dimanche 23 juin 2019

Vision d'avenir : la Libra — la nouvelle devise électronique de Facebook


Extraits d’un texte de Stéphane Germain (Causeur)

Jadis libertarien, le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg réclame désormais un meilleur contrôle d’internet par les États. Si le PDG du réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs se pose en défenseur de la démocratie contre les « contenus haineux ».


Mark Zuckerberg, jadis chantre du libertarisme d’internet, a surpris tout le monde en réclamant le 30 mars1 une intervention plus forte des États dans la régulation de la Toile. Il a récidivé le 10 mai, en allant à l’Élysée baiser la babouche du président Macron qui souhaite que la France invente pour l’Europe un nouveau modèle de régulation d’internet. Sur sa lancée, Zuckerberg approuvait l’« appel de Christchurch » contre les [citations de] contenus terroristes ou extrémistes, lancé à Paris le 15 mai à l’initiative concertée de plusieurs dirigeants et copiloté par la Première ministre néozélandaise et Emmanuel Macron en personne.

L’adulescent le plus puissant de la planète en appelle donc désormais aux gouvernements pour mieux protéger les données et la vie privée des milliards d’utilisateurs de la toile. Plus globalement, il se pose en défenseur de la démocratie en invitant les autorités à l’aider à protéger les citoyens des « contenus haineux » et à préserver les élections des manipulations occultes dont les algorithmes de Facebook ont joué dernièrement les idiots utiles. De Trump ou Zuckerberg, l’idiot n’était peut-être pas celui qu’on croyait…

[...]

La bonne volonté affichée par le patron du média le plus puissant de la planète ne va cependant pas jusqu’à la revente des « sous-réseaux sociaux » qu’il a acquis — Whatsapp (1,5 milliard d’utilisateurs) ou Instagram (1 milliard). Du reste, on attendra encore longtemps un engagement de l’un des quelconques patrons des Gafam [Google Apple Facebook Amazon Microsoft] visant à cesser de racheter toute jeune entreprise prometteuse susceptible de lui faire concurrence. [...]

Quant aux États, ils auraient tort de prendre pour argent comptant les déclarations d’un gamin devenu plus puissant que la plupart d’entre eux — concédons que ceux qui disposent de l’arme nucléaire peuvent encore lui tenir tête. Après avoir appelé à une plus grande régulation de la toile par les gouvernements légitimes — sans rigoler — Zuckerberg a confirmé son intention de créer une cryptomonnaie sur le modèle du bitcoin. Offrir à deux milliards d’homo economicus la possibilité de commercer à l’aide d’une devise échappant au contrôle de tout État s’apparente à une déclaration de guerre contre l’un des derniers privilèges régaliens de nos vieilles Nations. Si l’on considère que lui et ses homologues des Gafam se rient depuis des années de la fiscalité en jouant à une espèce de saute-mouton, où la dernière étape est toujours un paradis fiscal, on incitera nos dirigeants à la plus grande méfiance. Le changement de pied de Zuckerberg devrait plutôt les amener à prendre conscience de l’aporie créée par ces hydres transnationales. Devenues des Stasi 2.0 privées, mais « cool », on ne peut ni les arrêter ni les laisser se développer.

Le plus surprenant, finalement, c’est que nous, citoyens, laissions faire et même encouragions. À quel scandale aurions-nous assisté si, dans les années 1990, France Télécom avait annoncé que l’opérateur enregistrait toutes nos conversations téléphoniques ? Aurions-nous accepté que la poste, jadis, lise et photocopie tous nos courriers ? C’est pourtant ce que font les Gafam depuis vingt ans dans l’indifférence générale. Ces groupes exercent désormais à l’échelle de la planète des missions de service public qui leur ont été abandonnées avec une inconséquence dramatique.

Les États-Unis ont su par le passé démanteler des sociétés dont le monopole leur semblait menaçant. ATT régnait jusqu’en 1982 sur le téléphone de 300 millions d’Américains, avant d’être scindée en plusieurs entités. L’ex-géant du téléphone fait pourtant figure de nabot inoffensif si on compare sa domination à celle exercée par Google ou Facebook. Les Gafam, qui enregistrent tous les faits et gestes de milliards d’individus, auraient logiquement dû, eux aussi, tomber sous le coup du Sherman Antitrust Act. Si les Américains hésitent à recourir à cette arme, c’est à cause de leurs concurrents chinois, les BATX, bien utiles au gouvernement dans la course à l’intelligence artificielle (côté face) et dans la mise en place d’un État policier (côté pile).

