La privatisation de l'enseignement au Québec ne permettrait-elle pas d'éviter les querelles stériles que suscitent actuellement les programmes imposés à toutes les écoles par des fonctionnaires non élus ? Ne rendrait-elle pas inutiles tant de témoignages devant la commission Bouchard-Taylor ? Peut-être la tenue même de ces consultations ? N'éviterait-elle pas les protestations des parents qui se sentent privés de la liberté d'enseignement religieux et inquiets de voir que l’État imposera à leurs enfants des programmes à contenu philosophique qu'ils désapprouvent ? N'aurait-elle pas empêché la fuite des parents mennonites chassés du Québec par le ministère de l'Éducation qui disait les « accompagner », tout en les menaçant d’une possible action de la Direction de la « protection » de la jeunesse ?
Il est clair que dans le domaine de l’éducation la responsabilité et le devoir des parents sont primordiaux. C’est à eux, dans le droit naturel, que revient la tâche de choisir l’éducation de leurs enfants et de la diriger. Dans l’accomplissement de cette tâche, ils essaieront de transmettre le meilleur de ce qu’ils ont reçu de leurs propres parents, en l’améliorant si possible puisque chaque génération apporte ses progrès. Dans cet esprit, toute intervention de l’État est malvenue.Nous reviendrons dans les semaines à venir sur un ouvrage québécois publié il y a quelques années qui préconisait également la privatisation de l'école au Québec : Le Monopole public de l'Éducation de Jean-Luc Migué et Richard Marceau. Les auteurs tentaient d'y démontrer que la suppression de la concurrence au profit des règles mises en place par des politiciens et des bureaucrates aboutit au nivellement par le bas de l’école. La comparaison qu’ils établissent longuement entre l’école privée et l’école publique n’est pas tant une « défence et illustration » de l’école privée, qu’un plaidoyer contre la centralisation.
Cela n’empêche pas que les parents fassent appel à ce que l’on peut considérer comme des sous-traitants c’est-à-dire les entreprises d’éducation à la fois écoles, maisons d’édition, répétiteurs, etc. En bonne logique d’économie de marché et si la liberté souhaitable régnait dans ce domaine, il y aurait un grand nombre d’entreprises d’éducation concurrentes à la recherche permanente de la meilleure qualité.
A l’inverse, il est facile d’observer, dans de nombreux pays, la véritable catastrophe qu’engendre la nationalisation de l’éducation. La France est un exemple emblématique de cette calamité.
Le premier aspect est l’immensité de l’administration en question. Il est coutume de dire que le service public de l’éducation nationale est en quelque sorte la dernière armée soviétique du monde, avec 1 260 000 membres du personnel et 14 000 000 d’élèves; l’effectif du personnel comprend un administratif sur trois enseignants.
Toute personne habituée au management peut comprendre qu’un tel ensemble est par nature impossible à gouverner ; s’ajoutent inévitablement les syndicats embusqués partout et jouant les véritables maîtres du système parfaitement ingérable. L’immensité de l’ensemble interdit à la fois de vraiment innover et d’innover en outre suivant les besoins diversifiés du terrain. Cette même immensité oblige à gouverner par des nuées de règlementations absurdes et inopérantes au niveau de la base. À titre d’exemple un proviseur du lycée ne choisit ni ses enseignements, ni ses élèves ni ses professeurs, même si son autorité s’exerce au moins sur les locaux, les horaires et les femmes de ménage… . Autre exemple : le « mammouth » est passé jusqu’ici à coté de l’utilisation massive de l’informatique !
Le caractère étatiste conduit à des objectifs parfaitement chimériques. L’on peut citer pêle-mêle : la mixité dans les établissements, le collège unique soi-disant prévu pour réaliser l’égalité des chances et dont la vanité est bien connue, la quasi-suppression de l’émulation avec souvent la renonciation à une vraie notation.
