mercredi 8 mars 2017

Wall Street Journal : « Il n'y a pas d'écart salarial hommes-femmes »

D’après un important groupement féministe pour l’égalité des salaires des femmes, le National Committee for Pay Equity, le 12 avril est la date jusqu’à laquelle les femmes doivent travailler en plus de l’année précédente pour avoir un salaire égal à celui des hommes sur un an : d’après les associations féministes représentées par ce Comité, les femmes touchent 20 % de salaires en moins qu’un homme à travail égal… Les faits et la logique montrent pourtant, de façon répétée, qu’il n’en est rien.

À cette période de l’année, on retrouve un peu partout le même genre d’articles, consacré à l’abhôminable différence de salaire entre les hommes et les femmes.

Pour une école libre avait déjà mentionné, en décortiquant les pages d'un cahier d'activités d'ECR particulièrement féministe, des faits peu connus sur le salaire des femmes et des erreurs de méthode qui conduisent à caricaturer les différences salariales entre les sexes.

Une des erreurs de calcul (« les manipulations » si on n'est pas charitable) est simple, elle consiste à prendre, pour un secteur donné, toute la masse salariale des femmes et de la diviser ensuite par leur nombre. On fait de même côté masculin et on compare les deux. On compare et la comparaison ne laisse aucun doute : les femmes gagnent moins que les hommes « en moyenne ».

Il s'agit là d'un procédé très discutable puisqu’on n’a pas tenu compte des anciennetés, des parcours professionnels, des différences de temps de travail à la journée et dans l’année, des éventuels barèmes…

Cette année, un intéressant article du Wall Street Journal nous fournit quelques éléments supplémentaires de réflexion à ce sujet, nourris par la crise récente qui traverse le monde en général et les États-Unis en particulier.

On note ainsi que les taux de chômage actuel aux États-Unis sont plus haut pour les hommes (9,3 %) que pour les femmes (8,3 %). De plus, le taux d’hommes employés a plus chuté pendant l’année (de 71,4 % à 70,4 %) que pour les femmes (de 58,8 % à 58,3 %). Ces chiffres montrent que plus d’hommes sont découragés dans leur recherche d’emploi que de femmes.

La raison structurelle, au moins en cette période de crise, peut être à chercher du côté des secteurs qui emploient traditionnellement les hommes, comme la construction, le BTP ou les transports, secteurs qui ont subi de plein fouet la crise actuelle.

Or, si l’on accepte que les hommes et les femmes travaillent globalement dans des secteurs différents, on ne devrait pas s’étonner de trouver des différences aussi au niveau des salaires. Tout est, finalement, dans la raison invoquée pour expliquer ces écarts.

Si l’on choisit la version féministe, on mettra rapidement ces disparités sur le dos d’une méchante discrimination ardemment défendue par les vilains patrons, majoritairement « turbolibéraux », donc « acoquinés » avec le Démon moyennant un pacte signé avec leur sang ou celui d’une victime tenue en esclavage dans une cave sombre.

Si l'on s’en tient aux éléments statistiques recueillis avec soin, on se rend compte que la thèse Méchants Patrons et discrimination sexiste … ne vaut rien : les femmes employées à temps complet travaillent en moyenne 8,01 heures par jour, à comparer au 8,75 heures pour les hommes … Et cette différence de 9 % pourrait expliquer, au moins en partie, une différence salariale.

Un autre élément à prendre en compte et très vite oublié par certaines activistes est le type de travail qu’occupent les hommes et les femmes. Et voilà !, statistiquement aussi, un nombre de femmes — suffisant pour être visible sur les grandes masses de populations observées — choisit un travail un peu moins bien rémunéré, mais aux horaires plus réguliers et aux conditions mieux adaptées à leurs demandes. Les hommes, a contrario, choisissent des boulots un peu plus risqués, un peu mieux rémunérés, mais plus contraignants. Cela se traduit d’ailleurs directement dans les accidents sur les lieux de travail, avec une surreprésentation masculine.

Mais le pompon, c’est que la différence salariale homme/femmes tend à diminuer voire s’inverser au détriment de l’homme lorsqu’on tient compte de tous les facteurs définissant un poste donné. Une étude faite en 2010 par Reach Advisor a montré que parmi les travailleurs célibataires et sans enfant de 22 à 30 ans, les femmes gagnaient en moyenne 8 % de plus que les hommes. Si l’on se rappelle que le taux d’instruction et la qualité des diplômes est notoirement meilleure chez les femmes que chez les hommes et que l’ensemble des économies occidentales font de plus en plus appel — par tertiarisation — à des travaux plutôt intellectuels, cet écart ne surprend pas tant que ça.