L’Europe [et le Québec] n’a plus beaucoup de temps pour échapper au destin qu’elle semble avoir accepté avec résignation : devenir une colonie numérique américaine, régie par les dogmes californiens en matière de mœurs et de société. Voilà un argument dont pro et anti-européens auraient dû s’emparer à l’occasion des élections du 26 mai dernier. Certes, seule la taille du continent peut faire le poids pour créer un Amazon ou un Facebook de ce côté-ci de l’Atlantique — un bon argument pour les pros. Mais comment ne pas s’étonner que notre indépendance numérique, essentielle, ait pu être autant négligée par une Union européenne décidément pusillanime dès qu’il s’agit de défendre ses intérêts vitaux ? En attendant, une chose devrait être claire : il ne faut pas faire confiance à Zuckerberg et consorts.

France — Bac d’histoire: « Lycéens, répétez après moi, la construction européenne c’est le progrès ! »

«La gouvernance européenne depuis le traité de Maastricht»: ce sujet du Bac d’histoire prouve, selon Barbara Lefebvre, à quel point l’enseignement de l’histoire se confond avec le commentaire d’actualité. Au risque d’y perdre en culture historique et en objectivité.


Barbara Lefebvre est enseignante et essayiste, auteur de Génération «j’ai le droit» (Albin Michel, 2018) et C’est ça la France (Albin Michel, 2019).

Les candidats bacheliers de la section S ont eu à se pencher cette année sur un sujet qui a interpellé ceux qui ne sont pas à jour des dérives ultra-contemporanéistes de nos programmes scolaires: «La gouvernance européenne depuis le traité de Maastricht».

«Ce n’est pas un sujet d’histoire!» me suis-je ainsi entendu dire. Hélas, eu égard aux thèmes grandiloquents qui figurent au programme, ce sujet s’inscrit bien dans cet enseignement disciplinaire. On pourra néanmoins s’interroger sur sa part d’historicité, qui finalement recouvre seulement les vingt-sept dernières années de l’Europe, avec des enjeux inscrits dans une hyper-actualité rendant toute prise de distance difficile pour un élève de dix-huit ans à peine. On se demandera en effet quel regard critique un bachelier peut poser sur la notion de gouvernance européenne, sur celle de supranationalité induisant la perte de souveraineté des nations intégrées au projet de l’Europe maastrichtienne. Les bacheliers ont-ils les moyens d’interroger les enjeux du référendum de 2005 et les modifications profondes apportées en 2009 par le traité de Lisbonne?

Les enjeux du sujet sont inscrits dans une hyper-actualité rendant toute prise de distance difficile pour un élève de dix-huit ans

Dès lors, on comprend que certains parents, certains observateurs puissent trouver un tel sujet fort peu «historique» (au sens d’une analyse raisonnée et critique des faits passés) et bien plus politique, sinon propagandiste. En effet, les attendus pour obtenir une note correcte ne sont pas orientés vers une approche critique de la construction européenne, mais vers une restitution du «récit linéaire européen» appris par cœur: il faut toujours plus d’Europe pour que l’Europe réussisse. Il est d’ailleurs piquant de constater que ceux, parmi les progressistes de tous bords, qui fustigent le prétendu «roman national» et appellent à «dénationaliser l’histoire de France», sont les ardents promoteurs du «roman européen». La construction européenne est en effet décrite comme une longue marche vers le progrès, la paix et la béatitude du libre-échange sans entrave que de mauvais génies «nationalistes» animés de «passions tristes» viendraient troubler, formant de terrifiants desseins pour nous ramener «aux heures sombres de notre histoire». Nos programmes au collège comme en lycée, et ce sujet de bac, témoignent de ce «roman européen», mais personne n’aurait l’idée d’en ébaucher une critique historiographique et historique.


Au fil des années, parce qu’il faudrait que l’école soit de son temps, l’enseignement de l’histoire contemporaine est devenu une activité de commentaire du temps présent, à cheval entre le journalisme bien-pensant et la vulgate du Monde diplo (pour les questions de géopolitique internationale). Les quatre thèmes au programme en Terminale parlent d’eux-mêmes: le rapport des sociétés à leur passé (traduire par «le culte mémoriel et son camaïeu d’histoires victimaires»), idéologies et opinions en Europe de la fin du XIXe à nos jours (centré sur l’Allemagne et la France depuis 1875, ce qui nuance nettement la localisation ambitieuse de l’intitulé), puissances et tensions dans le monde de 1918 à nos jours (traduire par «brosser un siècle de géopolitique internationale en vingt heures de cours»), les échelles de gouvernement dans le monde de 1945 à nos jours (à savoir l’échelle de l’État-nation avec la France comme exemple, l’échelle continentale avec l’Union européenne, l’échelle mondiale avec «la gouvernance économique mondiale» sic). Ces thèmes sont révélateurs de la dérive tant géopolitique que mémorielle de l’enseignement de l’histoire contemporaine, qui s’apparente de plus en plus à des sciences politiques de café du commerce.

