vendredi 25 septembre 2009

Silence radio

Plus d'une semaine après la remise de la lettre des évêques catholiques québécois inquiets à la ministre Courchesne, trois jours après la publication de cette lettre où les évêques demandent des corrections importantes à l'implantation du programme d'éthique et de culture religieuse (ECR), deux jours après leur conférence de presse où ils parlaient d'un échec possible de ce programme et de dérapages observés dans les cahiers d'activités ECR, c'est le silence de la part du Monopole de l'Éducation (MELS) et des médias du groupe GESCA (La Presse, La Voix de l'Est, Le Soleil, La Tribune...) et du Devoir.

On pourrait penser que ces inquiétudes ne font pas leur affaire et qu'ils ne tiennent pas à alimenter la discussion et le dialogue sur ces remarques épiscopales et les problèmes liés à l'implantation du cours gouvernemental d'ECR. Un droit à l'ignorance de leurs lecteurs et électeurs ?

On serait tenté d'avancer que, les évêques ayant servi de caution morale pour imposer ce programme unique, les partisans du multiculturalisme obligatoire et du pluralisme normatif n'ont plus besoin de ces épiscopes dès lors qu'ils ne vantent plus ce programme et qu'ils deviennent plus réticents et inquiets. Ils ignorent donc les évêques.

Sur un autre sujet, le jugement dans l'affaire de Drummondville. Le gouvernement maintient également son silence radio, prétextant que l'affaire est devant les tribunaux, alors que depuis quatre semaines les parents déboutés n'ont toujours pas décidé de faire appel et que l'affaire n'est donc pas en justice...

Mais comme l'a révélé le responsable du programme ECR, M. Jacques Pettigrew, alors qu'il était interrogé par Me Bélisle, il ne faut pas informer les parents par des réunions publiques, discuter du cours, car ce serait offrir une tribune pour les parents sceptiques devant le pluraliste obligatoire dès six ans ou outrés par l'imposition de ce programme à leur insu.
Me Bélisle, continue la lecture – …ce genre de rencontres risque d’offrir aux représentants de la CLÉ une tribune que ce mouvement, pour l’instant marginal, recherche à des fins de promotion de ses idées, ainsi nous estimons qu’il serait préférable de ne pas répéter ces rencontres. C’est bien ça ?

M. Pettigrew – Exact.

Me Bélisle – Alors votre stratégie à vous autres c’est on ne fait plus de rencontres, on ne va pas exposer ou communiquer ou faire la pro-mo-tion é-ner-gique du programme, du nouveau produit parce qu’on se fait brasser. Vous l’avez dit aux pages précédentes que vous vous êtes fait brasser.
Imposer le cours doucement loin des yeux des parents, faire des enfants les ambassadeurs du cours auprès des parents. Regardez les reportages : les fonctionnaires ne parlent presque plus, les médias interrogent les enfants qui répètent déjà la doxa multiculturelle : c'est merveilleux, on apprend plein de choses sur plein de religions, on discute de plein de choses. Sans savoir que cet apprentissage est aseptisé, orienté (pardon, « ouvert sur la diversité », « tout est légitime ») et très superficiel.






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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le mépris n'aura qu'un temps.

Et le salut viendra des Juifs, comme dans une épître de saint Paul. Le gouvernement aura un choix à faire: ou bien il affrontera la réprobation nord-américaine en frustrant les écoles hassidiques de libertés qui sont vues comme naturelles partout ailleurs sur ce continent (notre culture politique est anglo-saxonne, malgré nos modernes prétentions au jacobinisme républicain). Les animateurs des écoles en question ne se laisseront pas faire et ne se priveront de le faire savoir (c'est déjà commencé). Ou alors, le gouvernement achètera la paix au prix d'un compromis avec ces écoles... et déconsidérera ainsi toute l'argumentation supposément neutraliste et non-confessionaliste sur laquelle repose l'idéologie de l'imposition obligatoire et universelle du cours ECR. On ne pourra pas accorder à une religion une exemption qui a été refusée à toutes les autres.

Anonyme a dit…

Évidemment, si le gouvernement s'entend avec le PQ pour ne pas que la question soit soulevée à l'Assemblée Nationale et que les principaux médias saisissant le danger décident de faire le dos rond et la sourde oreille, le marché qui sera offert aux écoles hassidiques pourrait passer sous la ligne radar de l'opinion publique.

Mais il y aura toujours le Journal de Montréal, qui ne se laissera arrêter par des considérations d'idéologie s'il peut produire une première page sensationnelle.