Voulant assurer l’uniformité générale de l’éducation, autre objectif chimérique, l’administration a créé artificiellement la carte scolaire qui oblige chacun à inscrire ses enfants dans un établissement voisin de son domicile. Comme tout système artificiel, cette répartition absurde est tournée par les riches et les habiles, les pauvres et les non-informés restant les victimes.
Dans la course à la catastrophe, il ne manque pas la diffusion d’idées révolutionnaires. Sur l’économie en particulier l’enseignement est largement tourné vers le marxisme et sur le plan historique la vérité est largement occultée, avec l’aide des éditeurs.
L’effet à la fois de l’obésité du « mammouth » et de l’orientation quasi marxiste de l’éducation est surtout nuisible aux faibles et aux pauvres. Les riches ou tout au moins les plus favorisés trouvent des moyens latéraux pour éduquer leurs enfants comme ils l’entendent même s’ils n’y arrivent pas toujours. Les pauvres et les faibles sont évidemment démunis devant le mammouth et la production massive d’illettrés les touche particulièrement. Un million deux cent mille salariés, généralement de base, souffrent d’illettrisme ; les patrons se plaignent de ce que des cadres ne savent pas rédiger un rapport.
Cet état désolant de la prétendue éducation prétendue nationale en France se retrouve dans tous les pays où, même si le mammouth est moins imposant, il existe une large nationalisation de l’éducation : c’est le cas en partie aux États-Unis et malgré une plus grande atmosphère de liberté qu’en France.
Ne voulant pas réformer l’éducation malgré quelques coups de menton, le pouvoir en France refuse la seule vraie réforme qui serait sa privatisation c’est-à-dire la reconnaissance officielle du jeu de l’économie de marché dans l’éducation.
Tout le monde se souvient des grandes manifestations pour la liberté de l’enseignement il y a plusieurs années ; malgré une immense démonstration populaire et après avoir simulé un retrait, le pouvoir s’est attaché à bétonner le service public et laïc de l’éducation. La liberté de l’enseignement avec son corollaire le bon scolaire n’aurait pourtant été qu’un début. La vraie formule est la privatisation de l’éducation en commençant par la vente des universités à des capitaux privés ou à des associations et ensuite par la même opération au niveau des grands lycées.
La privatisation de quelque système que ce soit dans le libre jeu de l’économie de marché conduit à un progrès de la qualité et, dans le temps, à la réduction de moitié des coûts. La privatisation de l’enseignement en France conduirait à des dizaines de milliards d’euros d’économie avec enfin, grâce aux bienfaits de la concurrence, le retour du pays dans le peloton de tête des nations civilisées.
Le raisonnement étendu au monde entier conduirait à une forte progression du PIB mondial qui est presque impossible à mesurer.
En France tout au moins ce serait la vraie rupture dans un domaine essentiel.
Michel de Poncins
1 commentaire:
Tout d'abord, je dirais que je trouve plutôt insatisfaisant le fait que toutes ces questions que j'ai pu poser sont demeurées sans réponse. Mais bon c'est la vie je suppose.
Vous dites "les programmes imposés à toutes les écoles par des fonctionnaires non élus "
Et les gens du privé ils sont ou seront élus eux ?
C'est drole parce que vous semblez reprocher au système d'éducation de ne pas être démocratique alors que celui-ci a été d'une part mis en place démocratiquement par des gouvernements que nous avons élu et d'autre part un parent en plus de pouvoir voter aux différentes élections peut participer à diver niveau à la vie de son école.
Ce que je trouve le plus étrange c'est que vous faites comme si le système actuel avait toujours existé ... En fait, d'autres systèmes ont déjà été utilisé au Québec et les résultats n'étaient pas aussi bon. Le taux de fréquentation à l'université était de 4% avant la révolution tranquille si je me souviens bien.
Pour le texte de Michel de Poncins
Vous aviez déjà discuté une partie de ce texte et j'avais alors dit que c'était dit sur un ton de vérité, mais qu'il n'y avait aucune démonstration, qu'un discours idéologique au bout du compte.
Le texte est plus long ici, mais il n'y a aucune démonstration.
On dit "C’est à eux, dans le droit naturel, que revient la tâche de choisir l’éducation de leurs enfants et de la diriger"
Est-ce que ce "droit naturel" donne le droit d'endoctriner nos enfants ? Est-ce que je peux leurs faire croire par exemple que la Terre est plate ?
On dit dans le texte "Le caractère étatiste conduit à des objectifs parfaitement chimériques. L’on peut citer pêle-mêle : la mixité dans les établissements, le collège unique soi-disant prévu pour réaliser l’égalité des chances et dont la vanité est bien connue, la quasi-suppression de l’émulation avec souvent la renonciation à une vraie notation."
Tout d'abord est-ce que c'est vraiment de l'argumentation ...
Mais au bout du compte en quoi la non mixité est mieux ? En quoi cela va dans le sens du bien commun ?
On dit dans le texte " Les pauvres et les faibles " vous ne trouvez pas que l'utilisation du mot "faible" à plus ou moins de sens et que cela pourrait avoir une connotation plus ou moins méprisante ?
On dit "Un million deux cent mille salariés, généralement de base, souffrent d’illettrisme ; les patrons se plaignent de ce que des cadres ne savent pas rédiger un rapport."
J'ai déjà évoqué la question de l'alphabetisme et du sens des mots. L'utilisation du mot "illettrisme" semble abusive ici.
On parle de gens`, mais on ne dit rien sur eux ou leur formation. Je veux dire certains peuvent aussi avoir de la difficulté à lire du à une faible scolarisation.
J'ai remarqué que dans les textes que vous faites ou donnez on évoque souvent le francais dans un sens très limité(orthographe) mais bien peu les sciences ...
on dit "La vraie formule est la privatisation de l’éducation en commençant par la vente des universités à des capitaux privés ou à des associations et ensuite par la même opération au niveau des grands lycées."
La "vraie formule" ha bien s'il détient la "vraie formule" moi qui croyait qu'il donnait son opinion ... mais s'il me parle de la "vraie formule" c'est bien différent.
Mais au bout du compte cela fait quoi ...
On dit "La privatisation de quelque système que ce soit dans le libre jeu de l’économie de marché conduit à un progrès de la qualité et, dans le temps, à la réduction de moitié des coûts. "
C'est énoncé sur un ton de vérité mais en fait cela n'a pas vraiment de sens. Il y a de nombreuses études sur le privé en santé par exemple ou bien des ppp et jamais on constate 50% de réduction de cout. Il se base sur quoi pour dire cela sur la "vraie formule" je suppose...
Est-ce cela qu'il veut enseigner aux enfants dire des choses sur un ton de vérité, même des faussetés, tout en ne justifiant rien ?
Il dit "Le raisonnement étendu au monde entier conduirait à une forte progression du PIB mondial qui est presque impossible à mesurer."
Vous trouvez que cela a du sens ce qu'il vient de dire ... il dit c'est "presque impossible à mesurer" mais comment peut-il dire dans la même phrase encore une fois sur un ton de vérité "conduirait à une forte progression du PIB mondial"
Donc si je comprends bien c'est presque impossible à mesurer mais il est sur que la progression serait forte ...
Vous dites "Les auteurs tentaient d'y démontrer que la suppression de la concurrence au profit des règles mises en place par des politiciens et des bureaucrates aboutit au nivellement par le bas de l’école"
Tout d'abord ce sont les gens qui mettent au pouvoir les politiciens selon des règles démocratiques.
En fait, j'ai fait toute mes études au publique et j'ai vu beaucoup de place à l'excellence. En fait, les universités sont pleines de gens qui ont fait leur études aux public et qui se distingue. L'école pulique permet à un élève de s'épanouir.
Il ne vous arrive jamais de voir de l'excellence dans notre système scolaire ?
J'ai pas constaté que vous discutiez d'aspects positifs ...
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