Au fil des années l’enseignement de l’histoire contemporaine est devenu une activité de commentaire du temps présent.

Les autruches-idéologues en fonction au ministère, au Conseil supérieur des programmes, dans les établissements de formation des enseignants (Espé) ou au sein de l’Inspection générale, nous répètent en boucle comme une méthode Coué: «le niveau ne baisse pas, certes nos bacheliers ne savent pas les mêmes choses que leurs aînés mais ils savent bien d’autres choses puisqu’ils sont ouverts sur le monde grâce aux nouvelles technologies». Or la réalité observable par tout enseignant intellectuellement honnête et par tout parent d’élève lucide est différente. Les enseignants du Supérieur constatent tous en accueillant les étudiants de première année que les niveaux de culture générale, de maitrise de la langue écrite, de compréhension de textes complexes, sont en chute libre. Qu’ils ne sont en rien compensés par l’agilité numérique ou la capacité d’exprimer sa pensée en 140 signes sur Twitter en langue onomatopée-inclusive. Dernier exemple en date de la bêtise couplée à l’arrogance: des candidats de sections ES et S lancent actuellement une pétition pour «dénoncer» un sujet de français jugé trop difficile (un poème d’Andrée Chédid). Ils vont jusqu’à employer le terme «humiliation» pour exprimer leur ressenti! Ils s’insurgent aussi du fait que la plupart d’entre eux n’ont pas compris que l’auteur était une femme et ont donc fait un contresens … Et oui, car un bachelier en 2019 connaît et tolère tous les prénoms saugrenus (dont les parents affublent leur chérubin pour «être original et différent»), mais il n’est pas en mesure de savoir que le «e» d’Andrée marque la féminité de celle qui porte ce prénom. L’élève a donc «le droit» de se plaindre.

La déculturation de masse des élèves produits par l’Éducation nationale depuis au moins trois décennies à force de pédagogie jargonneuse, de didactique prétentieuse, de «sciences de l’éducation» qui ont vidé les enseignements disciplinaires de substance autant que d’exigence intellectuelle, ne pouvait que conduire à cette ignorance généralisée qui rend indéchiffrable la course du monde. Tant d’individus sont emportés par le tourbillon de la mondialisation néolibérale dont ils ne comprennent pas les enjeux et les stratégies déshumanisantes. Or, ce monde obscur et inintelligible produit de la colère, née de l’impuissance, de la violence, née de l’inculture. Mais pour faire accepter la mondialisation et ses effets à ceux qui la subissent, l’enseignement de l’histoire est utilisé par les élites progressistes comme un instrument de prédiction des temps futurs: on ne rechigne ni aux anachronismes les plus grossiers, ni aux reductio ad hilterum tous azimuts. Là où les politiques à l’œuvre dans l’histoire scolaire de la IIIe République visaient à consolider la culture commune du passé national pour unifier la nation civique, ceux d’aujourd’hui usent de l’histoire pour fragmenter, atomiser, déraciner. L’histoire est de moins en moins la «science humaine» que les esprits rationnels de la seconde moitié du XIXe siècle espéraient fonder, elle est en train de revenir à ce qu’elle fut pendant des siècles: un récit émis par les pouvoirs en place pour se légitimer et perdurer, des chroniques apologétiques de l’action des élites dirigeantes. L’histoire quitte à pas de loup l’espace intellectuel d’une analyse critique du passé en constante réécriture, pour devenir un tribunal jugeant les hommes d’hier à l’aune des préoccupations sociales et politiques des hommes d’aujourd’hui.

On pouvait espérer que les nouveaux programmes d’histoire mis en œuvre à la rentrée prochaine pour la réforme du baccalauréat, retisseraient le fil d’une science historique en perdition… Hélas, les premières annonces faites en janvier sur les classes de Seconde et de Première ne sont guère rassurantes. Le biais chronologique annoncé n’est que de la poudre de perlimpinpin pour masquer la persistance de ces approches thématiques hyper ambitieuses qui accouchent toujours d’une souris. Derrière les mots rassurants de Jean-Michel Blanquer, la réforme du lycée et des programmes afférents a été imposée à marche forcée et sans réelle concertation avec les premiers concernés - à savoir les enseignants de terrain. De ce point de vue, le ministre Blanquer utilise la même méthode du «fait accompli» que son prédécesseur la ministre Najat Vallaud-Belkacem et sa réforme catastrophique des programmes du primaire et du collège que M. Blanquer n’a pas remise en question contrairement à ses engagements lors de sa prise de fonction en mai 2017.