Le professeur Thomas Sowell sur les idées fausses
en matières de différences salariales entre hommes et femmes


Enfin, à ces éléments statistiques s’ajoute un élément de logique : puisqu'il semble de notoriété publique que les femmes touchent donc systématiquement moins que les hommes à travail égal, pourquoi diable les patrons continuent-ils d’employer des hommes, plus cher de 20 à 30 % ? Les employeurs seraient donc assez malins pour discriminer activement les femmes et les empêcher d’accéder aux postes mieux rémunérés, mais trop sots pour le faire avec les hommes. Sauf à rentrer dans le mécanisme intellectuel douteux du complot mondial, on n’explique guère un tel comportement.

Mais ceci est sans importance puisque le mantra principal, qui pose la discrimination sexuelle comme préalable à toute analyse des différences salariales, est devenu absolument indiscutable au point qu’on ne retrouve plus que lui dans tous les articles de la Grosse Presse et des médias conformistes.






Via (en partie de) Contrepoints





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Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles

Marieka Klawitter de l’Université de Washington s’est penchée en 2015 sur 29 études portant sur les salaires et l’orientation sexuelle. Elle a publié un compte rendu de sa recherche dans Industrial Relations : A Journal of Economy and Society.

En moyenne, ces études révèlent que les lesbiennes bénéficient d’une prime salariale de 9 % par rapport aux femmes hétérosexuelles. Cet écart a été confirmé par des recherches aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, en Allemagne et aux Pays-Bas. L’écart persiste même en ajustant les résultats pour prendre en compte le fait que les lesbiennes sont en moyenne plus instruites que les femmes hétérosexuelles, et moins susceptibles d’avoir des enfants.

Ces résultats semblent battre en brèche l’idée que les lesbiennes seraient discriminées en raison de leur orientation sexuelle. Notons que les hommes homosexuels gagnent en moyenne 11 % moins que les hommes hétérosexuels.

L’étude ne donne pas de raisons à cet avantage salarial pour les lesbiennes. Plusieurs hypothèses circulent.

Certains auteurs supputent que les femmes qui se déclarent ouvertement lesbiennes sont plus compétitives que leurs consœurs hétérosexuelles. Des études révèlent que les hommes sont plus compétitifs que les femmes, ce qui pourrait expliquer, selon certains, une partie de l’écart salarial entre les sexes. Mais un document de travail publié l’an dernier a révélé que, alors que les hommes homosexuels se comportent de façon moins compétitive que les hommes hétérosexuels et que ceci expliquerait environ 40 % de leurs écarts salariaux, il n’y avait aucune différence sur le plan de la compétitivité entre les lesbiennes et les autres femmes.


Mais les lesbiennes n’ont pas nécessairement besoin de se comporter différemment pour gagner plus. Elles pourraient bénéficier de discrimination positive, si les employeurs leur donnent plus de responsabilités en faisant l’hypothèse qu’elles n’auront pas d’enfant et qu’elles pourront ainsi consacrer plus de temps à leur carrière que leurs collègues hétérosexuelles.

Enfin, il se pourrait que les couples de lesbiennes ne se sentent pas obligés de consacrer autant de temps aux tâches ménagères et à la garde d’enfants (qu’elles ont très rarement, voir le graphique ci-contre), ce qui leur donnerait plus de latitude pour réaliser leur potentiel dans le milieu professionnel. Les couples de lesbiennes ont tendance à travailler plus d’heures par semaine, même quand elles ont des enfants, et plusieurs études montrent que les ménages de même sexe partagent les tâches ménagères plus uniformément que les ménages hétérosexuels.


Voir aussi

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Le Petit Chaperon rouge serait trop sexiste

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

« Les femmes aussi violentes que les hommes »

La place des femmes au Moyen-Âge : elles votaient, elles ouvraient boutique sans autorisation maritale


Le féminisme est mort, vive les femmes !

Extraits d’un article de Valeurs actuelles du 7 avril 2016 :

[...]

