mercredi 24 janvier 2018

Canada — Projet-pilote de recrutement anonyme : pas de biais détecté

En avril 2017, le gouvernement fédéral canadien avait déclaré sa volonté de découvrir si le fait de cacher les noms des personnes postulant pour des emplois dans la fonction publique améliorerait ses pratiques d’embauche et favorisera « la diversité » et « l’inclusion ».

La pratique a consisté à retirer des formulaires de demande d’emploi les noms et autres informations permettant l’identification des candidats, comme l’adresse courriel et le pays d’origine, afin de combattre les préjugés à l’endroit des gens de différentes origines, notamment les nouveaux arrivants.

Le projet pilote comprenait 17 ministères et 27 centres d’embauche externes entre avril et octobre 2017. L’échantillon était constitué de 2 226 demandeurs, dont 685 membres de minorités visibles (un peu moins de 31 %).

Les emplois étaient dans les domaines scientifique et professionnel, administratif et du service extérieur, technique et administratif, et opérationnel.

Les résultats de ce projet pilote indiquent que le fait de cacher les noms à consonance ethnique dans les curriculum vitae n’a aucune incidence réelle sur ceux qui ont été choisis parmi les demandes d’emploi envoyées à la fonction publique fédérale.

Un rapport publié mardi par la Commission de la fonction publique montre que les minorités visibles ont été présélectionnées dans les mêmes proportions avec le processus de recrutement anonymisé (46 %) et le processus traditionnel (47 %). Un peu moins donc avec le système anonymisé. Ce carnet s’étonne de ce 46 %, est-ce que cela correspond à la proportion des minorités visibles au Canada ?

« Pour les minorités visibles, les résultats n’ont indiqué aucun effet significatif sur les décisions de sélection des demandes », conclut le rapport.

Dans un billet publié aujourd’hui sur son carnet, le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, a déclaré que l’« idée était de voir si des préjugés inconscients nuisaient aux processus de recrutement et, du fait, à nos efforts de continuer à bâtir une fonction publique qui reflète la diversité canadienne ». Le résultat de l’étude (« Le projet n’a pas permis de déceler des préjugés ») n’apparaît qu’au 5e paragraphe d’un texte de 8 paragraphes.

Une étude australienne a également montré les limites des CV anonymes pour assurer une plus grande « diversité » (pas nécessairement d’idées bien sûr). Selon cette importante étude australienne, une politique de recrutement anonymisé visant à stimuler l’emploi des femmes et de minorités visibles sur le marché du travail peut déboucher sur des résultats contraires. Le professeur Michael Hiscox, un universitaire de Harvard qui avait supervisé le processus australien, a déclaré qu’il était surpris par les résultats et a exhorté à la prudence. « Nous avons prévu que cela aurait un impact positif sur la diversité, ce qui rendait plus probable que les candidates et les personnes appartenant à des minorités ethniques soient retenues pour un entretien », a-t-il déclaré. « Nous avons trouvé le contraire, l’anonymat réduit la probabilité que les femmes soient sélectionnées pour la liste restreinte de candidats retenus ».

Une autre étude de l’Université du Michigan à Ann Arbor, cette fois, portant sur les candidatures envoyées pour des postes de professeurs universitaires a établi que les membres des facultés privilégiaient les CV de femmes à ceux d’hommes aux parcours et aux qualifications identiques. Contrairement à une idée très répandue, les professeurs sélectionneurs (qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes) dans les quatre disciplines testées préféraient deux fois plus les femmes candidates aux hommes qui avaient pourtant le même parcours universitaire et le même état civil (célibataires, mariés, divorcés), à l’exception des sélectionneurs économistes mâles qui ne montraient aucun biais envers l’un de deux sexes.

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En 1971, les États-Unis dépensaient en moyenne 6 200 $ par élève et par année pour l'éducation de la maternelle à la 12e année. En dollars constants, ajustés donc pour l'inflation, ceux-ci dépensent maintenant plus de 13 000 $. Qu'ont-ils obtenu pour 2 fois plus d'argent? Les mêmes résultats.



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Extraits d’un entretien du professeur et de psychologue clinicien Jordan Peterson (Université de Toronto) paru dans le National Post le 19 janvier 2018 :

 Une autre question de psychologie : Qu’en est-il de tous ces gens qui se disent transsexuels ou sans genre ?

Jordan Peterson. —  Nous sommes en pleine épidémie psychologique. Cela se produit régulièrement. L’hystérie freudienne était une épidémie psychologique ; aujourd’hui on ne rencontre plus que très rarement des hystériques freudiens. Le trouble de la personnalité multiple est un bon exemple ; vous n’en voyez plus aujourd’hui.