On en revient toujours à la réalité de terrain: les programmes deviennent ce que les enseignants en font. Mais, élèves, parents d’élèves, observateurs doivent avoir à l’esprit qu’avec toujours moins d’heures d’enseignement et des programmes encyclopédiques irréalisables, les enseignants ne sauraient être tenus pour responsables de la pédagogie du survol et de la déconstruction du récit historique auxquelles les oblige leur hiérarchie. Ils ne peuvent pas davantage être jugés coupables de la perte de culture générale des nouvelles générations. Les enseignants font ce qu’ils peuvent avec les orientations politiques des programmes scolaires que des idéologues imposent. Et s’ils sont toujours plus nombreux à rêver d’une reconversion professionnelle, ce n’est pas sans raison.

La liberté universitaire, la censure et le politiquement correct

Qui est Diego Fusaro, dont l’invitation a aussi été annulée à Nice

https://fr.wikipedia.org/wiki/Diego_Fusaro


Et https://www.youtube.com/watch?v=jNMU0BRM4Mg

Annulation à Toulouse (prof proche de la Manif pour Tous)

https://www.ladepeche.fr/amp/article/2018/11/13/2905718-universite-toulouse-annule-venue-professeur-proche-manif-tous.html

Voir à Bobigny:

https://twitter.com/uejf/status/1092555115058421765?lang=fr

Une autre affaire à Cambridge (pas mentionnée dans la vidéo)

https://quillette.com/2019/05/02/camb...


Sur Stéphane Mercier à l’Université catholique de Louvain (catho tradi)

https://plus.lesoir.be/87950/article/2017-03-29/propos-anti-avortement-lucl-la-liberte-academique-menacee

Sur Mme Reynier, rectrice de l’académie d’Orléans-Tours.
« Enfants d’immigrés » : quand la rectrice d’Orléans dérape », Le Nouvel Observateur, 20 juin 2011.

« EELv dénonce des propos du recteur sur « les enfants issus de l’immigration» , Le Parisien, 19 juin 2011.

« La rectrice de l’académie Orléans-Tours s’ex- plique », Le Nouvel Observateur, 22 juin 2011.



Livre de J. S. Mill, De la Liberté [on ne peut croire aux experts dans des domaines que nous ne maîtrisons pas que parce qu'il y a la liberté d'expression garantie à leurs potentiels contradicteurs, exemple sur la théorie de Newton et sa remise en cause moderne]


Livre de Mearsheimer et Walt

Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine
John MEARSHEIMER, Stephen M. WALT

https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_lobby_pro_isra__lien_et_la_politique___trang__re_am__ricaine-9782707157010.html

Sur les attaques au gaz en Syrie

En 2013: https://www.les-crises.fr/la-maison-blanche-a-publie-un-rapport-de-renseignement-manifestement-faux-trompeur-et-amateur-par-theodore-postol/

Et en 2018:
http://accuracy.org/release/postol-newly-revealed-documents-show-syrian-chemical-attacks-were-staged/

Sur la censure concernant le climat (3 exemples parmi d’autres)
Vingt-cinq Académiciens s’opposent à une censure climatique
https://www.valeursactuelles.com/politique/vingt-cinq-academiciens-sopposent-une-censure-climatique-108074

Le témoignage de Roger Pielke Jr

https://threadreaderapp.com/thread/987052536883376128.html

Ross McKitrick: Ce scientifique a prouvé que le changement climatique ne causait pas de conditions climatiques extrêmes - les politiciens ont donc attaqué

https://business.financialpost.com/opinion/ross-mckitrick-this-scientist-proved-climate-change-isnt-causing-extreme-weather-so-politicians-attacked

Sondage sur la peur de s’exprimer en public en Allemagne:
Seuls 18% des Allemands se sentent libres d'exprimer leur opinion en public
[Notons que plus de 31 % des Allemands ne se sentaient même pas libres de s’exprimer en privé et entre amis. Seulement 17 % se sentaient libres de s’exprimer sur Internet et 35 % ont déclaré que la liberté de parole était confinée au plus restreint des cercles privés.]

https://www.welt.de/politik/article193977845/Deutsche-sehen-Meinungsfreiheit-in-der-Oeffentlichkeit-eingeschraenkt.html

https://jonathanturley.org/2019/05/28/poll-on-18-percent-of-german-feel-free-to-voice-views-in-public/

Le troublant copier-coller du « Un million d'espèces animales et végétales menacées d'extinction »

Selon Radio-Canada qui reprend une dépêche de l’AFP : « Déjà un million d’espèces menacées d’extinction et le rythme s’accélère : la nature, qui permet à l’humanité de vivre, est condamnée à poursuivre son déclin à moins d’“un changement profond” des modèles de production et de consommation des hommes.

Dans un rapport sans précédent publié lundi, le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) peint un tableau sombre de l’avenir de l’être humain, qui dépend de la nature pour respirer, boire, manger, se chauffer ou se soigner.

“Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier”, décrit Robert Watson, président de l’IPBES.

Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines : 75 % de l’environnement terrestre a été “gravement altéré” par les activités humaines et 66 % de l’environnement marin est également touché.

Résultat : environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque huit millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont “beaucoup dans les prochaines décennies”. »



Le journaliste Toby Young du Spectator s’est penché sur cette histoire alarmiste pour la biodiversité et sur l’affirmation selon laquelle un million d’espèces devraient disparaître à moins d’un changement de notre mode de vie et de notre modèle économique.

Young semble avoir fait quelques brèves recherches et a montré que les estimations sous-jacentes, parrainées par l’ONU, sont bidons. Les auteurs du rapport ont extrait certaines données de la « liste rouge » officielle des espèces menacées et les ont soumis à des extrapolations que les auteurs de cette même liste rouge disent qu’il ne faut justement pas faire. Ils ont ensuite publié un communiqué de presse quelque peu hystérique, mais pas le rapport sous-jacent.



C’est une histoire familière pour quiconque s’intéresse à l’écologisme, mais Young a été plutôt surpris, à la fois par la médiocrité de la recherche et par la façon dont la presse l’a traitée. Après tout, si de brèves recherches ont révélé à Young (avec un diplôme en politique, philosophie et économie) que certaines recherches dites scientifiques sont absurdes, les nombreux autres journalistes auraient sans doute dû remarquer que des aspects de ce rapport alarmiste clochaient. Mais voilà, de nombreux journalistes scientifiques sont eux-mêmes militants (ils se considèrent simplement comme « responsables ») se voient comme faisant partie du mouvement écologiste et il est donc mal vu (« peu responsable ») de poser des questions qui pourraient démobiliser les gens. Ainsi, les journalistes scientifiques des différents médias ont-ils simplement repris ce communiqué de presse ou l’ont rapidement réécrit avec leurs propres mots. Très peu semblent avoir gratté ou posé de questions, nous ne connaissons que le cas de Toby Young.


Dans une certaine mesure, le problème peut être imputé au manque de connaissances scientifiques de la presse. La plupart des gens qui tiennent les colonnes science-environnement dans les médias sont des diplômés en sciences humaines (Stephen Guilbeault a fait des études en théologie) et auraient du mal à remettre en question de nombreux communiqués de presse qu’ils retranscrivent fidèlement. Toutefois, le cas de Toby Young démontre qu’un esprit curieux peut faire une grande différence. Mais les journalistes scientifiques ne sont pas très curieux, la plupart d’entre eux sont à l’aise dans leur foi écologiste, ils sont écoresponsables.

Les personnes sensées devraient prendre avec une énorme poignée de sel toutes les manchettes sensationnalistes scientifiques que les médias reprennent, en particulier ceux qui relatent de « nouvelles études ». Devant ces dépêches sensationnalistes, il vaut mieux chercher l’opinion de sceptiques dans les médias alternatifs ou sociaux pour mettre en perspective ces unes à sensation. Ces gros titres sont généralement réfutés le jour même par de mauvais coucheurs de sceptiques, malheureusement pas avant que les médias grand public aient fait des dégâts dans l’opinion publique qui ne se souviendra que de la manchette alarmiste. Ces médias ne donnent jamais la même ampleur à des corrections tardives, si tant est qu’ils les publient.



