jeudi 16 novembre 2023

16 novembre 1885, pendaison de Louis Riel par les Britanniques


 

Louis Riel est le chef des Métis lors de la rébellion de la Rivière Rouge en 1869. Il est à 7/8 e d’ascendance française et 1/8 e indienne. Louis Riel, ainé de onze enfants, y naît en 1844 de Louis Riel (père) (1817-1864) et de Julie Lagimodière (1822-1906). Les parents de Julie sont Marie-Anne Gaboury et Jean-Baptiste Lagimodière, tous deux considérés comme des pionniers de l’Ouest canadien et des Prairies. Louis Riel (fils) suit tout d’abord les cours dispensés par les prêtres catholiques de Saint-Boniface dans le Manitoba. Remarqué par l’évêque Alexandre Taché, qui promeut l’accession à la prêtrise pour les jeunes Métis les plus prometteurs, il part pour le petit séminaire du Collège de Montréal, au Québec (à plus de 2000 km à l’Est de Saint-Boniface). Les témoignages de cette époque laissent deviner un étudiant doué pour les langues, les sciences et la philosophie, mais de tempérament lunatique. Après un bref séjour de 1866 à 1867 aux États-Unis, Louis Riel revient à la rivière Rouge (du Manitoba) le 26 juillet 1868.

Il agit comme président du Comité national des Métis. Après avoir forcé l’arrêt du mesurage des terres du Nord-Ouest par les arpenteurs ontariens, les Métis s’emparent du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Upper Fort Garry. À titre de gouvernement provisoire, le Comité négocie l’adhésion des habitants du Nord-Ouest dans le nouveau « Dominion du Canada », ce qui aboutit en 1870 par la création de la province du Manitoba. Malheureusement, durant cette période, une cour martiale métisse condamne l’aventurier Thomas Scott à mort par peloton d’exécution. Scott, Irlandais d’origine, devient le martyr des anglophones protestants et orangistes et sa mort devient pour eux le symbole de l’hostilité des Métis envers l’Ontario.

Durant la décennie qui va suivre, Riel se réfugie aux États-Unis. Même s’il est élu député de la Chambre des communes, il ne pourra jamais y siéger étant contraint à l’exil en raison de sa condamnation pour le meurtre de Scott. Il est également atteint d’une forme de mysticisme religieux qui force ses proches à le faire interner dans des « hôpitaux pour lunatiques » du Québec entre 1875 et 1878. Il se rend ensuite au Montana jusqu’en 1884, date où il accepte de revenir dans le Nord-Ouest canadien. Convaincu qu’il est un prophète du Nouveau Monde, Riel organise et dirige la rébellion du Nord-Ouest. Après une série de batailles, Riel se rend aux éclaireurs de la Police à cheval du Nord-Ouest le 15 mai 1885.

Le 6 juillet suivant, Riel est accusé de trahison. Son procès se déroule à Regina. Bien que son avocat tente de plaider l’aliénation mentale, Riel réclame un procès politique. Amené à la barre, Louis Riel fait un discours virulent lorsqu’il s’adresse au jury. Il est finalement reconnu coupable ; les nombreux appels à la clémence ne peuvent le sauver. Son exécution est reportée trois fois, sous une pression populaire grandissante, surtout au Québec. Rien n’y fait, le verdict est maintenu en appel. Le 16 novembre 1885, Louis Riel est pendu à Regina. Depuis sa mémoire a été partiellement réhabilitée puisqu’il est considéré comme le fondateur du Manitoba et comme un des Pères de la Confédération.

Voir aussi

 22 janvier 1890 : le français aboli comme langue officielle et d’enseignement au Manitoba