soulève un autre problème, qu’il vaut mieux traiter de façon distincte même s’il y a beaucoup de liens entre les deux.

Le présent reportage a l’honnêteté de mentionner que le cours ÉCR soulève encore beaucoup de discussion. Il met en lumière ce qui se réalise dans le cadre de ce programme dans une classe de la fin du secondaire, malheureusement sans souligner que cela n’est peut-être pas la situation ailleurs… Si la journaliste ne veut pas laisser un relent de partialité ou de favoritisme, elle poursuivra sans doute en allant rencontrer des gens susceptibles de faire connaître l’autre côté de la médaille ou du moins d’évoquer des positions différentes.

Gaspard L a dit…

Merci à M. Girard pour son commentaire.

J'aimerais être aussi optimiste que M. Girard par exemple quand il écrit "Les témoignages des élèves ne reflètent pas outre mesure une influence problématique sur le développement du jeune au plan intellectuel ou religieux."

Ce n'est pas évident. Pourquoi conclure dans ce sens ? Parce qu'il continue de dire "notre religion" que trois élèves utilisent l'un après l'autre?

Ils reprennent à mon avis soit cette expression de la question (non entendue) de la journaliste ou même du vocabulaire (peu inclusif) du professeur (il le dit au sujet du chapelet).

Ce sont des automatismes, par contre deux filles disent que ce cours leur a permis de choisir ce qui leur plaît le mieux (disons que la présentation du prof leur a permis). Mais la journaliste ne pose pas une des question qui devraient suivre : Donnez un exemple ? Dans quel domaine ? Vous avez changé de point de vue en quoi ?

Roger Girard a dit…

Monsieur Gaspard, je suis heureux que vous ayez apprécié mon commentaire. J’aimerais cependant poursuivre l’échange en relevant un point. Vous me trouvez trop optimiste en jugeant que les réactions des jeunes ne soulèvent rien de particulièrement problématique, moi je trouve que vous exagérez la portée des réponses évoquant la liberté de choisir ce qui leur plaît. Surtout de la part de jeunes soucieux de leur liberté, cette réponse ne peut signifier une carence dommageable qui résulterait du cours. C’est trop général pour servir d’indice déterminant. Après avoir côtoyé des élèves de cet âge et même avoir recueilli leurs commentaires sur divers cours, cette remarque indique seulement que des éléments du cours les intéressés sans rien leur imposer. Ce sont peut-être des «automatismes» mais ils ne révèlent rien de probant dans un sens ou dans l’autre. Comme vous le mentionnez vous-même, il aurait fallu poser des questions plus précises…

Ouais a dit…

Il va y en avoir des eveques du Qc qui vont avoir un choc en voyant ce reportage. Le cours ECR est une boite de pandore qu'ils ont contribue a ouvrir avec le gouvernement. Adieu Christianisme dans la prochaine generation. Bienvenue a un melting pot de toutes sortes de croyances souvent contradictoires entre elles. Ce n'est pas cela qui va remplir les eglises du Qc de demain!

Au lieu de prendre une position molle, en faveur de souhaiter un changement dans le contenu du cours, ils devraient plutot prendre position incisive contre ce cours qui va tuer toute racine Judeo-Chretienne du Qc, du moins de ce qui en reste... Et soutenir fortement les chretiens qui rejettent d'ingurgiter cette soupe indigeste. Les enfants de cet age ne sont pas en mesure de comprendre le lavage de cerveau qu'on est en train de leur faire subir et de "deculturer" le Qc pour se fondre dans toutes les autres minorites...
En realite, je gage que la bonne majorite de ces jeunes ne connaisse pas grand chose du Christianisme et on est en train de leur inqulquer tout autre chose qui peux sembler plus interessant (Wow! visiter des temples Hindous. Bien plus interessant qu'un temple Chretien? Surtout si le prof a une repugnance athee du christianisme, et on doit en trouver plein sous cette mentalite postmoderne du Qc, car le christianisme, c'etait tellement retrograde et arriere?)
M R. Girard, je vous respecte, mais vous fondez dans le trop politiquement correct. Ce n'est pas en "menageant ce qui est minable" qu'on arrive a convaincre que d'autres choses seraient mieux...

Guy Bernard a dit…

Personnellement, M. Girard, le bout sur l'athéisme et les croyants m'embête... surtout quand vous me dites que c'était déjà dans le fait dans le cadre du cours de religion catholique...

Car j'espère bien que dans ce cours de religion catholique on offrait les réponses du catholicisme à l'athéisme... Les preuves raisonnables de l'existence de Dieu, l'impossibilité de référent moral absolu, etc.

Sinon, ce cours n'avait déjà plus rien de catholique et on trompait les parents.