« Il serait temps que ces militantes qui n’ont été mandatées, que l’on sache, par aucune espèce de “peuple féminin” qu’elles auraient seules vocation à représenter, aient l’obligeance d’exprimer leur ressentiment haineux en leur nom propre et non en celui de toutes les femmes de France et de l’univers qui ne leur ressemblent heureusement pas », écrivait pourtant Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-I. Tel est, en effet, le point crucial : des milliers de femmes ne se sentent pas représentées, ni même seulement concernées, par les combats des féministes. Des milliers de femmes ont envie de leur crier « pas en mon nom ».

C’est à toutes ces femmes (mais aussi aux hommes) que s’adressent trois ouvrages récemment parus, trois ouvrages consacrés chacun à sa manière à la question du féminisme et qui font souffler sur ce sujet un air profondément rafraîchissant.

Il y a Adieu Simone !, de la journaliste Gabrielle Cluzel, dont le titre dit assez bien qu’il s’agit de solder l’héritage du féminisme incarné par Simone de Beauvoir, « une femme rompue, à la plume talentueuse, mais qui donnait la nausée ».

Sous une étonnante similitude de titre, on trouvera aussi Adieu mademoiselle, d’Eugénie Bastié (ci-contre), journaliste au Figaro, déjà épinglée par le magazine l’Express comme nouvelle jeune figure de la « droite réac » et qui se propose d’analyser en quoi la situation présente procède « de ces idées féministes devenues folles ». Enfin, se centrant davantage sur la question de la sexualité, en particulier la sexualité des jeunes, l’une des grandes « conquêtes » de la révolution initiée par Mai 68, on lira Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) de la philosophe et sexologue Thérèse Hargot (lire ci-dessous).

Trois ouvrages. Trois regards de femmes. Un même constat : ce qu’on appelle couramment le féminisme a mené les femmes, les jeunes, la société en général dans une impasse mortifère. « Qu’en est-il réellement de la femme européenne, attaque Gabrielle Cluzel. Qu’a-t-elle vraiment gagné depuis cinquante ans ? Qu’a-t-elle surtout perdu ? Quelles sortes de lendemains qui ne chantent pas se prépare-t-elle ? » Pour répondre à cette question, les principaux articles du catéchisme féministe et progressiste en vigueur sont passés au crible d’une analyse lucide, incarnée, souvent drôle malgré la gravité du sujet.



Le travail des femmes, par exemple. Pour Cluzel, il s’agit d’un combat « plein de bonnes intentions, mais qui se révèle étrange, rigide, coercitif, visant à changer en profondeur la femme. Dans ses habitus et sa nature ». Après la servitude volontaire, la libération forcée. « Plutôt que d’adapter l’économie au destin physiologique des femmes, la potentialité d’être mères, la préoccupation des féministes est d’adapter les femmes à la technostructure de l’économie », reprend Eugénie Bastié qui rappelle la phrase de Chesterton : « Le féminisme pense que les femmes sont libres lorsqu’elles servent leurs employeurs, mais esclaves lorsqu’elles aident leurs maris. »

Le contrôle de la fertilité, ensuite. Si les auteurs concèdent volontiers que pouvoir éviter les grossesses multiples a permis de préserver le corps des femmes et leur a offert de davantage disposer d’elles-mêmes, la banalisation des outils de contrôle - pilule, stérilet - a beaucoup nui à la femme. « Le féminisme a voulu libérer la femme d’elle-même : et ce faisant, il l’a niée », écrit Gabrielle Cluzel. Aujourd’hui près d’une jeune fille de 15 à 19 ans sur deux a déjà pris la pilule du lendemain — une prise de risque étonnante, surtout à l’époque du principe de précaution, et à laquelle de très jeunes personnes se soumettent, totalement à l’insu de leurs parents.

Hier considéré comme une réponse douloureuse donnée à un échec, l’avortement est aujourd’hui le droit « féministe » par excellence, un combat sur lequel il faudrait avancer toujours plus loin, quand bien même il s’en pratiquerait déjà plus de 220 000 par an [en France]. Revenant sur la décision récente visant à supprimer tout élément de réflexion, comme si l’IVG était « le seul acte de la vie d’un être humain pour lequel la réflexion serait une régression », Eugénie Bastié analyse : « Il faut donc à la fois ériger l'avortement en principe fondamental et le fondre dans la pure banalité, les deux objectifs n'étant pas antithétiques, puisque le droit n'a désormais d'autre fonction que de canoniser la tendance. »

Ce que nos deux auteurs pointent aussi du doigt avec un mélange d'humour et de commisération, c'est le caractère dérisoire de toutes ces luttes : voilà un féminisme qui forme des comités, rédige des dépêches, fomente des « actions coup de gueule » pour corriger une langue jugée toujours trop sexiste ou faire interdire des jouets encore trop "genrés", mais ne se soucie pas du sort des femmes en terre d'islam, sauf pour dénoncer une improbable "extrême droite musulmane" responsable, par exemple, des agressions de Cologne. Un féminisme qui lutte contre la publicité. Contre les "violences symboliques" (et assez peu contre les violences réelles, comme l'excision ou les mariages forcés, trop exotiques). Qui traque "le sexisme bienveillant" de la politesse, de la galanterie, de la phrase "les femmes et les enfants d'abord", qui veut débaptiser les écoles maternelles...[...]