  A-t-on déjà entendu parler, par le passé, de cette histoire de « genre » ?

Jordan Peterson. — Pas de mémoire d’homme.

Je ne me souviens pas de gens comme ça de toute ma vie. Je connais des homosexuels bien sûr, et des travestis, mais ils semblent remarquablement bien ajustés.

Jordan Peterson. —  Je pense que l’une des choses que le web a permises c’est que les gens qui ont des troubles de la personnalité valident leur pathologie particulière, parce qu’ils y trouvent toutes sortes de gens qui leur ressemblent.

Il y a une épidémie d’autodiagnostic chez les jeunes, une course à la multiplication des pathologies, une glorification des troubles comme les troubles de la personnalité limite, lesquels sont rares. Cette course victimaire qui permet au plus opprimé d’atteindre le sommet de la hiérarchie aboutit à un nivellement vers le bas.

Nous n’aidons pas les jeunes à trouver une voie de l’avenir noble et difficile, où ils seront responsables et avanceront confiants vers l’âge adulte. Bien au contraire. Nous leur disons : « Eh bien, le système est corrompu et cela ne sert à rien d’y prendre part. Vous allez être victime, peu importe ce que vous faites. » Et la course victimaire est lancée, la plus grande victime montera sur la plus haute marche. Et c’est vraiment mauvais, c’est particulièrement nuisible aux adolescents parce qu’ils passent par une crise identitaire, qu’ils sont mal dans leur peau.

– Quid des petits enfants ? La presse grand public a publié quelques articles sur des parents qui refusent même de dire quel est le sexe de leur enfant.

Jordan Peterson. — Des parents narcissiques. Ils cherchent la notoriété en sacrifiant leurs enfants. Si vous vous penchez sur ces familles, vous trouvez des choses qu’aucune personne sensée ne voudrait jamais contempler.



Thomas entre Pauline Moreno et Debra Lobel (ses deux « mères » lesbiennes) qui affirment qu’il n’a pas subi de pressions dans sa décision de devenir une fille

Voici quelques extraits d’un article Debra Soh qui détient un doctorat en neurosciences sexuelles de l’Université York publié aujourd’hui dans le Globe and Mail.

Au cours des 10 dernières années, il y a eu une forte augmentation du nombre de références de cliniques de genre pour les adolescentes qui veulent devenir des garçons.

La dysphorie de genre à évolution rapide, observée principalement chez les adolescentes et les jeunes femmes d’âge universitaire, se caractérise par un désir soudain de transition sans aucun signe de dysphorie de genre dans l’enfance. Elle apparaît généralement après qu’un individu a passé beaucoup de temps à se renseigner en ligne sur la dysphorie de genre.

Une étude de 2017 a établi une association entre ce phénomène et le fait d’avoir un ami (ou plusieurs amis) identifié comme transgenre, suggérant que cette augmentation ait des similitudes avec une contagion sociale. Ces filles ont fréquemment d’autres problèmes de santé mentale, comme l’autisme ou un trouble de la personnalité limite, qui devraient plutôt être au centre des préoccupations.

Dans d’autres cas, les adolescentes désirent une transition parce qu’elles sont sexuellement attirées par les hommes homosexuelles, et les hommes homosexuels préfèrent généralement des partenaires avec des corps masculins et des organes génitaux correspondants. Dans ce cas, toute une série de facteurs importants qu’il faudrait considérer. En plus d’être un traitement hormonal pour la vie, la réalité est que la chirurgie pour construire des organes génitaux masculins réalistes n’en est encore qu’à ses balbultiements.

Bizarrement, personne ne parle de tout ça. Au lieu de cela, on ne parle sans prudence. C’est ainsi que Par exemple, dans son numéro de l’hiver 2017, la Fédération des enseignantes et enseignants de l’école élémentaire de l’Ontario a déclaré aux enseignants que « le genre n’est pas binaire » (ce qui est scientifiquement faux) et leur a conseillé de ne « pas faire de suppositions sur le sexe de [leurs] élèves. »

Des statistiques récentes estiment que six adultes sur 1000 sont des transgenres (un nombre qui a doublé au cours de la dernière décennie), et jusqu’à une personne sur 100 pourrait avoir une différence de développement sexuel (une condition médicale anciennement appelée « intersexe »).

Sans aucun doute, ces individus méritent la dignité et le respect. En même temps, on ne s’avance guère en affirmant que l’immense majorité des enfants grandiront en s’identifiant à leur sexe de naissance. [...]

Quiconque essaie de parler de cela sait à quoi s’attendre : on vous appelle un bigot haineux. Aux parents, en particulier, on affirme que 41 % des personnes transgenres ont tenté de se suicider et que leur enfant fera partie de cette statistique [si on ne cède pas à leur affirmation d’être né dans le mauvais corps.]