Extrait de l’article de Toby Young

J’ai décidé de creuser un peu pour voir si un million d’espèces « risquent de disparaître au cours des prochaines décennies », comme l’a dit la BBC. Cette affirmation se fonde sur un rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de l’ONU, mais ce rapport n’a pas encore été publié. Tout ce que j’ai réussi à trouver en ligne fut un communiqué de presse publié par la IPBES et un « résumé » du rapport « à l’intention des décideurs ». Le communiqué de presse indique : « Le rapport révèle qu’environ un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition, dont beaucoup au cours des décennies. » Il ne fournit aucune source au-delà du rapport non encore publié, mais le résumé indique clairement qu’il est en partie basé sur les données de la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Le site Web de la Liste rouge de l’UICN indique que « plus de 27 000 espèces sont “menacées d’extinction” ». Alors, comment l’IPBES est-il arrivé au chiffre d’un million ? Le passage essentiel dans le résumé destiné aux décideurs politiques se lit comme suit : « Environ 25 % des espèces appartenant à des groupes d’animaux et de plantes évalués sont menacées, ce qui suggère qu’environ un million d’espèces sont déjà menacées de disparition, dont beaucoup dans des décennies, si aucune mesure n’est prise. » Le mot « suggérant » est essentiel. Le site Web de la Liste rouge indique que 98 500 espèces ont été « évaluées » — et l’IPBES a déterminé le pourcentage d’espèces sur un total de 98 500 et a multiplié les 27 000 en conséquence. C’est un calcul difficile à faire, étant donné que le nombre d’espèces dans le monde est inconnu... L’estimation la plus fiable est de 8,7 millions (avec une marge d’erreur de plus ou moins 1,3 million), mais même les compilateurs de cette statistique reconnaissent que 86 % de toutes les espèces terrestres et 91 % des espèces marines n’ont pas encore été découvertes, décrites et répertoriées.

Comment l’IPBES est-il parvenu au chiffre magique d’un million ? Il semble que nous devions simplement le croire sur parole, ce que la BBC a dûment fait. Qu’en est-il de l’affirmation de l’IPBES selon laquelle « environ 25 % des espèces… sont menacées » ? Cela semble un peu pessimiste, étant donné que le nombre de mammifères disparus au cours des 500 dernières années est d’environ 1,4 % et qu’un seul oiseau a connu le même sort en Europe depuis 1852. Ce n’est pas mal si l’on considère l’ampleur de la croissance économique au cours des 167 dernières années. Alors, que veut dire « menacé » ? L’IPBES utilise la définition de l’UICN, qui est « à haut risque d’extinction dans la nature ». De manière peu vraisemblable, l’UICN inclut dans cette catégorie les espèces qu’elle qualifie de « vulnérables », qu’elle définit comme faisant face à une « probabilité de disparition dans la nature » d’au moins 10 % ». Près de la moitié des espèces incluses par  l’IPBES dans son chiffre de 25 % appartiennent à cette catégorie « vulnérable ».

[...]

Le lecteur de nouvelles de la BBC, résumant le rapport (non publié) de l’IPBES, a déclaré que 40 % des amphibiens font partie des espèces « en danger d’extinction imminente ». Effectivement, ce chiffre de 40 % figure dans le communiqué de presse de l’IPBES et sur le site Web de la liste rouge. Mais environ un tiers de ces amphibiens entrent dans la catégorie « vulnérable ». Décrire leur extinction comme « imminente » est donc exagéré. C’est un peu comme si on disait que Manchester City risque 10 % d’être relégué dans les 100 prochaines années et qu’il risque donc d’être relégué de façon imminente. Pour ceux qui ne suivent pas le football anglais, Man City devrait être sacré champion de Premier League samedi.


L’analyse des données de la Liste rouge tend à démentir cet alarmisme

Les données de base proviennent de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), qui répertorie toutes les espèces connues qui ont suivi le chemin du dodo et de la tourte voyageuse. L’examen de l’ensemble des données révèle une vision bien différente de cette tendance alarmiste à l’extinction imminente.

Ci-dessous, toutes les 529 espèces de la liste rouge répertoriées dont la date d’extinction est connue sont illustrées ci-dessous à la figure 2 par décennie d’extinction. Ce graphique révèle une histoire assez différente de celle avancée par le nouveau rapport. Au lieu d’une augmentation constante du nombre et du taux d’extinctions, nous constatons que les extinctions ont atteint leur maximum à la fin du XIXe siècle et au début du 20e siècle, suivies d’un déclin important qui se poursuit encore aujourd’hui. On pense que ce pic d’extinction coïncide avec l’introduction d’espèces non indigènes, principalement sur des îles (y compris l’Australie).

Extinction d’espèces par décennie de 1500 à 2009


Un examen plus approfondi des informations les plus récentes remontant à 1870 révèle que, au lieu d’une augmentation effrayante, les extinctions sont en train de régresser de manière significative.