Mais une ère nouvelle s'ouvre. Comme l'écrivait déjà Élisabeth Lévy, qui exerce son talent critique sur ce sujet depuis longtemps déjà : « Le prochain combat féministe, c'est celui qu'il faut livrer à ce faux féminisme qui, sous couvert de défendre les femmes, veut les assigner à une norme. » La voilà désormais entendue.


Presse féminine Zélie contre la pensée unique

[...] Pour Solange Pinilla, littéraire passée par le journalisme, aujourd'hui jeune mère de famille, rien dans la presse dite "féminine" n'était à même de saisir la femme de manière plus globale : dans ses dimensions physique, intellectuelle, affective, spirituelle. De fait la lecture, même superficielle, de cette presse est édifiante. Son credo tient en trois mots : consommation, hédonisme, air du temps. Ou en "3M" : mode, maquillage, mecs. « Hé, les gars ! C'est comment d'avoir un pénis ? » (Biba, mars 2016). « Sexe : oublier un bon coup... c'est possible ? » (Cosmopolitan, mars 2016), « Bisexualité des stars, la fin d'un tabou » (Elle), etc. Comment changer les choses ? « Je ne voulais pas mener une réflexion théorique sur la femme, reprend Solange Pinilla, mais proposer des sujets qui concernent les femmes d'aujourd'hui et d'hier, des sujets incarnés, avec des exemples concrets. » Ce sera Zélie, un magazine "100 % féminin, 100 % chrétien", sous forme d'un mensuel gratuit sur Internet. Zélie, en hommage à Zélie Martin, la mère de sainte Thérèse, récemment canonisée avec son époux Louis. Zélie, mère de famille, mais également chef d'entreprise et qui fit même travailler son mari - comme une façon d'échapper à tout cliché. Après sept numéros, le magazine compte déjà plus de huit mille lectrices (et sans doute quelques lecteurs). On y parle de tout : de femmes  n politique, de décoration, des méthodes naturelles, des dominicaines, de l'accueil de l'enfant, des chrétiennes d'Orient, de la relaxation... Pour une autre image de la femme. www.magazine-zelie.com

Sexualité Une jeunesse libre et perdue

Il faut lire l'ouvrage de Thérèse Hargot (ci-contre en classe). Non parce que l'auteur est qualifiée de « nouveau visage du puritanisme » par l'hebdomadaire [très bobo] Les Inrockuptibles, ce qui serait déjà l'indication d'une personne de qualité, mais parce que ce livre donne parfaitement à voir le désarroi dans lequel la libération sexuelle voulue par Mai 68 a jeté la jeunesse d'hier et d'aujourd'hui.

Avec énormément d'empathie, Thérèse Hargot, elle-même enfant de la pilule,du divorce, de l'avortement de masse (elle est née en 1984), et maintenant mère de famille, donne à voir et à comprendre les questions, les angoisses, les névroses de jeunes hommes et de jeunes femmes que l'on a voulu, depuis trois générations, "libérer"des "tabous" liés à la sexualité. Elle les a écoutés, elle est intervenue auprès d'eux dans les classes, elle raconte : la banalisation de la culture porno, l'obsession de l'orientation sexuelle, la confusion identitaire, la déshérence affective et, malgré tout, l'aspiration du plus grand nombre à l'amour, au couple, à l'équilibre. Édifiant et salutaire.

À lire

Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque), de Thérèse Hargot, Albin Michel, 224 pages, 16 €.

Adieu mademoiselle, d'Eugénie Bastié, Les Éditions du Cerf, 224 pages, 19 €.

Adieu Simone ! , de Gabrielle Cluzel, Le Centurion, 128 pages, 11,90 €.

Voir aussi

La sexologue Thérèse Hargot : « La libération sexuelle a asservi les femmes »

Rediffusion : Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles.