Les évaluations seraient difficiles à mettre en pratique, le matériel tarderait à arriver... Pour certains enseignants au secondaire et pour la présidente du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE), Sylvie Simoneau, les élèves constitueraient une « génération sacrifiée ».
Les bases manquent, les ambitions sont universitaires
« Enseignant en histoire de troisième secondaire à l'école du Phare, Jacques Noiseux ne mâche pas ses mots lorsqu'il parle du programme d'histoire, d'approche par compétence et d'évaluations. Des exemples de compétences? "Interroger une réalité sociale dans une perspective historique", répond-il.Augmentation des échecs, difficulté d'évaluation dans toutes les matières
"Je pense qu'on pourrait être plusieurs adultes ici et se demander ce que c'est dans la réalité. On parle de développement de compétences disciplinaires chez des jeunes qui ont 13, 14, 15 ans et je ne pense pas que l'objectif soit d'en faire des historiens", lance-t-il en soulignant que les compétences au curriculum s'avèrent ardues.
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Aux yeux de M. Noiseux et de son collègue, Benoît Dionne, enseignant en histoire en quatrième secondaire, les élèves de troisième secondaire n'ont pas les notions, en termes de connaissances et de contenus, pour aborder plusieurs concepts qui leur sont présentés. Ils estiment également qu'à la fin de l'année le programme sera charcuté de certaines réalités sociales que les enseignants n'auront pas pu présenter en classe. »
« "Ce qu'on constate, avec le nouveau programme, je vois qu'il y a plus d'élèves en échec que j'en avais dans les anciens programmes", soutient M. Noiseux.On frappe un mur
Enseignant en éthique et culture religieuse, François Fortin souligne que le problème d'évaluation est un problème pour toutes les disciplines.
De l'avis de Mme Simoneau, on peut maintenant voir les ratés de la réforme; fréquemment, dit-elle, les élèves n'ont pas les acquis nécessaires ».
La présidente du SEE conclut par « On frappe un mur au niveau des ratés de la réforme », estime-t-elle en ajoutant que de la façon dont elle a été appliquée, ça ne fonctionne pas.
Entêtement et manque de prudence
Rappelons que la ministre du Monopole de l'Éducation, Mme Michelle Courchesne, a déjà refusé de retarder l'application du renouveau pédagogique en quatrième et cinquième secondaire.
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