Ce qui est évident, c’est que la tendance aux extinctions est à la baisse plutôt qu’en hausse, tout le contraire de ce que prétend le nouveau rapport. En outre, selon le rapport de l’IPBES, nous pouvons nous attendre à 25 000 à 30 000 extinctions par an, mais la moyenne des 40 dernières années est d’environ 2 espèces par an. Cela signifie que le taux devrait être multiplié par 12 500 à 15 000 pour atteindre les hauteurs vertigineuses prédites. On ne voit pas ce qui permet de prévoir une telle augmentation, ni même une petite fraction de cette hausse vertigineuse.

Graphique des extinctions d’espèces par décennie, à partir de la liste rouge



Cette nouvelle étude portant sur l’extinction des espèces animales et végétales n’est que le dernier exemple d’abus du processus scientifique conçu pour causer l’hystérie autour d’une apocalypse climatique imminente et forcer la main aux pouvoirs politiques et aux citoyens. La peur et l’alarme suscitées par de prétendues catastrophes imminentes doivent servir à imposer à une population rétive des politiques qui ne pourront qu’abaisser notre qualité de vie et notre vitalité économique.

Ironie : ce nouveau rapport présente un problème épineux à tous ceux qui veulent sauver la planète de nos excès de dioxyde de carbone, car il indique que la perte d’habitat est la principale cause des extinctions prévues. Mais voilà, la solution préconisée habituellement pour lutter contre le CO2 consiste à recouvrir de vastes étendues de terres par des usines solaires de taille industrielle et à ériger d’immenses usines éoliennes qui couvriront les forêts et les prairies, tuant les oiseaux en danger et les autres espèces qu’ils prétendent sauver.

Voir aussi

Non, 40 % de la calotte glaciaire du Groenland n’est pas disparue en un seul jour

De plus en plus d’inondations à cause des « changements climatiques », vraiment ?

Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète... Est-ce grave ?

Les « changements climatiques », une des causes de la guerre en Syrie... Vraiment ?

Climat — contrairement aux prévisions, aucune accélération à la hausse du niveau de la mer

Écologisme — la revue Nature reconnaît l’échec des modèles prédictifs informatiques

Climat — Le point de rupture à nouveau reporté ? (liste de prédictions apocalyptiques passées [et divergentes] en matière de climat)

Écologie — Les hommes ont-ils vraiment fait disparaître 60 % des animaux depuis 1970 ?

Comment la science se trompe... (nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions)

Indonésie: le péril islamique au « pays de l'islam modéré »

De plus en plus de soldats désapprouvent la philosophie pluraliste des pères fondateurs de l’Indonésie. Pour le ministre de la Défense nationale, « Ce ne sera pas un problème aujourd’hui, mais dans les 20 à 30 prochaines années ». Dans le même temps, 23,4 % des étudiants universitaires soutiennent le djihad pour établir un État islamique.

Le patriotisme indonésien a été fondé en 1945 sur le « Pancasila » (/panʧaˈsiːla/), les 5 préceptes en sanscrit, ou 5 principes, qui sont : la croyance en un Dieu unique, une humanité juste et civilisée, l’unité de l’Indonésie, une démocratie guidée par la sagesse à travers la délibération et la représentation, la justice sociale pour tout le peuple indonésien. Le Pancasila est inscrit dans la Constitution.

Dans le discours fondateur de Soekarno, qui n’était pas encore président, le premier point était le cinquième et il était ainsi précisé : « Les chrétiens prient Dieu selon les préceptes de Jésus le Messie, les musulmans selon ceux du prophète de l’islam Mahomet, les bouddhistes selon leurs livres ».

Le Gedung Pancasila, où Soekarno prononça son discours « Lahirnya Pancasila » le 1er juin 1945

Les musulmans ont toujours trouvé que cette formulation ne convenait pas et dès le début ils ont voulu, par la « charte de Jakarta », ajouter : « avec obligation de suivre la loi de la charia pour les adhérents ». En 1956 les négociations pour une nouvelle Constitution n’ont pas abouti, et en 1959 le président Sukarno a déclaré que la déclaration de Jakarta était « dans l’âme de la Constitution ».

Mais, comme on le sait, l’« islam modéré » du « plus grand pays musulman du monde » est de moins en moins modéré et de plus en plus agressif. Une étude du ministère de l’Éducation le montre de façon éloquente : 23,4 % des étudiants universitaires sont d’accord avec l’idée que le djihad serve à établir un État islamique ou un califat, 23,3 % préférant un califat.