Cependant, les chercheurs qui ont publié cette statistique ont reconnu les limites de leur étude ; ils n’ont pas demandé aux répondants s’ils souffraient d’autres problèmes de santé mentale ni s’ils s’identifiaient [encore] comme transgenres, au moment de leur tentative de suicide.

Après l’adoption en 2015 du projet de loi ontarienne n° 77 (qui confondait à tort [selon Debra Soh] des thérapies contraires à l’éthique visant à changer l’orientation sexuelle avec celles qui explorent l’identité de genre), les thérapeutes sont incapables d’avoir d’honnêtes conversations avec les parents au sujet de leurs enfants, de peur de perdre leur permis d’exercer. Cela a des implications importantes pour le bien-être de l’enfant, car la transition sociale et médicale n’est souvent pas une solution appropriée.

[...]

Mais prenant les affirmations des enfants pour argent comptant, les adultes leur refusent l’aide dont ils ont besoin. L’objectif d’une politique et d’un traitement médical efficaces devrait être d’améliorer la vie de ceux qui souffrent, plutôt que de s’autocongratuler parce que nous serions ouverts d’esprit et progressistes.


À comparer à la priorité éducative du Québec (du moment) : Urgence : « Adapter l’école aux écoliers transgenres »


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Bill Gates : l'informatique peu utilisée à la maison

Bill Gates et Jennifer Gates, sa fille de 15 ans
Fondateur de l’une des plus grandes entreprises d’informatique au monde, Bill Gates ne semble pas souhaiter voir ses enfants utiliser les technologies. En effet, il semblerait que le milliardaire ait inculqué des règles très strictes à son domicile concernant l’utilisation des objets connectés.

L’homme semble plutôt mitigé quant aux nouvelles technologies. « Elles peuvent être utilisées d’une manière formidable — pour ses devoirs ou rester en contact avec des amis — mais il arrive qu’il y ait aussi de l’excès », avait-il déclaré en avril dernier au Mirror.

Au sein du domicile des Gates, les cellulaires sont interdits avant l’âge de 14 ans et leur utilisation est également prohibée à table, lors du dîner et au moment du coucher. Ses enfants, aujourd’hui âgés de 15, 18 et 21 ans, possèdent tous un cellulaire.

Pour le fondateur de Microsoft, il est important de cadrer l’utilisation des technologiques des plus jeunes. Il avait précisé au Today Show qu’il n’ira pas jusqu’à contrôler les comptes Facebook de sa progéniture, mais la sécurité en ligne est « un problème très difficile pour les parents d’aujourd’hui ».

Il faut dire que plusieurs études ont déjà démontré l’aspect néfaste d’une surutilisation des cellulaires et autres technologies, notamment sur la concentration, mais aussi sur les relations sociales. C’est une véritable dépendance qui se construit pour ce moyen de communication qui prend toujours plus de place dans nos vies, surtout chez les adolescents. Une préoccupation de plus en plus inquiétante pour les parents, mais aussi pour les chercheurs en psychologie de la Silicon Valley.

On pourrait penser que Bill Gates soit de la vieille école, mais Steve Jobs semblait partager également son raisonnement. Le PDG d’Apple ne laissait pas ses enfants utiliser ses propres produits à la maison.

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Université d'Oxford : plus de temps donné aux femmes pour compléter l'examen

Selon le Daily Telegraph, l’université d’Oxford a accordé plus de temps aux candidates pour compléter leur examen afin d’améliorer les faibles résultats des femmes.

L’université a en effet accordé 15 minutes de plus aux étudiantes qui ont passé les examens de mathématiques et d’informatique à l’été 2017 pour compléter leurs examens, après avoir décidé que « les candidates pourraient être plus susceptibles d’être affectées par la pression du temps » que les homologues masculins. Par contre, ni la longueur ni la difficulté des questions n’ont été modifiées pour les candidates.

C’était la première fois que de telles mesures ont été prises. Au cours des années précédentes, le pourcentage d’étudiants masculins ayant obtenu un diplôme de première classe était le double de celui des femmes et en 2016, le jury d’examen a suggéré que le département apporte des changements pour améliorer les notes des femmes.

Cependant, malgré l’intention de réduire les disparités entre les sexes, l’effet principal de l’augmentation du temps semble avoir été une augmentation du nombre des résultats dans la moyenne supérieure (2:1 dans le jargon universitaire britannique, soit de 60 à 69 %) et moins dans la moyenne inférieure (2:2, soit de 50 à 59 %). Les hommes ont continué à recevoir plus de diplômes de première classe (70 % ou plus) que les femmes dans les deux matières.