vendredi 25 septembre 2009

Y a-t-il un parti de l'opposition à Québec ?

Lettre ouverte de M.  Réal Gaudreault :
La question mérite d'être posée puisque dans la cause qui oppose de nombreux parents québécois au ministère de l'Éducation et au gouvernement de M. Charest dans le dossier du cours Éthique et culture religieuse, c'est le silence complet à l'Assemblée nationale. À moins qu'il s'agisse plutôt d'un silence complice ? Depuis septembre 2008, tous les parents québécois ont perdu le droit d'exempter leurs enfants de contenu pédagogique qu'ils jugeraient contraire à leur liberté de conscience religieuse. Ce droit est pourtant garanti dans les chartes québécoises et canadiennes des droits. Mais voilà, plus rien ne s'applique. Pis encore, la presque totalité des citoyens québécois ignore tout de cette affaire.

Rappelons seulement que ce cours de religion d'État (ÉCR) est imposé dans les écoles publiques et privées sans droit d'exemption sur une période de 11 ans à tous les enfants du Québec.

Mais croyez-moi, il y encore pire que la méconnaissance des parents dans ce dossier. Les députés du Parti québécois, grands lecteurs de récits historiques devant l'Éternel au Moulin à paroles, sont très au courant de la situation. À moins qu'ils se soient contraints à une règle du silence puisque la chef, Mme Marois, est en bonne partie responsable de recul démocratique dont sont victimes les parents québécois. C'est elle qui, avec M. Stéphane Dion, a ouvert la porte de la déconfessionnalisation des structures scolaires en 1997. Elle a retiré le Québec de l'application de l'article 93 de la Constitution canadienne en matière d'enseignement confessionnel. Puis, en 2005, elle et son Parti appuyaient le Parti libéral de Jean Charest pour retirer un droit fondamental des parents : celui de choisir ou de refuser un enseignement religieux à l'école.

Une seule question Mme Marois : si vous refusez de jouer votre rôle de chef de l'opposition dans le dossier de l'imposition du cours Éthique et culture religieuse, qui le fera à votre place ? Qui se lèvera pour défendre ce droit à la liberté de conscience ? Où bien êtes-vous plutôt d'accord avec le gouvernement Charest ? Vous copinez donc ensemble dans cette affaire. Quelle honte Mme Marois !


Réal Gaudreault, Saguenay






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6 commentaires:

Anonyme a dit…

À ce jour, preuve n'a pas été faite que le cours ECR portait atteinte à la liberté de conscience.

Anonyme a dit…

Aux yeux de qui ? D'un seul juge qui ne retient que les avis d'experts qui font son affaire ?

Ouais... a dit…

En plus cet expert est en contradiction avec la position officielle de l'Eglise catholique. Donc ne retenir intentionnellement que sa position par rapport a la position officielle de l'Eglise qui dit tout le contraire, c'est comme pipe les des...

Anonyme a dit…

N'empêche. Pour le moment, c'est le jugement dont nous disposons. Il faudra attendre l'appel, éventuellement. Nous n'avons pas le choix.

Anonyme a dit…

Est-ce que la problématique se résume à savoir ce que les tribunaux disent? Non. Il y a aussi un aspect politique (aucun des partis représentés à l'Assemblée nationale n'accepte de se faire l'écho du mécontentement de plusieurs parents, mais ce mutisme même témoigne de leur embarras), un aspect social (les laïcistes convaincus rejoignant les chrétiens conservateurs sur la question ECR), un aspect religieux en général (il y a des protestants et même des musulmans qui sympathisent avec la CLÉ), un aspect catholique en particulier (de simples fidèles qui critiquent vigoureusement la passivité de leurs évêques, d'oû la volte-face partielle de ceux-ci cette semaine) et aussi un aspect plus spécifiquement juif (les écoles hassidiques), sans compter un aspect encore plus particulariste, celui des autochtones dont on prétend enseigner la spiritualité animiste "traditionnelle" alors que les Inuit, par exemple, qui constituent parmi les Premières nations celle qui habite le plus grand teritoire (un tiers du Québec) ont obtenu du gouvernement la permission de ne pas enseigner ECR au primaire et un moratoire de quelques années pour adapter le programme au secondaire à leur culture... résolument chrétienne!

Pour exprimer encore plus précisément ce que j'entend dire en affirmant que l'affaire ne se limite en acun cas à la portion judiciaire du débat, prenez les écoles juives hassidiques: elles n'ont aucune intention de donner le cours ECR même si elles reçoivent des subventions, elles l'ont dit publiquement en plaçant deux fois des annonces dans le Canadian Jewish News depuis cet été, et elles n'iront pas demander à un juge la permission de faire ce qu'elles font, contrairement au collège Loyola. Alors? Est-ce que le gouvernement va leur couper les subventions en guise de représailles? Va-t-il les poursuivre pour les obliger à donner le cours? Est-ce que l'affaire se résume à une bataille judiciaire? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres considérations?...

C'est pareil pour tous les autres intéressés: les combats pour le respect des droits d'une minorité se portent sur tous les fronts, y compris la dissidence citoyenne s'il le faut, les protestations publiques, la dénonciation extérieure, la contestation interne, et ainsi de suite! C'est pareil comme pour les noirs, les femmes, les gais ou les syndicats à une autre époque: il n'y a aucune raison pour se laisser dicter un champ d'action limité.

Anonyme a dit…

M. Gaudreault est-il dans la lune?
Il demande à Mme Marois de défendre les parents dissidents alors qu'elle est d'accord avec le cours, comme les libéraux d'ailleurs et les adéquistes (sauf l'un ou l'autre de leurs députés)