Selon Ryamizard Ryacudu, le ministre de la Défense, « ce n’est pas tellement un problème aujourd’hui, mais dans les 20 à 30 prochaines années… Si nous laissons cela se poursuivre, les dirigeants de demain pourraient être ces étudiants d’aujourd’hui, et s’ils deviennent président, général ou chef de la police, et qu’ils adoptent le califat, ce sera la fin de cette nation… Si le Pancasila échouait, la nation serait entraînée dans la même situation que le Proche Orient. »

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L'ONU révise à la baisse ses prévisions de la population mondiale

Les démographes de l’ONU ont revu à la baisse leurs prévisions de la population mondiale d’ici 2100.



La prévision publiée le 17 juin indique que l’ONU pense maintenant la Terre sera peuplée d’un peu plus de 9,7 milliards de personnes en 2050 et d’un peu moins de 10,9 milliards en 2100. Le premier chiffre est de 37 millions inférieur à la prévision de l’ONU publiée il y a deux ans. Le second chiffre portant sur 2100 dernier est de 309 millions plus bas — presque l’équivalent de la population des États-Unis.

Les taux de natalité diminuent plus rapidement que prévu dans certains pays en développement. À la fin des années 1980, le Kenya avait un taux de fécondité de 6,5 enfants par femme. Il y a deux ans, l’ONU estimait que le taux de fécondité du Kenya ne baisserait à 2,1 (le taux de remplacement de la population) qu’à la fin des années 2070. En raison de nouvelles données, il pense maintenant que le Kenya atteindra ce point dix ans plus tôt. L’Ouganda a également l’air moins fécond que prévu auparavant. Une faible réduction du taux de fécondité en Inde a un impact considérable sur les prévisions démographiques mondiales, car l’Inde compte près d’un sixième de la population mondiale.

Le modèle de population des Nations Unies suppose que les pays dont le taux de fécondité est bien inférieur à deux vont sous peu rebondir et revenir au taux de remplacement des générations. C’était la théorie de la transition « démographique ». L’Institut national d’études démographiques (INED) décrit la transition démographique comme « le passage d’un régime traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevées et s’équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également ». L’équilibre devait « magiquement » se rétablir. Pendant la transition entre les deux régimes, la natalité diminue moins vite que la mortalité, créant un fort accroissement naturel de la population.

Ce modèle qui sert de base aux prédictions de l’ONU a été critiqué de longue date, notamment par l’historien Pierre Chaunu décédé en 2009. L’observation de la transition démographique française a fait douter certains auteurs de l’universalité du schéma classique. En effet, en France on observe, à partir de 1750 et tout au long de la transition, une chute relativement conjointe et simultanée des taux de natalité et de mortalité, ce qui empêche la France de connaître un essor démographique rapide lors de cette transition. Une autre critique, généralisant l’évolution européenne ou de pays comme le Japon ou le Brésil, souligne que le taux de natalité à la fin de la transition, loin d’idéalement se stabiliser environ au niveau du taux de mortalité, poursuivrait sa baisse, provoquant un déclin démographique, précédé puis accompagné du vieillissement des populations.

Le modèle de prévision de la population mondiale prévoyait que les pays à très faible natalité (le Japon, l’Italie, l’Allemagne, le Canada) verraient leur fécondité remonter rapidement pour atteindre le taux de remplacement des générations. Même dans les pays où les bébés sont devenus rares depuis des décennies, la plupart des gens continuent de croire que la famille idéale contient deux voire trois enfants. En d’autres termes, même si les Canadiens ne font que 1,5 enfant par femme, les gens pensent que 2,5 enfants par femme constituent une famille idéale. Mais le rebond prédit par la transition démographique persiste à ne pas se produire de nombreux pays. C’est une des raisons qui ont amené les démographes de l’ONU à modifier leurs prévisions. Ils s’attendent maintenant à ce que certains pays à taux de natalité extrêmement bas, tels que l’Italie, le Japon et la Corée du Sud, le restent pendant des années. La Corée, qui a un taux de fécondité d’à peine 1,1 enfant/femme, devrait désormais ne plus compter que 30 millions d’habitants en 2100 alors que ce pays en compte 51 millions aujourd’hui.

Un autre changement concerne la mort. La plupart des gens vivent plus longtemps. La plus grande amélioration concerne l’Afrique de l’Est et australe, où le VIH est mieux traité. En Amérique, cependant, l’épidémie d’opioïdes, notamment, a fait augmenter le taux de mortalité, en particulier chez les hommes blancs. La probabilité qu’un garçon de 15 ans meure avant l’âge de 50 ans est maintenant plus élevée en Amérique qu’au Bangladesh.

Voir aussi

Discours malthusien des écologistes qui sévit en Occident et qui préconise de ne pas avoir d’enfants pour sauver la Terre